Ce livre de 1975 raconte l'histoire de la naissance de l'océanographie au travers de récits des premiers explorateurs du 19ème siècles jusqu'aux missions d'explorations des années 60-70 structurant cette jeune science qu'est l'étude des fonds marins, des mers, des océans, des organismes, animaux et végétaux qui y vivent.
On y retrouve des grands noms de pionniers en la matière tels que le professeur Jacques Picard ou le premier navire océanographique, le Challenger qui prit la mer en 1872.
Bien que les connaissances apportées par cet ouvrages soient anciennes et largement actualisées depuis, c'est un véritable plaisir de replonger dans cette ambiance particulière des découvreurs, explorateurs et pionniers de la découvertes des océans qui dès les années 70 pointent déjà des questions environnementales de pollution des mers.
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La NASA s'intéressa également au projet. Les problèmes de l'homme vivant enfermé pendant de longues périodes de temps dans une capsule sous l'eau ou dans l'espace sont similaires. Les futurs habitants des plateformes spatiales et les voyageurs interplanétaires étaient naturellement intéressés de savoir comment l'équipage du Ben Franklin allait supporter l'isolement, l’exiguïté de la cabine, la tension, le régime alimentaire, les petites irritations et les conflits de personnalités. Pourra-t-on dormir à la fin d'une journée sans exercice et sans mouvement ? L'amitié liant les hommes avant le départ sera-t-elle détruite par la longue cohabitation ? La NASA désigna un collaborateur de Wernher von Braun, l'ingénieur Chester May, pour la représenter à bord du Ben Franklin. p283
Cette fois, Picard ne cherche pas à descendre à 11 000 mètres comme il l'avait fait aux Mariannes en 1960, à bord du Trieste. Le Ben Franklin, le confortable sous-marin jaune et blanc de 15 mètres de long qu'il a construit en Suisse pour la compagnie américaine Grumman, n'est pas un bathyscaphe, mais un mésoscaphe, c'est à dire qu'il est destiné aux profondeurs moyennes, entre 180 et 600 mètres. C'est exactement la profondeur moyenne du Gulf Stream, qu'il veut explorer pendant un mois entier sous sa surface. p280
Entassé dans le carré étroit du mésoscaphe, les six hommes de l'équipage écoutent avidement chaque mot de l'émission de Cap-Kennedy que le navire de surface leur retransmet par radiotéléphone sous-marin. On dirait que Jacques Picard et ses compagnons, dérivant avec le Gulf Stream à 180 mètres sous l'eau, ont complètement oublié les risques de leur propre aventure commencé trente-six heures plus tôt, pour ne prier maintenant que pour le succès de l'autre aventure, la plus belle de toutes, celle d'"Apollo 11".