L'édition bilingue du poème l'Alexandra est un beau livre à plus d'un titre. D'abord par son introduction, qui permet d'entrer dans l'oeuvre (une oeuvre antique ne se lit pas sans préparation ni mise en condition) ; ensuite par les notes du texte, qui l'éclairent très utilement ; enfin par le texte lui-même, poème somptueux et obscur qui annonce les Solitudes de Gongora ou l'Hérodiade de Mallarmé. La guerre de Troie, les plaintes de Cassandre et ses visions prophétiques (Alexandra est l'autre nom de Cassandre) forment la toile de fond de ces draperies de métaphores et d'images splendides.
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Et lui, qui aura vu un monceau de malheurs si nombreux,
Descendra dans l'inflexible Hadès pour la seconde fois,
Sans jamais avoir observé dans son existence un jour serein.
Misérable ! Comme il vaudrait mieux pour toi rester dans ta patrie
A conduire le boeuf, et l'âne travailleur, lascif,
En plus atteler sous le joug,
Proie des inventions mensongères d'une folie furieuse,
Plutôt que de subir l'épreuve de tels maux !
(A Ulysse, vers 812 à 819)
Dans ces conditions n'est-il pas plus simple d'admettre que l'auteur d'Alexandra est le fils de Lycos, vers lequel tous les éléments du dossier semblent converger, le fils de cet historien de Rhégion qui - dernier argument -lui donna tout naturellement un nom dérivé du sien ?
p. 29