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EAN : 9782221133323
560 pages
Robert Laffont (22/05/2014)
3.88/5   65 notes
Résumé :
L'histoire vraie et rocambolesque de Pedro Ier, père fondateur du Brésil, par Javier Moro, maître du roman historique.

Sous ses airs de mauvais garçon, le prince Pedro descend d'une longue lignée : les Bragance. Il a vécu à Lisbonne jusqu'à l'âge de huit ans, en 1807, date à laquelle les armées de Napoléon marchèrent sur la capitale portugaise et ou son père décida d'embarquer la Cour vers la principale colonie du royaume, le Brésil, pour sauver la mo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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1815, dans un rude Brésil où s'est réfugiée la cour mal dégrossie des Bragances chassés par Napoléon, débarque à Rio Léopoldine, délicate princesse autrichienne en vue du mariage avec l'empereur (et chaud lapin) Pedro (d'où le titre).

L'équilibre est difficile à trouver avec la nouvelle constitution brésilienne, les injonctions portugaises et les influences britanniques et l'empereur finira par s'exiler.
Arrivera-t-il, avec ses 8000 hommes à reprendre au tyran Miguel, son frère, un Portugal aux effectifs dix fois supérieurs?

Miné par la tuberculose il tentera, dans son testament, de n'oublier aucun de ses enfants naturels pas même le petit dernier conçu lors d'une escale dans un couvent des Açores avec soeur Ana Augusta!

Très belle écriture, adulte, sans mièvrerie.
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Un titre plus approprié pour cet ouvrage : « L'Empereur aux 5 conquêtes et aux 995 coups de braguette » !
Javier Moro avec une précision et une fluidité remarquable révèle une tranche d'histoire pour ma part totalement inconnue, la création d'une nation, pire d'un empire : le Brésil, ainsi que la vie dissolue de son premier Empereur Pedro 1er.
Son texte, du pain béni pour un metteur en scène, tellement fouillé que s'il trempait sa caméra dans les pages de Javier (c'est mon pote maintenant), avec un poil de talent il en sortirait un film en 3D : Divertissant, Déchirant, Délirant.
Seul petit bémol, la précision est la force de ce roman qui en est aussi sa faiblesse, en effet le bonheur d'apprendre les péripéties des familles de Bragance et d'Habsbourg est légèrement terni par de longs passages politiques sur la constitution et l'indépendance.

Flash-back : Les invasions napoléoniennes font fuir du Portugal le monarque et ses figurines vers d'autres cieux. Joao VI, son épouse espagnole ainsi que leurs enfants dont Pedro ont la joie de vous annoncer l'annexion du Brésil.
Sur fond de trahisons, mensonges, couardises et autres lâchetés, (toujours d'actualité) vous découvrirez dans un décor à couper le souffle (très à la mode « à couper le souffle »), la baie de Rio de Janeiro, l'ascension de notre Pedro qui s'empare du rôle d'autocrate, alors qu'il ne s'intéressait qu'aux femmes, aux chevaux et jamais à ceux qui les montent (lol).
Cet homme est malmené, sa légitimité est contestée, des guerres intestines font rage. Avec les appuis des uns les défections des autres, on s'acheminera, après d'âpres hostilités vers l'indépendance disputée du Brésil. Sans les conquêtes de notre fringant personnage, son épouse Léopoldine (fille de François II rigide Habsbourg) et de sa magnifique maîtresse Domitila (fille de rien), rien n'aurait été possible. Ah, les femmes sont les véritables pilotes de la destinée des nations.

Avide d'aventure et d'aventures, il passera sa vie à chevaucher les plaines brésiliennes et les plantureuses brésiliennes aussi fertiles les unes que les autres, il aura une myriade d'enfants qu'il reconnaitra et aimera tous tendrement. N'est ce pas son sauf-conduit pour son immoralité ?

Dans ce roman, on ressent parfaitement l'ambivalence de cet homme déchiré entre ses frasques et son devoir, entre son éducation et sa soif de pouvoir. Thèmes éternels et internationaux.

La révolte gronde, il ne sera jamais légitime, il est né au Portugal. Il abdique pour laisser la place à son fils qui deviendra Pedro II et quitte le Brésil en 1831.
Il devient, magie de la dynastie… Pedro IV, roi du Portugal.
Il écrira, nostalgique, à son fils : « le Brésil est aussi mon enfant, tu n'es pas le seul ».

Beau livre !
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Allons-y direct comme ça on en parlera plus, les traductions de l'espagnol, ça craint ! Renseignez-vous, quoi ! Je me suis moi-même pris quelques tôles dans cet exercice (en portugais), je sais à quel point on peut se laisser entraîner, mais quand même, c'est pas compliqué à vérifier. Quand on parle du Brésil et du Portugal, il y a de grandes chances que les noms (les fleuves, les rois, les rues) soient en portugais... voire en français (homogénéisation des noms propres après Charles Quint). Je sais bien que l'Espagne voudrait dominer le monde, mais non.
Bref, passés ces outrages à l'oeil averti, l'auteur n'y est pour rien, et au final, son livre est plutôt bon. Recommandation de Pancrace, d'ailleurs. Spécialiste du monde lusophone (en tout cas du Brésil à cette époque-là et du Portugal de la Renaissance), je connaissais un peu la chanson, mais ce nouvel air était entêtant. J'ai eu peur au début que ce ne soit qu'un ramassis de bêtises, disons, assemblant en puzzle désordonné des informations mal interprétées. Ce n'est pas le cas.
J'imagine que le texte en espagnol est plutôt bien écrit, ce qui est sûr c'est qu'il est bien documenté. Manquent deux oeuvres majeures : "La Ville et l'Empire" de Maria Fernanda Bicalho, et "Joaquim Nabuco", d"Angela Alonso. Dommage que l'auteur prenne si ouvertement le parti du Brésil, so long pour l'objectivité, mais comment lui en vouloir ? Ce pays vous prend aux tripes et cette période est fascinante. Et, c'est vrai, les Portugais ont déconné. Il est pardonné. En même temps, pour un Espagnol, c'était l'occasion rêvée de taper sur le royaume d'à côté. Parce que c'est vrai que l'Espagne n'a rien à se reprocher de l'autre côté de l'Atlantique. Bref, intéressant aussi de découvrir ces événements du point de vue de Léopoldine, qui échappe au portrait de cruche faiseuse d'héritiers. Mais disons-le, spoiler, ça commence à être navrant que tous ces personnages historiques meurent à la fin. Ou en cours de route.
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Javier Moro Lapierre est un écrivain espagnol, assez connu, parent par sa mère de Dominique Lapierre.
Ce livre, El imperio eres tú lui a valu le Prix Planeta 2011, ce qui est amplement justifié (ce n'est pas toujours le cas...)
Car c'est un livre intéressant, écrit de façon très amène avec beaucoup de rebondissements, ce qui donne une lecture par moments assez addictive.

Moro nous raconte avec luxe de détails l'arrivée au Brésil du roi du Portugal Jean VI, marié avec la fille du roi d'Espagne (Charles IV), l'Infante Charlotte Joaquine et toute la Cour dans un pays qui était somme toute, complètement sauvage.
Le roi du Portugal fuyait les guerres napoléoniennes qui mettaient l'Europe à feu et à sang. Nous sommes en 1803.
Le descriptif de cette Cour, confite dans leurs habitudes d'européens bien nés, vaut son pesant de cacahuètes, c'est par moments très drôle, très décalé, très anachronique.
Le fils de Jean VI deviendra le premier Empereur du Brésil sous le nom de Pedro I (et aussi brièvement le roi Pedro IV du Portugal); c'était un homme très spécial, assez démesuré et contradictoire : moitié Don Juan, moitié Don Quichotte et très porté sur les femmes (le climat local exacerbant les sens, je pense). Mais il ne faut pas le juger sur ces aspects extérieurs, car il fut un monarque très libéral et en avance sur son temps et qui fit du Brésil une nation indépendante de la Cour portugaise. Il abdiqua en faveur de sa fille Maria ce qui denote aussi, pour l'époque, une largesse de vue assez moderne.
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L'histoire romancée de Pedro 1er, premier empereur du Brésil, un homme au double visage et qui ne laisse pas indifférent : odieux en particulier vis à vis de sa première épouse Léopoldine et de sa maîtresse Domitilia, éternel enfant gâté, colérique, et qui pense que tout lui est dû ; mais aussi attachant, courageux et doté d'un grand sens politique.
Un homme qui sut conduire le Brésil vers l'indépendance de façon relativement pacifique et en en préservant l'unité dans le cadre d'une monarchie constitutionnelle (comparé à l'indépendance des anciennes colonies espagnoles d'Amérique latine, la différence est de taille). Et un homme qui après son abdication et son retour au Portugal sut également mettre fin à l'absolutisme. Paradoxalement, c'est son libéralisme qui le conduisit à abdiquer comme empereur du Brésil.
Un livre qui se lit comme un roman d'aventure, la forme romanesque donnant corps et vie à cette biographie par ailleurs très documentée
Les relations amoureuses mais tumultueuses de Pedro avec les femmes, notamment sa première épouse Léopoldine d'Autriche puis sa favorite Domitilia, marquise de Santos tiennent malgré tout une grande place dans ce roman volumineux.
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
La plupart des femmes ne savaient ni lire, ni écrire, ni compter, et se consacraient exclusivement aux travaux d’aiguille. D’ailleurs, elles semblaient fières de leur manque d’instruction alors que c’étaient leurs maris qui favorisaient cette ignorance par jalousie, pour les empêcher d’entretenir une liaison amoureuse.
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Tomber enceinte était sa raison d’être. Elle se sentait disposée à tout endurer : un entourage fruste, la solitude liée à l’absence d’amies de son milieu, le manque de culture et de civilité, le climat étouffant... tout, à condition d’avoir des enfants, de mettre au monde des héritiers, de perpétuer la dynastie.
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Les gens disaient qu’au Portugal, il fallait 500 ans à une famille pour produire un comte. Au Brésil, il suffisait de 500 contos de reis.
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Mademoiselle l’archiduchesse, si vous aimez la nature, comme vous me l’avez dit, vous devez savoir que Rio de Janeiro et le Brésil tout entier sont un paradis où abonde tout ce que la vie animale présente de délicat et de sauvage, du colibri au jaguar. Il y a des fleurs qui ressemblent à des lacs, des lacs qui ressemblent à des mers, des cascades rugissantes et une éblouissante lumière tropicale…
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-La patrie n’est pas l’endroit où l’on naît, dit-il (le Général Hogendorp) en les servant.
Il se tut un moment avant de poursuivre :
-La patrie est là où se trouve notre cœur.
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Le sari rose de Javier Moro - La chronique de Gérard Collard
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