Mais les âmes où je ramène Jules Laforgue courent fièvreusement sur toutes les routes. Ce sont des guetteuses avides au bord de l'univers, et leur méthode est passionnelle. Il n'y a personne qui soit à la fois plus un que Laforgue, et plus divers. Je crois qu'on ne parviendrait pas à en parler clairement en critique, si l'on ne comprenait tout de suite qu'il faut en parler en homme, et moins l'élucider que le pressentir.
Mais l'homme n'est plus, et je pressens que c'est lui-même qu'il eût fallu garder au milieu de nous, même s'il eût cessé d'écrire : et c'est pourquoi j'essaie présentement de retrouver en ses livres l'enseignement de cette âme disparue. Je suis à la recherche d'un ami, j'espère un conseil, et je ne le trouverai pas aussi pur dans les livres, car ce qui est écrit n'est jamais parfaitement pur.