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EAN : 9782226256812
250 pages
Albin Michel (30/04/2014)
3.08/5   26 notes
Résumé :
Dans L’Oural en plein cœur se mêlent deux quêtes, l’une amoureuse, l’autre ethnographique.
Passionnée par les peuples en sursis, Astrid Wendlandt se lance sur les traces des derniers autochtones de l’Oural, vaste chaîne de montagnes qui sépare l’Europe de l’Asie. Partie pour retrouver son ancien amour, un rockeur de Tcheliabinsk, elle va s’aventurer dans une recherche qui peu à peu déjoue ses plans, échappe à ses objectifs. En place d’une civilisation ancienn... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Astrid aime la Russie, et l'homme russe en général...

"Tombée en amour" à 20 ans d'un rockeur de Tcheliabinsk, elle renouvelle l'escapade plusieurs années après, sous prétexte de recherches ethnologiques, bien décidée à mettre un point final, heureux ou non, à cette bluette de ses années d'étudiante, dont elle ne peut se défaire.
Elle le retrouve, le "chum" russe...toujours volage et inconséquent, et il convient alors de faire le deuil d'illusions sucrées. Astrid devra donc se résoudre à faire de son voyage un véritable trip aventurier dans les territoires montagneux de l'est du pays.

Et il aura fallu une bonne moitié du livre pour en arriver là. Et pour savoir si son nouveau guide sera l'élu du moment...

Quand je commence à regarder ce qui me reste à lire, le diablotin de l'ennui littéraire n'est pas loin, d'autant que cette lecture se doit être un témoignage et non une oeuvre romanesque. Au milieu d'une quête amoureuse plus que scientifique, je me suis forcée à continuer, plutôt déçue de devoir suivre les états d'âme sentimentaux de notre voyageuse, au détriment de la découverte du pays.
Et pourtant, elle me fascine aussi à plus d'un titre, cette Russie si éloignée de nos codes d'occidentaux.

Astrid Wendlandt en parle bien sur avec talent, à travers les éléments d'une civilisation ancienne, ses rites et coutumes. On ne peut que saluer une grande confiance et un certain sang-froid à voyager seule, à se laisser porter par les opportunités, les rencontres dans un pays où l'insécurité est monnaie courante, en dépit de la chaleur humaine et de l'hospitalité slave.
Sa curiosité est le fil rouge de la découverte de la nouvelle Russie, revenue de l'ère soviétique pour le pire et le meilleur. C'est alors le meilleur de ce livre que cette narration de l'immersion dans des paysages, des villes improbables, des sociétés à la marge du pouvoir moscovite.

Dommage que j'ai dû m'accrocher...
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L'Oural en plein coeur, titre prometteur et tellement évocateur ! Ainsi, Astrid nous embarque dans son coup de foudre pour la Russie, la taïga, ces contrées perdues et ces espaces originels, ces régions reculées, ces endroits paumés, hostiles et âpres où la nature reprend ses droits et nous éblouit.
Elle nous ouvre son coeur, épris, amoureux, de Micha, de Dima et surtout de l' Oural. Dans son récit, carnet de voyage très personnel, Astrid nous émeut, on découvre sa fascination pour la démesure russe, la toundra, les steppes de la taïga, sont d' « une austère beauté où le vide devient obsédant »
De Tchéliabinsk, ville industrielle de l'ex URSS toute « déglinguée » en plein coeur de l'Oural, à Vorkouta dans l'Oural polaire, nous apprenons beaucoup sur les traditions et les croyances animistes des peuplades (Nenets, Khanty…)éleveurs de rennes vivants en sursis dans la toundra. Nous découvrons la communauté d'Anastasia, « une chamane qui rassemble des amoureux de la nature attirés par un retour à la terre », son discours est perçu en Russie comme « un rempart contre la pauvreté et le désenchantement du monde". La Russie nous dit-elle, est immense, « il y a encore des espaces de liberté où les hommes peuvent vivre leur rêves » J'ai aimé cette virée au nord dans la toundra, région où « le seul maitre est le vent » région sans routes, où les train- autobus s'arrêtent à la demande. C'est un sacré dépaysement de partager l'expédition d'Astrid Wendlandt.
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Il y a des pays qui fascinent. Pour Astrid, c'est la Russie. Il y a quelques années, l'auteur nous avait déjà conté sa rencontre avec le peuple des nenets dans Au bord du monde, un récit qui m'avait véritablement passionné. Aujourd'hui, elle nous revient avec un nouvel ouvrage où elle déroule encore une fois son amour pour les terres russes et pour ses hommes aussi.

En 2010, Astrid part une nouvelle fois en Russie. Elle a décidé de retourner à Tcheliabinsk, une ville qui était autrefois le berceau de l'industrie métallurgique. Une ville pleine de symbole, où elle a connu surtout une belle histoire d'amour avec Micha, un jeune chanteur de rock qui a continué de la fasciner même après son expulsion du pays. Une histoire arrêtée en plein vol qui la pousse 15 ans après à retrouver Micha. de fait, le jeune homme est toujours là. Il a peu changé, toujours volage et semble montrer un intérêt limité à son ancienne amie. C'est la déception pour Astrid qui, amère, décide de partir au coeur de l'Oural pour un voyage qui devrait la mener du Nord au Sud, en compagnie de Dima, un ami de Micha. Un voyage à la rencontre de cette nouvelle Russie, revenue des mirages du communisme, qui tente de se trouver un nouvel équilibre entre capitalisme à outrance et pauvreté extrême. Un voyage à la rencontre d'elle-même aussi qui permettra à la jeune femme de grandir, d'oublier le passé pour mieux appréhender l'avenir.

Astrid Wendlandt est une femme assez fascinante. Elle semble aller au bout de ses envies, de ses passions et ne craint pas l'échec malgré la peur. Elle s'envole donc vers le passé, retrouver un Micha fantasmé. Elle devra faire son deuil : celle qu'elle a aimé n'est plus. Ou plutôt, il est toujours le même, tandis que notre voyageuse porte un oeil différent sur les choses, riches de ses nombreuses expériences. La confrontation avec la réalité est rude. Astrid nous confie sans fards ses sentiments, sa douleur et ses déceptions. le récit est très introspectif et nous plongeons dès le début dans cette histoire d'amour qui n'est pas la notre alors que nous aimerions qu'elle nous parle de la Russie. Cette dernière pourtant se dévoilera plus tard, peu à peu, dans le voyage au long cours qu'Astrid entreprend. Un voyage destiné à oublier le passé, avec un compagnon de voyage pas forcément facile, ni très causant.
Cheminant dans une vieille voiture cabossée, Astrid et Dima vont découvrir l'Oural. Une terre multiple où se mélange des villes au passé métallurgique déchu, comme Magnitogorsk où la population survit péniblement avec de rares ressources et où la corruption a pris le pas sur les lois, à des lieux spirituels comme Arkaïm où les croyances d'autrefois continuent de survivre. Une étrange chamane prédit à Astrid qu'elle sera mère d'ici un an. A l'image du cheminement intérieur d'Astrid, on passe de l'ombre à la lumière. Elle apprend à apprécier Dima, à oublier Micha, à faire le tri entre ses rêves, ses envies, ses attirances. Et la Russie, toujours là comme une mère protectrice, semble lui rendre la confiance et l'optimisme vers l'avenir que la jeune femme attendait. Sa quête se termine à Alexandrovka, un éco-village où l'utopie se matérialise en mode de vie auto-suffisant, loin des contraintes sociales et pécuniaires.

Voyage au coeur de la Russie, à la rencontre de ses habitants aussi divers que le pays lui-même, l'Oural en plein coeur émeut. La quête un peu naïve de cette jeune femme amoureuse se transforme peu à peu en une ouverture vers le monde, vers l'autre qui se matérialisera de manière significative pour Astrid. Son regard contrasté sur les choses et son envie de partage permet au lecteur de découvrir un pays en butte à l'autorité, aux problèmes d'argent, à la difficulté de se trouver dans une société minée par la corruption et le chacun pour soi.
On aurait peut-être aimé que l'aspect personnel ne prenne pas le pas sur le récit de voyage que l'auteur nous offre mais il semble finalement indissociable du cheminement intérieur qui veut que la Russie après sa chute trouvera à se relever grâce à ses habitants, certainement une de ses plus grandes richesses.

Comme Keisha, j' attendais plus de ce récit qui m'a semblé prenne son envol assez tardivement. Pourtant à rebours, je garde une image forte et lumineuse de cette femme, de son parcours qui me fait dire qu'il est bon de s'égarer dans ses lignes.
Lien : http://grenieralivres.fr/201..
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Une sacrée aventurière cette Astrid ! Attirée depuis l'adolescence par la Russie, ses grands espaces mais surtout ses promesses de transformation post URSS. Au point de réaliser un premier voyage à vingt ans, seule, à la découverte de l'Oural et de ses peuples. le virus ne la lâchera plus. de ce premier périple, elle garde le souvenir d'une brûlante passion avec un rocker russe (on apprend d'ailleurs que c'est dans cette région de l'Oural que les groupes de rock sont les plus avant-gardistes et provocateurs) à laquelle son expulsion du pays pour défaut administratif a brutalement mis fin. de quoi garder comme un goût d'inachevé...

Quinze ans plus tard, Astrid est une journaliste occupée et toujours passionnée par l'Oural qu'elle connaît désormais comme sa poche après plusieurs séjours à la découverte des peuples oubliés, les nomades comme les nenets, séjours dont elle a tiré livres et articles. le souvenir du beau Micha occupe encore son esprit au point de tenter de le retrouver. Au risque d'être déçue après avoir idéalisé cette relation au fil des années ? Peu importe, son instinct et ses pas la guident une fois encore vers l'Oural sans connaître encore l'importance que prendra ce périple pour la suite de son existence.

C'est donc à sa suite que nous embarquons, à bord de trains improbables, d'hydroglisseurs qui remontent l'Ob, d'hélicoptères, de vieux coucous et même d'engins à chenilles, seuls moyens de se déplacer dans certaines steppes. L'alcool réchauffe les coeurs et les corps et Astrid Wendlandt n'a rien à envier à Sylvain Tesson sur ce terrain là. Les rencontres sont souvent faciles car "le russe vit l'instant présent" et évite de se compliquer la vie avec des questions inutiles. Sauf, bien sûr lorsque l'administration s'en mêle... Son voyage est aussi l'occasion d'observer l'évolution de la Russie, encore marquée par les stigmates des décennies communistes, un pays où la notion de bien et de mal a été fortement chamboulée, d'après l'auteur, par l'occultation des religions. Une explication comme une autre. Partie à la recherche de tribus ancestrales vivant dans les montagnes de l'Oural, elle tombe sur une communauté bien décidée à bâtir un avenir différent en revenant à la terre ; fuyant le capitalisme sauvage, la société de consommation, d'anciens ingénieurs, professeurs, tous citadins, adeptes des adages d'Anastasia, une chamane prônant la préservation du lien avec la nature vivent ainsi en totale autarcie. Désireux de retrouver du sens. Fascinant.
Pour Astrid, ce sera le retour à la civilisation, à regrets... mais avec quelques petits imprévus par rapport à ses plans initiaux et des bagages un peu plus remplis. Pour le lecteur, une aventure plaisante à suivre, surtout confortablement assis dans un fauteuil en se demandant comment cette jolie blonde a pu avoir un tel cran... L'émotion est également présente dans ce récit très sincère, empreint d'une certaine nostalgie pour ce qui fut et ne sera plus. Il y a d'abord ce moment, lorsqu'en pleines steppes désertiques, Astrid apprend que son nom de famille implique des lointains ancêtres dans ces montagnes, peut-être une partie d'explication à son attirance si forte pour cette région. Et puis la fin, bien sûr, qui apporte un éclairage sur la genèse de ce livre.

A découvrir, pour tous ceux qui ne sont pas contre un grand dépaysement aventureux... qui finit bien.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Malgré l'histoire d'amour assez belle et émouvante (puisqu'authentique), ce récit m'a semblé beaucoup trop léger. J'ai eu la sensation de lire un carnet de voyage, des prises de notes ou un journal intime où moi, lecteur, je trouvais très difficilement ma place, comme si ce récit n'était pas destiné à être lu ni même publié.

Ce document m'a semblé insuffisamment riche en informations pour une novice comme moi des steppes ou de la taïga ibérienne, et beaucoup trop pauvre (voire malhabile à beaucoup de reprises) concernant l'évocation et l'évolution des sentiments.

Malgré toute la bonne volonté de l'auteure, qui semble totalement authentique et honnête quant au récit qu'elle livre à ses lecteurs (la trop grande intimité m'a même gênée à plusieurs reprises), je n'ai pas adhéré à son récit, à son manque de descriptions, de distance par rapport aux rencontres humaines.

Ce document aurait dû, à mon avis prendre le chemin du récit de voyage ou celui de l'histoire d'amour tant attendue, mais l'hésitation permanente entre les deux genres m'a laissé en dehors du livre.


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critiques presse (1)
LaPresse
24 octobre 2014
C'est un récit de voyage qui allie une quête amoureuse et une quête ethnographique. La journaliste franco-canadienne Astrid Wendlandt explore la Russie depuis 20 ans et jette un regard lucide sur cette société en pleine mutation.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Les habitants de l'oural descendent des premiers Indo-Européens. Plusieurs nations fondatrices de civilisations modernes se sont mélangées dans son creuset. Toutes les grandes migrations s'y sont chevauchées. L'Inde y a rencontré l'Europe dansun frisson, l'Asie a serré la main de la Perse. Les Scythes et les Sarmates y ont régné pendant des sciècles. Les steppes de l'Oural ont toujours été foulées par des hordes de nomades. Dans ces plaines rabotées par le vent, la neige ne tient pas, permettant aux bêtes d'accéder aux herbages. Les Bachkirs sont l'un de ces peuples d'origine turcique, des éleveurs de chevaux et de vaches. Plus au nord subsistent en petit nombre d'autres minorités telles que les Khanty, les Mansis, les Komis et les Oudmourtes. Peut-être rencontrerais-je des ermites ? Je pars explorer cet axe mythique avec l'espoir d'y trouver des survivants de civilisations effacées par le temps, piétinées par l'Histoire.
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Si tu as cultivé des relations avec les plantes de ton potager, elles te guériront et te soigneront... L'oural offre un terreau propice à ce genre de philosophie car la plupart des gens de ce pays croient plus en l'avenir de leur potager qu'en celui de la Russie de Vladimir Poutine.
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J'appelle cet endroit le "rendez-vous des ombres". Des milliers de prisonniers du goulag ont péri ici... Les cris des ouvriers tués par le froid, la faim et la violence, ce sont imprimés sur les murs délavés, sur la terre, le bitume et jusque sur l'écorce des arbres. Les âmes disparaissent, les hurlements restent. Je suis toujours sensible à l'aura sinistre de Labytnangui quand je m'y rends.
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Dans les années 80... pendant que les caisses de l'Etat se vidaient, les poches des nouveaux capitalistes se gonflaient. A travers le pays, les nouveaux barons de l'industrie russe, les fameux "oligarques" se bâtissaient un empire. Ils venaient de s'acheter des groupes pétroliers, des usines, des gisements de gaz pour une bochée de pain; ils dépeçaient la Russie comme un gibier tout juste abattu.
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A Tchéliabinsk […] chaque usine, qu’elle fabriquât des tracteurs ou des réveille-matin, était programmée pour défendre la "rodina", la mère patrie. Les cigarettes soviétiques Bélomorkanal avaient été calibrées sciemment au même diamètre que les balles de Kalachnikov : 7,62 mm. La transformation des machines se faisait en quelques heures. Il suffisait de remplacer une série de pièces et de tourner quelques boulons.
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L'Oural en plein coeur - Astrid Wendlandt
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