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EAN : 9782070466382
128 pages
Gallimard (29/10/2015)
2.89/5   72 notes
Résumé :
Joyeux Noel
Histoires à lire au pied du sapin

Ce soir, c’est Noël : oubliés intempéries et tracas, place aux réjouissances !

Réveillonner à Rio avec Blaise Cendrars, croire en l’impossible avec FS Fitzgerald, le voir se réaliser avec Sylvain Tesson : d’Apollinaire à Truman Capote en passant par Marcel Aymé et Maupassant, les plus grands auteurs nous le rappellent, chacun à leur façon : à Noël, tout est possible, tout est diffé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
2,89

sur 72 notes
Trois poèmes et huit histoires qui racontent la période de Noël. Si je ne m’attarde pas sur les poèmes, je tiens à vous parler de chaque nouvelle car elles sont toutes différentes… l’esprit, le style, l’époque, les lieux. Je les lis et je vous raconte en direct…

A la vue d’un arbre de Noël, Charles Dickens est fasciné par les décorations, des guirlandes d’objets scintillants, un vrai bric à broc. « Il y avait de tout, et même davantage. » Il sombre alors dans ses souvenirs et crée des délires fantastiques dignes des Contes des Mille et une nuits ou dignes d’une parade de cirque avec chanteurs, fanfare et acrobates. Les images s’enchaînent par association, toutes bizarres et hétéroclites. Nous sommes dans une réalité fantasmée, presque cauchemardesque. Il se rappelle les arbres de son enfance… et les redécore de tout ce passé qui s’y bouscule ; le culbuteur menaçant, la tabatière d’où jaillissait un diablotin, le pantin qui gesticulait quand on tirait la ficelle, tous des êtres inquiétants, effrayants…
Plus qu’une nouvelle sur Noël, c’est une sorte d’exorcisme !

Sylvain Tesson nous régale avec l’histoire d’un repas de Noël. Ils sont en Bretagne et ses mots sont beaux quand il la décrit tourmentée par le temps… « La Bretagne était un oursin mauve et blanc, hérissé de glace. La houle torturait l’océan. Le vent sifflait, coupé par les aiguilles des pins. Les rafales froissaient la lande, battaient au carreau. Le ciel ? En haillons. Des cavaleries de nuages chargeaient devant la lune… ». C’est un auteur que je lis et relis toujours avec beaucoup de bonheur, juste pour la musique de ses mots… « La ferme était bâtie au bord d’un talus surplombant la plage de Lostmac’h. Sur le côté du chemin, un menhir montait la garde depuis six mile ans. Le jour, la mer emplissait les fenêtres percées vers l’ouest. La nuit, il faisait bon écouter le ressac à l’abri des murs de granit. La satisfaction de contempler la tempête par la fenêtre, assis auprès d’un poêle, est le sentiment qui caractérise le mieux l’homme sédentaire, qui a renoncé à ses rêves. Au-dessus de la porte, l’aphorisme de Pétrarque gravé dans le linteau renseignait le visiteur sur notre idée du bonheur : Si quis tota die currens, pervenit ad vesperam, sais est. »
Autour de la table, ils sont dix, tous, sauf un, racontent des anecdotes sur le monde des fées. C’est un soir où la magie s’installe légitimement. Il y a l’histoire des ombres des fées, les histoires sur ces bateaux qui en pleine tempête sont guidés par des lumières qu’on appelle le « halo des fées », l’histoire de ce pauvre fou à Plouharnel qui le soir du réveillon va jouer du violon dans la lande pour elles, l’histoire du curé qui… une lampée d’armagnac, une deuxième… Et Pierre, l’ami, le voisin, qui crie pitié pour ne plus entendre ces idioties ! Le monde de Merlin c’est foutaises et contes pour enfants. Il n’y croit pas et ça l’énerve !…
La nouvelle de Sylvain Tesson continue sur le lendemain. Lorsqu’il se réveille chez lui, Pierre est très perturbé et téléphone à ses amis pour qu’ils viennent. Il sait maintenant qu’il y a des choses qu’on ne pourra jamais expliquer, il y a des choses qui remettent tout en question…
Une excellente nouvelle parfaite pour être lue le soir de Noël. J’ai beaucoup aimé.

Francis Scott Fitzgerald nous transporte à Hollywood, dans l’industrie cinématographique. Ce n’est pas vers le rêve qu’il nous mène, mais vers un océan peuplé de requins. Le soir de Noël, Pat Hobby reçoit l’ordre de réécrire un script. Il sait que ce travail est sa dernière chance pour être titularisé et que le siège sur lequel il est assis est du genre éjectable. Une secrétaire qu’il ne connait pas vient taper son texte… Bien qu’elle soit jeune, il apprend qu’elle travaille depuis dix-huit ans pour le studio. Et à bien la regarder, belle mais prématurément vieillie, il devine toute la rancœur qu’elle a accumulée. Ce soir là, les bureaux sont vides et leurs solitudes, leurs désillusions, se rencontrent. Sous le sceau de la confidence, elle lui raconte un secret terrible concernant un homme puissant, qui pourrait faire trembler les fondations du studio. Un secret qui pourrait aussi leur ouvrir les portes de leurs rêves.
Le rêve de Patt ? Devenir producteur. Alors, est-ce que le Père Noël, Harry Gooddorf en l’occurrence, va accomplir ce souhait ?
Monde cruel ! et quelle avarice ! cette nouvelle a une triste morale. Mr. Scrooge me semble plus sympathique que ces hommes…

Anton Tchekhov raconte l’histoire de Vassilissa, une petite mère qui n’a pas vu sa fille depuis des années. Les lettres se font rares. A Igor l’aubergiste qui rédige sa lettre sous sa dictée, elle raconte le pays, elle lui envoie sa bénédiction et ses prières au Seigneur roi des Cieux. Que devient Iéfimia ? Mariée, a-t-elle maintenant des enfants ? Est-elle toujours à la ville ?…
Malheureuse histoire ! Je me demande pourquoi Tchekhov l’a écrite pour un conte de Noël. Iéfimia n’a pas oublié ses parents, elle ne peut simplement pas les revoir. Mais en cachette de son mari, elle raconte à ses trois enfants, ses parents, sa terre, la neige… en priant la Reine des Cieux, Mère Protectrice, de les emmener un jour là-bas.

Marcel Aymé envoie l’ange de Noël dans une garnison d’infanterie pour qu’il laisse les bonnes pensées sur la couche des soldats. L’adjudant Constantin va l’aider le temps de sa ronde et lui confier un présent pour la douce amie d’un soldat qu’il a fait mettre en prison pour insubordination.
Une nouvelle teintée de mélancolie, de féérie et d’un peu de bonheur.
« L’enfant de Noël prit de la hauteur, mais avant de filer dans le grand huit, il plongea la main dans sa hotte et fit neiger des fleurs du paradis sur le képi de l’adjudant Constantin qui se mit à rire dans le mois de décembre. »

Guy de Maupassant fait parler le docteur Bonenfant pour un souvenir de Noël. Après réflexion, il a un souvenir à narrer, mais pas le genre de souvenir qu’on s’attendrait à écouter ! Médecin de campagne, il fuit tout ce qui est obscurantisme et superstition, pourtant, un jour, il a vu un miracle la nuit de Noël.
Sur la route enneigée, le père Vatinel découvre un œuf étrange. Il le ramène à sa femme qui décide de se le préparer pour le repas. A peine l’œuf englouti que la pauvre femme est prise de contractions et de vomissements. Et toute la nuit, elle se débat et hurle de douleur, sans que le médecin puisse la calmer. C’est alors que le curé du village fait son entrée avec ses prières d’exorcisme… Mais rien n’apaise ses souffrances.
Prêtre et médecin se posent la question… et si on amenait la mère Vatinel à la messe le soir de Noël ?
Une nouvelle qui se lirait bien le soir d’Halloween !

Truman Capote a écrit un joli conte pour ce souvenir de Noël. L’histoire d’un petit garçon de sept ans qui suit la fantaisie de son amie… Ils décident de faire une trentaine de cake aux raisins, imbibés au whisky, et de les offrir aux personnes qu’ils aiment. Même Mr Roosevelt aura son gâteau ! A travers le regard de ce petit garçon, les scènes les plus extravagantes paraissent normales.
C’est beau, c’est magique et heureux, lorsqu’on est ce petit garçon… Le bonheur et la beauté de notre monde, seulement pour les enfants et les faibles d’esprit ? J’espère que non !

Blaise Cendras fête Noël à Rio. C’est l’exotisme !
Je n’ai pas aimé cette nouvelle. Elle vient juste après celle de Truman Capote, et j’étais encore imprégnée de douceur et de tristesse. Rio, je me le destine pour une autre fois !

Je vous recommande ce petit livre pour décembre. Comme je vous le dis précédemment, j’ai beaucoup aimé l’écriture de Sylvain Tesson et celle de Truman Capote. Leurs histoires sont vraiment dans l’ambiance Noël !

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Et voilà j'ai acheté ce livre parce que j'adore les contes et puis je ne suis pas arrivée à le lire , le premier Un arbre de Noel de Dickens est long , lugubre , le deuxième est un texte de Sylvain Tesson qui raconte la mésaventure arrivée à quelqu'un qui ne croit pas aux fées , un peu mieux mais je l'avais lu dans un livre de Sylvain Tesson , enfin oui c'est une histoire de Noel classique , j'arrive à la troisième et je m'excuse , impossible de terminer ma lecture et pas envie de me forcer , c'est ça aussi Noel , faire une pause dans notre quotidien soumis à trop de pressions , d'informations diverses . Quand j’ai acheté ce livre je me suis dit Oh voilà une bonne idée pour souhaiter UN JOYEUX NOEL sur Babelio .
Ce que je l'empresse de faire .
Je souhaite à tous ceux qui me lisent à cet instant une fête remplie de partage .
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Petit catalogue de Nouvelles et Poèmes de Noël. La structure se détaille en trois parties, « c'est le soir de Noël », « C'est Noël, tout de même », et « Un souvenir de Noël ».Il est question d'Arbre de Noël, de fées en Bretagne, de miracles. de l'écriture d'auteurs de qualité, chaque nouvelle peut se lire indépendamment des autres et agrémente joliment cette belle période.
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Lecture on ne peut plus de circonstance en ce jour de Noël, réunissant des nouvelles d’auteurs aux styles différents que pour certains je n’avais pas encore lu, ce qui a été l’attrait de ce recueil, qui m’a semblé par ailleurs inégal dans l’intérêt qu’il a pu me susciter. J’ai quand même eu un coup de cœur pour la nouvelle de Truman Capote: Un souvenir de Noël, touchante, et bien aimé certaines autres. Pour qui souhaite visiter les Noëls d’antan. Joyeux Noël !
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Je continue ma thématique noël avec ce petit recueil de littérature générale. Ayant adoré "A lire au pied du sapin" mes attentes étaient plus grandes et j'ai été un peu déçue. En soi ce recueil est nettement plus noëlique que le précédent avec une bonne dimension fantastique mais il est aussi plus imprégné de tristesse que le précédent qui jouait plus la carte de la cruauté et de l'ironie. Je crois que cette tristesse m'a un peu assombrie même si j'ai quand même bien apprécié plusieurs nouvelles et même adoré l'une d'elles. le recueil est divisé en 3 parties (division artificielle). La première s'intitule "C'est le soir de noël...". le poème de Clément Marot est intéressant à découvrir mais l'écriture vieillie gêne la lecture. La nouvelle de Dickens est dans l'esprit de noël mais il ne s'agit pas à proprement parler d'une histoire, plutôt d'un délire sur les décorations. J'ai été perdue en route et n'ai pas trop aimé. "Les fées" de Tesson est de loin la meilleure nouvelle de cette partie. C'est un texte plein de grâce et de poésie mais dont la féérie n'est pas typiquement noélique. J'ai aussi eu l'impression qu'il manquait un petit quelque chose. L'art du texte court est très complexe. La deuxième partie s'intitule "C'est noël tout de même". le poème de Laforgue ne m'a pas vraiment touchée. En revanche j'ai beaucoup aimé "Pat Hobby croit au Père Noël" de Fitzgérald. Une nouvelle pleine d'une cruauté féroce qui reflète bien le milieu impitoyable de l'industrie cinématographique. L'histoire n'est pas du tout noélique certes mais on sent quand même l'ambiance avec la distribution de cadeaux et l'envie de croire que les rêves les plus fous peuvent se réaliser. Ma deuxième nouvelle préférée du recueil. La nouvelle de Tchékov est très triste, pas du tout noélique et trop courte pour prendre un sens véritable. J'ai eu du mal à rentrer dans le "Conte de Noël" de Marcel Aymé mais l'histoire est vraiment très esprit de noël, pleine de féérie et de générosité. J'ai globalement bien aimé. La troisième partie s'intitule "Un souvenir de noël?". C'est la plus pertinente niveau thématique. le poème d'Apollinaire est plutôt beau mais ne m'a pas laissé une empreinte très marquée. La nouvelle De Maupassant n'est pas la plus percutante de ce génial auteur mais cette histoire de miracle a vraiment un aspect noëlique qui m'a beaucoup plu et le scepticisme du narrateur ajoute du piquant au récit. Ma troisième nouvelle préférée du recueil. "Un souvenir de noël" de Capote est une petite merveille. Imprégnée de tristesse, de tendresse et de grâce poétique, elle est vraiment dans l'esprit de noël avec l'innocence de la vieillesse et de l'enfance, la générosité, la joie des choses simples et partagées. Une perle. de très loin ma préférée du recueil. Rien que pour ce texte le recueil vaut d'être lu. Par contre je n'ai pas du tout aimé la nouvelle de Cendrars que je n'ai pas du tout comprise. En résumé ce recueil est intéressant d'un point de vue littéraire et répondra en partie aux attentes noéliques si on ne cherche pas à tout prix des histoires pleines de bon sentiments avec happy end.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
(Truman Capote, Un souvenir de Noël). - Tu sais ce que j’ai toujours cru ? me demande-t-elle sur le ton de la révélation, en souriant non vers moi, mais vers un point situé sur l’horizon : J’ai toujours cru que pour voir le Seigneur il fallait être malade et mourant. Et j’imaginais que Sa venue ressemblerait à un vitrail baptiste : belle comme du verre de couleur quand le soleil coule au travers, d’un éclat tel qu’il fait oublier l’arrivée de la nuit. Et c’était un réconfort de penser que cette lumière chasserait tout sentiment de peur. Mais je parie que ça n’arrivera jamais. Je parie qu’à la fin des fins on comprend que le Seigneur était déjà parmi nous. Que voir les choses telles qu’elles sont - sa main dessine un cercle qui englobe les nuages, les cerfs-volants, l’herbe et Queenie en train de ramener de la terre sur son os -, telles qu’elles ont toujours été, c’est voir Dieu. Moi, je pourrais quitter ce monde avec cette journée dans les yeux. (p. 107)
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...En effet, c'est une espèce d'océan. Des hectares embaumés de sapins de Noël, de houx aux feuilles piquantes. Des baies rouges et brillantes comme des clochettes chinoises sur lesquelles des corbeaux fondent en croassant. Ayant bourré nos sacs avec assez de verdure et de pourpre pour décorer une douzaine de fenêtres, nous nous mettons en devoir de choisir un arbre. - Il faut qu'il ait, réfléchit mon amie, deux fois la taille d'un petit garçon. Pour qu'un petit garçon ne puisse pas voler l'étoile. Celui que nous choisissons fait deux fois ma hauteur. Un brave et beau colosse qui résistera à trente coups de hachette avant de s'effondrer dans un cri éraillé et déchirant. .......
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« La ferme était bâtie au bord d’un talus surplombant la plage de Lostmac’h. Sur le côté du chemin, un menhir montait la garde depuis six mile ans. Le jour, la mer emplissait les fenêtres percées vers l’ouest. La nuit, il faisait bon écouter le ressac à l’abri des murs de granit. La satisfaction de contempler la tempête par la fenêtre, assis auprès d’un poêle, est le sentiment qui caractérise le mieux l’homme sédentaire, qui a renoncé à ses rêves. Au-dessus de la porte, l’aphorisme de Pétrarque gravé dans le linteau renseignait le visiteur sur notre idée du bonheur : Si quis tota die currens, pervenit ad vesperam, sais est. »
Sylvain Tesson
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« La Bretagne était un oursin mauve et blanc, hérissé de glace. La houle torturait l’océan. Le vent sifflait, coupé par l’aiguilles des pins. Les rafales froissaient la lande, battaient au carreau. Le ciel ? En haillons. Des cavaleries de nuages chargeaient devant la lune… »
Sylvain Tesson
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L'influence du décor, de l'habitat, de la nature, de l'ambiance géographique sur la littérature nationale d'un peuple est fausse ou périmée, ou dois-je considérer le manque d'une philosophie spécifiquement brésilienne dans le phénomène de la production littéraire de cette nation comme un effet du climat? Le Brésilien n'a pas besoin de chaleur artificielle. Il ne médite pas au coin du feu. Il fait la sieste. Ce qui explique sa crédulité, son manque de ressort, ses visions, son infantilisme...
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