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EAN : 9782746625983
L'Olympic/Songo (26/11/2010)
4.5/5   2 notes
Résumé :
Des photos, des anecdotes, des interviews en veux-tu, en voilà !! De quoi replonger dans vos souvenirs les plus olympic !!!

Quel lieu peut prétendre avoir accueilli l'avant-première nationale d'un film, effectué 25% de remise sur les barils de lessive, présenté une pièce de Samuel Beckett, invité deux soirs La Mano Negra, puis fait découvrir Coldplay, Muse et Rammstein, groupes qui remplissent aujourd'hui des stades? La réponse se trouve place Jean Ma... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
À Nantes et au-delà, on connaît depuis deux, voire trois lustres, Sylvain Chantal, curieux de toutes les expressions artistiques, activiste doté d'un flair rare pour découvrir dès leurs premiers balbutiements les créateurs les plus «qualiteux» (Victor Haïm dixit). Fanzineux depuis la puberté, électron libre du journalisme, écrivain lui-même (théâtre, récits, romans), mais qui n'en reste pas moins discret, celui-là a suivi au jour le jour l'aventure de L'Olympic qui, renaît de ses cendres en Fabrique, sur l'Île de Nantes. L'Olympic, ex-Majestic, ex-Magestic (également ex-UNA, ex-Unico, ex-Timy, ex-squatt), ce cinéma de huit cents places assises, avait été édifié en 1926 à Chantenay, quartier breton et ouvrier devenu cultureux où Jacques Demy, enfant, découvrit le cinéma, puis fit projeter, en 1961, l'avant-première de "Lola" et dans lequel, en conséquence, Agnès Varda tourna quelques plans de son hagiographique "Jacquot de Nantes".
Fin 1989, non sans douleur, la Ville de Nantes, nouvellement administrée par le socialiste Jean-Marc Ayrault, reprend le lieu à Marc Guihéneuf et Jean Autret, fondateurs de la SARL Magestic, qui y programment depuis deux ans du rock, épice quelque peu négligée jusque-là dans la cité des Ducs. Puis la salle sera confiée au directeur du CRDC, Jean Blaise, souvent caricaturé en ogre de la culture nantaise. Marco et l'autre Jean, accusés «d'aller dans le mur» financièrement, l'ont mauvaise et se défendent, bien en vain, ce qui rendra la tâche inconfortable pour le jeune et peu polémiste Éric Boistard bombardé maître des lieux et désireux (comme ses prédécesseurs) d'accueillir enfin les «musiques actuelles» à Nantes « pour arrêter de se faire chambrer par Rennes, Angers ou Poitiers ».
Sans langue de bois ni sujétion au parler d'jeun', Sylvain Chantal ne cache pas ces frictions et fait entrer ses lecteurs dans les coulisses de la salle de la place Jean-Macé, racontant en vingt-six chapitres chronologiques une aventure truffée de reportages, témoignages, événements et anecdotes propres à passionner tout collecteur de mémoire locale : le travail historique impressionne, qui rassemble un trésor d'informations dûment circonstanciées et datées.
La programmation de L'Olympic – l'auteur sait en faire prendre ici la mesure – alterne, voire mêle, habilement et comme rarement ailleurs, vedettes (certaines parfois avant l'heure) et débutants, étrangers et locaux, jeunes et moins jeunes. Si tous les groupes et artistes sont cités dans le livre, on en rappellera ici quelques-uns seulement, des Nantais Dominique A à Jeanne Cherhal («L'Olympic m'a formée») en passant par Françoiz Breuz (son premier concert), et, dans le désordre, les Schtauss, les Wampas, Guérilla Poubelle, Brigitte Fontaine, la Mano Negra, Ange, Shériff, Alain Bashung, The Chap, Bénabar, Rodolphe Burger, Hocus Pocus, Bérurier noir, Noir désir, Muse, Rammstein, The John Spencer Blue Explosion, Ben Harper, Spain, les Négresses vertes, les Flashtones, les Little Rabbits, John Cale, Dominic Sonic, Pavement, Placebo, Picasso y los Simios, Super Furry Animals, Lo' Jo Triban, Indochine, Zebda, Sonic Youth, Piers Faccini, Fugazi, IAM, Arthur H, M(atthieu Chédid), Cocorosie, Cali, Arcade Fire, Crookers, Mayer Hawthorne, EV (record du nombre de programmations) et, plus inattendus sans doute, Francis Cabrel, Henry Torgue ou Vincent Malone puisque le jeune public n'a pas été oublié des programmateurs de l'Olympic.
Au-delà du rock, l'histoire de L'Olympic croise les interventions de moult artistes et animateurs de la vie culturelle nantaise, parmi les plus attachants et talentueux, Cécile le Prado, Catherine le Moullec, Bruno Billaudeau, Yves Averty, Laurent Allinger, Pierrick Sorin, Pascal Fraslin, Olivier Texier, Éric Chauvière, etc.
Notoriétés variées, donc, natures itou: rétrospectivement, de concerts-surprises en annulations, de révélations en déceptions, on fera la part des méchants et des gentils, des ingrats et des reconnaissants, des grosses têtes (qui ne sont pas forcément ceux qui durent le plus – «Je suis un artiste, fanfaronne Yvi Slan, je ne m'excuse pas») et des modestes, des durs et les tendres, des têtes à claques et des coeurs d'artichauts, ceux encore qui distribuent leur vodka aux spectateurs des premiers rangs.
Reste que (feu) L'Olympic garde pour beaucoup d'artistes et de spectateurs une dimension sentimentale, de par l'exceptionnelle proximité physique des uns avec les autres qu'autorise la jauge raisonnable d'une salle unanimement reconnue comme «chaleureuse» et, en cela, parfois comparée à l'Élysée Montmartre de Paris.
Une salle encore, et de l'avis des artistes, parfaitement équipée… quand la ventilation ne tombe pas en carafe ou qu'un dégât des eaux ne la noie.
Sylvain Chantal, notant que le staff d'un tel équipement doit garder les nerfs solides, ne résiste pas à citer quelques caprices – et colères et violences – de stars, depuis le saccage répété des loges jusqu'aux batailles de salade piémontaise, en passant par l'exigence d'applaudissements «plus fort», la préférence du Mac Donald's à la table du cuisinier maison, les cent vingt clauses de contrat d'une diva, l'accompagnement dans un hammam, l'ouverture expresse d'un restaurant fermé ou le refus de chambres d'hôtels qui ne «conviennent» pas à certains cependant que d'autres, ayant abusé d'expédients alcoolisés (ah bières, muscadet, vodka et autres pastis – anxiolytiques requis pour soigner quelque «timidité»), finissent leur concert à genoux sur scène ou la quittent en titubant grave, pour regagner un lit qui ne leur était pas affecté. Peu amènes parfois entre eux, les artistes en arrivent à s'agonir, celui-ci traitant celui-là de "tapette" pour s'entendre en retour qualifié de "poivrot"… Et les spectateurs ne sont pas en reste, l'un grimpant à une lampadaire, un autre, nu, sur la scène…
L'Olympic, c'est encore l'audacieux festival Scopitone ou "Les Rockeurs ont du coeur", toutes initiatives scrupuleusement rapportées dans ces deux cents pages passionnantes, même si le parti pris strictement chronologique peut lasser, piégé par l'inévitable répétition de formulations telles «ce soir-là, le groupe indé investit la salle de la place Jean-Macé». Enfin, pourquoi diable ce repoussant papier glacé et cette maquette indigente quand on l'aurait attendue plus opportunément rock ?
Chronique partiellement parue dans "Encres de Loire" n° 55 page 30, printemps 2011
Lien : http://www.paysdelaloire.fr/..
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