AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Editions du Mont (13/05/2017)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Les lettres d'André et Jacques, racontent à leur ami les mutations radicales vécues en Gévaudan, la Lozère. La raréfaction des paysans, l'adaptation des agriculteurs et des éleveurs , l'inconfort et le confort "moderne", les chemins et l'autoroute, le train et "l'auto" les barrages et l'eau, la chasse, les champignons et les fromages, la "ville" et le tourisme. Tout change dans un paysage faussement immuable: les chaos de granite, les serres cévenoles, les abrupts c... >Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après Je t'écris du Gévaudan , ma LozèreVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique

Le Gévaudan, ma Lozère

Le Gévaudan, ancien province française a servi de base pour la création du département de la Lozère. « Seules modifications : le canton de Saugues qui a été rattaché à la Haute-Loire et les villes de Meyrueis et Villefort qui ont été intégrées dans la nouvelle découpe. On peut donc dire que Lozère et Gévaudan sont équivalents; Parler de l'un c'est parler de l'autre. »

Les auteurs de Je t'écris du Gévaudan, ma Lozère, André Gardies et Jacques Mauduy, ont réalisé une présentation originale de ce territoire cher à leur coeur, sous la forme d'une correspondance fictive.

André et Jacques reçoivent par l'intermédiaire d'internet un message de Roland. Tous trois sont amis d'enfance et ont passé leur jeunesse en Lozère avant de partir dans des directions différentes pour faire leur vie ailleurs. Si Jacques et André sont à présent retournés au pays, il n'en est rien de Roland installé au Québec. Il leur écrit pour avoir des nouvelles, curieux de savoir ce qu'il en est de la Lozère :
« Tout cela existe-t-il encore ? le relief en creux de la Lozère, sans doute, mais le reste, le patois, les vaches, la nourriture, les paysans ? je crois que le pays doit avoir bien changé. »

Un voyage dans l'espace et le temps

Cette lettre est le début d'un échange épistolaire qui va amener le lecteur dans un voyage dans l'espace à travers les différentes régions du département mais aussi dans le temps, du passé des enfants au milieu du XXème siècle, à celui des guerres de religion et des camisards, du Maquis de la dernière guerre au Moyen-Âge ou à l'époque romaine. Toutes les strates du passé se superposent, se succèdent ou se côtoient, dessinant une région complexe, nourrie d'Histoire et d'histoires, pour mieux expliquer le présent.
Ainsi, les guerres de religion ont scindé le pays en deux, d'un côté les protestants dans les Hautes-Cévennes lozériennes, bastion des Huguenots, de l'autre les catholiques dans l' Aubrac, la Margeride, le Causse, au nord. Les violents affrontements ont laissé des traces qui, même de nos jours, sont loin d'être effacées. Pendant la révolution la partie cévenole fut « patriote » tandis que l'autre s'opposa aux révolutionnaires et défendit le clergé. Cette césure perdure entre le sud lozérien qui vote à gauche et le nord qui est de droite.

Je ne peux que vous inviter à découvrir toute la richesse de cet échange épistolaire, pétri d'anecdotes amusantes ou nostalgiques, de souvenirs d'enfance qui parlent d'une paysannerie à l'ancienne presque disparue de nos jours, de légendes, mais aussi d'études historiques, d'analyses géographiques et géologiques entre la Lozère granitique et calcaire.

L'originalité du livre :
Des accents poétiques s'élèvent de ces pages face à la beauté des paysages si divers, face au passage des saisons. Les rêveries de l'enfance qui le disputent à l'oeil du géographe apportent un regard frais à l'ensemble et souvent résonnent les mots chantants et pittoresques de la langue d'Oc : les capitelles, les chazelles, les faïsses, les bancels…
"Et le vent ? et le vent qui bouffe (souffle) 15 mois sur 12 ? « Moi c'est la bise noire qui me contrarie! » «  Moi, le Tumelo (la tourmente) ! » « Oh! mais moi c'est le Marin ! le Marin y bouffe, y bouffe et quand ça s'arrête, pleuou, pleuou, (il pleut) et puis la Traverse (le vent du nord) qui s'y met !"

Je t'écris du Gévaudan, ma Lozère présente de plus une riche iconographie et des cartes de géographie qui permettent d'arpenter le pays avec les auteurs tout en sachant exactement où nous sommes : Margeride, Aubrac, Causse Sauveterre- Lot-Allier, Causse Méjean-Tarn, Cévennes…

Tout a changé, rien n'a changé !

Oui, Roland, la Lozère a changé depuis l'enfance avec l'arrivée de l'eau, de l'électricité dans toutes les fermes, avec ses grandes mutations économiques, le développement des routes et du tourisme, une Lozère si différente et pourtant si pérenne !
« Tout a changé, rien n'a changé ! Tu es parti il y a cinquante ans si je ne me trompe pas. Depuis, le Grand séminaire de Mende s'est un peu vidé, la voie ferrée Sainte-Cécile à Florac n'existe plus. Plus de témoins qui puissent raconter la bataille du Mont Mouchet ou les maquis de Cévennes. Les Causses sont classés au Patrimoine mondial. le Parc des Cévennes est devenu une réalité qui compte : les chasseurs, les pêcheurs, nous tous qui avons restauré les maisons familiales, nous avons dû nous adapter à ses exigences. Tu sais que nous sommes des « contraires » des « Rebrousse-poils » et ça, ça n'a pas changé. »

Ce livre original, d'un abord facile malgré son érudition, plaira à tous ceux qui aiment la Lozère et à tous à ceux qui veulent la découvrir dans ses paysages, son histoire mais aussi dans son âme profonde.

Lien : https://claudialucia-malibra..
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Le Causse Méjean : Ce qui me fascinait aussi c'était le paysage. Une immense steppe ondulée, grise en hiver, soyeuse, plus que verte au printemps, surmontée de croupes chauves. A l'assaut de ces versants doux, des murs, des murailles délimitaient d'immenses rectangles. J'y voyais volontiers d'anciennes fortifications, des enclos préhistoriques. Les chazelles, les capitelles couvertes de pierres m'attiraient : à l'intérieur de ces cabanes, un banc de pierre permettait de s'asseoir, un trou dans la couverture laissait échapper la fumée d'un feu dont on voyait les brandons éteints au sol dans un foyer sommaire. Je croyais dur comme fer que tout cela était préhistorique jusqu'au jour où, gardant les moutons avec l'oncle Sully, un violent orage nous attaqua et, réfugiés dans une de ces bories ("construite par le grand-père de sa femme") l'oncle avec son briquet en amadou alluma "un petit feu pour se sécher" avec un fagot qu'il prenait soin de renouveler après usage. Sa capitelle lui servait aussi à se mettre à l'ombre car elle était bien fraîche en été grâce au frêne qui la protégeait.
Commenter  J’apprécie          10
L'Aigoual : « Tout petit j’entendais la tante me dire : "Regarde l’Aigle Oual" ! Je regardais dans la direction de son doigt; parfois je le voyais l’Aigle Oual dansant dans le ciel cette danse circulaire qu’imitent les indiens, et lorsqu’il plongeait derrière l’Eschino d’Ase, mon coeur bondissait. Est-il heureux, l’Aigle Oual, maître du ciel, des Montagnes Rocheuses et des plaines. C’est que nous étions abreuvés d’histoires d’aigles tout autant que d’histoires de loups. Mais moi, je dansais avec les Aigles. (…)
Quelle tristesse lorsque j’ai compris que l’Aigoual n’était pas cet Aigle Oual, cette tache de liberté volant dans le ciel, mais cet amas de pierres barrant l’horizon. »
Commenter  J’apprécie          10
La Margeride : « C’est mon pays rude, sauvage, ample et serein. Avec ses vallons blanchis pas les narcisses quand vient le mois de Juin, ses ruisseaux qui glougloutent en mille ramifications, ses genêts flamboyants au milieu des éboulis rocheux, ses épaisses forêts d’épicéas trouées de tourbières spongieuses et souples sous le pas, ses vastes herbages que balaie la « Traverse » et sur lesquels court la neige quand arrive Novembre. »
Commenter  J’apprécie          20
La Margeride : « C’est mon pays rude, sauvage, ample et serein. Avec ses vallons blanchis pas les narcisses quand vient le mois de Juin, ses ruisseaux qui glougloutent en mille ramifications, ses genêts flamboyants au milieu des éboulis rocheux, ses épaisses forêts d’épicéas trouées de tourbières spongieuses et souples sous le pas, ses vastes herbages que balaie la « Traverse » et sur lesquels court la neige quand arrive Novembre. »
Commenter  J’apprécie          10

Livres les plus populaires de la semaine Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs (1) Voir plus



Quiz Voir plus

Voyage en Italie

Stendhal a écrit "La Chartreuse de ..." ?

Pavie
Padoue
Parme
Piacenza

14 questions
599 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , voyages , voyage en italieCréer un quiz sur ce livre

{* *}