On aimait déja le style graphique de
Juliette Lagrange qui, sous couvert d'une affaire tendre avec les personnages, faisait aussi profiter des beautés du paysage parisien.
Ici, ce n'est pas Paris.
Un potager, des petites maisons à flancs de montagnes et des descriptions naturelles glissées en plus par l'auteure
Gaëlle Perret.
Le coin semblera frais, agréable mais d'une proximité différente que les albums de Juliette que nous aimions bien, qui nous faisaient côtoyer les voisins, les gens du train train, toucher aussi les arbres au plus près.
Nous prendrons de la hauteur avec sa complice
Gaëlle Perret et cette fois les choses nous paraitrons à l'inverse un peu plus éloignées les unes des autres.
Sans doute aussi pour cela que nos deux petits héros s'inventeront sur le chemin de l'école un ogre "car scolaire" qui leur ferait gagner du temps.
L'idée imaginaire va être amusante, franchissant les distances avec des bottes de pluie de 7 lieues.
Et le look sympathique de pépé tatoué.
Partant de cette idée, l'imagination va doucement galoper, avec les gourmandises ou des couvertures à disposition dans ses poches.
L'auteure n'oubliera pas leur âme d'enfant, s'appropriant l'idée de l'ogre d'une façon pratique, protectrice et paternelle, certe, mais aussi de la manière la plus traditionnelle qui soit: comme un personnage qui fait peur.
Oui, parfois leur ami se mettra en colère d'une manière effroyable (et nous serons presque un peu déçus qu'il soit si prévisible, pour certains lecteurs d'entre nous. Mais attendez...).
L'auteure jouera bien plus sur le caractère que sur les apparences, avec un droit naturel à faire trembler les montagnes de temps en temps.
Les illustrations multipliant les points de vue sur l'ogre et sur le paysage de campagne environnant.
Charme, tendresse et petite frousse pour le goût de l'aventure, voici ce qui vous attendra avec "
L'ogre du chemin".