J'ai visionné le film Lion en 2019 pour lequel j'ai eu un énorme coup de coeur, tellement il m'a marqué, m'a horrifié et bouleversé ! Ma critique du film est d'ailleurs disponible sur mon blog. Peu de temps après mon visionnage, j'ai eu l'opportunité de découvrir le roman, le témoignage du jeune Saroo. D'ailleurs, il s'agit d'une incroyable histoire vraie qui a tant fait parler d'elle dans le monde entier !
De 1986 à 2012. le petit Saroo, 5 ans, accompagne son grand frère Gudu partout, le long des chemins de fer, volant du charbon dans les trains de marchandises pour subvenir aux besoins de la famille, leur mère se tuant à la tâche pour les élever, les nourrir tous les trois, eux avec leur petite soeur Shekila. Un soir, alors que Gudu part travailler, il laisse momentanément son petit frère à la gare. Ce dernier se retrouve seul, prisonnier dans un train qui le mènera à plus de 1600 kilomètres de chez lui, à Calcutta, la plus grande ville du pays. Perdu, seul, il va errer dans l'indifférence la plus totale, échapper à des individus peu recommandables ou qui cachent bien leurs intentions, va avoir froid, faim, ne pas savoir parler la langue locale. Jusqu'à ce qu'il finisse dans un orphelinat surpeuplé. Ayant lancé un avis de recherche, sans aucune information précise du petit garçon, il est comme déclaré orphelin et apte à être adopté. Il va l'être par une famille australienne et c'est un tout nouveau monde qui s'ouvre à lui, de nouvelles perspectives et aura même un autre frère adoptif indien lui aussi, qui a son propre passé difficile. Et c'est ainsi qu'on le retrouve une fois adulte, accompli et pourtant son passé le rattrape vite et le hante durant des années, fragilisant même son couple, où il est toujours ce garçon perdu, qui est en quête de ses origines, qui fait des recherches qui vont ne mener à rien avec le peu de souvenirs qu'il a, pourtant la réponse est dans ses souvenirs et c'est grâce à Google Earth qu'il va finir par retrouver le chemin de sa maison, de sa famille qui n'a jamais perdu espoir!
C'est évidemment un coup de coeur. Cela prend aux tripes, littéralement. Offre une ouverture d'esprit, fait ouvrir les yeux et incite à la réflexion. Cela a remué pas mal de choses en moi, comme lorsque j'avais visionné le film.
Je voulais avoir plus d'informations, avoir un vrai complément par rapport au film et effectivement, le roman est beaucoup plus complet, plus dense que le film. Il y a beaucoup plus d'informations, de contenu... le film est assez fidèle, a du moins repris les événements et éléments les plus importants, les plus marquants de l'histoire de Saroo.
Il n'y a pas de dialogue du tout. C'est un peu déroutant au début mais on s'y fait vite. Saroo nous raconte lui-même sa propre histoire à la première personne et c'est ce que je voulais, les émotions passaient beaucoup mieux, je pouvais mieux le comprendre, avoir peur pour lui, avoir pitié, pouvoir le féliciter...
J'ai pu en apprendre plus sur la vie dans les rues de la ville la plus dangereuse du monde et de l'Inde en général, sur son petit frère adoptif Mantosh, sur sa mère adoptive Sue. Je n'ai d'ailleurs pas compris pourquoi le second frère de Saroo, Kallu n'a pas été mentionné. Ce qui était sous-entendu dans le film a pris sens sous les mots, confirmant mes craintes et hypothèses. On en apprend plus sur son père et sur ce que j'attendais le plus au tournant, à savoir son processus de recherche et les retrouvailles avec sa famille biologique.
J'ai adoré ce témoignage poignant, je l'ai dévoré assez rapidement et plus que tout, j'ai aimé faire les liens entre le roman et le film. Cette histoire m'a réellement marquée et encore aujourd'hui, je me souviens de tout avec netteté, des émotions ressenties. A voir et à lire.
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Il y avait longtemps que je n'avais pas lu un livre aussi vite.
Il faut dire que j'avais vu le film deux jours auparavant et j'étais encore dans l'émotion qu'il m'a procurée.
L'histoire vraie de ce petit garçon perdu m'a bouleversée.
Si le film n'a pas eu de prix à Hollywood, mon coeur de maman lui décerne l'Oscar de l'émotion.
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Sheru de son vrai prénom, nait dans une famille pauvre. La maman, seul adulte, doit s'absenter pour travailler. Les enfants qui ne sont pas scolarisés partent eux aussi pour trouver du travail afin de survivre à une nouvelle journée.
Le petit "lion" (Sheru signifie "Lion" en indien d'où le titre du film et de la nouvelle édition), veut suivre les traces de son grand-frère Guddu et l'accompagne lors de l'une de ses nombreuses expéditions.
Il se perd.
Le calvaire commence.
Les nuits froides sur le sol dur, la faim, le manque de vocabulaire. Où est-il ? le petit garçon a seulement 5 ans, mais il comprend qu'il devra se démener tout seul pour sa survie. Sheru slalome entre la bienveillance et les mauvaises intentions de ceux et celles qui croisent sa route.
C'est grâce à la gentillesse de l'une d'elles que l'enfant trouvera la sécurité et le confort qui lui ont fait défaut jusqu'à présent. Mme Sood, fondatrice de l'Association indienne pour le parrainage et l'adoption est en effet, un personnage-clé dans la vie de notre protagoniste. Après avoir tout mis en oeuvre pour que quelqu'un puisse réclamer l'enfant et forcée d'admettre que cela n'arriverait pas, Mme Sood trouve un couple d'Australiens désireux d'adopter le petit garçon.
Une nouvelle vie commence.
Ses parents adoptifs sont riches et le petit Saroo ne manque de rien. Il a même dû mal à croire qu'il a une chambre pour lui tout seul et que tous ces jouets et livres sont à lui. D'abord méfiant, le petit indien va peu à peu se laisser emporter par cette deuxième chance.
Il grandit, fait des études, rencontre des amis, mais quelque chose le taraude. Quelque chose qui l'empêche de vivre sa vie pleinement. Il doit retrouver sa ville natale et sa famille indienne. Il le faut. Il doit comprendre qui il est et d'où il vient. Commencent alors des recherches qui vont durer plus d'un an.
Jusqu'au dénouement...
"Nous nous sommes regardés une seconde de plus, et j'ai ressenti une pointe de douleur à la pensée qu'il faille si longtemps à une mère et son fils pour se reconnaître, puis un torrent de joie nous a envahis. [...] Pour ma mère, vingt-cinq ans après l'avoir perdu, son fils réapparaissait tout à coup."
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Mes souvenirs étaient tout ce qu’il me restait de mon passé, et, dans mon for intérieur, j’y repensais sans cesse, encore et encore, pour m’assurer de ne pas les « habiller ».
En fait, le passé émergeait fréquemment dans mes pensées. La nuit, des souvenirs me traversaient l’esprit, et j’avais du mal à me rendormir. Les journées étaient généralement moins troublées, car j’avais beaucoup d’activités pour m’occuper, mais ces réminiscences m’accaparaient constamment l’esprit.
Voilà vingt-cinq ans que je pense à ce jour. J'ai grandi à l'autre bout du monde, avec un nouveau nom, dans une nouvelle famille, en me demandant si je reverrais un jour ma mère, mes frères et ma sœur. Et me voici aujourd'hui devant une porte, au coin d'un bâtiment délabré, dans un quartier pauvre d'une petite ville poussiéreuse de l'Inde centrale ; le lieu où j'ai passé mon enfance.
Adopter un enfant n'était évidemment qu'une goutte d'eau dans l'océan, mais c'était néanmoins un premier geste. Et, pour cet enfant-là, cela changerait beaucoup de choses. Ils ont donc choisi l'Inde.
Certains parents adoptants attendent parfois dix ans pour qu'on leur propose un enfant qui corresponde à leurs critères: certains demandent un nourrisson afin de pouvoir l'élever depuis le berceau, d'autres réclament un enfant d'un sexe ou d'un âge précis.
Papa et maman voyaient comme une principe essentiel à leur démarche d'offrir leur aide à tout enfant qui en aurait besoin, sans distinction, plutôt qu'à un orphelin sélectionné en fonction de tel ou tel critère. Ils ont donc répondu qu'ils désiraient "un enfant", tout simplement.
Nous n'avions rien à manger; en revanche, nous ne manquions pas de liberté et nous aimions ça.
Le fait que je ne comprenne pas encore l’anglais n’inquiétait pas maman outre mesure, car elle savait que cela se ferait petit à petit. Plutôt que de s’évertuer à m’apprendre la langue, elle jugeait plus important de me prodiguer de l’attention et du réconfort, afin de me mettre en confiance. Et pour cela, pas besoin de mots.
LION - Bande Annonce VF (2016).