Au-delà, il y aurait encore à analyser son attitude face aux événements auxquels il se trouva mêlé et qui prennent sous sa plume un tour tantôt rocambolesque, tantôt tragique. Le témoignage du jardinier écossais prend un tout autre ton dans la dernière partie de son récit, au moment où éclatent les premiers événements de la Révolution. Sa proximité avec les personnages les plus notables de la cour, à commencer par ses deux « patrons », le comte d’Artois et le duc d’Orléans, mais aussi la princesse de Lamballe, Mme Élisabeth et la reine Marie-Antoinette elle-même, ne pouvait manquer de placer cet « étranger », pis encore cet « Anglais », en bien inconfortable posture. Sans doute faut-il se méfier des témoignages, parfois reconstitués a posteriori, mais on ne peut qu’être troublé par l’impression d’authenticité de certains de ses récits : l’ouverture en grande pompe des états généraux à Versailles, le retour de la famille royale à Paris ou encore l’assassinat des gardes suisses aux Tuileries. Il s’agit sans nul doute d’un témoin, infiniment sensible, qui raconte ce qu’il voit. On laissera à d’autres le soin d’analyser les apports de Blaikie dans ce domaine.