Cet ouvrage est la retranscription de conférences sur l'éducation en milieux populaires dans le cadre d'une Université des savoirs. Ces conférences se sont tenues en 2006 dans une commune du sud de la région parisienne fortement touchée par les émeutes de novembre 2005..
Après une introduction sur l'éducation populaire et les transformations sociales dans les quartiers des Grands ensembles, les contributions proposent d'aborder l'éducation à travers différentes thématiques : les évolutions et les perspectives de la ségrégation scolaire, la valeur des diplômes et la hiérarchie sociale, la déscolarisation et le décrochage scolaire, les malentendus entre parents et enseignants, la place des pères dans l'éducation et la famille dans la genèse de la délinquance. Ces différentes questions éducatives sont autant de sujets qui préoccupent toujours autant, si ce n'est davantage, les élus, les professionnels et les parents.
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Loin de cette période révolutionnaire, dans les cités de relégation où enseigner, éduquer et former ne semblent plus aller de soi, il est urgent de réhabiliter un projet d'éducation pour tous que nous pourrions définir davantage par sa fonction participative que par sa fonction cumulative.
Je trouve que notre société assigne de plus en plus non seulement les enfants, mais aussi les parents à une forme de solitude sociale.
On aura compris que dans cette conception libérale et coercitive de l'éducation, le savoir "est une donation de ceux qu'ils jugent qu'ils savent, à ceux qu'ils jugent ignorants" [citation de Paulo Freire, "Pédagogie des opprimés", Paris, Maspero, 1974, p.51]
Les émeutes de novembre 2015 ont montré combien la question scolaire se trouve bel et bien enrôlée au service d'une politique destinée à prévenir la dangerosité des jeunes et à lutter contre l'insécurité.
Les plaisirs de la distraction ne sont pas incompatibles avec la science à condition d'accepter que la culture intellectuelle peut se diluer dans la culture populaire par l'échange et l'écoute.