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EAN : 9782081254893
347 pages
Flammarion (11/01/2012)
3.62/5   16 notes
Résumé :
Juliette Gréco se livre et se souvient. Ses débuts au théâtre, les concerts dans des salles mythiques, de Bobino à l'Olympia, et la conquête de l'Amérique... Sans détour, elle évoque son emprisonnement à Fresnes, la déportation de sa sœur et de sa mère mais aussi les rencontres inoubliables qui changeront sa vie – Charlie Parker, Miles Davis, Boris Vian, Prévert, Queneau, Gainsbourg, Sagan...
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
* Déshabilllez- moi .... oui .... mais pas tout de suite ...

* T'es toute nue sous ton pull, y a la rue qu'est maboul, Jolie môme ...

* Nous nous aimions, le temps d'une chanson ...

Madame Juliette Gréco née en 1927 à Montpellier n'est plus là pour nous ensorceler avec sa voix si particulière et ses gestes qui accompagnaient ses magnifiques chansons.

La dame brune aux yeux soulignés de noir s'en est allée dans "les ténèbres de la mort" rejoindre tant d'autres merveilleux artistes.

Interprète de Raymond Queneau, Jacques Prévert, Léo Ferré, Boris Vian, Serge Gainsbourg, Jacques Brel, Guy Béart...

Elle fut la muse de Saint-Germain des prés en son temps.

Amoureuse du musicien Miles Davis, elle dut le quitter ; à cette époque le mariage blanc et noir choquait et était souvent impensable.

Elle se maria avec Michel Piccoli en 1966.

Elle s'est produite sur scène jusqu'à ses 85 ans.

Elle hantera peut-être le musée du Louvres où elle y a joué le célèbre "Belphégor".

Nous n'oublierons pas ses chansons telles :
- Je hais les dimanches,
- Si tu t'imagines
- Les feuilles mortes,
- Il n'y a plus d'après,
et tant d'autres encore.


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uliette Greco, voilà un nom qui draine en chacun de nous son lot d'imageries et de clichés plus ou moins vrais : l'image de muse de Saint Germain des Près d'après Guerre qu'elle traine derrière moi, sa chanson "Déshabillez moi" qui a fait le tour du monde ( et le tour des télé crochets des dernières années) , sa petite robe noire qu'elle a semble t il toujours porté, ses rencontres avec les plus grands artistes qui ont fait les grandes heures du Paris des années 50- 60 .

Pour moi, Greco, c'était la vraie muse de Saint-Germain-des-Prés qui incarnait depuis toujours l'esprit de la capitale, ses combats, ses insolences, ses espoirs.

Bref, j'avais des idées un peu vague sur cette artiste qui n'est certes pas de ma génération, mais qui a toujours réussi à rester moderne et à rester incontournable, même pour les artistes d'aujourd'hui ( D'Abd al Malik à Benjamin Biolay en passant par Miossec qui ont tous , ces dernières années, collaboré avec elle).

Heureusement, je me suis plongé dans les mémoires de cette grande dame de la chanson française, des mémoires publiées l'an passé, mais qui viennent d'être rééditées en ce début d'année en poche chez Points, et qui s'intitulent " je suis faite comme ça".

Si le début du livre commence un peu chronologiquement avec son enfance particulièrement délicate , le reste va suivre une voie plus originale, totalement libre, à l'image de son auteur qui a toujours revendiqué une vraie indépendance d'esprit et d'idées. Une seule constance dans la vie de Juliette Gréco, une constance qu'elle gardera au fil de ses rencontres amoureuses et amicales: son amour des mots, leur poésie et leur puissance.

Au fil de ces pages, j'ai appris que Juliette Gréco connut d'abord la bourgeoisie provinciale des années 1930, le Front populaire, la Résistance, l'humiliation. Et la Libération, l'insouciance puis l'abomination en découvrant les rescapés des camps de la mort. Parmi eux, sa mère et sa soeur Charlotte, qu'elle accueille en mai 1945, ici même, au Lutetia, « dans le grand hall juste à côté ». Enfin les engagements, la défense des libertés. le livre revient encore sur ses grandes heures, Saint-Germain, Hollywood et Belphégor « tourné dans des conditions dissipées et drôles ». Il raconte encore ses amitiés, « amours debout » – avec Anne-Marie Cazalis, Boris Vian ou Françoise Sagan –, ses liaisons – avec Darryl Zanuck –, ses mariages, sa fille. Il exprime surtout l'absence de goût pour le passé qu'on ressasse.

Mais ce qui m'a le plus touché dans ce livre, c'est la jolie succession d'anecdotes sur son parcours artistique et sa vie personnelle. Proche des grands intellectuels et chanteurs du XXe siècle, elle sait aussi s'effacer pour esquisser très habilement leur portrait ( Gainsbourg, dont la rencontre avait déjà été restranscrite dans le film de Sfarr consacré à Gainsbarre, mais aussi Ferré, Brel, Brassens)…

Au fil des pages, Juliette Gréco réaffirme parallèlement son inaliénable indépendance d'esprit et son solide tempérament. Un caractère qu'elle s'est forgé durant son enfance passée loin de ses parents. de nombreux passages sont émouvants, comme lorsque l'artiste évoque la mort de son grand-père. «C'était la fin de mon innocence, le début d'une grande solitude et d'un vide que rien n'a jamais su combler.»

Cette force de la nature ne cache aucune fêlure. À propos de sa mère, elle écrit: «Toute mon enfance, j'ai cherché son attention; elle ne m'a jamais vue. C'était un amour à sens unique.» Pendant la guerre, la jeune adolescente fait preuve d'un courage extraordinaire, n'hésitant pas par exemple à bondir sur un membre de la Gestapo qui venait de la frapper pendant un interrogatoire.

Contrairement à son morceau le plus connu Deshabillez moi, Gréco ne fait jamais preuve d'impudeur, de mise à nu totale dans ce livre et garde en elle une bonne partie de son mystère. Mais aussi amusantes qu' émouvantes, les mémoires de Juliette Gréco prouvent que l'artiste, en plus d'être une chanteuse gracieuse et élégante, une conteuse hors pair.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Ca n'est pas de la grande littérature, c'est une gourmandise que ce livre de Greco de 339 pages, écrit gros. On le lit en quelques heures. On l'avale même et ainsi l'on se promène dans tout le XXe. de la guerre de 39 qui emporte sa soeur et sa mère dans les camps et qui fait vivre à Greco un épisode douloureux qui forgea sans doute son caractère (et régit toute sa vie) jusqu'à son dernier album dont les chansons ont été écrites par Nothomb, Sollers, Abd al Malik, entre autres ; en passant par les années Saint-Germain-des-Près, la scène, les rencontres, les amours ; Juliette Greco écrit court, sec, vif, comme elle.
A travers de petits chapitres construits comme des saynètes, on traverse avec elle les décennies. le livre est justement sous-titré Mémoires, parce qu'ici, on n'a pas affaire à une autobiographie : Juliette ne se livre pas, ou si peu. Non, on entre dans le siècle, on sent son odeur, ses révoltes, son atmosphère. Malheureusement, on ne fait que sentir. Greco n'approfondit pas. Elle frôle sa vie. Et nous avec. Ca va vite, trop peut-être. On reste sur sa faim en refermant ce bouquin et on aurait aimé, sans doute, qu'elle aille plus loin dans les anecdotes, qu'elle raconte davantage les gens : Boris Vian, Sartre, Miles Davis, Beauvoir, Sagan. Et Paris aussi. Ce Paris perdu qu'on aurait aussi voulu palper davantage à travers ces pages.

Pourtant, elle dit malgré tout beaucoup, en filigrane. Son histoire d'amitié amoureuse, passionnelle, avec Françoise Sagan et la raison de leur séparation : l'auto-destruction de la romancière qui agaçait l'interprète. Ses aventures africaines, lorsqu'elle tournait sous la direction de Zanuck. Leur amour fou, qui dérangeait. Sa rencontre avec Gainsbourg et les circonstances de rédaction de la Javanaise. Sartre, dont elle dit avec justesse que l'image qu'on lui colle aujourd'hui n'est pas la bonne : « Non, il ne s'est pas trompé sur tout ». Ses musiciens, la scène et sa fameuse robe noire. Elle évoque son cancer, la maladie, rapidement, furtivement. Son amour avec Picolli. Son besoin de fuir l'ennui, tout le temps.



Le livre se clôt par un abécédaire, celui de Greco, qui reflète sa personnalité intacte, belle et forte. Car c'est ce que l'on retient surtout de ces « mémoires » : une personnalité hors du commun, une femme debout, même lorsqu'elle était couchée. La force de Greco, c'est elle qui le dit, c'est qu'elle a toujours choisi. Tout, tout le temps, partout. Ce qui reste à la lecture du dernier mot de la dernière page, c'est un sentiment d'admiration fort, et d'envie aussi, pour cette vie surréaliste, et qui n'est même pas finie !
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Une autobiographie, j'aime. Les mémoires d'une célébrité qui a bercé mon adolescence et m'a enchantée par la suite, j'aime encore plus. Juliette Gréco est ma chanteuse francophone préférée depuis mes 16 ans et j'entends encore ses chansons avec plaisir. Je connaissais presque tout ce qui est dans ce bouquin, mais j'ai encore découvert quelques anecdotes ignorées ou oubliées. Je recommande cette biographie à ceux qui, plus ou moins, aiment ou ont aimé les chansons de Juliette et sont curieux de mieux la connaître.
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J'ai trouvé l'écriture un peu froide. Par contre sa vie pas du tout ! Avec un père absent et une mère très occupée par la résistance, elle a dû très jeune se débrouiller. Elle a connu la guerre, la prison, les pensionnats. Libre, elle se retrouve dans la rue, à St-Germain-des-Près. C'est là qu'elle rencontrera des écrivains, des comédiens, des musiciens. En 1947, avec des amis ils trouvent une cave (le Tabou) et c'est la fête et le jazz. Après comédienne, elle devient chanteuse sur les conseils de Sartre. C'est la vie d'une femme rebelle, libre, féministe « féminine », qui déteste l'injustice. HS
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Brel, je l'ai découvert dans un cinéma renommé du quartier de Pigalle, le Gaumont Palace. Il était grand et beau. Oui, beau, contrairement à ce qu'il croyait, et à ce que les gens conventionnels disaient. Il avait une beauté unique, parce qu'il était "beau à l'intérieur".

(page 125).
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Juliette Gréco est morte
ce 23 septembre 2020 à l'âge de 93 ans.

Dans Le Monde d'aujourd'hui nous pouvons lire :

"Nous aimions Gréco avec tous ses « défauts », ses trous de mémoire, son trac et son art ..."
...
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joie :
ce qui nous reste d'enfance. joie de rire, joie de voir des belles personnes, joie du spectacle, joie de la victoire, joie à en éclater de rire. Quand on a ce qu'on appelle joie, cela doit se voir sur le visage.On est plus beau. La joie rend beau. plus beau qu'on est, à coup sûr .Joie, moment de bonheur.
Greco
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«Il ( Gainsbourg) a les mains tellement mouillées par le trac que le verre de cristal glisse et se brise sur le parquet du salon de la rue de Verneuil. Il est blême. J'essaie de le rassurer. Ses yeux brillent trop fort.»
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Si l’enfance est comme la mienne violente et douloureuse, ça conditionne l’adulte que je suis devenue, qui peut rester des jours sans parler.
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