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Marie Roblin-Cassabaloglou (Traducteur)
EAN : 9782878583366
540 pages
Viviane Hamy (10/02/2011)
3.5/5   14 notes
Résumé :
Symphonie historique, érotique, Jours d'Alexandrie nous immerge dans la première moitié du XXe siècle. Où qu'ils soient, ses multiples personnages gardent un lien viscéral avec Alexandrie, Babel des temps modernes. Trois figures emblématiques en sont les chefs d'orchestre : Antonis Hàramis, le Grec issu des milieux pauvres d'Athènes, devenu l'industriel du tabac le plus riche d'Égypte, Élias Khoùri, le "Libanais" manipulateur et polyglotte, et Yvette Santon, sa comp... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
J'aime évoquer le passé glorieux d'Alexandrie, non pas celui de Cléopâtre, mais celui de Durrell, de Solé ou de Cavafy, un passé révolu mais encore vivant dans les mémoires. de passage à Alexandrie au début du 21ème siècle, je n'ai pas retrouvé grand chose de ces splendeurs, mais j'ai cherché ces fantômes....

Dimitris Stefanàkis raconte un demi siècle d'histoire entre la veille de la Première Guerre mondiale aux nationalisations de Nasser en 1956-1957 et le départ des derniers Européens. Saga de la famille Hàramis, industriels (père puis fils) producteurs de cigarettes et personnalités marquantes de la Communauté Hellénique d'Alexandrie.

Alexandrie d'alors était cosmopolite, francophile, occupée par les Britanniques, avec une forte communauté italienne, de nombreux Syro-libanais, des Juifs, des Arméniens, et bien entendu des Arabes, musulmans ou coptes....C'est un roman grec et Stefanàkis a braqué le projecteur sur les Grecs d'Alexandrie tandis que Solé évoque plutôt les Syro-Libanais (du Caire et d'Alexandrie dans le Tarbouche et le Sémaphore d'Alexandrie et le regard de Durrell est essentiellement britanique. On peut aussi citer Paula Jacques pour la bourgeoisie juive francophone....

Ces Jours d'Alexandrie nous racontent un demi- siècle d'histoire européenne, vécue par des Grecs mais pas uniquement à Alexandrie. L'auteur nous fait découvrir Istanbul (La Ville pour les Grecs) pendant l'été 1914, quand on peut encore prendre le bateau en Méditerranée Orientale. Antonis Haràmis - le père - exile ses deux fils en Allemagne juste à la fin de la Grande Guerre, l'un à Berlin, l'autre à Munich, occasion d'évoquer un Berlin interlope au moment de l'inflation, et les débuts du nazisme à Munich. l'un se liera aux communistes, l'autre aux nazis. de Berlin à Paris dans les années 3o... toute la grande Histoire est survolée. La Guerre d'Espagne aussi. Retour à Alexandrie pour la seconde Guerre Mondiale, El Alamein....Période 39-45 diversement vécue par les deux frères, l'un fournisseur en cigarettes des troupes britanniques, l'autre envoyé par les Grecs sous la botte allemande... le roman se terminera par l'arrivée de Nasser au pouvoir dont nationalisation de l'usine familiale mettra le point final.

C'est aussi une histoire de la Grèce. Les Grecs d'Alexandrie sont très attentifs à la politique grecque, divisés entre monarchistes et partisans de Venizelos qui fait une apparition dans l'usine des Haramis. Une partie du roman se déroule à Athènes. Puis déchirés entre communistes du KKE et partisans des Allemands quoique, j'aurais aimé en savoir plus sur la guerre en Crète (mes références littéraires : Fermor). Très attachés à leur belle ville, ils le sont aussi à leurs origine. On sait toujours d'où vient tel ou tel personnage : Antonis Haramis était un gosse de Cavala, d'autres personnages, de Mytilène ou de Symi, ou de Chios....

Des personnages non-grecs jouent aussi un rôle important : Yvette Santon, une française, ou Elias "le Libanais"... Dans les 540 pages on découvre des milieux très mélangés, des divas de l'opéra aux domestiques arabes....des pâtisseries très chics aux bordels sordides.

Mon regret, j'attendais Cavafy, il n'apparait que décédé (1933), quelques vers dont les célèbres barbares - arrêtés à El Alamein ? (1942).

Je suis entrée lentement dans ce pavé où il y a quand même des longueurs, surtout dans la première partie. J'ai trouvé un peu superficielle cette évocation de l'entre-deux guerres mais je me suis laissée séduire au fil des pages et j'ai refermé à regret le livre. Intéressant si on aime Alexandrie et la Grèce mais n'est pas Durrell qui veut!.

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Ce livre est une saga, celle d'un marchand de cigarettes et de sa famille à Alexandrie à partir des deux guerres mondiales, qui se présente sous la forme d'un paveton de 540 pages. Je n'ai rien contre les pavetons lorsqu'ils sont passionnants, d'autant plus que j'aime beaucoup les sagas.Mais là, franchement, c'est d'un ennui distingué.
Non pas que l'histoire ne soit pas intéressante, loin de là, mais le style est plat, les dialogues sont fades, les personnages assez incolores, et l'aspect historique ne devient vraiment intéressant qu'à la fin, pendant et après la seconde guerre mondiale, avec pour fil conducteur les rapports entre les grecs d'Egypte et les grecs hélléniques), le tout traînant en longueur. J'avoue avoir eu du mal à rentrer dedans et à persévérer. Cette histoire ferait certainement un très bon film, sur une communauté finalement assez méconnue, mais en tant que livre, je pense que je l'oublierai très vite.
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Rarement un livre ne m'a fait aussi bien ressentir la substance essentielle d'une ville. Poussé par des personnages anguleux, habité par des décors précis et réalistes et exhalant des parfums typiquement méditerranéens, le fil narratif nous conduit du début du 20eme siècle jusqu'à la fin des années 1950 et suit les réussites et les déboires d'une riche famille d'industriels grecque installée à Alexandrie. Si la forme classique du récit n'autorise aucune exaltation stylistique, le fond délivre un doux vertige qui captive très tôt dans le texte l'attention du lecteur.
Avec pour sujet central le temps qui s'écoule et son oeuvre que l'on évalue dans la manière dont il façonne les esprits et les lieux, ce roman nous conduit dans différents lieux et à différentes époques. Les villes sont à l'honneur : Alexandrie donc, mais aussi le Caire, Istanbul, Berlin, Paris. Pour chaque cadre géographique, l'auteur a pris soin de restituer une ambiance pleine et juste qui donne une présence presque charnelle aux lieux.
Malgré les longueurs inhérentes à la forme narrative (la saga familiale), le rythme millimétré, la variété des sujets abordés (affaires, relations familiales, contexte historico-politique) et l'épaisseur des personnages rend la lecture de ce livre tout à fait agréable et captivante. Les 50 dernières pages témoignent d'une étourdissante maîtrise narrative.
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Dans l'ensemble, je suis assez d'accord avec la critique de GraldineL. le style n'a rien de remarquable, il n'est pas facile de mémoriser tous les (nombreux) personnages, le livre est trop long et notre intérêt faiblit lors de certains passages. Cependant, je trouve que certains personnages ont vraiment de la consistance et ils m'ont semblé attachants. de plus, le contexte historique de l'Egypte (évolutif dans la période considérée) est bien rendu. Mais j'ai été surtout intéressé par la peinture détaillée de la société très cosmopolite qui animait autrefois la ville d'Alexandrie et qui a totalement disparu sous le régime de Nasser, Ce petit monde clos jouait un peu le "parasite" dans ce pays occupé et sous-développé; il apparait au lecteur parfois irritant, parfois attachant, mais on est un petit peu triste d'assister à la décadence finale de cette société.
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Suivre les Haramis, ainsi que quelques autres personnages dans cette ville d'Alexandrie (que je ne connais pas), sur environ cinquante ans et sur fonds de grands événements historiques du 20ème siècle m'a captivé.
J'ai voyagé avec ce livre: d'Alexandrie à le Caire, de Paris à Berlin, à Marseille, à Smyrne et à Athènes.
J'ai beaucoup aimé ce roman.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Il tenait l'acte de nationalisation et s'empressa de le tendre à l'intéressé. Il se pencha vers vers la fenêtre ouverte ; après un salut militaire, cuirassé dans l'impassibilité de son métier, il déposa le document à l'arrière du véhicule, sans prêter attention à la main crispée, immobile,de celui qui venait de rendre l'âme.
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