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EAN : 9789082383027
288 pages
Crítica (10/03/2016)
4.33/5   294 notes
Résumé :
Envoyé par l'Internationale (le «Courrier International» italien), Zerocalcare part aux confins de la Turquie, de l'Irak et du Kurdistan Syrien pour rejoindre la ville de Kobane, à la rencontre de l'armée des femmes kurdes, en lutte contre l'avancée de l'État Islamique.  À partir de ce voyage, Zerocalcare livre un reportage d'une sincérité poignante, un témoignage indispensable et bouleversant qui s'efforce de retranscrire la complexité et les contradictions d'une g... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (47) Voir plus Ajouter une critique
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CANDIDE AU PAYS DES GENTILS ET DES MÉCHANTS.

C'est peu de dire que ce Kobane Calling du jeune (enfin, plus tant que ça) auteur et dessinateur italien Zero Calcare, de son vrai nom Michele Rech, parfaitement méconnu en France jusqu'à cette publication chez les valeureuses et décidément curieuses éditions Cambourakis, a fait le buzz dans le petit monde de la Bande-dessinée documentaire, voyageuse et politique, au début de l'automne dernier. Il faut reconnaître qu'en plein conflit entre les terroristes de DAECH, l'armée régulière syrienne d'el Assad, les interventions aériennes occidentales ainsi que les problèmes posés aux pays européens par la "vague" de réfugiés venant de cette région du monde, l'ouvrage tombait pile et ses éclaircissements, sur tout ou partie de ce qu'il se passe dans certaines régions de la frontière turco-syrienne atteintes par cette folie destructrice, apportaient des données très mal, voire pas du tout, connues chez nous.

Ainsi, Zero Calcare, n'écoutant que son courage, son envie d'aider son prochain et son immense naïveté décide de suivre une délégation romaine des "centri sociali" (des squats politiques autogérés très dynamiques dans de nombreux domaines de la vie underground italienne) qui s'en va prêter main forte en apportant du matériel sanitaire au Rojava syrien dans le but de savoir, si oui ou non « on ne raconte pas des conneries sur la révolution, le confédéralisme démocratique, les femmes, tout ça ».

Et de découvrir - en tout cas votre serviteur - ce qu'est ce fameux Rojava. Voici, pour faire vite, ce qu'en dit Wikipédia :

"Le Rojava (« l'ouest » en kurde) ou Kurdistan occidental (en kurde : Rojavayê Kurdistanê) ou Kurdistan syrien (en arabe کوردستان السورية Kurdistan Al-Suriyah), est une région de facto autonome qui se situe au Moyen-Orient et se trouve dans le nord et le nord-est de la Syrie. le 17 mars 2016, les Kurdes de Syrie proclament une entité « fédérale démocratique » dans les zones contrôlées et qui comprennent notamment les trois « cantons » kurdes d'Afrine, de Kobané et de la Djézireh, dans ce qui était jusqu'à présent une zone d'« administration autonome ». Cette entité est également dénommée Rojava-Syrie du Nord."

Quant à cette fameuse Kobané dont il ne semble pas, de mémoire, qu'elle ait jamais fait les grandes lignes de nos médias français, voici l'essentiel de ce qu'il faut en savoir (source : Wikipédia) :

"En automne 2014, l'État islamique conquiert les régions syriennes entourant Kobané et marche sur la ville. La population fuit en Turquie, alors que les combattants kurdes défendent la ville.

Deuxième bataille de Kobané.
La résistance kurde fait de Kobané une bataille d'usure et un symbole majeur dans la lutte contre l'EI. La coalition anti-EI se concentre sur les forces de l'EI participant à cette bataille (voir Opérations aériennes de la coalition internationale en Syrie), et l'opinion publique occidentale soutient largement les Kurdes11.

Finalement, en janvier 2015, les djihadistes sont repoussés de la ville en ruines, la bataille continuant dans la région alentour. Au mois de juin de la même année, le blocus du canton de Kobané est définitivement rompu après la victoire des YPG à la bataille de Tall Abyad."

Pardon pour cette digression mais elle nous semblait essentielle pour savoir de quoi il était question ici.

Nous suivons donc ce jeune curieux, mélange d'un Tintin jamais aigri et d'un Candide sans maître Pangloss, ou qui serait aussi son propre Pangloss, professeur de Nigologie, à travers ces lieux où l'existence, la survie sont ramenées à leurs expressions les plus simples : vivre ou mourir et parfois même tuer ou être tué... Mais devant la tension à la limite du supportable qu'implique un tel périple, l'auteur prend le parti pris, assumé, de l'humour et des références à la pop culture. Ainsi le voit-on s'adresser à deux volatiles tout droit sortis d'une bande-dessinée et qui ne sont autres que ses deux parents divorcés auxquels il apprend, en essayant de noyer le poisson, qu'il va se rendre dans l'un des lieux parmi les plus dangereux au monde ! Plus loin, le voit-on entrer dans le Centre Culturel de Rome afin de collecter plus de renseignements sur sa destination et dont l'entrée est comparée à une Stargate de la fameuse série du même nom. Une fois sur place, c'est un village de l'Anatolie tenu par des Kurdes qui devient la planète Hoth attaquée par l'Empire galactique - qui n'est autre, ici, que l'armée turque -...

D'ailleurs, on découvre aussi assez rapidement que l'ennemi premier de ces kurdes de Syrie, ce ne sont pas les fous de dieu de Daesh - même s'ils en sont, bien évidemment, et pas des moindres - mais l'armée régulière turque qui a même pénétré de l'autre côté de la frontière afin d'empêcher que ces territoires autonomes kurdes, morcelés en trois parties d'inégale importance, puisse jamais se réunir !

Afin d'éviter tout pathos et de désamorcer ce que les situations qu'il vit ou dont il recueille avec empathie les témoignages pourraient avoir d'insoutenables, notre auteur, maître de la BD humoristique et autobiographique par ailleurs, multiplie ainsi les "punchlines" dans le déroulé d'une narration qui a beaucoup du blog dessiné, suant d'un graphisme nerveux, souvent drôle, de temps en temps attachant, parfois un peu déroutant, si ce n'est gênant ou à côté de son sujet, car brisant un rythme soutenu par toujours au moment le plus opportun. Cela fini par cultiver une sorte de ridicule vain quant à la présentation de confessions certes pas forcément faciles à lire ou à entendre de ces femmes et hommes en lutte pour leur survie mais que viennent briser des souvenirs personnels de Zero Calcare, pas infailliblement du meilleur intérêt ni du meilleur goût et qu'un peu plus de sobriété aurait très certainement rendu plus efficace.

Zero Calcare s'en est expliqué dans un entretien accordé au Nouvel Observateur, résumant ainsi : «Quant à l'humour, c'est mon langage, c'est la façon dont je fais des BD. J'ai toujours un peu honte de faire des choses trop sérieuses, j'ai peur que les gens se moquent de moi. Alors je préfère l'autodérision.» Et il est vrai que cette autodérision est omniprésente, jusqu'à ne plus toujours parvenir à vraiment prendre au sérieux l'auteur de ce carnet de voyage (il dénie avoir réalisé une BD de reportage, n'étant pas journaliste, et c'est tout à son honneur).

Certes, il était parfaitement honnête de faire comprendre à ses futurs lecteurs qu'il s'envolait vers des régions dont il ne sait rien ou si peu, qu'il s'y rend avec son bagage de jeune homme typiquement occidental, élevé dans la paix et dans une relative aisance, que ses références sont plus Ken le Survivant que les oeuvres de Abdullah Öcalan, chef du PKK emprisonné par les turcs depuis 1999 et qui a très largement inspiré les fondateurs du Kurdistan occidental avec sa théorisation du confédéralisme démocratique, ni de son inspirateur américain Murray Bookchin, inventeur du municipalisme libertaire. Ce n'est bien entendu pas le propos de ce roman graphique que d'entrer dans de telles considérations - peu lisibles dans un tel format - mais à force de s'obstiner à se faire passer pour un franc ignorant totalement décalé tout au long de l'ouvrage, Zerocalcare fini par centrer le discours presque autant sur lui-même que sur ce qu'il souhaite, avec loyauté et réserve, faire découvrir au lecteur.

Ainsi, les moments les plus durs, violents (même si aucune violence directe n'est jamais réellement montrée, mais plutôt évoquée par les dégâts, humains ou matériels, qu'elle a pu produire ou encore sous forme de souvenirs), émouvants sont-ils presque systématiquement brouillés, détournés du risque de pontifier ou de moraliser par de brèves incursions drolatiques, parfois même carrément potaches, et finissent par parasiter l'intention première de leur auteur dans un ouvrage à la détermination aussi salutaire qu'indispensable et humainement irréprochable.

Sans doute est-il difficile, pour ne pas dire impossible, de prévoir comment chacun de nous réagirait dans de telles situations extrêmes, vécues "pour de vrai" par cet enfant de soixante-dix années ininterrompue de paix (si l'on excepte l'enfer yougoslave) en Europe, rejeton de la post-modernité virtuelle, amateur de jeux vidéo et de mangas mais rêvant toujours de lendemains qui chantent un peu plus pour tout le monde (Zero Calcare est issu du monde associatif punk et anti-mondialisation financière). Pourtant, sans tomber ni dans le tragique larmoyant, ni dans la colère immature et inopérante, on eût aimé un peu moins de cette autodérision auto-fictionnelle quasi permanente et qui, d'un album vraiment très intéressant aurait pu se transformer en ouvrage majeur de la BD documentaire de ces vingt dernières années. Et peut-être aussi prendre le risque de s'adresser à un public plus trans-générationnel (en élaguant un peu de ces potacheries pas toujours absolument nécessaires) et transculturel (en gommant un tant soi peu cette manie de la référence pop pas forcément lisible par tous), sans pour autant se renier.

Un très bon album, toutefois, et qui a ce mérite évident de rendre tangible des situations extrêmes et pour nous lointaines, complexes, méconnues, avec un regard plein de sympathie mais sans a priori, sans préconçus idiots ou formatés pour ces peuples en état d'urgence permanent et leur luttes pour une liberté qu'ils paient souvent au prix fort tout en s'essayant à des modèles de vie en commun que l'on attend pas dans des régions soumises à de telles pressions extérieures. Une magnifique leçon, adressée à nous par ces kurdes, de subsistance, de foi réaliste en la mise en place d'autres systèmes politiques que ceux que nous connaissons déjà - puisque en partie réalisée - et d'espoir. Rien que pour cela, malgré ses défauts et autres petites facilités redondantes, la lecture de Kobane Calling s'avère irremplaçable.
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Je ne connaissais pas ce dessinateur italien, je suis tombée par hasard dessus dans les allées de la bibliothèque. Il est aussi illustrateur pour des journaux italiens. Je ne connais pas Kobane de nom mais le résume de la bande dessinée m'attirait c'est un sujet que je ne connais de façon floue.
La condition des kurdes en Syrie, Zerocalcare va apprendre à la connaitre lors de ses deux séjours en Syrie, envoyé par l'Internationale. Il rencontre des combattants qui vont lui décrire le régime d'oppression contre les kurdes. La région du Kurdistan qui s'étend sur quatre pays (Turquie, Syrie, Iran et Irak) n'est pas reconnu par tous comme une région. Ça pourrait être une BD à l'ambiance plombante mais Zerocalcare use de tout son humour pour raconter le combat quotidien du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) : son angoisse du quotidien, son attente permettant à son imagination débordante de se mettre en route. C'est ainsi qu'on côtoie aussi bien des Syriens, des Turcs, des Italiens… que George, le frère de Peppa Pig ou le mammouth de Rome. Les comparaisons entre leurs points de chute et le quartier romain de l'auteur, Rebibbia sont fameuses. Quelques témoignages s'intercalent entre les différentes parties pour donner plus de force à ce reportage-BD. Beaucoup aimé ce Kobane calling, autant pour l'émotion qu'il s'en dégage à travers les atrocités subies par les kurdes que pour les dessins de Zerocalcare qui rendent parfaitement les paysages, la détermination des combattants, la folie de Daesh…
Une BD formidable à découvrir !
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Kobane Calling est le roman graphique qui a fait connaître Zerocalcare au-delà des frontières italiennes. Il faut dire que quand il est sorti, on en a pas mal entendu parler, et depuis j'attendais avec impatience le jour où j'aurais le livre dans les mains: c'est chose faite. Pour commencer, c'est un sacré pavé qui ne se lit pas d'un coup, car il pousse à pas mal de réflexions tout au long de sa lecture, autant sur le fond que sur la forme.
L'auteur décide de partir en équipe à Kobané, petite ville où cohabitent Kurdes, Arabes, Turkmènes et Arméniens et qui se situe à la frontière turque, côté Syrie. Kobané a été le théâtre d'une bataille entre une importante bataille, en 2015, entre l'Etat islamique et les YPG, unités de protection du peuple, où les Kurdes ont réussi à reprendre la ville de l'emprise de Daech. Zérocalcare et ses compagnons arrivent donc sur ces terres entourées des hommes de Daech, après un voyage éprouvant où tout leur matériel leur est confisqué. Ils rencontrent ceux qui luttent contre Daech, ou plutôt celles car ce sont surtout les femmes de Rojava, région autonome démocratique avec qui ils font connaissance.
Zerocalcare n'hésite pas à jouer sur le registre de l'humour pour nous parler de cette guerre qu'il découvre de l'intérieur: son sens de l'exagération, son auto-dérision lui permet de se placer plus en spectateur qu'en tant que reporter, ce qu'il n'est pas. Il affirme son ignorance d'occidental face à ce qui se passe en Syrie et en Turquie, tout en tentant de nous expliquer cette situation complexe.
J'ai beaucoup aimé le ton de Zerocalcare, sa sincérité et les gants qu'il prend pour nous parler de ce qui se passe là-bas. Il a un style très personnel et original qui font de lui un artiste à part entière. Je recommande la lecture de ce livre, ce témoignage éprouvant de celles et ceux qui luttent depuis des années pour leur liberté.
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Le dessinateur italien Zerocalcare se rend pour la première fois au Kurdistan en mission humanitaire dans un village en face de Kobané, côté turc. Fasciné par le "contrat social" au nom duquel se battent les Kurdes contre Daech, il repart pour un deuxième séjour, cette fois-ci au Rojava, territoire de la nation kurde au Nord de la Syrie, une fois la ville de Kobané reprise à l'État islamique.
Ce sont ces deux voyages qui sont racontés par ce gros roman graphique.
C'est une oeuvre didactique : si vous ignoriez l'existence du Rojava, son histoire, sa constitution progressiste (démocratie participative, émancipation des femmes), vous en apprendrez beaucoup.
Mais pas d'inquiétude : l'auteur apporte les connaissances en premier lieu au travers de ses rencontres avec des personnages, tous et toutes attachants par leur humanité : "Nous, on respecte tout le monde. On enterre les morts, même les leurs."
Lorsqu'il faut éclaircir un point ou ajouter une carte, il le fait rapidement, avec pédagogie et humour. Et pour restituer l'ambiance du conflit, il le fait au prisme de ses propres peurs.
C'est une oeuvre engagée et sensible. Zerocalcare a une grande admiration pour l'immense courage de ces hommes et ces femmes, une grande empathie aussi pour leur sort tragique et pour la solitude dans laquelle ces personnes se battent en l'absence de soutien international, et il parvient puissamment à nous faire partager leur cause.
Traduction parfaite de Brune Seban.
Challenge Bande dessinée 2023
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Dire que Zerocalcare est un auteur que je connaissais serait mentir. L'Italien, habitué aux anecdotes autobiographiques, restait inconnu au bataillon. La publication de son roman graphique « Kobane calling » l'a mis sur le devant de la scène. Aller en Syrie à deux pas de Daech pour en faire un récit, voilà qui ne manquait pas de courage… et d'intérêt pour le lecteur ! le tout pèse quand même 250 pages et est publié chez Cambourakis.

Commençons par la partie documentaire pure. L'auteur part en Turquie à la frontière syrienne. Il est à deux kilomètes de Kobane, ville qui tente de survivre et de résister à Daech. La situation semble compromise. de retour à Rome, Zerocalcare ressent le besoin de repartir. Non pas pour étudier les conséquences de Daech, mais parce qu'il a entendu parler du régime qu'essaient de mettre en place les habitants de Kobane : multiculturel, participatif, égalitaire et non-misogyne. Attiré par cette utopie, il veut se rendre compte par lui-même de la véracité des dires. C'est parti pour un nouveau voyage semé d'embûches.

Ce qui fait la réussite de « Kobane calling » (et qui aurait pu le plomber aussi), c'est qu'on sent que l'auteur n'est pas du tout préparé à réaliser un ouvrage pareil. Ainsi, son histoire est empreinte de son oeuvre précédente, sans qu'il ne nous explique son univers. Il y a donc un tatou qui se ballade et qui lui parle (puis un mammouth), une obsession de son quartier romain, une mère sous forme de volatile… Au lecteur de comprendre toutes ces significations qui, sans doute, ont été expliqué dans une histoire passée.
Cette maladresse de l'auteur se transforme en force dans le sens où il dédramatise l'ouvrage. S'il sait être grave quand il le faut, le fait qu'il centre parfois le récit sur ses problèmes d'occidentaux (les lentilles au petit déjeuner, l'incapacité de déféquer…) donne au lecteur l'occasion de respirer. Même si les mécanismes utilisés sont classiques et déjà vus, Zerocalcare rythme parfaitement sa narration pour garder le lecteur en haleine et ne jamais l'ennuyer. L'humour fait mouche quasiment tout le temps, l'auteur utilisant des running gags à foison.

Difficile de ne pas être sensible au récit de l'italien. Car au-delà des horreurs de Daech sur le terrain, des rencontres improbables, c'est tout un message de tolérance qui est porté. Zerocalcare se retrouve au milieu de gens qui prônent la tolérance et qui souhaitent mettre en place des sociétés égalitaires. Mais au-delà des discours, ils se battent, seuls, contre tout le monde.

Au niveau du dessin, Zerocalcare a un trait dynamique, qu'on sent influencé dans le manga, tant dans les personnages que dans les découpages. Rehaussé de gris, il est très agréable et expressif, parfaitement adapté au sujet. Les décors nous plongent pleinement dans l'ambiance. Une belle réussite.

« Kobane calling » est un ouvrage très particulier, bourré de petites d'imperfections. On sent que l'auteur s'est attaque à l'Everest sans l'équipement adéquat. C'est finalement cette naïveté assumée qui fait le sel de l'ouvrage. Car sans les respirations apportées par l'auteur, « Kobane calling » aurait vite pu être indigeste ou déprimant. Finalement, on n'est pas loin des livres de Guy Delisle. À lire d'urgence !
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critiques presse (6)
Du9
04 septembre 2017
En confrontant constamment son statut d’occidental naïf vivant dans le confort et la sécurité à celui de gens qui luttent arme à la main au quotidien, il rapproche les lecteurs de son expérience personnelle.
Lire la critique sur le site : Du9
Bibliobs
30 janvier 2017
Nécessairement subjectif, son témoignage, poignant et extrêmement étayé, réussit à apporter de l'humain dans un conflit syrien, qui nous apparaît trop souvent lointain et désincarné. Une œuvre salutaire et passionnante
Lire la critique sur le site : Bibliobs
ActuaBD
18 janvier 2017
Un album réussi de Zerocalcare, le Boulet italien, sur Kobané et la situation des Kurdes entre Turquie et Syrie, à mi-chemin entre le reportage et le récit personnel de voyage.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Actualitte
11 octobre 2016
Pas la peine de prendre des gants ou de faire dans la dentelle : Kobane Calling, de Zerocalcare est, sans nul doute, le coup de poing de la rentrée. Ou le coup de pied au cul, plutôt.
Lire la critique sur le site : Actualitte
BDGest
04 octobre 2016
Caché derrière un trait lâché et sympathique, l’album s’avère très dense, mais heureusement très accessible, justement grâce aux innombrables apartés familiaux, topographiques et géopolitiques.
Lire la critique sur le site : BDGest
BoDoi
20 septembre 2016
Un humour, incisif et généreux ; l’autodérision rapproche le lecteur du protagoniste dans ses préjugés, ses repères, ses réflexes et ses doutes.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
Les coeurs ne sont pas tous les mêmes. Ils se modèlent et prennent forme au fur et à mesure des expériences. Comme un truc qui pousserait tordu pour s'adapter à ce qui l'entoure.
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- Et ça représente quoi, pour vous, le combat contre Daech ? L'oppression religieuse...
- Attends. La religion n'a rien à voir. On est musulmanes. On ne se laissera pas donner des leçons d'Islam. C'est ceux de Daech qui ne sont pas musulmans. Nous, on respecte tout le monde. On enterre les morts, même les leurs. Eux, ils coupent des têtes, des mains, des pieds. Ils tuent des enfants. Ce sont des monstres sans conscience. C'est quoi, la religion de gens comme ça ?

[p37]
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- BLAM.
- BLAM
- BLAM.
- RATATATA
- TOUM. TOUM.
- BOOM.
- BLAM.
- Et ceux-là ?
- Tu entends RATATATA... C'est Daech.
- Tu entends TOUM... TOUM... TOUM... C'est nous.
- Et SBOOM ?
- SBOOM, ça dépend ? Feu et SBOOM, c'est les Américains. SBOOM tout seul, c'est Daech.
- FSSSSSS
- Et ça, c'est quoi ?
- Balle traçante. Pour éclairer où tu tires ? (p. 7)
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"C'est dure de laisser de la place aux émotions, quand t'as le cerveau noyé par les emmerdes quotidiennes"
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- Prima quando c'era Assad tutto andava bene. Prosperità. Vivevamo come sultani.
- Ma quindi sotto il regime eravate felici? Anche i Curdi?
- Ah, no, vabbè ! Curdi non potevano studiare, parlare loro lingua, avere documenti... Pero che c'entrano i Curdi. Noi stavamo molto bene.
- [...] Scusa, e invece quando c'era Daesh?
- Pfff. Daesh. Daesh non ha fatto lo stato. Non dava servizi qui. Solo tagliava teste. Capelli sbagliati? Tagliare testa. Vestito sbagliato? Tagliare testa. E tutto costava molto con Daesh. Pane. Ospedali. Tutto bisognava pagare. [...]
- E da quando ci sono YPG e YPJ? Come si vive in città? [...]
- Oh, be. Loro hanno distribuito pane a tutti. Tutte etnie. E rimesso ospedali gratis. Ma non siamo contenti. [...] Ogni due metri posti di blocco. Sempre controlli. [...] Io ai checkpoint Daesh pagavo e passavo. Affari funzionano cosi. [...]
Sbom. La rivelazione, all'improvviso. Qua c'è tutto quello che c'è da capire. Se l'ISIS funziona, è perché a un sacco di gente tutto sommato non gliene frega un cazzo finché non toccano i loro interessi.
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