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EAN : 9782070141517
272 pages
Gallimard (09/10/2014)
3.64/5   76 notes
Résumé :
Jim et Tommy ne se sont pas revus depuis plus de trente ans. Tous deux ont grandi dans la même petite commune près d’Oslo : Jim couvé et protégé par une mère très pieuse, Tommy abandonné par sa mère, malmené par un père violent, puis séparé de ses trois sœurs placées dans des familles d’accueil et obligé de travailler dans une scierie. Pourtant, c’est bien Tommy qui fait carrière dans la finance, alors que Jimmy vivote, entre son travail de bibliothécaire et des arr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (30) Voir plus Ajouter une critique
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J'ai emprunté cet ouvrage à ma médiathèque, ayant lu dernièrement un billet enthousiaste d'une camarade babéliote…. »fbalestas », Florence se reconnaîtra !

Un roman qui parle avec grande sensibilité de l'amitié de deux adolescents… Tommy et Jim ne se sont pas revus depuis plus de 30 ans. Jusqu'à leurs 18 ans , ils étaient inséparables…
Tommy dans une luxueuse voiture s'arrête et reconnaît son ami d'enfance, Jim, à pied, revenant de la pêche, et pas au mieux de son avantage... le récit va progresser au fil de la parole des différents protagonistes qui prennent la parole, avec des sauts dans le temps de 1966 à 2006..
Blessures de l'enfance ; Tommy séparé de ses trois soeurs, à cause d'un père violent, au métier peu valorisant d'éboueur….une mère partie brutalement, Jim, fils unique couvé par une mère trop pieuse. Ces deux jeunes garçons deviennent inséparables jusqu'à leur 18 ans…
Après toutes ces années, lequel s'en est sorti ? Lequel a réussi ?
On les retrouve tous deux cabossés par la vie : Tommy, apparemment vivant dans l'aisance, toutefois, personne dans sa vie, s'étant mis à boire, des femmes de passage, la solitude, et Jim, travaillant dans les bibliothèques, tombé en dépression, des idées suicidaires… lorsqu'on débute le récit de leurs deux parcours… Tout le livre, on espère, souhaite de vraies retrouvailles, pour eux deux…pour les aider à vivre… Rien de tout cela. Tout reste ouvert, comme inachevé, ou en suspens…Une « fin » qui n'en est pas une, à la fois élargie et très« frustrante » à mon goût !
« Jim et moi, on était tout le temps ensemble, c'était comme ça depuis toujours, on voyait rarement l'un sans l'autre. Quand Tommy se pointait, Jim n'était pas loin, et vice-versa. Les vieux du hameau n'y comprenaient rien: on était si différents; le soir, derrière nos portes fermées, on menait des vies si différentes. Mais nos différences nous apportaient beaucoup. Qui se ressemble s'assemble, dit-on souvent; nous, on s'était aperçus que c'était faux. » (p. 59)

Je reste heureuse d'avoir découvert avec cette première lecture , Per Petterson…auteur à approfondir et à connaître mieux !

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Jim et Tommy sont deux amis d'enfance, ayant grandi dans une même petite bourgade à proximité d'Oslo. Mais ils n'ont pas eu la même vie : si Jim a vécu sereinement aux côtés de sa mère, Tommy, lui, l'aîné de quatre enfants, n'a cessé de se faire battre par son père, protégeant sa soeur Siri, et ses deux petites soeurs jumelles, jusqu'à ce que, à l'âge de quatorze ans, il soit capable d'asséner un coup décisif à son père à l'aide d'une batte de base-ball. Séparé alors de ses soeurs, il va grandir et perdre de vue son ami d'enfance, de qui il pensait pourtant ne jamais se séparer.
Le temps a passé.

Par le plus grand des hasards, Jim tombe sur Tommy, alors qu'il va à la pèche une nuit sur un pont. Tommy porte un beau pardessus, il a une belle voiture alors que Jim ne semble pas le mieux loti.
« - C'est bien toi, Jim ? a-t-il demandé
(…) - c'est bien moi, oui. ?
- Ca alors ! Ca fait combien de temps ? Vingt cinq ans ? trente ?
- A peu près. Un peu plus même.
Il a souri.
- A l'époque, on a pris des chemins différents, hein ?
C'était dit sans sous-entendus.
- C'est vrai.
Il souriait, il était content de me voir, c'est l'impression que j'ai eue. »

Alternant flash back dans le passé et scènes d'aujourd'hui, donnant tantôt la parole à Jim, tantôt à Tommy, mais aussi à sa soeur Siri, tantôt au présent, tantôt au passé, l'histoire se déroule de façon très subtile sous forme de mini chapitres qui disent beaucoup plus qu'un long discours.

La fin reste ouverte : Jim et Tommy vont-ils se retrouver à nouveau, sur le pont, la nuit, à l'occasion d'une scène de pèche ?
C'est le personnage de Siri qui curieusement va refermer le récit, une fin déroutante qui explique pourtant des choses (beaucoup / permet de comprendre l'enfance ?) sur l'enfance de cette famille cabossée.

Per Petterson décrit à merveille les heurs et malheurs de l'amitié : celle qu'on croit solide pour toute la vie, mais qui vacille quand l'un des deux va perdre pied.
« Je refuse » sonne incroyablement juste, et c'est cela qui rend ce roman si attachant.
Un grand auteur européen, que je ne connaissais pas encore, mais dont je me réjouis à l'avance de découvrir l'oeuvre traduite et publiée chez Gallimard dans la collection « du monde entier ».
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Un matin de septembre 2006,Jim et Tommy se rencontrent sur un pont près d'Oslo.Jim est en train de pêcher,Tommy y passait en voiture.Ils ne se sont pas revus depuis trente-cinq ans.Dans une petite commune près d'Oslo ,où ils ont grandi ensemble,ils ont tout partagé jusqu'à leur dix-huit ans,ils étaient meilleurs amis.Ce jour sera un tournant dans leur vie.L'auteur nous raméne en arrière sur leur enfances et adolescences en parallèle avec leur parcours de ce jour fatidique.Un récit polyphonique,où d'autres personnages prennent aussi la parole donnant un regard plus ample sur la vie des deux protagonistes et de leur relation.Cette rencontre sur le pont sera aussi le dernier pont avec leur passé,un passé qu'ils ne veulent pas confronter,qu'ils refusent.Ils refusent aussi ce qu'ils sont devenus....Avec une prose très sobre et précise,Pettersen nous décrit des émotions,des sentiments très profonds,c'est magnifique!C'est le troisième livre que je viens de lire de lui après "Pas facile de voler des chevaux" et"Maudit soit le fleuve du temps",j'en sors toujours aussi émue et touchée.
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Jim et Tommy étaient amis, il y a bien longtemps, quand ils vivaient encore tous deux dans un hameau près d'Oslo. Mais le temps a passé et quand Tommy tombe nez à nez avec Jim, un peu moins de 40 ans se sont écoulés. de cette apparition remontent les souvenirs...
Premier roman de Petterson pour moi et une belle découverte. Une écriture tout en finesse, des personnages attendrissant et une histoire émouvante. Ce n'est pas juste une amitié qui est racontée dans ce roman, c'est aussi le destin de deux hommes que la vie n'a pas épargné et qui aurait peut être pu être différent si ils étaient restés à deux...
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Dans ce roman imbibé de tristesse, Per Peterson nous raconte l'histoire de deux hommes qui suffoquent, deux hommes qui n'ont pas été capables de refuser la médiocrité de leurs vies.

Enfants puis adolescents, ils étaient des amis pleins de promesses. Pour Tommy, c'était difficile : une mère disparue, un père alcoolique et violent, des soeurs à protéger. Jim avait plus de chance, il était beau et avait l'amour de sa mère.
Malgré leurs différences, ils étaient inséparables jusqu'au jour où la peur, puis la culpabilité ont brisé le lien. le jour où Jim s'est enfui quand la glace a craqué, le jour qui marque sa honte et qui le fait sombrer dans la dépression.
Peu importe que Tommy l'ait à peine remarqué et lui pardonne, Jim ne veut plus affronter son regard.

Et lorsqu'ils se retrouvent par hasard 35 ans après, une journée de septembre 2006, les souvenirs affluent.
1966-1970-1971.
Confrontés au temps du présent, le bilan est désastreux. Tommy est riche et malheureux, Jim pauvre et solitaire.
Mais on n'est pas dans un roman feel-good, et l'amitié ne revient pas sauver les deux hommes.
Pessimiste averti, l'auteur jongle avec la noirceur et la résignation, la mélancolie et la misère.
Et si dans cette fin ouverte, c'était Siri, la soeur de Tommy, qui refusait la médiocrité. Car si elle aussi a donné sa version de l'histoire, c'est elle qui part, qui parcourt le monde et a choisi la liberté.
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critiques presse (1)
LesEchos
26 novembre 2014
« Je refuse » est avant tout l’histoire d’une puissante amitié rompue à la fin de l’adolescence et qui resurgit trente-cinq ans après, lors d’une rencontre fortuite à l’aube sur le pont suspendu d’Ulvoya. Bibliothécaire dépressif, en arrêt maladie depuis un an, Jim vient pêcher tous les matins à cet endroit. Tommy, cadre qui a réussi dans la finance, ne fait que passer – dans sa voiture de luxe.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
J’ai bifurqué à gauche, et j’ai continué vers l’ouest en passant par Fjerdingby et Flateby, des endroits où je n’avais jamais mis les pieds et dont je découvrais les noms sur les panneaux de signalisation.
- Vous devez avoir une alliance, non ? Pourquoi vous ne la portez pas ?
- Oui, j’en ai une. Je ne la porte pas parce que je ne veux pas
- Et lui, il ne veut pas que vous la portiez ?
- Bien sûr que si. Je l’exige, dit-il. Mais je refuse. C’est ce que je fais. Je refuse. Et maintenant j’en ai assez. Je ne resterai pas une heure de plus avec lui.
- Vous avez décidé ça quand ?
- Aujourd’hui.
- Aujourd’hui ? Quand je suis arrivé à la cafétéria ?
- Non, un peu plus tôt.
- Quand l’autre type est arrivé ? Celui qui est toujours triste ?
- Oui. C’est ça.
Je ne voulais pas qu’elle me parle de l’autre type. Il m’énervait. Son existence m’énervait. Il ne m’avait pourtant rien fait. Il s’occupait de ses affaires, n’ennuyait personne avec ses problèmes et ne déposait pas sa vie entre les mains d’inconnus. J’aurais pu faire comme lui. J’aurais pu tenir ma langue. Mais alors je ne serais pas là en ce moment.
Avec elle.
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-Je vais te clouer le bec.
Et il s'est tourné vers moi, et son visage était d'une dureté comme je n'en avais jamais vu. Il n'avait plus aucune retenue; il m'a de nouveau envoyé contre le mur, et tout l'air m'est sorti de la bouche dans un gémissement venant des tréfonds de mon corps. Mais je ne voulais rien ressentir, je ne voulais rien entendre, et j'ai rempli ma tête d'un rêve que mon père ne voyait pas. Et ça a marché, je vous le jure. Et je me suis engouffré dans mon rêve, et il me croyait dans la même pièce que lui, dans la même maison que lui, alors que j'étais ailleurs. Et je faisais comme si la douleur n'existait pas, comme si je ne sentais rien, ni au visage, ni aux bras, ni à la poitrine, et je m'envolais dans mon rêve (...) Je sentais pourtant comme dans une ivresse que je n'avais plus peur de lui. Je jubilais. (p. 39)
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J’ai fini par m’asseoir. Il était toujours debout, et ça m’a énervé ; qui, de nous deux, était en mauvaise forme ? Pas moi. Lui, au contraire, semblait prêt à se casser en deux à tout moment. Et il souriait, jouait les malins ; il inventait des histoires, voilà ce qu’il faisait. Je n’avais même pas besoin de faire semblant d’y croire ; ce n’était pas ça le but. On savait très bien tous les deux pourquoi il boitait ; il n’avait rien oublié, rien refoulé. Mais il n’était pas question de parler de ces choses-là, surtout pas. Au contraire : nous allions nous regarder à la dérobée, sourire presque imperceptiblement et partager notre secret, nos souvenirs. Comme si c’était un bien que nous possédions en commun, lui et moi, quelque chose d’intime et de violent, un lien occulte et brûlant qui nous unissait. Un lien du sang.
C’est alors que je me suis levé. La paix, non, me suis-je dit. Un lien entre nous, certainement pas.
Je refuse.
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Parfois,il vous est impossible de vous rappeler ce qui s'est passé à telle période de votre vie;impossible de vous rappeler ce que vous avez fait,ce que vous avez dit et à qui; impossible de vous rappeler le quotidien,les journées d'école ,les anniversaires auxquels vous étiez invité.Mais vous vous rappelez les couleurs de ces jours-là,et les paumes de vos mains se rappellent si tel objet était doux,lisse ou rugueux,elles gardent le souvenir des pierres et des arbres,elles gardent celui de l'eau et de certains vêtements ;vous vous rappelez que tel vêtement était important,mais vous ne savez plus pourquoi,et un numéro de téléphone ressurgit parfois.mais vous ignorez à qui il appartenait 25 00 45 ,c'était qui?Et un phrase vous revient,mais qui la prononçait,lui ou vous?Peu importe peut-être l'avez-vous prononcée en même temps...
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Tout était silencieux. Ils s'arrêtèrent un instant pour contempler le spectacle. Jim se tourna vers Tommy :
-On pourrait devenir croyant à moins que ça
- Toi, tu l'es déjà.
-Plus tellement. je suis socialiste. Je suis pour une société sans classes.
Tommy ne répondit pas. (...) La lune perçait des trouées entre les arbres, et la glace étincelait, parfaite.
- Putain, que c'est beau, dit-il
(p. 139)
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Video de Per Petterson (2) Voir plusAjouter une vidéo

[Per Petterson : Dans le sillage]
A la Fondation Cartier pour l'Art Contemporain, Olivier BARROT présente l'ouvrage de Per PETTERSON : "Dans le sillage".
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