Ouvrir le journal d'un écrivain qu'on connaît à peine, c'est entrer par la petite porte dans son oeuvre et par la grande porte dans son esprit.
Max Frisch se dévoile peu. On sent qu'il vieillit et qu'il boit un peu trop mais l'essentiel est ailleurs, dans cette ville divisée, de l'autre côté de ce mur qu'il franchit et où il essaie de comprendre une pensée qui ruse avec la liberté et avec le Parti, dans cette ville qui par hasard est Berlin mais qui pourrait être Zurich, sa ville natale, absurdement coupée en deux.
Max Frisch, à Berlin, rencontre d'autres écrivains, il les écoute et les décrit sans retenue, comme s'il était venu là juste pour écrire leur portrait. D'autres considérations éparses font de ce journal ce que doit être tout journal, un fourre-tout, mais un fourre-tout qui ne renonce pas au style. Jamais ce ne sont que des notes.
Un écrivain véritable, même quand il n'a pas grand chose à raconter, le fait avec style. Frisch en est assurément un.
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