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EAN : 9782234079243
392 pages
Stock (21/09/2016)
4.1/5   5 notes
Résumé :
Tous les lecteurs de Witold Gombrowicz connaissent son Journal, paru dans la revue de l'émigration polonaise Kultura. Mais personne à ce jour ne soupçonnait l'existence d'un autre journal, sulfureux, celui dont l'auteur disait à sa femme Rita : « Si la maison brûle, tu prends le Kronos et les contrats, et tu cours le plus vite possible. » Le manuscrit en était resté totalement secret, après la mort de Gombrowicz en 1969 à Vence. De ce paquet de feuilles écrites à la... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Beaucoup de ses lecteurs (dont moi) considèrent que le Journal de l'auteur, composé de trois très lourds volumes, est le sommet de son oeuvre. Et voilà que l'épouse de l'écrivain ressort un journal secret, celui qu'il écrivait pour lui, et qui d'après ce qu'elle dit, est la chose qu'il lui recommandait de sauver en premier en cas d'un incendie. Alors évidemment cela intrigue, et donne une envie irrésistible à tout amoureux de Gombrowicz d'aller voir de quoi il s'agit.

Gombrowicz a commencé à écrire Kronos en 1953, il a fait une reconstitution sommaire des événements précédents de sa vie, il est remonté ainsi jusqu'en 1922, l'année où il a obtenu son bac, mais c'est parfois fort bref. Cela s'étoffe à partir de 1939, et devient réellement relativement détaillé à partir de l'année où il a commencé à le rédiger.

Ce texte est très différent du Journal, pas réellement littéraire, parfois cela relève d'un style télégraphique. Gombrowicz décrit ce qui lui arrive, d'une façon factuelle. Il résume chaque année, les rubriques qui reviennent concernent sa santé, l'état de ses finances, son travail d'écrivain (surtout du point de vue de sa reconnaissance) et sa vie érotique. Il ne faut vraiment pas y cherche un intérêt artistique, ni espérer des détails à proprement parlé croustillants, c'est très sec

C'est donc très différent du Journal, et n'aura pas de réel intérêt pour ceux qui ne connaissent pas l'oeuvre et au moins un peu l'homme. C'est un document, un témoignage. C'est une lecture qu'il vaut mieux espacer, car cette notation de faits, dont la plupart seraient insignifiants chez le commun des mortels, pourrait vite devenir lassante.

Mais c'est une véritable mine pour ceux qui s'intéressent ou se passionnent pour Gombrowicz, et même si cela à mon sens ne change pas en profondeur les lectures que l'on peut avoir de ses oeuvres, en particulier celles de fiction, cela permet d'avoir une autre vision de l'homme. Un homme qui a connu à certaines périodes la véritable misère, qui a eu d'énormes soucis de santé, qui a connu divers déboires en rapport avec son homosexualité. Une existence très amère, terminée par une mort précoce (65 ans) au moment où les choses allaient incontestablement mieux pour lui.

Il me sera difficile de relire le Journal, avec ses ironies et son humour féroce, son impitoyable façon de disséquer les hommes et le monde, ses fanfaronnades et provocations, sans penser à ce que fut sa vie quotidienne au même moment.
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Il faut être honnête, ce livre s'adresse aux grands connaisseurs de Gombrowicz. Il s'agit moins d'un journal que d'un récapitulatif que l'auteur faisait pour garder une trace rapide de ce qu'il faisait. C'est un état des lieux sommaire d'une existence, découpé par année et par mois, dans un style laconique, souvent sous forme de liste.
Et donc on apprend que Gombrowicz avait une vie sexuelle, qu'il avait des problèmes d'argent, qu'il achetait des chaussures et des pulls. Est-ce intéressant? Non. Savoir cela change-t-il le rapport à l'oeuvre ? Peut-être. Est-ce fondamental? Pas du tout.

(La préface est de Yann Moix. Elle n'a aucun intérêt.)

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critiques presse (2)
NonFiction
06 février 2017
Le journal « privé » de Gombrowicz, inédit jusqu'en 2013, se révèle être le complément indispensable de son œuvre « publique ».
Lire la critique sur le site : NonFiction
Bibliobs
27 octobre 2016
Kronos n'est pas seulement le tombeau d'une vie d'écrivain. C'est le testament littéraire de celui qui donna naissance à l'une des œuvres les plus radicalement anti-sentimentales du XXe siècle.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Dans le tramway, rue Marszalkowska, j’apprends que c’est la Détente. Est-ce que je vois encore Franek à l’époque, ou bien il est déjà à l’armée ? (Il m’a dit : si je perds une jambe, je me tire une balle dans la tête.) Et, moi avec une putain de hasard qui refile des chaudes-pisses, je jouis à nouveau. Je passe pas mal de temps au Zodiak ; parfois le matin j’y feuillette les “journaux” et la peur me pousse à songer à un poison efficace. Je lis le journal à Bagatela (je crois) et cherche du réconfort du côté des démocraties. Dolęga me dit : C’est l’époque du réveil de la populace. Loni a rompu avec sa fiancée. Mmes Hamdyl et N. N. Otwinowska. Déchaînement érotique de plus en plus grand. Mlle Wiler. Conversation avec Janusz : la peur, fuir. Une danseuse de Wilno. Avec Jerzy : promenade ratée aux environs de Wilanów (?).
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Videos de Witold Gombrowicz (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Witold Gombrowicz
Witold Gombrowicz : Entretiens avec Gilbert Maurice Duprez (1967 / France Culture). Diffusion sur France Culture du 14 au 20 janvier 1970. Photographie : L'écrivain polonais Witold Gombrowicz (1904-1969), portrait daté de 1967. - Sophie Bassouls/Sygma/Sygma via Getty Images. Ces entretiens avec le grand écrivain polonais, disparu en 1969, ont été enregistrés en 1967 et diffusés pour la première fois du 14 au 20 janvier 1970. Witold Gombrowicz a enregistré cette série d'entretiens avec Gilbert Maurice Duprez en juin 1967 alors qu'il venait de se voir décerner le prix international de littérature "Formentor". Plutôt que d'y voir une tentative d'exégèse de son œuvre par lui-même, il faut plutôt considérer ces entretiens comme une suite d'esquisses en vue d'un autoportrait que l'on pourrait intituler : Witold Gombrowicz par Witold Gombrowicz. L'écrivain polonais est mort en 1969 des suites d'une grave affection cardiaque. Gombrowicz n’a jamais pu jouir pleinement du succès de son œuvre, notamment à l’étranger. C’est en France, grâce notamment au vif succès des représentations du "Mariage" au théâtre Récamier en 1964 et de "Yvonne Princesse de Bourgogne" au théâtre de France en 1965, que son œuvre trouve l’un des retentissements les plus rapides. Polonais mais antipatriote visant une forme d’universalité humaine, il était important pour Gombrowicz que son œuvre dépasse les frontières de son pays. Witold Gombrowicz : « Mon histoire est celle-ci : j'ai quitté la Pologne en 1939, après j'ai passé vingt-trois ans en Argentine, puis après une année à Berlin je me suis établi ici, à Vence, à cause de ma santé qui n'est pas très bonne. Exilé ? Oui, premièrement je suis un exilé politique à cause du régime communiste en Pologne, mais aussi dans un sens spirituel. C'est-à-dire que je veux être un écrivain universel et dépasser ma situation particulière de Polonais, même je ne voudrais pas être un écrivain européen. Ma philosophie est de dépasser la nation. Je suis dans un certain sens un antipatriote. » Grâce à ces entretiens, enregistrés en juin 1967, soit un an et demi avant sa mort, on découvre un Gombrowicz certes fatigué, à la voix enrouée, mais toujours plein de la vivacité intellectuelle et de cette lucidité presque déconcertante qui irrigue son œuvre. Posant un regard critique sur la société et notre façon d’être au monde, on y découvre un Gombrowicz qui exècre beaucoup de ses contemporains et la littérature moderne en général, déclarant la guerre à Joyce ou au nouveau roman, dont la forme trop complexe brouille toute possibilité d’une vraie expérience de lecture. Ces enregistrements sont des ressources rares et précieuses qui permettent aux auditeurs et auditrices d’entrevoir les mouvements intimes de l’un des esprits les plus excentriques et fascinants de la littérature européenne du XXe siècle.
Source : France Culture
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