L'ours Barnabé est né il y a 36 ans. Depuis 2009, il s'est installé à La Boîte à bulles en 2009. L'éditeur lui a réservé bon accueil et réédité les premiers volumes sous forme d'intégrales et depuis 2012, on peut compter sur un nouvel album chaque année.
Présenter un album de « L'Ours Barnabé » revient à dire la même chose à chaque fois. Cela peut sembler rébarbatif à première vue, mais chaque album réinvente à sa manière, innove.
Chaque tome est un recueil d'historiettes. La plupart d'entre elles ne comportent qu'une seule page, certaines [rares] peuvent aller jusqu'à deux ou trois. Elles mettent en scène l'ours dans son quotidien. Ce dernier vit à la montagne dans une maison isolée, en harmonie avec la nature. Il est entouré d'amis qui le sollicite régulièrement pour bénéficier de son aide. Il leur apprend à éviter les chasseurs, il leur peint un tableau, leur apprend à respirer sous l'eau, les aide à déménager, arrose leurs plantes lorsqu'ils sont en vacances… Ils peuvent aussi partir en balade ou visiter un musée, il les réconforte souvent. L'ours a aussi des occupations solitaires ; il peint, bricole, invente, enrage quand il découvre des détritus jetés dans la nature. Sa devise pourrait être « chaque problème a sa solution » et il fait preuve d'une lucidité redoutable. Il semble avoir une capacité d'analyse hors du commun et résout en un clin d'oeil des situations parfois complexes.
Pacifique, généreux, placide, humaniste, écolo… je pourrais reprendre la litanie des qualificatifs qui servent à le décrire mais j'ai déjà vanté plusieurs fois ses qualités, peut-être est-il temps de se pencher sur ses défauts. Il est têtu et cela se voit notamment dans le rapport qu'il a avec la nature ; rien à faire, quand il la voit saccagée, il râle, s'énerve et… nettoie. Il est paresseux de fait, quand un ami le sollicite, on a l'impression qu'il va au plus rapide, énonce la solution la plus simple qui soit ; le problème… c'est qu'elle est pertinente. Il est trop direct, ne mâche pas ses mots, se montre bourru… le problème, c'est que ça le rend touchant. Il est excessif lorsqu'il se lance dans un projet… le problème, c'est qu'il est doué. Il est individualiste… mais uniquement quand il est menacé, cela lui permet de se protéger des agressions injustifiées.
Non, je ne vois pas ce que l'on pourrait reprocher à cet ours que son auteur dessine d'un trait habile qu'il habille de couleurs chaudes. Aucune lassitude, on peut piocher au hasard dans un tome de la série sans avoir l'impression de prendre le train en route et d'avoir raté un moment essentiel et nécessaire à la compréhension du personnage. A lire.
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