Katanga, tome 3 : Dispersion

Fin de cette trilogie, une fin sans concessions, des mercenaires sans fois ni loi, des hommes politiques corrompus mais un humour noir qui fait passer le tout.

Les dessins sont formidables, les personnages ont des «tronches» à faire pâlir les meilleurs acteurs des films des années 50.

Alors c'est vrai il faut oublier le politiquement correct, on ne trouve aucun personnage pour racheter l'autre.

Les personnages manquent d'humanité à part Alicia mais le contexte se prête malheureusement à cela.

J'ai adoré cette série qui restera dans mon panthéon personnel de la BD.

Troisième et dernier tome de cette série BD sur les soubresauts de l'indépendance du Congo dans les années soixante. Après deux rounds « d'observation », vient le temps de l'échange des diamants si convoités contre des espèces et la promesse d'un avenir meilleur. Mais il y a toujours trop de camps et d'individualités attirés par ces pierres précieuses. L'avidité, toujours l'avidité…

La jeune Alicia joue de ses charmes et tente le tout pour le tout, en cherchant à protéger son frère Charlie lors de l'échange envisagé. Charlie, dont on apprend qu'il a tout fait pour aider sa soeur. Charlie, qui détient les diamants, mais sait que seul il ne pourra pas gérer la situation.

Ce dernier épisode est terriblement sombre. Comme un drame annoncé. Les mercenaires européens s'entre-tuent. le fourbe conseiller du ministre katangais continue de pousser des pions. Les populations locales sont les grandes oubliées. Et l'Histoire va même leur ôter leur homme d'État, Patrice Lumumba...
Une série brillante qui finit dans la noirceur totale.

Pour la présentation en vidéo :
https://www.youtube.com/watch?v=7JQBwTI8gio&t=4s


Alicia, superbe Africaine fait des papouilles à Forthys, celui-là-même qui exploite le cuivre au Congo pour le compte de l'Union Minière du Haut-Katanga, société belge qui espère que rien ne va changer pour ses affaires dans l'ex-Congo malgré l'indépendance, raison pour laquelle elle soutient le sécessionniste Moïse Tschombé. Mais les préoccupations de l'homme d'affaires sont tout autres. Il compte utiliser les millions envoyés par sa boîte pour acheter les diamants de Charlie, le frère d'Alicia, puis de se faire la belle au propre et au figuré… avec Alicia… Cette dernière essaie de préserver son frère car elle a une dette énorme vis-à-vis de lui. Charlie qui a du souci à se faire vu en compagnie de qui il se trouve, d'où il se trouve et de qui l'attend…

Critique :

Fin en apothéose de cette splendide trilogie si peu politiquement correcte mais avec des accents de vérité bien prononcés. On s'entretue, on se trahit, on torture… C'est noir de chez noir ! C'est monstrueux, mais c'est magnifiquement réalisé. Fabien Nury sait y faire en matière de scénario et il le démontre, mêlant habilement les pages d'histoire et la fiction. Dans un récit qui n'a rien de drôle, il arrive à nous faire sourire, largement aidé par les talents de dessinateur de Sylvain Vallée qui use de son style mi-caricatural mi-réaliste pour dérouler un vrai polar à la française des années '60. Les personnages ont de vraies gueules qui sont loin de nous laisser indifférents. Leurs expressions sont pleines de vie même lorsqu'ils en viennent à mourir.
Ne cherchez pas les gentils ! Il n'y en a pas ! Inutile de vous fatiguer : pas d'honnêtes gens non plus ! Chacun ne cherche que son profit, d'aucuns y ajoutent le goût de l'aventure, histoire de faire grimper le taux d'adrénaline, mais aucun n'est là pour porter secours à son prochain, sauf Alicia et son frère Charlie qui sont prêts à tout l'un pour l'autre.

Comment, vous n'avez pas encore acheté le coffret ? Mais qu'attendez-vous ?

En vidéo :

https://www.youtube.com/watch?v=7JQBwTI8gio

Clap de fin pour cette trilogie magistrale ayant pour cadre l'horreur de la guerre au Katanga.
La fin est très noire, comme tout le reste de la saga d'ailleurs, mais je ne vois pas trop comment on pouvait s'attendre à autre chose étant donné la teneur du propos et la réalité historique derrière.
Les personnalités sont particulièrement détestables et se font concurrence en matière d'égocentrisme et de perversion.
Le scénario est parfaitement maitrisé et haletant, tout comme la narration et la mise en page, très visuelle et cinématographique.
Le dessin est très bon et bien maitrisé.
Excellente série que je recommande vivement mais qui ne se prête pas à tous les publics.

Fin de la série avec le tome 3 du triptyque qui est dans la continuité des 2 précédents : les salauds sont de plus en plus nombreux, il y a de nombreux retournements de situation avec des personnages qui changent de bord, de camp, la violence est de plus en plus omni présente.

Il n'y a décidément aucun personnage de vraiment sain même Alicia et Charlie, qui essaient d'échapper à leur condition, ne parviendront pas à la rédemption.

Les auteurs mènent leur histoire avec brio même s'ils prennent certaines libertés avec l'Histoire de l'accession à l'indépendance pour certains états d'Afrique noire. On retrouve tous les clichés avec les envies colonisatrices des grandes puissances qui sont prêtes à aider des multinationales peu scrupuleuses pour entrer dans le jeu de domination des rivalités tribales.

Le graphisme est toujours attrayant même s'il peut sembler un peu caricatural quant à la représentation des mercenaires et surtout des africains.

Tout est sombre, les décors, l'âme des personnages, la moralité de l'histoire. le scénario est très intéressant et prenant mais la violence récurrente fait que cette excellent BD n'est à pas mettre en toutes les mains surtout si l'on part du principe que pour l'Afrique, l'histoire peut être un éternel recommencement comme le laisse suggérer la conclusion où l'appât du gain et du pouvoir sont les moteurs et la motivation de ceux qui veulent diriger pour leur propre intérêt au détriment de celui du peuple.