Quand un auteur de polar italien se mêle de faire du « Jacques le fataliste » , le résultat est assez surprenant, et je suis perplexe à vrai dire.
C'est un roman qui est en train de s'écrire...
Il met en scène deux menteurs professionnels , un avocat et un écrivain qui débattent des versions différentes de l'histoire du mystérieux Jay Dark , personnage d'un roman de l'écrivain, mais inspiré d'un agent de la CIA, défendu par l'avocat, chargé de déstabiliser tout ce qu'il fallait déstabiliser dans les années 60 , en utilisant le trafic du LSD, puis de l'héroïne.
C'est l'occasion de repasser son histoire du 20 eme siècle, car notre homme semble mêlé à tout. Son histoire est elle même inspirée d'un agent qui ne s'appelle pas comme ça, et qui n'a finalement pas eu autant d'importance dans l'histoire du monde. Je ne suis pas sûre d'être claire!
On est un peu dans l'excessif , une faconde italienne toute jubilatoire à nous raconter un pseudo grand complot international , une interprétation très fantaisiste du mouvement hippie, et de mai 68, mais pas que...ça bouillonne dans tous les sens. C'est l'occasion pour l'écrivain de parler de son rapport à la réalité et de création...c'est assez fascinant, car c'est drôle, bien raconté... bien traduit il semblerait aussi.
Monsieur le juge nous embarque dans ses délires, c'est comme si on était attablé à Rome à boire un bon chianti tout en écoutant un conteur malicieux nous raconter une histoire invraisemblable, qui échappe un peu à son créateur...
Quant à Jay Dark, dommage ! il manque de charisme. Il n'a pas la classe de James Bond, parfois il disparaît derrière l'interprétation de l'époque foisonnante et les autres personnages, dont le ridicule chef de Jay avec sa chèvre . C'est dur de réussir une caricature bien dosée ! Giancarlo en a fait peut-être un peu trop ...quoique le chaos, c'est tout sauf tracé au cordeau ! Alors, je donne ma langue au chat, lisez, ce n'est pas un roman sérieux , mais un vrai bonheur d'écriture.
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Me voilà bien embarrassée pour rédiger la critique de ce livre que j'avais souhaité recevoir.
Peut être est ce la période, un peu compliquée, l'ambiance un peu glauque ou simplement le sujet lui même, mais je n'ai pas accroché du tout, mais je me suis accrochée! Et je l'ai lu jusqu »'au bout !
Il avait tout pour me plaire, ce polar qui n'en est pas un ! L'Italie, Les États Unis, la période, les années 60/70..
Il avait une double entrée, Aujourd'hui , le narrateur et un informateur qui vont ensemble expliquer les actions d'un certain Jay Dark, depuis sa jeunesse en 1960 à nos jours.
Et bien sur, les années hippie, musique, drogues, essais thérapeutiques et expériences dramatiques, mortelles, combats idéologiques et politiques, les droits des Noirs et les luttes acharnées pour la survie ou pour la mort !
Pourquoi n'ai je pas aimé ? Pourquoi n'ai je pas été emportée par le rythme de ce thriller ?
Sans doute parce que je n'y ai pas cru, dès le début.. cet homme dont le cerveau est manipulé, le nom changé, la personnalité gommée, le corps torturé, et qui devient un manipulateur, un alien ou presque, un agent du chaos pour rendre le monde fou, pas un remords, ah c'est vrai, il est reformaté, pas un mot d'empathie même pour ses amis, qu'il tue !!
Parce que la structure du roman est duelle, bizarre, que les deux histoires se chevauchent sans vraiment se rencontrer, sans doute aussi parce que les dialogues entre le narrateur et son informateur sont formelles, que là non plus on ne ressent rien d'humain entre les deux hommes, ils mentent, tout le monde ment dans ce livre!!tout le monde se cache derrière un masque, qui est qui , qui fait quoi ?
Es tu de la CIA, du FBI, des Panthers ?
Bref, malgré une belle étude des moeurs d'une certaine partie de l'Europe et des USA en 70..une documentation précieuse, les personnages n'ont aucune épaisseur, ils sont des marionnettes dans un monde trop grand pour eux, pour nous.
Merci à babelio de m'avoir fait découvrir cet auteur
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Me voilà bien embarrassée pour rédiger la critique de ce livre que j'avais souhaité recevoir.
Peut être est ce la période, un peu compliquée, l'ambiance un peu glauque ou simplement le sujet lui même, mais je n'ai pas accroché du tout, mais je me suis accrochée! Et je l'ai lu jusqu »'au bout !
Il avait tout pour me plaire, ce polar qui n'en est pas un ! L'Italie, Les États Unis, la période, les années 60/70..
Il avait une double entrée, Aujourd'hui , le narrateur et un informateur qui vont ensemble expliquer les actions d'un certain Jay Dark, depuis sa jeunesse en 1960 à nos jours.
Et bien sur, les années hippie, musique, drogues, essais thérapeutiques et expériences dramatiques, mortelles, combats idéologiques et politiques, les droits des Noirs et les luttes acharnées pour la survie ou pour la mort !
Pourquoi n'ai je pas aimé ? Pourquoi n'ai je pas été emportée par le rythme de ce thriller ?
Sans doute parce que je n'y ai pas cru, dès le début.. cet homme dont le cerveau est manipulé, le nom changé, la personnalité gommée, le corps torturé, et qui devient un manipulateur, un alien ou presque, un agent du chaos pour rendre le monde fou, pas un remords, ah c'est vrai, il est reformaté, pas un mot d'empathie même pour ses amis, qu'il tue !!
Parce que la structure du roman est duelle, bizarre, que les deux histoires se chevauchent sans vraiment se rencontrer, sans doute aussi parce que les dialogues entre le narrateur et son informateur sont formelles, que là non plus on ne ressent rien d'humain entre les deux hommes, ils mentent, tout le monde ment dans ce livre!!tout le monde se cache derrière un masque, qui est qui , qui fait quoi ?
Es tu de la CIA, du FBI, des Panthers ?
Bref, malgré une belle étude des moeurs d'une certaine partie de l'Europe et des USA en 70..une documentation précieuse, les personnages n'ont aucune épaisseur, ils sont des marionnettes dans un monde trop grand pour eux, pour nous.
Merci à babelio de m'avoir fait découvrir cet auteur
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Juge aux assises, l'auteur de Romanzo criminale revient dans L'Agent du chaos sur les tests LSD des années 1950-1970 par la CIA sur les civils. Hallucinant !
Lire la critique sur le site : LePoint
Et puis il ajouta, sur un ton que Jaro n’oublierait jamais : mine Knabe. Fiston, mon garçon. Personne ne l’avait jamais appelé ainsi. Jaro éprouva quelque chose très proche d’une profonde émotion. Il avait envie de se mettre à pleurer comme un enfant. Il ravala ses larmes, car il était un gars de Williamsburg. Et à Williamsburg, en termes de sentiments, régnaient les règles suivantes : si tu pleures, tu es pédé. Et les pédés, on leur démonte la gueule.
Si votre problème, c’est de passer pour un mauvais maître, vous pourriez inventer un personnage qui interprète la conscience critique. Quelqu’un qui, de temps en temps, dit à Jay : « Tu es dégoûtant, tu es méchant... »
-je pourrais le faire parler dans une pièce à part, comme dans « House of Cards » rétorquai-je, moqueur. Je suis en train de détruire un rêve ! Quel fumier je suis, pas vrai ? Je suis irrésistible, non ? P. 256
Par ailleurs, il n'y a rien de mal dans l'homosexualité. Elle est répandue dans la nature, entre les animaux, entre les plantes même. D'antiques civilisations ont glorifié l'amour entre créatures du même sexe en le définissant comme la plus haute forme de ce sentiment.
Dans le climat de ces années-là, on croyait à la drogue comme à tant d'autres utopies : la lutte armée, la révolution au coin de la rue, que les fous ça n'existe pas, que les criminels sont nos frères et ainsi de suite. Un phénomène tellement universel qu'il ne pouvait être liquidé comme la sale trouvaille d'une bande d'espions rusés.
- Fais-moi confiance, Jay Dark. Je ferai de toi un ange et un guerrier, mon bras droit dans le grand dessein du chaos. Nous serons unis. Nous combattrons beaucoup de batailles, et quand nous serons certains de la victoire, alors nous connaîtrons la défaite et de la défaite nous remonterons jusqu'au triomphe ! Vivre, se tromper, tomber, triompher, recréer la vie avec la vie... Fais-moi confiance, Jay Dark !
Rencontre animée par Gérard Meudal
Festival Italissimo
Deux maîtres du roman policier, parmi les plus loués tant en Italie qu'ailleurs : Giancarlo de Cataldo d'une part, Maurizio de Giovanni de l'autre. Magistrat et journaliste, de Cataldo est l'auteur de Romanzo criminale, La Saison des massacres et le co-auteur de Suburra. Scénariste et dramaturge, de Giovanni est l'auteur des séries emmenées par les commissaires Giuseppe Lojacono et Luigi Alfredo Ricciardi. À mi-chemin entre roman et télévision, un voyage plein de suspense à la découverte du giallo, le polar à l'italienne.
Plus d'informations sur le festival
À lire – Giancarlo de Cataldo, Je suis le châtiment, trad. par Anne Echenoz, éd. Métailié, 2023 – Maurizio de Giovanni, Nocturne pour le commissaire Ricciardi, trad. par Odile Rousseau, Payot et Rivages, 2022.
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