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EAN : 9782227139053
225 pages
Bayard (23/04/2003)
3.36/5   7 notes
Résumé :

«. .. Devant elle, se présentait la Meseta, la région la plus froide d'Espagne, étendue jusqu'à Leon sur cent vingt kilomètres de croûte terrestre, uniformément plane et rase.

On disait que les pèlerins redoutaient ce qui pouvait devenir pour eux une langue de folie. Juste avant d'aborder cet espace fondamental, elle venait de trouver la réponse à la question des enfants croisés après Figeac "Pourquoi vous y allez à pied ?" » Tant d'autre... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Laurence a quarante ans. Après plusieurs vaines tentatives pour être enceinte et quelques échecs professionnels retentissants, elle décide presque du jour au lendemain de se lancer sur le chemin de Compostelle. Nous sommes fin septembre et, comme une métaphore à sa propre vie, les beaux jours semblent derrière elle...

C'est ainsi qu'un pluvieux matin d'automne, elle part du Puy-en-Velay pour un périple de 1700 kilomètres à travers les campagnes de France, de Navarre, de Castille et de Galice.
Mais ce qui fait la particularité de cet excellent récit de pérégrination, c'est avant tout la sincérité autobiographique de son autrice qui évoque ses émerveillements et ses profondes souffrances à la troisième personne du singulier, comme si cette illusoire mise à distance lui permettait d'aller encore plus loin dans le dévoilement de son errance personnelle.

La franchise est telle qu'on a parfois l'impression que Laurence Lacour comptait publier ce livre à titre posthume, une fois son suicide acté. Heureusement, il n'en fut rien et c'est aussi en partie grâce à de magnifiques rencontres sur le chemin, notamment celle de Sébastien Ihidoÿ, à l'époque (1998) curé de Navarrenx au Pays basque.

Elle émaille d'ailleurs son carnet de route d'extraits de sa longue discussion avec lui, réalisée en partie un an plus tard dans la cure de ce prêtre hors norme qui a joué un rôle clé dans l'accueil bienveillant de milliers de pèlerins venus de tous horizons.

Alors que la plupart des hommes d'Église rencontrés sur le Camino se contentent de tolérer et parfois de bénir les pèlerins, comment expliquer l'extraordinaire bienveillance de cet ecclésiastique ? La réponse tient en quelques mots.

Né dans une ferme isolée près de la frontière espagnole en 1932, S.I. a vu défiler des dizaines de républicains opposés à Franco durant son enfance. Ses parents, simples agriculteurs apolitiques, les réconfortaient, les soignaient et les nourrissaient avant de les laisser reprendre la route. le leitmotiv qui dictait leur conduite était : « Jendia, jendé ». En basque, cela signifie « tout homme et homme » et à ce titre on doit lui venir en aide comme si c'était notre propre frère.

On comprend dès lors beaucoup mieux les motivations profondément altruistes du prêtre de Navarrenx : « Il était des rares qui avaient compris et vu qu'à chaque révolution de société des gens se mettaient en marche pour trouver ou consolider le sens de leur vie. Et il soutenait, comme personne, chacune de ces démarches individuelles qui, une fois agrégées, reflétaient le sort d'une part de l'humanité. »

En l'occurrence, « son accueil fit à Laurence l'effet, magique, d'être attendue. Elle se trouvait déjà dans la cuisine quand Sébastien entra, sans marquer la moindre surprise, l'appelant d'emblée par son prénom, soucieux de savoir si elle avait trouvé le réconfort et la chaleur espérés (...) Ses paroles simples, mais éclairantes portaient loin. Il parla des autres, ce qui était un excellent biais pour parler d'elle. »

Pour ne pas révéler le dénouement de ce roadtrip qui nous interpelle en posant des questions que nous préférerions laisser dans l'ombre « comme si de rien n'était », donnons le mot de la fin à Sébastien Ihidoÿ : « Les gens cherchent. C'est le propre de l'homme. Ceux qui ne cherchent plus sont éteints. Mais il faut accepter d'être un chercheur et de ne pas trouver quelque chose d'exaltant. Accepter de marcher avec une petite lueur au lieu d'une lumière éclatante. Accepter cela dans sa vie professionnelle, dans sa vie personnelle. Il faut savoir faire le deuil de certains absolus (...) On fait trop rêver les gens... »
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L'auteur raconte son parcours sur le chemin de compostelle, durant l'automne et le début de lhiver. Son parcours est accompagné d'une quête spirituelle. La description du chemin et des rencontres que l'on peut y faire est juste, loin des clichés. Les difficultés rencontrées sont dépeintes sans romantisme et illusion. C'est un beau livre mais j'ai été gênée par les descriptions lyriques de la nature , souvent proches des lieux communs
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Marcher pour se réaliser, pour mettre de soi dans le réel. Ce récit donne simplement envie de se délester de tout pour trouver l'essentiel, sur un chemin, dans notre corps, dans notre coeur, dans ce qui nous fait vibrer, dans notre vie.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
:Avant la guerre, deux garçons sont inséparables. Mais un jour leur amitié doit cesser car Hitler arrive au pouvoir et décide que les Juifs n’ont pas le droit de vivre : on les chasse, on les insulte, on leur enlève tous leurs droits. Or Frédéric est Juif.
La famille Schneider et la famille Richter vivent dans le même immeuble et ont chacune un garçon du même âge. Ceux-ci deviennent d’inséparables amis et font leur rentré scolaire ensemble. L’un deux, Frédéric, est Juif. Les insultes commencent un jour enneigé d’hiver 1929 où il fut traité de « sale petit juif ».
Toutes sortes d’injustices sur sa religion lui arriveront comme lorsque le grand-père d’Hans lui interdit de voir son petit-fils, le mot « Juif » écrit sur la plaque de son médecin, l’interdiction d’acheter dans les magasins Juifs pour les « autres personnes », le propriétaires de leur appartement voulant les exclure, le licenciement de son père en tant que fonctionnaire, le changement d’école obligatoire, interdiction aux Juifs de fréquenter le cinéma ou la piscine…
Malgré tous ces ennuis et ces personnes hostiles, perce quelques petits rayons de soleil comme lorsque le père de Hans, étant du Parti Nazi, prévient les Schneider des risques qu’ils encourent à rester ici, des agressions contre les Juifs étant de plus en plus fréquentes ces derniers temps. Malgré ces recommandations, ils décidèrent de rester, ce qui valut la mort de Mme Schneider qui, un soir, ne survécut pas à une de ces agressions.
Dès lors, pour survivre, Frédéric et son père durent réparés des lampes de toutes sortes, pendant que des mesures de plus en plus strictes étaient prises envers les Juifs. Ils ne pouvaient aimer que les « leurs », devaient porter une étoile jaune cousue sur leur vêtements, un couvre-feu leur fut instauré… Ils vivaient cachés, et par solidarité, cachèrent même un rabbin, prenant encore plus de risques d’être arrêtés. Ce qui arriva a Frédéric se retrouva donc tout seul, oblige a ce caché…La seule chose qu’il demanda au Richter, c’est de récupérer ses vetement de sa famille pour les vendre au cash converter est il esr venda a, du temps où ils en étaient encore une, du temps où ils étaient heureux…
Puis va suivre une série de bombardements, où tout le monde ira se réfugier à l’abri, refusant l’accès à Frédéric parce qu’il était Juif, le laissant mourir dehors pendant qu’ils étaient tous bien protégés à l’intérieur…
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Au dernier soupir de l’aube, le sol scintillait d’améthystes que le soleil allait métamorphoser en tapis de brillants. En clignant des yeux éblouis, elle bénit la froidure de l’avoir jetée si tôt dehors pour se réchauffer en marchant encore et encore. Envolé d’un pan de ruine, un rapace la souffla de son immense enveloppe portant son cœur à la chamade. Longtemps, il tournoya au-dessus d’elle à la recherche menaçante de quelque proie. Elle resta saisie par cette vision magique du lever du monde. Un paysan, tombé de nulle part, tint à lui serrer la main pour lui souhaiter buen camino. Parfois, des bords du sentier, le vent lui apportait ce refrain, buen camino. Et les épiciers souriaient en lui tendant la pomme ou le morceau de fromage qu’elle venait d’acheter. « Buen camino. »
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« Beaucoup de couples en difficulté font ce Chemin pour tenter quelque chose, un dépassement seul et à deux. La difficulté majeure entre les êtres, c 'est la communication et les montagnes de non-dits qui les séparent. Parler de la pluie et du beau temps, tout le monde peut le faire. Mais dire comment un comportement, une réflexion peuvent vous blesser, comment un rêve s’est brisé, c’est tout autre chose.. » Sébastien Ihidoÿ, curé de Navarrenx entre 1981 et 2001
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Aux inévitables chagrins et déceptions qui l’attendaient - qu’advenait-il de l’enfant prédit? -elle opposait une énergie rayonnante et sa lumineuse acquisition du sens de l’existence. L’une après l’autre, elle en avait trouvé les clés qui ouvriraient désormais la voie à ses actes et à ses choix.

De cette expérience puissante découlaient de simples évidences auxquelles son cheminement avait redonné toute leur clarté. La vie s’y était révélée telle qu’en elle-même, un humble trajet solitaire confondu dans l’infini et tendu vers un terme atteint grâce aux repères hérités des autres.
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« Nous sommes dans un monde de dispersion culturelle et personnelle. Or, les gens vivent individuellement cette dispersion et personne ne les aide à la vivre. La société est muette face aux souffrances intimes. J’en ai vu beaucoup pleurer sous le poids de ce qu'ils portaient. Ils attendent d’être en tête à tête avec moi pour parler. » Sébastien Ihidoÿ, curé de Navarrenx entre 1981 et 2001
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