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EAN : 9782070364534
149 pages
Gallimard (26/09/1973)
3.63/5   102 notes
Résumé :
Sur une route de campagne, un flot pressé de gens, de bêtes, de chariots : on est au mois de juin 1940, en plein exode. Un avion survole et mitraille le convoi. La petite Paulette voit tomber ses parents. Un chien blessé rôde autour d'elle puis s'éloigne à travers champs. Machinalement, elle le suit, le ramasse quand il meurt, s'arrête enfin, le cadavre dans les bras, au bord d'un ruisseau. C'est là que la rencontre Michel, fils cadet des Dollé, qui l'emmène à la fe... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Jeux inconnus (véritable titre de l'ouvrage mais introuvable sous ce titre semble-t-il...) est le roman qui a inspiré le cultissime film de René Clément Jeux interdits.

Petit rappel si besoin est: histoire basée en 1940 autour d'une fillette ayant perdu père et mère dans des bombardements et recueillie par la famille Dollé. Ou plutôt imposée à la famille Dollé par le fils Michel, 10 ans, qui la prend sous son aile.
Les deux gamins vont se lier, s'isoler de ce monde de violence et d'adultes qui les dépasse, et réinventer leur propre univers au travers de leurs jeux innocents. Innocents mais interdits.

Ah, je me faisais pourtant une joie de retrouver l'adorable et touchante Paulette... Malheureusement les mots de François Boyer n'auront pas percé mon coeur resté ici totalement sec et hermétique, là où l'excellentissime Brigitte Fossey parvenait à le briser et le faire pleurer dès les cinq premières minutes. Faut dire aussi que la performance des deux jeunes acteurs est exceptionnelle!
Peut-être aurai-je dû laisser la guitare de Yépes en fond sonore pour recréer l'ambiance...🎶 ta da da da da da da... 🎸

Toutefois l'ouvrage n'est pas inintéressant à découvrir même si l'émotion ne fut pas au rendez vous. Car si l'adaptation cinématographique est plutôt fidèle dans son ensemble, le dénouement est, pour sa part, totalement inattendu tant il diffère de la version filmée. Et la lecture vaut le détour juste pour cette surprise.

Donc rarement je l'admets, mais il faut reconnaître qu'ici le film est, émotionnellement parlant, de bien meilleure qualité que le roman. De très loin. de très très loin.
Rhooo, et juste à me relire, je viens de m'auto-convaincre de le revoir...
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L'exode de Juin 1940 et la guerre vus et ressentis par une fillette à l'imagination débordante (un moyen de survivre, sûrement) : l'avion allemand qui mitraille les colonnes de réfugiés est un grand loup, les blessures par balles des fruits rouges.
Se retrouvant orpheline sur les routes de l'exode, elle est recueillie par une famille de fermiers ; recueillie est un bien grand mot, elle est juste nourrie et dort dans la grange, histoire de montrer aux voisins qu'on pratique la charité ! Elle se lie d'amitié avec Michel, un peu plus âgé qu'elle mais le plus jeune de la famille, dont le rôle est de mener les vaches au pré.
En effet, la famille Dollé ne se laisse pas submerger par les sentiments, par l'émotion. Quand Georges, l'un des fils aînés, meurt, ils constatent que le repas est en train de refroidir. Ils ne versent pas plus de larmes que s'il s'agissait d'une de leurs vaches.
Dans le village où ils habitent, on retrouve des querelles à la Clochemerle, car des familles se vouent une inimitié sans bornes : le lecteur d'aujourd'hui y verra des gamineries plus qu'autre chose. Pendant ce temps-là, les deux enfants vivent dans un monde parallèle avec des valeurs différentes où les animaux ont une grande place: ils volent des croix pour les mettre sur les tombes du chien de Paulette, de poussins, de fourmis, etc…. Pour le lecteur, cette amitié est une parenthèse de douceur dans un contexte difficile où ils jouent à des jeux interdits. de cette manière, je suppose, s' isoler dans un univers débordant d'imagination leur permet de s'abstraire de la guerre et du chagrin. Il est probablement plus facile d'enterrer un petit chien que de pleurer la perte de ses parents lorsque l'on est un enfant. C'est le cas de Paulette ; et Michel est heureux que cette petite amie tombée du ciel partage sa vie où il n'a guère le loisir d'être un enfant.
J'ai lu qu'un certain nombre de Babelionautes avaient préféré le film au livre – notamment à cause de la fin différente, semble-t-il , mais je fais partie de ces lecteurs qui préfèrent se faire leur propre film dans leur tête. Je l'avais vu étant enfant donc j'ai oublié pas mal d'éléments et ne le regrette pas. En revanche, je me souviens bien de la musique de Narciso Yepes que j'avais appris à jouer à la guitare. Très beau morceau, plein d'émotion. Bonne lecture à vous aussi, si l'histoire vous tente.
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Lecture émouvante, c'est un beau roman, c'est une belle histoire, C'est une romance d'hier
Elle s'enfuyait de chez elle, là-haut vers le brouillard
Elle descendait dans le Midi, le Midi
Ils se sont trouvés au bord du chemin
Sur la route de la guerre
C'était sans doute un jour de malheur
Ils avaient le ciel à portée de main
Un cadeau de la providence
Alors pourquoi penser au lendemain

Ils se sont cachés dans un grand champ de blé
Se laissant porter par les courants
Se sont racontés leurs vies qui commençaient
Ils n'étaient encore que des enfants, des enfants
Qui s'étaient trouvés au bord du chemin
Sur l'autoroute des vacances
C'était sans doute un jour de chance
Qui cueillirent le ciel au creux de leurs mains
Comme on cueille la providence
Refusant de penser au lendemain..

Je conseille cette lecture, la chanson aussi..
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J'ignorais que le film culte de René Clément « Jeux interdits » était tiré d'un roman, roman ayant connu le succès avant la sortie du film et à propos duquel Roger Martin du Gard a écrit à André Gide : « ...Vous recommande un petit roman récent (….). Psychologie d'enfant savoureuse. Et l'ouvrage par sa sobriété, sa densité, la finesse et la cruauté de l'observation, est très personnel. le nom de cet auteur est à retenir. »
Contrairement à pas mal de lecteurs, j'ai trouvé que la Paulette du livre et celle incarnée par Brigitte Fossey étaient toutes deux aussi adorables. L'auteur s'est placé à hauteur d'enfants avec une justesse remarquable pour nous montrer l'exode de juin 1940 et le ressenti de Paulette devenue orpheline.
Ce qui m'a le plus frappé, c'est la famille Dollé, si pauvre en sentiments et émotions. Quand l'un de leurs fils meurt, pas plus de larmes que si une de leurs vaches mourait. Des rustres qui n'hébergent Paulette (dans le grenier) que pour montrer aux voisins qu'ils pratiquent la charité. Quel contraste avec Paulette et Michel, heureux d'avoir rencontré cette fillette qui lui permet d'être un peu vraiment un enfant ! La complicité de ces deux-là est aussi belle dans le roman que dans le film, pleine de fraîcheur, une jolie parenthèse en pleine guerre.
Les deux enfants vivent leur vie en parallèle, dans un univers différent, débordant d'imaginaire. Enterrer des animaux est pour Paulette le moyen d'accepter la mort de ses parents et Michel le comprend intuitivement.
Le film est fidèle à l'ensemble du roman, sauf le dénouement, inattendu, dramatique, extrêmement différent dans le livre. Dire que je trouvais triste la fin du film...
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Je n'ai pas vu le film tiré de ce roman, et je ne pense pas le voir un jour.
Je dois avouer que je n'ai pas adhéré au récit terriblement daté, dans lequel deux garçons meurent dans l'indifférence de la famille (enfin en tout cas, pour le premier).
Peut-être s'agit-il simplement d'un récit d'une autre époque, mais je n'ai pas vu trop d'intérêt à cette histoire, si ce n'est deux enfants vivant dans leur monde et faisant des "bétises" incomprises des adultes.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
-Qu'est-ce que tu fais là?
-Sais pas.
-Où qu'il est ton père?
-Il est mort.
-Et ta mère alors?
-Elle est morte.
-Pourquoi tu pleures? dit Michel.
Paulette soupira profondément et Michel cassa une branche morte du vieux saule.
-Dis, aide-moi à rattraper ma vache.
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Paulette traversa la cour à toute allure,libérée, puis elle ralentit et s'éloigna d'un pas tranquille. Elle passa devant le bistrot et remarqua les panneaux multicolores qui ornaient les volets et les vitres, puis devant l'église, puis ce fût la solitude entre les grands champs verts et jaunes qui s'étendaient vers l'infini.
Elle remarqua dans la poussière les traces de lui semblait-il, les traces de ses pieds nus.
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Dans l'essoufflement de leur course derrière la vache, elle n'avait remarqué qu'une route rectiligne, ouatée d'une onctueuse couche de poussière. Plusieurs fois elle avait remarqué la trace de ses cinq doigts de pied, minuscules, au milieu d'une multitude d'autres empreintes.
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Michel ne se révoltait jamais, il disait: "Oh! alors", et se mettait à pleurnicher. On avait le droit de pleurer quand on avait de la peine, quand son Toutou mourait, ou son chat, ou un veau avec des grands yeux tristes, ou un poussin tout jaune, une souris, un lapin, une fourmi rouge ou noire avec toutes ses amies qui la traînaient en jouant à l'enterrement; mais quand on vous grondait, quand on avait peur, à moins d'une gifle qui fasse saigner du nez, on n'avait pas le droit. On serrait les poings, les dents, on disait: non,non,non,non,non....
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Paulette examina les pieds saignants : du sang rose, de sang mauve, du sang jaunâtre, du sang sale et bleuté, du sang rouge coquelicot, rouge framboise, rouge cerise, rouge groseille, rouge tomate, rouge fraise.
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