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Albert Rouet (Autre)
EAN : 9782873568481
195 pages
Fidelite (11/06/2020)
4/5   3 notes
Résumé :
En mettant au jour les processus qui ont contribué à l'émergence de la crise, Myriam Tonus, une théologienne proche de Maurice Bellet, ouvre un espace pour penser l'avenir de la foi. Nourrie par l'écoute des textes bibliques, elle en offre dans ce livre une lecture à la fois fidèle et résolument ancrée dans le monde tel qu'il est. En mettant au jour les processus qui ont contribué à l'émergence de la crise, Myriam Tonus, une théologienne proche de Maurice Bellet, ou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
J'ai découvert ce livre grâce à Masse Critique et je remercie donc les éditions Fidélité. Myriam Tonus s'intéresse à la crise que vit aujourd'hui l'Eglise catholique. Mais elle ne l'analyse pas à l'aune du "combat" entre les tenants d'un retour à la tradition et ceux qui veulent plutôt être ferment au coeur du monde. Elle se demande pourquoi la Parole de Dieu, cette Bonne Nouvelle venue dans le monde avec le Christ, ne parle plus aux hommes de notre temps, pourquoi les mots ont étouffé la Parole.
Myriam Tonus essaie d'abord d'expliquer comme cela est arrivé. Remontant à la source juive pour qui l'être humain est corps, vie, souffle, elle montre comment ces concepts théologiques ont perdu de leur vigueur quand ils ont été traduits en grec et en latin, tant ces systèmes de pensée sont différents les uns des autres. Cela a conduit à bien des malentendus, des dérives moralisantes si bine qu'aujourd'hui on dirait que "Dieu ne parle plus".
Face à cette situation, il faut accepter que nous arrivons à la fin du christianisme tel qu'il s'est développé comme système depuis la fin de l'Antiquité. Quelque chose de nouveau va naitre , sans que nous sachions quoi. Mais certaines pistes peuvent nous accompagner vers cette naissance : retrouver la puissance symbolique de la foi et de ses expressions ; se mettre en vérité à l'écoute de la Parole ; accepter que la Parole puisse nous guérir et nous sauver ; laisser cette Parole transformer notre vie dès maintenant ; retrouver le sens du geste eucharistique ; désirer vivre pleinement l'agapè.
Pour continuer malgré tout à garder vive la Parole et à faire mémoire du Christ, Myriam insiste sur quatre points : la foi peut être notre critère de jugement ; il nous faut vivre pleinement comme des êtres humains aimés de Dieu ; l'important n'est pas de transmettre la foi (ce qui est du reste impossible !), mais de vouloir que tout être humain soit vivant de la vie de Dieu ; on ne peut jamais être seul devant Dieu, il faut vivre en Eglise.
Myriam Tonus se situe dans l'héritage de Maurice Bellet et c'est à partir de sa "Quatrième Hypothèse" qu'elle a bâti la deuxième et la troisième partie de son livre. Nourri par de nombreuses citations bibliques, qui sont chaque fois recontextualisées, en revenant souvent à l'hébreu ou au mot juste, son texte est parfois ardu et assez théologique. Mais il rend à la Parole une belle partie de son Souffle originel. Une lecture revigorante qui me donne envie de partager quelques phrases de sa conclusion !
"La foi est un saut dans le vide. La foi est sans appui ni certitudes rationnelles (…)
La foi est confiance (…)
Que la Parole est traversé les siècles est en soi un miracle. Qu'elle les ait traversés en conservant sa puissance de vie et son souffle créateur est encore un miracle (…)
La conversion est travail de naissance."
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Tout d'abord, merci à Babelio et aux éditions jésuites de m'avoir permise de lire cet ouvrage dans le cadre de ma première masse critique. Mon commentaire plus global est bien sûr sur mon blog.
Pour commencer, je tiens à signaler que l'auteure a une écriture travaillée, fluide et agréable à lire. J'ai aimé sa façon d'argumenter, d'amener les informations. On voit aussi très vite qu'elle sait de quoi elle parle, qu'elle s'est inspirée de son vécu mais surtout de nombreuses sources.
Myriam TONUS indique dans son livre qu'il existe aujourd'hui deux profils dans la communauté chrétienne : ceux qui ont tendance à retourner à la tradition, "aux formes que l'on pensait définitivement disparues depuis le concile Vatican II" et les autres, ceux "demeurés fidèles aux ouvertures permises depuis ce concile il y a plus de 50 ans. Je fais plutôt partie du premier groupe même si je pense que la chrétienté peut aussi se vivre dans le monde actuel. J'ai partagé beaucoup des arguments avancés dans ce livre. Oui, la foi ne s'apprend pas, le catéchisme et le respect de la tradition (par exemple, la pratique quotidienne) ne vont pas amener à la foi. Oui, les mots sont importants et la Parole est bien plus qu'un alignement de mots. Je suis aussi d'accord sur le fait que cette religion ne doit pas être uniquement une pratique mais elle doit se vivre au quotidien, ce sont aussi des valeurs, une façon de vivre notre vie. Effectivement, on peut se dire catholique et pratiquant, et pour autant ne pas avoir une vie chrétienne (pour reprendre les paroles du pape François citées par l'auteur). La foi chrétienne, c'est beaucoup plus que ça. Pour autant, je considère que l'un ne va pas avec l'autre. Comme le rappelle d'ailleurs Myriam TONUS, il faut se rappeler l'insistance "évangélique à propos de la nécessaire vigilance et l'invitation répétée à travailler à la venue du royaume de Dieu". Elle dit, dans son ouvrage, que cela peut amener à une "comptabilité infernale" des bonnes actions quotidiennes avec la nécessité d'éviter le pécher. Mais c'est une dérive et, pour autant, je pense, moi, qu'il faut faire de son mieux pour être quelqu'un de bon, d'éviter le pécher. Et la foi aide, les valeurs chrétiennes aussi. Autre point de divergence, elle dit que le postulat "Etre chrétien, c'est aimer Jésus" est problématique car on se sent obligés, redevables d'aimer Jésus, ce qui est contraire aux Évangiles car Dieu aime sans rien demander en retour. Certes Il aime, c'est tout. Malgré tout, pour moi, si l'on ai chrétien, que l'on a la foi, on aime Jésus. Mais, évidemment, la foi ne s'apprend pas, elle se vit.
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Un grand merci aux Éditeurs pour leur envoi.

J'étais très curieuse de découvrir ce livre dont l'auteure m'a été recommandé à plusieurs reprises. Laïque et républicaine, je trouvais intéressant de découvrir ce livre.

Myriam Tonus m'a permis de découvrir une religion et une croyance différente de la mienne. À travers ses mots, j'ai appris l'histoire d'une religion mais d'une manière plutôt contemporaine avec une prise de recul interessante.
Sa prise de position conduit le lecteur à l'écouter sans forcément adhérer à toutes ses idées.
C'est un livre religieux mais qui laisse la liberté à chacun d'y croire ou pas. Pour ma part, j'y ai appris un certain nombre de chose qui m'étaient jusque là inconnu !


Si vous êtes curieux, n'hésitez pas à découvrir un récit intéressant sur une religion qui subit une crise majeure actuellement. Ce récit remet en perspective une religion qui est oui qui devient inconnu pour de plus en plus de personnes.
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Il faut vraiment s'être recouvert de multiples couches pour ne pas sentir le souffle porté par une jeunesse, croyante ou non; qui veut un autre monde, par tous ces hommes, toutes ces femmes, croyants ou non qui refusent d'enfermer le sens de leur vie dans la consommation de biens et le rejet de l'autre, par toutes celles et tous ceux, croyants ou non, qui au quotidien posent des gestes qui rendent le monde meilleur et les humains, plus dignes. Par toutes celles et tous ceux aussi, croyants ou non, qui ne se lassent pas de questionner l'existence en toutes ses dimensions, y compris les moins évidentes.
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Jésus n'était pas un homme d'ordre, si cela avait été le cas, on n'en parlerait même plus. Le Christ n'est pas la révélation d'un Dieu PDG d'une organisation bien huilée qui entend étendre son ordre au monde entier. L'agapè qui résume en son cœur brûlant tout ce que l'on peut dire et connaître de Jésus Christ n'a rien d'une gentille sagesse. C'est même le principe de jugement le plus radical, parce que sa lumière, éclairant tout, est un principe de déflagration inimaginable. Rien ne lui échappe - pas même ce qu'on appelle la foi - et l'on peut comprendre que l'on préfère, bien souvent, en limiter les effets.
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La Parole se donne à tout être humain sans condition. Elle est Evangile, c'est-à-dire annonce de bonheur, heureuse annonce pour la vie présente de chacune et chacun, quels que soient son histoire, ses combats, ses défaites et les charretées d'errances ou de fautes qu'il ou elle trimballe. L'Evangile, c'est dans la chair qu'il parle et non d'abord dans les méandres de l'intellect même si l'intelligence, on le verra, en est une précieuse et fidèle auxiliaire.
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Lisez à voix haute, sans vous presser, les lignes suivantes. Ou mieux, si vous en avez la possibilité, fermez les yeux et demandez à quelqu'un de les lire :
"Au commencement, la parole
la parole avec Dieu
Dieu, la parole.
Elle est au commencement avec Dieu.
Par elle tout est venu
et sans elle rien n'a été de ce qui fut.
En effet, la vie
la vie, lumière des hommes
et la lumière brille à travers la nuit
la nuit ne l'a pas saisie." (Jean 1, 1-5)
Magnifique traduction [Alain Marchadour et Florence Delay, édition Bayard 2001]. Vraie traduction parce qu'elle ne trahit en rien la puissance de ce prologue de l'évangile de Jean. Heureuse traduction parce qu'elle rend au mots originaux leur puissance, tellement affadie par la plupart des traductions. Pas du mot à mot, plutôt du "souffle à souffle". Pour porter la Parole, tous les mots ne conviennent pas…
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Et dans les deux cas, un malheur menace : celui de voir la Parole confisquée au profit de conceptions particulières, que ce soit pour "mettre les grandes vérités au congélateur : elles se conservent, mais elles sont immangeables", ou pour en faire une sorte de fast-food facile d'accès, qui finit par se confondre avec les droits humains et une sagesse qui ne requiert aucun effort particulier.
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Myriam Tonus : L'Évangile dans la chair : la parole
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