AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782207135785
464 pages
Denoël (26/10/2017)
3.69/5   178 notes
Résumé :
En 1985, dans les montagnes hostiles du Tyrol du Sud, trois jeunes gens sont retrouvés morts dans la forêt de Bletterbach. Ils ont été littéralement broyés pendant une tempête, leurs corps tellement mutilés que la police n’a pu déterminer à l’époque si le massacre était l’oeuvre d’un humain ou d’un animal. Cette forêt est depuis la nuit des temps le théâtre de terribles histoires, transmises de génération en génération. Trente ans plus tard, Jeremiah Salinger, réali... >Voir plus
Que lire après L'Essence du malVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (72) Voir plus Ajouter une critique
3,69

sur 178 notes
Avant toute chose, je remercie chaleureusement Babelio et les éditions Denoël pour cet envoi que j'ai énormément aimé.
Plusieurs histoires nous sont racontées dans ce roman, une histoire qui se déroule à notre époque et une histoire qui a eu lieu il y a trente ans dans les montagnes du Tyrol.
Le lien entre elles ?
Un homme épris de mystères, un homme qui a besoin coûte que coûte de faire travailler ses méninges et qui passe son temps à assembler des faits, à essayer d'emboîter tous les morceaux d'un puzzle géant pour résoudre les énigmes qui encombrent son esprit.
Alors, oui, le résumé parle d'un réalisateur américain qui vient s'installer à des milliers de kilomètres de chez lui et qui découvre toute une communauté, ça parle aussi du massacre inexpliqué et irrésolu de trois randonneurs, mais ça raconte aussi le quotidien de gens normaux pris dans un engrenage impitoyable, celui des souvenirs qui ne vous laissent pas en paix malgré les années, ça parle de secrets, petits ou gros, qu'on garde pour soi et qui vous détruisent peu à peu, ça décrit l'enfer que vivent ceux qui ont perdus des proches de façon horrible, ça parle de sauvetage en montagne, d'accidents, de morts, mais ça parle aussi de la joie d'être aimé, et du bonheur qu'on peut trouver en famille…
C'est un roman foisonnant qui m'a emmené sur des sentiers escarpés en pleine tempête, dans des greniers poussiéreux en train de regarder des photos horribles, dans les mythes d'une région fertile en vieilles légendes, et dans la tête d'un personnage obsédé par un fait divers et dont l'enquête va l'entraîner beaucoup plus loin qu'il ne l'aurait voulu.
Ce roman est véritablement obsédant, on a beau savoir que parfois, la vérité est quasiment impossible à découvrir et qu'il voudrait mieux ne rien savoir plutôt que de mettre à jour des atrocités, c'est plus fort que nous, il faut qu'on sache, alors on poursuit la lecture, comme le personnage principal continue son enquête alors même que sa santé mentale et sa vie en dépendent.
J'ai dévoré ce roman et je salue le talent de l'auteur qui mène plusieurs intrigues de front sans jamais nous perdre ni nous ennuyer.
Commenter  J’apprécie          620
450 pages à gravir dans les Dolomites, du solide.

Explorer le cosmos, déceler la présence de nouvelles galaxies, ouvre un espace de recherche infini et admirable. Pour se projeter dans l'avenir, est-il réaliste d'étudier le passé, le nez collé à glaise de notre bonne vieille terre ?

Est-il possible d'ouvrir des brèches dans ce que fut le monde d'hier, au delà de 280 millions d'années ? Les pieds posés sur le Permien, la couche de sédiments des spinosaurus, la réponse ne doit-elle pas procéder d'un scepticisme Pascalien.
Peut-on échafauder des scénarios burlesques sur des bactéries vieilles de plus de 200 millions d'années ?


La fantastique aventure proposée par Luca d'Andrea dans son livre l'Essence du Mal est justement d'aller à la découverte des zones les plus hostiles du Tyrol, les forêts que traverse la Bletterbach, au pied des Dolomites, là où les sédiments accumulés seraient d'une richesse unique mais diabolique.

Au cours d'une virée en montagnes, Salinger et sa fille Clara, font la connaissance du musée local où se trouve Yodi l'ammonite géante. C'est ce jour-là que le destin passe une corde au cou de Salinger. L'année de la naissance de Clara en 1985 un massacre a eu lieu, dont la cruauté avait traumatisé toute la contrée. Mike le fidèle ami Salinger suivait de loin les nouvelles il fallait enquêter, et peut-être demain tourner un film qui puisse raconter cette histoire absolument hallucinante.


Le contexte local s'avère miné pour Salinger, le massacre concerne trois jeunes, Evi, Kurt, Markus liés par une forte amitié, passionnés par la montagne, et par les débris paléolithiques. Ce jour là les conditions atmosphériques sont homériques. Un certain Oscar Grünwald, universitaire, brillant visionnaire en paléontologie qui avait publié plusieurs articles scientifiques sur la Bletterbach disparaissait sans qu'on sache ni où, ni comment.

Un autre membre de la communauté, un ami de Evy, Günther Kagol les avait mis en garde. Lui aussi était retrouvé mort, Salinger cherchera à savoir qui était cet homme rongé par l'alcool.
Son frère au contraire l'aîné de la famille, Manfred Kagol tirait son épingle du jeu de toutes les possibilités touristiques offertes par cette vallée, malgré la farandole diabolique de morts inexpliqués.


Dans ce méandre de sciences et de deuils un garde forestier, Max Crün, passa des mois à faire lui-même son enquête, sans rien comprendre, sans rien découvrir, sinon à constater que le centre des visiteurs du Bletterbach, entre les mains de Manfred, était inauguré le 8 septembre 1990.


Aux détours de travaux universitaires réalisés sur la région apparaissaient au coeur des sous couches du trias, des scorpions endoloris de 2m50, appartenant à cette période du secondaire le Permien. La problématique paléontologique reprenait le premier plan de l'intrigue.
Clara aura ce mot tu sais papa : " les scorpions ne sont pas des insectes mais de araignées."


Vous avec franchi la 250 ème page ? Ne FERMEZ PAS ce livre, car le premier indice débarque enfin. Salinger un peu chiffonnier extrait un papier signé de Evi dans une boite à musique de Günther.

Suivent 200 pages, d'un polar débridé, au déroulement chaotique, dans cette vallée du Haut- Adige consacrée à l'escalade et aux randonnées en montagne divertissantes. le lecteur est loin d'imaginer que derrière la façade de ces cols majestueux, des forces meurtrières puissent être à l'affût.

De l'ambiance feutrée des bibliothèques des facultés scientifiques d'Innsbruck, Luca d'Andrea nous pousse vers des grottes abandonnées, dans un labyrinthe de couloirs, de boyaux où tout peut arriver.
C'est de la paléontologie terreuse, glacée, qui se déverse. L'habileté et l'obstination de Salinger sont les seules qualités utiles pour sortir de ces trous noirs.


Décors, intrigue, longue file de personnages passés, présents, à l' avenir incertain, sans oublier quelques maléfices glissés ici ou là, devraient dans quelques mois, faire éclore une série télévisée extrêmement traumatisante.

Une belle réussite mais n'allons pas trop loin dans l'utilisation des monstres de notre passé ancien aujourd'hui heureusement disparus, il faut je pense rester un tout petit peu crédible.
Commenter  J’apprécie          380
Pourquoi je l'ai choisi:
Abonnée au compte Instagram de la maison d'éditions Denoel, j'avais repéré ce titre avec les teasing bien accrocheurs! D'ailleurs, un disait : « Surtout n'y allez pas », et comme je ne suis pas du genre à écouter ^^, et que j'ai toute confiance aux parutions Denoel, je me suis précipitée lors de la Masse Critique Babélio, de cocher justement cette destination en Sueurs Froides…Je remercie d'ailleurs le site Babelio et la maison d'éditions Denoel pour l'envoi de ce livre!

Ce que j'ai ressenti:…Jeux de mots et Grands frissons…


"Je lisais beaucoup de livres, que diable. Il ne pouvait rien m'arriver de mal. Je croyais que là-haut, au ciel, il existait une divinité qui protégeait les amoureux des livres des malheurs de la vie terrestre."

ADDICTIF…(8 lettres), Ça faisait un moment que la sensation Thriller Page-Turner irrépressible ne m'avait pas saisie…Il aura fallu une Montagne et la Bête, pour sentir monter la vertigineuse envie de dévorer les pages captivantes de ce premier roman d'un auteur italien Luca D'andrea. Presque deux soirées pour m'imprégner de blanc et de sang… Il souffle dans ses lignes un froid saisissant, et une peur sourde se réveille du fin fond de nos inconscients, car là-haut, perdu au milieu de ce lieu hostile, l'effroi prend bien des formes…L'originalité de ce roman tient à cette exploitation sensorielle de toutes nos pires tourments intérieurs. L'auteur prend un malin plaisir à nous pétrifier, et on se laisse volontiers entraîner vers le son guttural d'un monstre rugissant…

"C'est toujours comme ça. Dans la glace, d'abord on entend la voix de la Bête, ensuite on meurt."

CRAPAHUTER...(10 lettres). Si « la montagne, ça vous gagne », il semblerait que dans le Bletterbach, elle fasse perdre la raison ou la vie à certains de ses habitants. Jeremiah, étranger à peine toléré dans ce village inhospitalier , décide de lever le voile sur ces paysages enneigés, à ses risques et périls, jusqu'à l'obsession dévorante…30 ans de mystères autour d'un massacre, ça en fait des années de lourds secrets pour cette petite communauté et ce lieu reculé…L'ambiance entre silence et glace, devient un incroyable décor pour faire rejaillir L'essence du Mal, comme si le temps n'avait pas de prise sur le pire, comme si une bulle spacio-temporelle sanglante était là, comme si nous étions Dans le ventre de la Bête…

"-La folie stratifie et ensuite la haine la griffe jusqu'à faire naître une soif de sang. Un processus lent et froid."

ADORE…(5 lettres). Au delà, d'un thriller mené impeccablement, c'est l'atmosphère maléfique que j'ai le plus apprécié. Que ce soit les personnages touchants, taiseux, unis dans la tourmente, ou le charme électrique de la Montagne du Tyrol du Sud, on allie la douceur de vivre à l'adrénaline énergique des sauvetages de l'extrême, l'idée de la recherche vers l'essentiel à L'essence du mal, tout en se laissant surprendre par l'intense frisson du danger enfoui dans les entrailles de la terre…Il y a un certain alliage pour cette ascension vers le summum de nos peurs et l'auteur a une plume résolument cinématographique et époustouflante qui rende ce moment de lecture juste hypnotisant…

"Un père ne peut offrir que deux choses à sa fille : le respect d'elle-même et de bons souvenirs."



Ma note Plaisir de Lecture 9/10
Lien : https://fairystelphique.word..
Commenter  J’apprécie          442
Service de presse

Le thriller se propose de divertir le lecteur en donnant souvent l'impression, sous l'égide de ce corollaire, de se dispenser d'une certaine qualité d'écriture tout en se distançant d'une mise en scène homogène avec cette sensation que, d'un haussement d'épaule, l'auteur, tout comme l'éditeur d'ailleurs, se moqueraient du lectorat auquel il s'adresse en l'estimant peu exigeant, toujours en quête du même livre dont on ne changerait que la forme et le contexte. Une démarche plutôt cynique, expliquant, qu'au gré de déceptions successives, j'en ai dit beaucoup de mal. Entertainment versus littérature. C'est sur ce credo ahurissant que l'on voudrait désormais porter le débat en estimant que l'on aurait à faire à deux éléments antinomiques. Pourtant, à n'en pas douter, le genre thriller peut concilier les deux principes et receler de belles trouvailles à l'instar de L'Essence du Mal, premier roman de Luca D'Andrea, se démarquant des sempiternelles traques de serial killer avec un récit se déroulant au sud du Tyrol, dans le massif des Dolomites, plus précisément du côté de la gorge du Bletterbach, une faille insolite révélant un concentré important d'ammonites et autres fossiles et dont le cadre géologique particulier va servir de toile de fond à une intrigue palpitante et atypique.

Jeremiah Salinger, scénariste de documentaires à succès, s'est installé à Siebenhoch, petit village niché dans une vallée reculée du Tyrol d'où sa femme est originaire. Mais suite à un accident d'hélicoptère, lors du tournage d'un reportage sur les secouristes opérant dans le massif des Dolomites, Jeremiah a distingué le cri de la Bête dans le fracas de l'avalanche qui a tout emporté. Un hurlement glaçant, résonnant sur les parois de la faille dans laquelle il s'est retrouvé bloqué avant que les secours ne parviennent à le dégager. Unique survivant de la tragédie, ce cri l'obsède. Catharsis du traumatisme qui l'étouffe, Jeremiah se plonge alors dans l'investigation d'un drame qui a secoué le village il y a de cela plus de trente ans où trois jeunes gens ont été découverts morts, littéralement massacrés, dans la forêt du Bletterbach. La police n'a jamais appréhendé le coupable et n'a même pas pu déterminer s'il s'agissait de l'oeuvre d'un être humain ou d'un animal. de traditions en légendes terrifiantes, quelques chose d'inquiétant semble niché au coeur de la région. Et en dépit de l'hostilité des habitants, Jeremiah Salinger est bien décidé à mettre jour cette force abominable dissimulée dans les entrailles de la terre.

On décèle immédiatement dans l'écriture de Luca D'Andrea une précision et une subtilité dont la conjugaison met en exergue un texte efficace au service d'une intrigue solide qui ne manquera pas de séduire le lecteur. Car avec un style dépouillé de tout excès lyrique trop ostentatoire l'auteur capte la magnificence et la force de cette impressionnante région montagneuse reculée du Tyrol afin de diffuser une atmosphère anxiogène voire même oppressante dans laquelle évolue des personnages aux caractères forts et dont les interactions ne cesseront de relancer un récit d'une richesse et d'une intensité peu commune. Communauté soudée, presque repliée sur elle-même avec quelques aspects claniques écrasants qu'il s'emploie à mettre en évidence, Luca D'Andrea dresse le portrait aiguisé et sans concession de cette province bilingue du sud du Tyrol dont il est natif. Légendes et contes ancestraux transmis de générations en générations, fêtes folkloriques intimidantes et autres particularismes locaux sont au service de ce thriller aux entournures sociales, prenant parfois une dimension quasiment ethnographique qui va nourrir le coeur de l'intrigue et donner du sens aux aspects les plus fantastiques d'un roman parfaitement équilibré. Loin d'être superflus, chacun des éléments évoqués s'inscrit dans une logique implacable et imparable qui n'aura cesse de surprendre les lecteurs les plus avertis.

L'Essence du Mal, c'est l'histoire d'une obsession, celle de Jeremiah Salinger, personnage central du roman, dont on suit le point de vue tout au long d'un récit habilement construit. Dans sa quête folle consistant à découvrir les origines du drame qui s'est produit trente ans plus tôt sur le plateau du Bletterbach on prend la pleine mesure de cette obstination mûrissant lentement, comme un cancer insidieux, dont il ne peut se débarrasser. Un fardeau qu'il devra partager avec sa femme et sa fille qui se révéleront être bien plus que des faire-valoir. Cette quête d'un personnage tourmenté permet également de découvrir toute une communauté villageoise repliée sur elle-même dont les us et coutumes dissimulent quelques sombres secrets que les édiles s'emploient à dissimuler. Car l'autre point fort du récit réside dans la puissance de protagonistes attachants aux caractères parfois acrimonieux et quelques fois inquiétants, pimentant ainsi une intrigue où les fausses pistes et les rebondissements se succèdent à un rythme trépident, mais sans excès.

Extrêmement visuel, L'Essence du Mal adopte donc tous les canons du thriller avec un suspense et une tension narrative à vous couper le souffle tout en distillant, sous formes d'introspections et d'allusions historiques, un portrait social brillant permettant de restituer l'atmosphère pesante d'un petit village montagnard niché au pied d'un fabuleux parc géologique. Pour un premier roman, il s'agit ni plus ni moins d'un coup de maître qu'il m'aura été donné de découvrir grâce à l'enthousiasme de Stéphanie Berg, une libraire passionnée de littérature noire.

Luca D'Andrea : L'Essence du Mal (La Sostanza del Male). Editions Denoël/Sueurs froides 2017. Traduit de l'italien par Anaïs Bouteille-Bokobza.

A lire en écoutant : Day I Die de The Blackchords. Album : A Thin Line. ABC Music 2016.
Lien : http://monromannoiretbienser..
Commenter  J’apprécie          300
Un décor particulier- le Tyrol, les Dolomites-; des gens bruts -des montagnards taiseux-; un tout petit village - une centaine de personnes, zéro intimité-; un drame d'il y a trente ans - le massacre irrésolu de trois personnes du village retrouvées dans la forêt-; un scénariste américain -marié avec une fille du village et ayant une fillette de cinq ans-.
Jerémiah Salinger, le scénariste, tourne avec son associé un documentaire sur les secours par hélicoptère dans les montagnes. Lors d'un sauvetage où il est présent, tout tourne mal. Une avalanche emporte tout sauf lui, seul rescapé. Il lui faudra du temps, beaucoup de temps pour revenir de sa frayeur, pour ne plus faire de cauchemars, pour le plus entendre le cri de la Bête. Les jours sont longs à tenter de dompter la peur qui l'habite. C'est ainsi qu'il commence à s'intéresser au drame qui eut lieu dans la forêt du Bletterbach trente ans plus tôt. le scénariste en lui a l'intuition qu'il pourrait résoudre ce mystère. Il cherche et toutes sortes de pistes se présentent à lui. Il découvre surtout des gens dévastés par ce drame et qui ont poursuivi leur route, des souvenirs troubles qui remontent à la surface, des secrets partagés, tus, enfouis, succession accablante de malheurs, désastres humains.
L'auteur ne m'a pas ennuyée, loin de là. Il a su capter mon attention mais diantre que son personnage principal est chiant. Égoïste, intéressé, mufle, il harcèle presque pour trouver, cette enquête devient obsession et le transformera mais surtout impactera sa famille, son mariage.
Je ne me suis pas ennuyée car il y a de tout dans ce titre, juste assez pour rester crédible.
Commenter  J’apprécie          290

Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
Mike..., soupirai-je. Il n'y a qu'une catégorie de personnes pires que celles qui veulent percer dans le cinéma: les documentaristes. Ils possèdent des collections de National Geographic qui remontent au XIXe siècle. Nombre d'entre eux ont des ancêtres morts en cherchant la source du Nil. Ils sont tatoués et portent des écharpes en cachemire. Autrement dit: ce sont des cons, mais des cons libéraux, et pour cette raison ils se sentent absous de tous les péchés. Et le comble: leurs familles sont pleines aux as et subventionnent leurs safaris aux quatre coins du monde.
Commenter  J’apprécie          41
_ Que s'est-il passé le 28 avril, Werner ?
Il se tourna vers moi si doucement que je crus qu'il n'avait pas compris la question.
_ Personne ne le sait avec certitude. Je peux te raconter ce que moi j'ai vu et fait. Ou plutôt ce que j'ai vu et fait entre le 28 et le 30 avril de cette maudite année 1985. Concluons un pacte, Jeremiah.
Il avait pris un air grave.
_ Quel genre de pacte ?
_ Je te raconte tout ce que je sais, sans rien négliger, et en échange tu me promets de ne pas te laisser dévorer par cette histoire.
Le choix du mot n'était pas anodin. Ce sont les bêtes qui dévorent.
_ C'est ce qui arrive à tous ceux qui prennent à coeur l'affaire du massacre du Bletterbach.
Mes cheveux se dressèrent sur ma tête.
J'avais l'impression que la brise qui s'était transformée en vent était en train de siffler.
_ Raconte-moi.
Commenter  J’apprécie          70
N'importe quel psychologue aurait compris ce que je faisais, en réalité. Je voulais souffrir. Je devais souffrir. Pourquoi ? Parce que j'avais commis la pire des fautes.
J'avais survécu.
Je méritais une punition.
Ce n'est que par la suite que j'ai compris qu'en réalité je ne me punissais pas seulement moi-même. Je faisais aussi du mal à Annelise, qui avait vieilli de plusieurs années en quelques jours, qui pleurait tandis que je déambulais dans la maison, hébété. Pire encore, je faisais du mal à Clara. Elle était devenue taciturne, elle passait des heures dans sa chambre, plongée dans ses albums et dans ses pensées. Elle mangeait peu et avait des cernes qu'aucun enfant n'aurait dû présenter.
Commenter  J’apprécie          30
-La folie stratifie et ensuite la haine la griffe jusqu'à faire naître une soif de sang. Un processus lent et froid.
Commenter  J’apprécie          200
[La photographie] a été prise en 1950. Je ne me souviens pas de la date exacte. Mais eux, je m'en souviens. Je me souviens de leurs rires. C'est ce qui se ternit le moins, en vieillissant. On oublie les anniversaires, y compris ceux de mariage. On oublie les visages. Heureusement on oublie aussi la douleur, la souffrance. Mais les rires de cette période où on n'est plus un enfant mais pas encore un homme... ça, ça reste.
Commenter  J’apprécie          30

Video de Luca D'Andrea (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Luca D'Andrea
Le coup de coeur des libraires SUD RADIO 10-11-17
Chaque vendredi matin, Valérie Expert vous donne rendez-vous avec Gérard Collard pour leurs coups de cœur... Voici les références des livres présentés dans l'émission du 10 novembre 2017
L'ordre du jour - Prix Goncourt 2017 de Eric Vuillard aux éditions Actes Sud https://www.lagriffenoire.com/?fond=p...
La disparition de Josef Mengele - Prix Renaudot 2017 de Olivier Guez aux éditions Grasset https://www.lagriffenoire.com/90630-d...
L'art de perdre de Alice Zeniter aux éditions Flammarion https://www.lagriffenoire.com/90195-d...
Paname Underground de Johann Zarca aux éditions Goutte d'or https://www.lagriffenoire.com/97194-d...
L'invention des corps de Pierre Ducrozet aux éditions Actes Sud https://www.lagriffenoire.com/88252-d...
La petite communiste qui ne souriait jamais de Lola Lafon aux éditions Actes Sud https://www.lagriffenoire.com/23492-d...
Mercy, Mary, Patty de Lola Lafon aux éditions Actes Sud https://www.lagriffenoire.com/88250-d...
Tiens ferme ta couronne - Prix Medicis 2017 de Yannick Haenel aux éditions Gallimard https://www.lagriffenoire.com/87431-d...
La Serpe - Prix Fémina 2017 de Philippe Jaenada aux éditions Julliard https://www.lagriffenoire.com/88419-d...
De l'ardeur : Histoire de Razan Zaitouneh, avocate syrienne de Justine Augier aux éditions Actes Sud https://www.lagriffenoire.com/90555-c...
Detroit de Fabien Fernandez aux éditions Gulf Stream https://www.lagriffenoire.com/90855-r...
L'Essence du mal de Luca D'Andrea et Anaïs Bouteille-Bokobza aux éditions Denoël https://www.lagriffenoire.com/97832-d...
Prince bleu de Montmartre de Michou et François Soustre aux éditions Cherche Midi https://www.lagriffenoire.com/99443-d...
+ Lire la suite
autres livres classés : romans policiers et polarsVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus

Autres livres de Luca D'Andrea (1) Voir plus

Lecteurs (393) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2859 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}