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EAN : 9782957084425
390 pages
L'Alsacienne Indépendante (21/09/2020)
4.25/5   8 notes
Résumé :
Lorsque le passé et le présent s’entrechoquent, le monde est menacé. Reprenant conscience des siècles après son arrivée à Bavay-la-Romaine, le démon Orcus tente de récupérer sa place dans une société qui lui est étrangère. Pour retrouver sa gloire d’antan et sa douce Flavia, il compte sur l’écrivain Louis Peirotes. Ravivant son culte à travers le roman de Louis, il dispose désormais de l’énergie nécessaire à ses desseins.

Quelle terreur va-t-il provoq... >Voir plus
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L'Obscur Passeur est un roman que j'avais envie de lire car il me semblait original et intriguant. En plus, cela m'a permis de découvrir une nouvelle plume, et ça, c'est toujours un réel plaisir! L'intrigue se déroule dans un petit village nommé Bavay-la-Romaine. Gil Deguy – qui est archéologue découvre d'étranges vases qui semblent attester d'une présence étrusque sur les lieux, ce qui révolutionne l'histoire de la région. Etrangement, son meilleur ami, Louis écrit un nouveau roman sur un dieu étrusque dont le culte est remis au goût du jour par une secte, un dieu qui a soif de pouvoir et qui convoite une jeune femme nommée Flavia. Bientôt, drames et disparitions entachent le réel tout comme ils parsèment le roman, amenant les deux amis à s'appesantir sur ces coïncidences.

Le premier constat à faire est que ce roman a une belle complexité. Plusieurs fils sont déployés avant de se raccrocher les uns aux autres, liant l'Histoire et la Modernité, le mythe et le réel, la création artistique et l'exploration archéologique. Ainsi, les contours du réel sont floutés par le mythe, par les légendes et les croyances ; la création artistique atteint son plein pouvoir, quant à elle, et renoue avec la force créatrice (voire démiurgique!) du Verbe. J'ai trouvé cette dynamique vraiment intéressante : l'idée que les mots pouvaient amener à la vie, donner une épaisseur aux choses dans le monde réel… il y a presque – en filigrane – une réflexion à mener sur le poids des mots et sur le pouvoir de la parole. En amoureuse de la langue que je suis, cela ne pouvait pas me laisser indifférente. A cela s'ajoute des effets de parallélisme, des effets de miroir qui permettent aux histoires de se faire écho les unes aux autres et donc de donner une unité aux différents fils.

Cette complexité – si elle est savoureuse – a néanmoins un revers : il m'a été assez difficile d'entrer dans le récit sur le premier tiers de la lecture. Les différentes histoires se succédaient en des chapitres courts et resserrés, je peinais à voir le lien entre elles, et surtout, je n'arrivais pas à m'attacher aux différents personnages puisque je ne les suivais pas sur un laps de temps assez long. A ce moment-là, j'ai légèrement frémi, craignant de passer à côté de la lecture. Et puis, au détour d'un chapitre, les choses se sont éclairées et j'ai compris. A partir de là, le fil directeur entre les histoires m'a sauté aux yeux, et comme je côtoyais les êtres de ce roman depuis un peu plus longtemps, leur destin a réellement piqué ma curiosité. Dès lors, j'ai vraiment eu envie d'avoir le fin mot de l'histoire.

Le roman est également intéressant car il est – à mon sens – au carrefour d'influences littéraires. Nous y retrouvons des accents de récits de terreur, en plus de la fantasy mais aussi des accents historiques avec l'histoire de la ville de Bavay-la-romaine. Cela donne un roman assez érudit qui fait surgir un surnaturel glaçant et angoissant dans un monde cruellement ancré dans le réel, un peu comme si tout était démultiplié : l'ancrage et la terreur. le dieu inconnu, Orcus, le Passeur, est une figure essentielle de ce surnaturel. Son existence, ses mentions, ses actes, ses pensées contribuent à créer une atmosphère inquiétante et poisseuse qui nous poursuit bien après avoir fermé le livre. de vous à moi, j'ai senti plus d'une fois un frisson – à la fois détestable et délectable – me parcourir, le soir, à la nuit tombée après avoir posé mon livre! Je pense que c'est aussi le signe d'une oeuvre réussie : ce roman emporte le lecteur dans son univers et parle à notre imagination, joue aussi avec nos peurs, notamment celle du noir et des chausse-trappes qui nous y attendent. A tout ceci s'ajoute une légère inflexion de roman policier puisque les protagonistes cherchent à découvrir la cause des disparitions – dans le récit de Louis- et dans la vie réelle. Or, aucune explication logique ne semble pleinement satisfaisante.

Les personnages de ce roman sont plutôt savoureux. Louis est vraiment intéressant, il est inconscient de ce qu'il provoque, il est tourmenté mais aussi malin et inventif. Son épouse est d'une force capitale, même si elle reste longtemps un personnage de l'ombre. Guy, l'archéologue, joue un rôle essentiel dans le récit même s'il ne m'a pas emballée. Flavia par contre est un personnage terriblement attachant. Nous aimons cette femme au caractère bien trempé, que la vie n'a pas épargnée mais qui ne se laisse ni duper ni mener par le bout du nez. L'haruspice est tout ce qu'il y a de détestable et chacune de ces apparitions permet de préparer le dégoût qu'il nous inspirera à la fin. Ce n'est pas évident de créer un personnage aussi avide de pouvoir, égoïste, malsain aussi, à l'image du dieu qu'il sert finalement. Bien évidemment, Orcus a une place de choix aussi! Et il ne nous laisse pas indifférent!

Enfin, j'ai particulièrement aimé la plume de l'auteur. Dans ce roman, il y a un travail sur les mots : les beaux mots, les mots précis, les descriptions qui donnent à voir et à entendre. Cela parle donc à mon coeur mais aussi à mon imaginaire et j'ai apprécié la beauté de la langue employée. A cela s'ajoute un travail de recherche évident sur la mythologie, sur l'archéologie qui permet de donner encore un peu plus de consistance à l'oeuvre. Alors, bien entendu, cela fait aussi que nous devons prendre le temps de savourer la lecture, nous ne pouvons pas, à mon sens, la survoler, mais cela ne gâte pas le plaisir pris à lire, loin de là.

Ainsi, je suis enchantée de ma découverte. L'Obscur Passeur est un roman qui m'a permis de frissonner alors même que j'étais blottie bien au chaud sous mon plaid. Avec une réel talent de conteur, l'auteur nous emporte aux confins du réel dans un monde où le mythe rejoint la réalité et menace les Hommes à travers les appétits dévorant d'un dieu obscur et menaçant.
Lien : https://lesreveriesdisis.com..
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Je viens de découvrir un auteur, une plume, en la personne de Denis Labbé.
Avant tout, je tiens à souligner l'excellent travail de Lydie Wallon pour la superbe illustration de couverture qui fait de cet ouvrage publié par les éditions l'Alsacienne indépendante un très bel objet.
Avant de parler de l'intrigue, il me faut mentionner la qualité d'écriture, la maîtrise des mots, de la syntaxe, du style... qualités que j'ai appréciées d'un bout à l'autre du roman. Je ne savais pas du tout à quoi m'attendre, et je conviens que cette histoire peut sembler complexe de prime abord: n'ayez aucune crainte, très vite on entre sans retenue dans ce mystère, on veut en savoir plus, au fur et à mesure des chapitres la tension monte…
Évoquer les chapitres m'amène à dire un mot sur la construction. Ce roman met en oeuvre une constante alternance du passé et du présent, à chaque chapitre on passe d'une période à l'autre, dans une même unité de lieu, Bavay la Romaine, précédemment nommé Bagacum Nerviorum, en Gallia Belgica, c'est-à-dire dans la Gaule belge conquise par les Romains. Un va et vient en miroir, en écho, entre deux époques éloignées, renforcé par la numérotation des chapitres, qui alterne chiffres arabe et chiffres romains, c'est un moyen très astucieux de guider le lecteur.
Dans chacune des époques, on suit avec angoisse Orcus, un dieu maléfique d'origine étrusque qui s'est installé sur un fanum en Belgique, érigé sur une grotte où ont dû se trouver des vestiges d'anciens temples: le lieu d'implantation de l'histoire constitue « une sorte de noeud ou de carrefour menant à l'autre monde”(p 344)- le monde des morts.
Cette divinité maléfique, Orcus, le passeur, le Charu/ Charon, se trouve trop affaibli et ne peut revenir qu'en se nourrissant de l'énergie des humains qu'il tue de crise cardiaque en infestant leur âme et les confrontant à leur plus grande peur. Pour revenir dans sa pleine puissance, il a besoin d'adorateurs, de fidèles, car c'est avant tout par leurs croyances qu'il va grandir. Dans la période gallo-romaine il utilise un haruspice, un prêtre fourbe, égoïste et avide de pouvoir.
Afin d'éviter de divulguer trop d'événements de la période actuelle je dirai seulement qu'elle tourne autour de trois personnages, un archéologue, Gil, un écrivain en panne d'inspiration, Louis et sa femme Alice. Ajoutons que les parents de Louis s'installent dans une maison construite sur la zone du fanum gallo-romain... le lien est alors simple à faire!
le lecteur est tenu en haleine d'un bout à l'autre, du chapitre 1 totalement glaçant à l'épilogue qui laisse planer un doute sur la réelle fin de cette histoire. J'ai tourné chaque page avec délectation, j'ai frissonné comme chaque lecteur sans doute, et j'ai beaucoup aimé, La tension dramatique, le mélange des genres fort bien réussi dans cet ouvrage indéfinissable mais bigrement addictif ! Est-ce un livre sur l'histoire, l'archéologie, le surnaturel... est-ce un roman fantastique ? c'est tout cela à la fois, basé sur un gros travail de documentation de la part de l'auteur, documentation qui pour moi tient vraiment la route !
Mon seul petit bémol: les coïncidences qui tissent le fil rouge de l'histoire, et qui parfois tombent un peu trop bien, notamment cette amitié fort à propos entre l'archéologue et l'écrivain... Mais comme je ne veux pas en dévoiler plus, ce sera à vous de découvrir !
Par ailleurs, les personnages sont très bien développés, du réel travail en profondeur, par exemple Flavia, ma préférée, exceptionnelle !
Et enfin... Derrière cette histoire, il m'a été agréable de lire la dénonciation de beaucoup de dérives mystiques, ou encore d'inégalités sociales... Chacun verra ce qu'il veut.
Si je ne devais dire qu'un mot, ce serait bravo!
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Je remercie Babelio pour m'avoir choisi afin de découvrir ce livre, ainsi que la maison d'éditions L'Alsacienne Indépendante pour cet envoi.

Rien que deux choses me murmuraient que je devais le lire : la couverture qui est magnifique et cache énormément de choses et le nom de l'auteur dont j'ai déjà lu pas mal de livres. Alors non je n'ai pas tout lu, mais je n'ai jamais été déçue par l'un de ses textes. La couverture sublime apporte de nombreux éléments que nous retrouvons durant cette lecture, entre un passé et un présent qui a un lien. Si au début c'est légèrement destabilisant de ne pas savoir à quelle époque nous sommes, il suffit de deux ou trois chapitres pour comprendre que l'auteur s'amuse avec nous et nous entraîne dans un passé où les croyances étaient bien plus fortes que maintenant... Quoi que, ce présent nous emmène dans les coulisses d'une maison où quelque chose rampe au sol. Ces petits grains de poussière qui semblent être pris de vie, prêts à prendre celle d'un autre, afin de s'en nourrir ? Voila de quoi nous mettre en appétit ou plutôt nous faire devenir fou. Que se passe-t-il réellement ?

Les époques changent apportant des détails qu'il faut bien suivre. Pour cette lecture, il faut prendre son temps déjà pour déguster les mots, mais surtout pour bien suivre chacun des personnages, car même si tous ne sont pas là du début à la fin, ils ont une signification particulière qu'il faut découvrir. Un simple coup de pouce, un passage de l'un à l'autre, c'est un peu comme ce passeur qui passe d'une époque à l'autre. Les Dieux anciens ont une part importante dans la vie de ceux qui les vénèrent comme il se doit. Si l'un d'entre eux arrive à se faufiler, en quelque sorte, le présent semble ne pas avoir totalement oublié ce passé où les croyances étaient plus fortes, plus terrifiantes aussi. Des hommes et des femmes qui pensaient être dans le bon droit usant de leur pouvoir comme bon le semble. Et puis des vestiges, des archéologues qui découvrent... Non, ça je n'en dirais pas plus ! La peur est ce qui va mener les Hommes à leur propre mort, d'ailleurs le premier suicide du livre (dès les premières pages) en font une arme fatale. Cette scène est si détaillée que nous ne pouvons que nous demander réellement ce qu'il en est, jusqu'à ce que nous comprenions à ce dont nous venons d'assister. Et puis la maison qui a du mal à se vendre durant des années, jusqu'à l'arrivée de ce couple...

Will et Marie, qui voient d'un bon oeil cette maison, malgré ce qui s'est produit, malgré l'humidité, la poussière et tout un tas de petits travaux a effectuer. Un coup de froid ? Surement une fenêtre ouverte, ou un mur mal façonné, à moins que ce qui rampe insidieusement ne commence à se réveiller. IL a besoin d'essence pour "revenir", pour être plus fort et oui, encore un qui veut du pouvoir, mais c'est ainsi que fonctionne le monde, pas vrai ? Et quoi de mieux que de faire peur, non d'amener la terreur dans les foyers et de s'en nourrir. Cela me fait trop penser à Ça et son retour qui va faire pleurer les femmes et faire fuir les autres. L'imagination de l'Homme d'une manière générale a du mal à concevoir qu'il peut y avoir autre chose que ce qui ne se touche pas, ne se voit pas, mais dans le noir, un soupçon de brise, un petit vent frais et les rêves deviennent vite des cauchemars. Cette même frayeur qui nous fait demander jusqu'où va aller l'auteur pour faire peur au lecteur qui se croit à l'abri chez lui. C'est là tout le stress de regarder derrière soi et de se dire et pourquoi pas? Et si les murs avaient des yeux et non des oreilles ?

Nous naviguons d'une époque à une autre, d'un lieu à un autre avant d'avoir véritablement de "l'action". La manière de procéder est géniale, nous avons le temps de découvrir les personnages, tel Gil l'Archéologue, Louis qui ne sait plus comment avancer dans son roman, Marie sa mère qui est déjà excitée à l'idée de transformer la demeure maudite du quartier en quelque chose de plus harmonieux (bon courage !), Flavia cet enfant devenue femme qui a déjà connu les horreurs des pillages et enlèvement pour être vendue comme esclave se retrouvant dans un village où les bannis se retrouvent. Aaaah et Spurinna qui voit les choses en grand pour son propre culte, qui a des idées particulières envers certains de ses "membres". le destin des uns s'emmêlent à ceux des autres par la plume ou le maillet. Des découvertes, des idées, une place devenue importante dans le fait de relater ou de transmettre le passé, des informations, des disparitions. Un certain nombre de protagonistes qui vont et viennent au gré de l'auteur que nous apprenons lentement, mais surement à connaître et puis à un instant nous comprenons ce qui les lie, plus fort que cette masse informe qui rampe, plus loin qu'un culte ou une découverte importante qui pourrait s'amuser encore un peu plus avec ces pauvres humains.

Je me suis attachée à Flavia, avec ce qu'elle a vécu, ce qu'elle vit, ce qu'elle désire. Une femme qui a déjà connu l'enfer et qui va malgré tout continuer et se méfier, à plus d'un titre d'un autre personnage qui donne des frissons de dégout. Quant à Louis, je le plaindrais presque, car même s'il ne sait pas ce qu'il se produit, il est intelligent. Il ne faut pas oublier ce cher Orcus qui semble attendre toujours le bon moment, que ce soit hier comme demain. Il y a beaucoup de recherches et/ou de connaissances dans de nombreux domaines que nous ne pouvons nier qui parcourent le texte : Dieux anciens, archéologie, écriture bien entendu, rénovations de maisons et bien entendu capacité de nous faire croire que chaque maison recèle un sombre passé. Et puis cette frontière qui se joue d'une page, d'une ligne, et qui nous entraîne dans l'un ou l'autre. Qui est réel, qui ne l'est pas ? le plus rageant ? La façon dont nous passons d'un monde à un autre, de suivre un personnage et de continuer avec l'autre en nous demandant ce qui va se passer. L'auteur arrive à faire monter le stress rapidement.

En conclusion, c'est un livre que j'ai pris plaisir à lire lentement, afin de mieux l'apprécier et c'est quelque chose que je recommande : ne pas se précipiter, autrement vous risquer de louper quelque chose (comme j'ai eu le cas et je suis revenue en arrière et là j'ai compris que je devais y aller doucement) Les descriptions donnent des instants de doute sur notre propre réalité. Les Dieux et les hommes ne font pas bon ménage, mais ceux qui gagneront ne sont peut-être pas ceux que nous imaginons. Il ne faut pas oublier la couverture magnifique (non je ne l'ai pas dis ainsi xD) et les personnages qui ne seront pas tous indemne. Chaque mythe a sa propre histoire et l'Obscur Passeur pourrait bien en devenir un !

http://chroniqueslivresques.eklablog.com/l-obscur-passeur-denis-labbe-a211263150
Lien : http://chroniqueslivresques...
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J'ai été assez intriguée par ce roman mêlant fantastique et histoire, et attirée par une superbe couverture.

On alterne entre deux époques, d'un côté au temps des romains, avec leurs dieux et la conquête de nombreuses contrées aux cultes différents, avec notamment la jeune Flavia (affranchie au fort caractère, personnage auquel je me suis attachée) et la période actuelle, avec Gil (l'archéologue), Louis (l'écrivain en mal d'inspiration, tourmenté par ses cauchemars) et Alice.

Quel lien antre ces deux histoires et ces personnages : un dieux Etrusque, un Passeur, Orcus, qui tourmente les damnés avec leurs pires peurs, vit (ou survit) depuis des siècles et qui veut retrouver son ancienne puissance, portée par ses fidèles.

Je n'en dirais pas plus, mais le lien se découvre au fil des pages et des faits inquiétants qui se produisent.
Le lecteur est tenu en haleine jusqu'au bout par des coïncidences qui n'en sont pas vraiment.
Cette alternance (je dirais presque cet effet miroir) met d'ailleurs beaucoup de rythme au roman, même s'il faut patienter quelques chapitres avant que tout se lance réellement.

Je félicite l'auteur pour ces recherches, on sent très clairement le côté très documenté de l'histoire, avec les différentes religions et les coutumes, les lieux. Petit bémol, il y a peut être trop de références justement, par moment je me perdait un peu (notamment avec des noms un peu compliqués). Je souligne aussi une plume et un vocabulaire très riches, et une bonne description des lieux et des personnages.

Une ambiance un peu lourde, confuse au début qui plante le décor... un savant mélange entretenu par l'auteur jusque dans la façon de numéroter les chapitres (le chapitre 2 est suivi du chapitre II). J'ai été un peu perturbée au début par ce jeu et l'alternance d'époques jusqu'à ce que je commence à comprendre le fil rouge.

J'y ai vu une critique des croyances par des extrémistes, qui sous couvert d'un Dieu (parfois égoïste), s'attribuent des pouvoirs ou des droits sur les autres. Et leurs dérives, mises en avant par le poids de la parole comme dans certaines sectes (le poids des mots).

En résumé, un bon thriller original entre histoire/mythologie et fantastique. Angoissant dès les 1ères pages, on découvre les différentes connexions qui tissent une véritable toile d'araignée, entre mythes et légendes entre réalité et fiction et entre passé et présent.

Vous laisserez-vous emporter par Orcus?
Lien : https://sawisa.wixsite.com/y..
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Alternant entre une époque au temps des romains et une plus contemporaine, Denis Labbé nous présente son Passeur qui défie les âges et les temps. Fourbe mais emplit de sa grandeur passée, à l'égal des anciens Dieux qu'il a côtoyé il veut renaitre au coeur de ses ouailles.

Ce roman est une source incroyable pour qui aime l'Antiquité, on y vit avec les romains, leur tolérance et leur limites quand aux religions qu'ils rencontrent au fil des annexions de territoire qu'ils effectuent. L'installation d'Orcus dans une forêt ne va pas sans poser plusieurs soucis, même au sein de la petite colonie qui le vénère.

Sur le versant actuel, ce sont les archéologues qui souhaitent comprendre ce que la découverte d'une salle souterraine peut bien leur révéler. Mais Orcus, même s'il est très affaiblit, peut entrer dans votre esprit et y semer la plus pure terreur et s'en nourrir.

Ce va et vient entre passé et présent m'a énormément plu, ce que j'apprenais du Passeur à une époque je le transposais dans l'autre. L'auteur n'hésite pas à oindre chaque scène d'une intensité telle que ses apparitions engendraient certaines frayeurs auprès de ses protagonistes et une tension forte du lecteur.

J'adore le fantastique horrifique. Dosé avec justesse par Denis Labbé, il en résulte un roman angoissant et attachant au regard de la construction des personnages.

Un petit mot pour Lydie Wallon qui a fait la couverture magnifique de ce roman.

Enjoy!
Lien : http://saginlibrio.over-blog..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Alice lui demandait souvent quels problèmes le minaient. Lui aussi se posait souvent ces questions auxquelles il connaissait une réponse qu’il ne voulait pas s’avouer. Il trouvait que ses romans fantastiques parvenaient efficacement à taire ses angoisses. Chaque mot faisait office d’exutoire, de psychanalyse, de catharsis. En eux, il plaçait tout ce qui le terrifiait dans la vie, dans la société ou dans son travail.

Néanmoins, pour rien au monde, pas même pour un livre, il n’aurait troqué sa vie pour une autre.
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— Qu'est-ce que tu dis ? demanda Alice.
— Qu'est-ce qui différencie le monde réel du monde imaginaire ? Rien, finalement. Tout est affaire de création. Un Dieu est un Créateur. Un écrivain est également un créateur. Ses personnages sont aussi réels pour nous que nous le sommes pour eux. Regarde ce qui se passe dans Don Quichotte de Cervantes ou dans l'Empire des esprits de Clifford D. Simak. Qu'est-ce que la réalité après tout ?
— Tu ne vas pas recommencer avec des devoirs de philo, intervint Gil.
— Quand on était au lycée, c'était plutôt toi qui étais friand de ce genre de questions.
— Peut-être, mais les choses ont changé. Nous n'avons plus seize ans. Nous sommes des adultes, et nous savons que le monde ne ressemble pas à ce que nous imaginions à l'époque.
— Et qu'est-ce qui est si différent ?
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Sans moi et mes semblables, l'harmonie du monde n'existerait pas. Car celle-ci résulte de la tension instable entre ses contraires. Pas de bien sans le mal. Pas de vie sans mort. L'une ne va pas sans l'autre, à tel point quel forment les deux faces d'une même pièce.
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Quelque chose existe à partir du moment où l'on y croit.
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Vidéo de Denis Labbé
Réalisation de la couverture du recueil de nouvelle "Interstices" de Denis Labbé
Couverture et vidéo réalisée par Jimmy Rogon
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