L'Abbé Bovet, c'est une des légendes de mon enfance. Je ne l'ai jamais connu puisqu'il est mort avant ma naissance. Mais un peu de sa renommée rejaillissait sur ma famille puisque nous lui étions apparentés du côté de mon père et du côté de ma mère.
Pour ceux qui ne le savent pas, l'Abbé Bovet est l'auteur du "Vieux Chalet", connu bien au-delà du canton de Fribourg. Mais c'est aussi un pédagogue qui a formé au chant des instituteurs, des prêtres et aussi de jeunes chanteurs. Il fut aussi un membre influent de ce qu'on a appelé la République Chrétienne, dans le canton de Fribourg.
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Maître de chapelle à la Cathédrale Saint-Nicolas de Fribourg le chanoine Joseph Bovet avait "l'âme chantante". En sensibilisant ses étudiants de l'École Normale d'Hauterive à l'importance de l'éducation musicale dans l'école fribourgeoise, il a contribué au succès de cet enseignement. Dans la foulée, il a publié deux manuels connus de plusieurs générations d'écoliers : l'écolier chanteur et Kikeriki. Et ,malgré les controverses qui ont émaillé les dernières années de sa vie, il reste une figure emblématique du canton de Fribourg.
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"Je ne veux pas rester que le compositeur du Vieux Chalet". La sentence, lancée d'un vois rugueuse, prouve le poids que cette assimilation, entre un homme et l'une de ses innombrables créations, représentait pour l'abbé. L'identification entre le compositeur de musique populaire et cette chanson est si tenace qu'elle trouble, aujourd'hui encore, l'analyse de son oeuvre profane. Le raccourci est aussi facile que réducteur : "Bovet, c'est le Vieux Chalet".
De la famille de sa mère, Bovet a hérité une perception du terroir une connaissance des traditions paysannes mais aussi un sentiment régional gruerien presque exacerbé.