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EAN : 9782354087234
800 pages
Mnémos (06/06/2019)
3.56/5   8 notes
Résumé :
Arachnae, Cytheriae et Matricia. Trois cités de l'Archipel des Numinées, rongées par un mal ancien. Trois cités décadentes, mystérieuses et raffinées, où les jeux politiques sont mortels, où des créatures immondes tapies dans les canaux guettent, prêtes à se repaître des imprudents qui s'en approcheraient.

Dans ce monde au parfum de Renaissance, empreint de danger et de désespoir, se dessine une mosaïque tourbillonnante, dense et prenante, où les pas... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Charlotte Bousquet a toujours défendu les genres de l'imaginaire et a percé dans ce milieu en 2009 en initiant la série de "L'Archipel des Numinées", un univers insulaire inspirée de l'Italie d'Ancien Régime coincée quelque part entre Quattrocento et Risorgimento. On sent les références à la Renaissance et au Siècle des Lumières, mais nous sommes aussi dans le romantisme le plus noir quelque part entre Edgar Allan Poe et Charles Baudelaire où tout est dorure ou pourriture (attention le glauque pour le glauque, le grimdark pour le grimdark peut vite devenir saoulant)… C'est dans cette ambiance qu'on lâche le méchant millénaire Kebahil qui tient tout du Grand Ancien lovecraftien !

J'ai envie d'évacuer tout de suite les polémiques. Un roman féminin doit-il être forcément féministe, en plus d'être lesbien pour ne pas dire LGBT. Tous les personnages qui comptent semblent homosexuels ou bisexuels, et ceux et celles qui le sont pas semblent sciemment être laissés de côté… le Dieu unique représenté par le prêtre patriarcal a été remplacé par une déesse multiple représentée par une triade matriarcale avec Clotho la jeune fille, qui devient Lachésis la mère après la fin de la virginité et le début de l'enfantement, puis Atropos la vieille femme une fois la ménopause arrivée (ça aussi cela aurait été bien de l'expliquer cela à un moment ou à un autre). de la même manière que le Dieu unique arrangeait bien les partisans d'un pouvoir masculin, masculiniste et patriarcal censément unique, la Triple Déesse arrange bien les partisanes d'un pouvoir féminin, féministe et matriarcale prétendument collégiale. Ce qui expliquerait que les femmes ont tous les pouvoirs et que les hommes au foyer sont chargés des mondanités, et que ceux qui veulent faire preuve de leur valeur se heurtent au plafond de verre installé par l'élite fémino alors qu'on nous parle de monde mixte et société paritaire… Sans commentaire ? Non je suis obligé de signaler l'antihéroïne Dionisia du tome 3 qui métisse, bisexuelle et animaliste a une bonne de Mary Sue !

L'auteure a style extraordinaire, véritable nectar littéraire. Mais le style ne suffit pas, il faut aussi savoir raconter son histoire ! A chaque tome on a des pages et des pages consacrées à des poèmes, à des romans, à des des morceaux d'opéra ou à des extraits de pièces de théâtre (sans parler du running gag de la cagole qui fuit la réalité pour se réfugier sous la couette avec un roman à l'eau de rose)… J'ai envie de dire « pourquoi pas ? », mais à chaque tome les tenants et aboutissants de l'intrigue sont d'autant moins clairs qu'on a pléthore de choix scénaristiques plutôt peu pertinents (comme la magie à géométrie variable, tantôt absente tantôt omniprésente, surpuissante quand l'histoire doit aller plus plus vite et sous-puissante quand l'histoire doit aller moins vite). Pour ne rien gâcher à chaque tome on perd du temps en s'attardant sur un paquet de personnages véritables éléments de décorum qui n'agissent aucunement sur l'intrigue (ni dans l'intrigue d'ailleurs), donc qui viennent polluer la lecture plus qu'autre chose… du coup c'est sans surprise qu'au bout de la trilogie rien n'est résolu et que lecteurs et lectrices doivent attendre un hypothétique seconde trilogie pour éventuellement avoir le fin du récit !


Tome 1 : dans "Arachnae", noir c'est noir il n'y a plus d'espoir... C'est sombre, c'est glauque, et c'est plein de bonnes idées par toujours bien exploitées...
https://www.portesdumultivers.fr/archipel-des-numinees-l-tome-1-arachnae-charlotte-bousquet/

Tome 2 : dans "Cytheriae", il y avait de l'idée avec un minotaure dernier espoir de la cité, mais on se perd dans les états d'âme d'un personnage principal qu'on a envie de baffer tellement elle adore déprimer et un dramatis personnae qui n'en finit plus de complexifier le récit pour rien...
https://www.portesdumultivers.fr/archipel-des-numinees-l-tome-2-cytheriae-charlotte-bousquet/

Tome 3 : dans "Matricia", on évacue tout ce qui est intéressant / important pour se consacrer aux états d'âmes d'une anti-héroïne qui ne sait pas ce qu'elle veut... Alerte Rouge Mary Sue !
https://www.portesdumultivers.fr/archipel-des-numinees-l-tome-3-matricia-charlotte-bousquet/


L'intégrale regroupe la plupart de bonus écrits par l'auteur. Elle aurait été très soignée si on ne devait encore déplorer pas mal de coquilles...
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Livre lu dans le cadre de l'opération Masse critique. Je remercie Babelio d'avoir validé mon choix et les éditions Mnémos pour l'envoi de cet impressionnant pavé (le papier épais donne l'impression d'un ouvrage de plus de mille pages).

Du point de vue de la forme, j'aurais à déplorer la présence de trop nombreuses coquilles (lettres ou mots manquants, mots accolés, erreurs de lettres, etc). Ça n'empêche certes pas la lecture du texte mais c'est assez déplaisant.

J'en viens maintenant au fond. de Charlotte Bousquet, je n'ai lu jusqu'à présent - et grâce à de précédentes Masses critiques d'ailleurs - que des romans dans la veine réaliste. J'avais d'ailleurs été à la fois révoltée et enthousiasmée par Celle qui venait des plaines, histoire d'une métisse sioux au temps de la conquête de l'Ouest américain et de l'acculturation manu militari des enfants indiens.
J'étais donc curieuse et impatiente de la découvrir dans le registre de la littérature de l'imaginaire. J'y ai retrouvé les mêmes qualités de style et de conteuse. Je suis admirative des auteur(e)s comme elle, qui excellent dans des genres si différents.

Avec L'Archipel des Numinées, Charlotte Bousquet nous offre une trilogie fantasy noire et adulte. Pas de féerie ni de gentils elfes ici, pas plus que de preux chevaliers livrant combat pour et dans l'honneur. L'univers créé repose sur une inspiration mythologico-Renaissance avec des noms à consonance italienne, des architectures nobles tout droit issues du Quattrocento, un culte généralisé de la déesse Lune sous ses trois visages, reflétés par les triades conseillères des dirigeantes, les Moires ou Parques, des créatures sorties des mythes gréco-latins telles les stryges, les lamias, etc.

Chaque île est une principauté indépendante avec à sa tête une femme, exception faite d'Arachnae où la dernière princesse, avant de rendre l'âme, assassinée et sans héritière, couronna son frère cadet Alessio, au grand dam des tenants de la tradition... et des familles ambitieuses qui voyaient là une occasion de fonder une nouvelle dynastie. Ambiance sombre donc, crépusculaire, et les trois îles formant chaque tome de la trilogie - Arachnae, Cytheriae et Matricia - montre un nouvel exemple de civilisation qui sombre dans la déréliction. Orgies sanglantes d'aristocrates pervers et désabusés, rites barbares et abominables pour tirer des confins des Âges sombres une déité innommable, intrigues et complots politiques, crimes de créatures indéfinies, famille tarée, peste cendreuse dont les victimes se relèvent après trépas pour s'en prendre aux vivants, autant de plaies purulentes qui gangrènent la société et l'existence de l'archipel. Certaines scènes sont difficilement soutenables; j'en déconseille la lecture en cours de repas.

Il est également beaucoup questions du destin dans la trilogie. Déjà, le culte fondé sur les Moires avec la Fileuse, la Tisseuse et la Faucheuse, dirige voire manipule la destinée de tout un chacun pour des motifs parfois obscurs. Bon nombre de personnages possèdent des dons de clairvoyance, par des transes montrant l'avenir ou grâce aux arcanes du tarot de la Lune. Certains, comme Theodora, l'héroïne ombrageuse d'Arachnae, distingue les fils brillants des possibles et ceux qui la conduisent vers ce pour quoi elle a été élue. Malgré ses tentatives pour changer la donne et garder son libre arbitre, elle se retrouve prise dans la toile de la destinée. Les références à cette toile, arachnéenne et souvent dangereuse, sont récurrentes dans la trilogie. Elle prend même vie dans le nom et le tracé chaotique des ruelles du Labyrinthe d'Arachnae, capitale de la principauté du même nom. Mais l'idée d'une toile d'araignée où chaque personne doit s'avancer en prenant garde au moindre faux pas la transformant en proie se retrouve tout autant à Cribella, capitale de Cytheriae, à Messina comme à Matricia. C'est un monde très dangereux que l'Archipel des Numinées où magie noire, nécromancie, pouvoirs thaumaturges, créatures mortelles et pulsions mauvaises de l'espèce humaine se conjuguent pour malmener les populations.

Du côté des personnages, Charlotte Bousquet fait la part belle aux femmes. Sur les plans politiques, militaires, religieux, etc, elles occupent d'importantes places, voire la première. Il suffit de rappeler le caractère matriarcal de la direction des principautés. Ainsi que la nature féminine du culte de la déesse Lune, mise en péril ici par les rites démoniaques visant à ramener un dieu chtonien, Terre contre Ciel, débité mâle contre déesse mère.

Les protagonistes sur lesquels l'intrigue se focalise surtout ont en commun de traîner derrière eux un lourd fardeau, issu de leur passé ou de leur destinée comme pour Theodora. Ils avancent néanmoins avec courage, enquêtant sur les sombres rouages qui se mettent en place, sur les disparitions et meurtres atroces commis, luttant pour la pérennité de l'archipel : à Arachnae, outre Theodora, la voluptueuse Ornella, courtisane amoureuse, à Cribella la lieutenant de la Garde Noire Polissena Duccio aux pouvoirs telluriques du feu, le nécromancien chassé de son ordre Angelo et son amante Nola, qui ne peut chasser la souffrance intérieure qui l'écrase qu'en s'automutilant et par ses poèmes, à Leucosia, capitale de Matricia, la belle Dionisia, chamane et sorcière du destin, ...

A mon tour, en lisant les premières pages, je me suis laissée prendre dans la toile de l'Archipel des Numinées. Pour mon plus grand plaisir bien sûr. La trilogie n'est pas qu'action et chasse aux monstres - humains ou autres. le récit laisse le temps à des introspections et réflexions de ses protagonistes. Si, parfois, cela casse un peu le rythme, je n'en ai pas pour autant ressenti d'ennui. Mon seul regret viendrait plutôt de n'avoir pu suivre la suite de certains personnages du premier tome, où l'on a juste une idée de ce que la destinée leur réserve, à l'image d'Artemisia, la dernière fille du Prince Alessio d'Arachnae, enfant trop sage et aux pouvoirs impressionnants pour son jeune âge.

Un dernier point, enfin, pour remarquer les nombreux poèmes qui émaillent la trilogie. J'y ai trouvé un bonus incontestable, grâce à leur diversité de thèmes et de voix. Sonnets, pamphlets, poésie libre, Charlotte Bousquet a décidément plus d'une corde à son arc et il me tarde déjà de découvrir d'autres pans de son univers littéraire si riche.
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Avant toute chose, je tiens à remercier les éditions Mnémos ainsi que Babelio et l'opération Masse Critique pour la découverte de ce livre ♥

L'Archipel des Numinées, c'est avant tout un voyage dans la principauté du même nom. Un voyage à travers des îles et des cités bien différentes, mais également un voyage littéraire, les trois parties de l'ouvrage étant en effet fort différentes les unes des autres. Mais, d'un bout à l'autre, la jolie plume de l'autrice demeure fidèle à elle-même, avec des descriptions précises qui font mouche, tantôt délicates pour parler des décors, des tenues ou de certaines émotions, tantôt fort peu ragoûtantes. Sans oublier les nombreuses poésies et parodies de romans à l'eau de rose qui viennent donner à cet univers encore un peu plus d'épaisseur. L'autre point fort du titre, c'est la chouette diversité que l'on y trouve : les différents protagonistes sont d'ethnies variées et tout le monde ou presque est bi. Ça fait plaisir à lire !

En parlant de plaisir de lire, il est temps d'évoquer Arachnae, petit bijou de noirceur. Nous voilà propulsés dans des ruelles envahies par la crasse, l'humidité et où règne la loi du plus fort – il y a bien des gardes, mais ceux-ci font preuve d'une relative souplesse tant que les crimes ne sont pas trop graves. Ça tombe bien : un tueur en série particulièrement abject rôde et il faudra toute l'ingéniosité des personnages pour le débusquer. Entre Théodora, bretteuse élue par le destin mais paumée au possible, Tigran, qui tente de rester droit dans ses bottes dans un cadre qui ne s'y prête pas vraiment, et Ornella, courtisane bien décidée à se rendre utile, sans oublier le point de vue de certaines victimes, on n'a pas le temps de s'ennuyer. Et tant pis si l'intrigue est prévisible et possède quelques facilités : l'entièreté de l'intrigue tournant autour du destin et ce, dès les premières lignes, ça ne semble pas ici artificiel mais au contraire maîtrisé. D'autant que les morts s'accumulent et que personne ne semble à l'abri ! Sans oublier que pendant ce temps, du côté de la noblesse locale, ça magouille sévère... Histoire à multiples tiroirs, Arachnae est vraiment un excellent récit, où les choses ne se passent pas toujours comme on voudrait (et plus rarement encore comme les personnages le voudraient), illustrant très bien la vie dans toute sa cruauté.

Et puis, brutalement, changement d'ambiance. Nous voilà à Venise – pardon, Cribella, même si la différence est assez ténue. Là encore, un tueur en série est à l'oeuvre, mais le récit et l'atmosphère s'avèrent beaucoup moins noirs et ce, malgré la dépression qui ronge Nola, l'héroïne principale. Une dépression moyennement convaincante ; si le vide ressenti par la jeune femme est bien retranscrit, ses racines semblent futiles et sa façon de s'automutiler n'émeut guère. Bref, Nola est une tête à claques insupportable qui ne finit par se secouer que pour de mauvaises raisons. Oh, ce n'est pas comme si les autres protagonistes étaient à peine moins irritants : leurs relations se résument à machin aime bidule qui aime truc qui-couche-avec-chose-mais-qui-ne-l'aime-pas, c'est ballot. On se croirait presque dans un mauvais manga shojo. Mais Cytheriae n'est pas mauvais pour autant, non, reste l'intrigue, à base d'état répressif et d'inégalités sociales, et le décor, cette fameuse cité de Cribella, avec ses canaux et ses bâtiments sur pilotis qui s'enfoncent lentement dans la vase. Ainsi, si cette partie s'avère beaucoup moins accrocheuse, son rythme plus lent, son scénario plus classique, ça se lit, même si c'est quand même un peu la douche froide. Et pourtant, ce n'est pas Arachnae mais bien Cytheriae qui a raflé des prix... Les goûts et les couleurs, sans doute. Ou alors peut-être était-ce un tort de les lire à la suite. Toujours est-il que cette seconde partie, beaucoup moins aboutie, souffre méchamment de la comparaison.

Mais ça, ce n'est rien à côté de la dernière. La première chose qui marque dans Matricia, c'est la construction du texte : la narration se focalise, façon mille-et-une-nuits, sur les récits alternés de deux protagonistes, balançant des bribes de leur vie dans le désordre et dévoilant l'histoire de leur très instable famille. Un clan où règnent inceste, meurtre et trahison. Et ça déroute. Parce qu'il faut l'avouer, c'est bien joli tout ça, l'effet de style est indéniable, avec les deux narrateurs qui s'adressent l'un à l'autre, mais pas intéressant pour un rond. La vie de Dionisia, son enfance dans la ville-cimetière et son ascension dans la haute société de l'île à grands renforts de danses exotiques et de minauderies s'avère so-po-ri-fique au possible ; celle d'Alino, être corrompu, plus encore. Ok les gars, vous n'avez pas su gérer vos vies, mais votre petit jeu de cartes, là, on s'en fout, d'autant que pendant ce temps-là, l'île est en proie à UNE P**** D'ÉPIDEMIE ZOMBIE. de rares chapitres isolés, bien trop courts, s'attardent sur la progression d'un personnage déjà connu à travers ruines et paysages accidentés, tandis que des hordes de morts-vivants lui courent derrière. Et bon sang que c'est bon ! Ça permet de souffler un peu entre les longs flashbacks qui composent l'essentiel de cette partie, mais ça ne suffit hélas pas à la sauver. Pourquoi, ô, pourquoi n'avoir pas davantage exploité cet aspect ? Mystère et boule de gomme. En tout cas, la fin est rapide, précipitée, certaines choses pas forcément crédibles (le coup du solitaire taciturne qui s'attache illico à une gamine, really ?) et la conclusion plutôt ouverte... Bref, Matricia, difficile de savoir quoi en penser. Trop différent des deux précédents, trop brouillon, bourré de bonnes idées, de jolis décors dont on ne voit que trop peu, d'explications plus que bancales pour lier le truc aux parties précédentes. J'ai essayé, vraiment, mais rien à faire : je me suis ennuyé comme pas permis.

Bref, le bilan est mitigé : si Arachnae a frôlé le coup de coeur de peu, Cytheriae n'a pas su me convaincre, la faute en grande partie à ses personnages ; quant à Matricia... vous avez compris. Pourtant, dans son ensemble, cette intégrale possède vraiment un petit quelque chose, avec son univers à peine magique mais riche en arts, mis en valeur par la plume finement ciselée de Charlotte Bousquet.
En revanche, ce qui ne le met pas en valeur, c'est le nombre hallucinant de coquilles qui parsèment le texte ! Lettres ou mots manquants, minuscules/majuscules, fautes en goguette... c'est un véritable festival. C'est bien simple, à titre de comparaison, la plupart des auto-édités que j'ai pu lire, à qui il est pourtant souvent reproché de faire preuve d'un certain laxisme à ce sujet, étaient bien mieux relus et corrigés. Mnémos est pourtant une maison d'édition sérieuse d'habitude... Que s'est-il passé, mystère. Toujours est-il que ça agace rapidement, d'autant plus vu le côté « deluxe » de l'ouvrage.

De toutes façons, vu le sentiment mitigé laissé par les deux dernières parties, mieux vaut sans doute se contenter d'Arachnae en tome simple, d'autant que l'histoire se suffit très bien à elle-même.
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Un grand merci aux éditions Mnémos et à Babelio pour cette intégrale que j'ai lu dans le cadre de l'opération Masse Critique.

Tout d'abord, un petit mot sur le livre en tant qu'objet. L'intégrale est énorme, avec un papier de qualité et donc très épais. Par contre, je déplore la correction du texte car on retrouve de multiples coquilles au sein de l'oeuvre (absence de majuscule, mots oubliés…) et devant une intégrale un peu « collector », c'est dommage. Petit bonus pour l'illustration de couverture, qui reflète très bien l'univers sombre de Charlotte Bousquet.

L'intégrale nous fait voyager à travers l'archipel des Numinées, et notamment trois îles et trois citées : Arachnae, Cytheriae et Matricia. Autant de villes qui donnent leur nom à chacun des tomes.
Dans ces romans de fantasy, nul elfe ou dragon et nul grand héros… Non, Charlotte Bousquet nous plonge dans un univers très sombre (dark fantasy), avec des scènes parfois très violentes.
Dans le premier tome, Arachnae, nous cherchons à résoudre une série de meurtres, mettant en scène des enfants et des scènes de tortures insoutenables.
Dans le second tome, Cytheriae (qui a remporté plusieurs prix), de nouveaux crimes sont à résoudre et la sorcellerie s'y mêle.
Enfin, à Matricia, nos héros se confrontent à des hordes de zombies…
Si j'ai particulièrement aimé le premier tome, avec ces personnages profonds, cette histoire prenante et angoissante, mon intérêt a décru au fur et à mesure des tomes et j'avoue avoir peiné sur le dernier… Je ne sais pas si c'est le fait d'avoir lu l'intégrale d'un coup, sans pause entre les tomes, avec ces histoires un peu pesantes et cette écriture très travaillée et nécessitant donc une certaine concentration mais le tout m'a paru un peu indigeste.
D'autant plus que chaque tome se suffit à lui-même, avec des protagonistes différents, des aventures différentes et qu'il manquait parfois un peu de « liant » entre chacun…

Le monde de Charlotte Bousquet est quant à lui très bien travaillé, avec une géographie bien étoffée (en témoignent les cartes au début des tomes), et surtout une politique et une religion très riches. Pour preuvre la présence des Moires, ces trois sorcières qui semblent maîtriser le futur. La Destinée (avec un grand D) est particulièrement présente, en filigrane, tout au long de ces romans (et tout particulièrement lors du premier tome). Enfin, les puissances maléfiques ont la part belle avec de nombreux monstres, des démons et un culte ancien.

Parmi les personnages de l'oeuvre, nous retrouvons beaucoup de femmes : les héroïnes (avec une affection particulière pour Théodora dont j'ai beaucoup aimé suivre l'évolution), les reines et princesses (le pouvoir étant assuré par les femmes) ainsi que les Moires, ces conseillères aux pouvoirs étranges.
Les personnages sont bien travaillés, ni noirs ni blancs, avec leurs failles et leur destin. Certains d'entre eux sont par contre assez vite enquiquinants, et je pense notamment à Nola, l'héroïne du deuxième tome, qui nous fait rapidement soupirer à force de ne rien faire…

Enfin, un dernier mot sur l'écriture, que j'ai trouvé très juste et qui retranscrivait parfaitement cette atmosphère pesante et inquiétante. A noter, de divers poèmes, ou extraits de romans inventés au sein de l'oeuvre, qui ajoutent une petite touche de poésie agréable et renforcent le cadre du monde imaginé par Charlotte Bousquet.
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Cette trilogie a beau être sombre, violente, dure et parfois angoissante, je n'en ai pas moins passé un très bon moment. J'ai beaucoup aimé les deux premiers tomes, avec des personnages attachants, un décor faisant écho à la renaissance italienne et des intrigues prenantes, et le troisième tome m'a quant à lui semblé un peu long. Je trouve néanmoins que la fin est un peu floue, mais cela n'entache pas la qualité de la saga!
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Au coeur du Labyrinthe, sous le Cloaque formé de ses faubourgs les plus miséreux, Inferna pulsait, suintait, éructait comme les poumons d'un ladre; ses clients grouillants formaient les bubons et les pustules répandant cette maladie infecte et contagieuse au sein de la capitale. Inferna, plus qu'une gangrène, était semblable à une peste, une peste devenue par un étrange et grotesque paradoxe aussi inhérente qu'essentielle à Arachnae.

Arachnae
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Chanson d'été :
Je cherche une chanson
Chatoyante et changeante
A chanter sans raison
A danser indécente
Avec joie avec toi
Dans mes bras
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Videos de Charlotte Bousquet (56) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Charlotte Bousquet
Connaissez-vous les Petits Champions de la Lecture ? Il s'agit d'un grand jeu national de lecture à haute voix, lancé en 2012 et présidé par Antoine Gallimard. Son objectif : encourager la lecture chez les plus jeunes et rappeler que lire est avant tout un plaisir ! À la librairie Dialogues, comme c'est le cas depuis plusieurs années, nous avons eu la grande joie d'accueillir la finale des Petits Champions de la Lecture pour le nord Finistère, au début du mois. Et cela nous a donné envie d'imaginer un épisode spécial de notre podcast, avec de belles idées de lecture pour les enfants. Jérémy et Amélie, nos libraires du rayon jeunesse, ont préparé une sélection de nouveautés pour les 9-13 ans à dévorer dès maintenant.
Bibliographie:
- Cruc, de David Walliams (éd. Albin Michel) https://www.librairiedialogues.fr/livre/16662149-cruc-elle-a-tout-mais-elle-veut-toujours-un-c--david-walliams-albin-michel
- Crime à Ålodden, de Jorn Lier Horst (éd. Rageot) https://www.librairiedialogues.fr/livre/20133913-serie-clue-crime-a-alodden-jorn-lier-horst-rageot-editeur
- le Plan extravagant de Vita Marlowe, de Katherine Rundell (éd. Gallimard Jeunesse) https://www.librairiedialogues.fr/livre/18886078-le-plan-extravagant-de-vita-marlowe-katherine-rundell-gallimard-jeunesse
- Charles 1943, de Florence Medina (éd. Poulpe Fictions) https://www.librairiedialogues.fr/livre/20161666-charles-1943-florence-medina-poulpe-fictions
- le Berger et l'Assassin, de Régis Lejonc et Henri Meunier (éd. Little Urban) https://www.librairiedialogues.fr/livre/20130420-le-berger-et-l-assassin-regis-lejonc-henri-meunier-little-urban
- L'Héritière des abysses, de Rick Riordan (éd. Albin Michel) https://www.librairiedialogues.fr/livre/19855693-l-heritiere-des-abysses-rick-riordan-albin-michel
- Les Enfants des saules, de Charlotte Bousquet (éd. Gulf Stream) https://www.librairiedialogues.fr/livre/18464450-1-les-enfants-des-saules-t-1-les-descendants-charlotte-bousquet-gulf-stream
- April et le dernier ours, de Hannah Gold (éd. Seuil Jeunesse) https://www.librairiedialogues.fr/livre/20130359-april-et-le-dernier-ours-hannah-gold-seuil-jeunesse
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