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EAN : 9782130814641
224 pages
Presses Universitaires de France (27/06/2019)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
La crise de l'Université est devenue une catastrophe nationale. Mais les polémiques passionnées qui s'étalent un peu partout masquent généralement les problèmes véritables, qui ne sont pas seule-ment matériels, mais portent sur le sens et la destination des Universités.
Ce livre de Georges Gusdorf veut être un effort de remémoration et un rappel à l'ordre : il n'existe plus en France d'Université authentique, notre Enseignement Supérieur s'est laissé submerge... >Voir plus
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Les « problèmes de l’Enseignement Supérieur » s’étalent aujourd’hui en pleines pages des journaux quotidiens. Étudiants et professeurs, administrations et syndicats critiquent, dénoncent, démolissent et reconstruisent à qui mieux mieux, dressent des plans et fourbissent des solutions miraculeuses.
On observera, en règle générale, que toute cette agitation répond à des préoccupations purement quantitatives. Il y a trop d’étudiants, pas assez de maîtres et pas assez de locaux. Toutes les difficultés s’énoncent, et se résolvent, du moins sur le papier, en termes de statistiques, — comme s’il s’agissait d’une question technique analogue à celle du meilleur écoulement des passagers du métropolitain. Les usagers des Facultés réclament, non sans apparence de raison, un minimum d’espace vital en mètres carrés ; ils prétendent arracher à l’État-patron le vivre et le couvert, ainsi que des allocations et « présalaires » de plus en plus substantiels. L’État, de son côté, a besoin d’un nombre toujours croissant d’ingénieurs, de professeurs, de cadres intellectuels, administratifs, scientifiques et techniques. Les nouvelles promotions, pourtant pléthoriques, et impossibles à caser, ne sont jamais assez nombreuses pour répondre aux besoins urgents.
Ainsi, dans l’immense agitation présente, les vraies questions ne sont jamais posées, celles qui concernent la nature même, la vocation de l’enseignement supérieur. Aussi longtemps que l’on raisonne en termes de démographie ou de prix de revient, aussi longtemps que l’on opère comme s’il s’agissait de trouver le maximum de places, en cas de bombardement atomique, dans des abris munis de rations de survie, on ne met pas en cause l’Université proprement dite…
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L’Université a pour fonction de transmettre la Haute Culture par l’enseignement et de la développer par la recherche. Mais il se trouve qu’elle joue également dans la nation le rôle d’un organisme de sélection et de promotion sociale, dans la mesure où elle assure la formation professionnelle d’une partie des cadres administratifs et techniques du pays, et commande l’accès à certaines carrières libérales. Les diverses facultés sont des écoles pour la préparation des élites. Or, les cours d’études qu’elles proposent étant assez longs et fort spécialisés, l’étudiant pour subvenir à ses besoins tout en finançant ses écolages doit disposer de ressources personnelles importantes. Les élites de demain se recruteront donc, par une sorte de nécessité, parmi les privilégiés d’aujourd’hui.
Si l’on laisse jouer librement les fatalités économiques et sociales, le recrutement de l’Université aura un caractère oligarchique. Sous l’Ancien Régime, les enfants de la noblesse, dédaignant le plus souvent les hautes études, ne dépassaient guère le niveau des collèges. Les Facultés supérieures étaient fréquentées par les enfants des classes aisées, le droit et la médecine se transmettant d’ailleurs souvent dans les familles comme des carrières hérédiditaires. Oxford et Cambridge sont réservées aux rejetons des privilégiés de la fortune, comme Gœttingen en Allemagne, à la fin du xviiie siècle.
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J'ai passé sept ans de ma vie dans l'École Normale de la rue d'Ulm ; j'ai enseigné une quinzaine d'années à la Faculté des Lettres de Strasbourg, sans qu'on m'ait jamais posé, sans que se soit jamais imposée à moi la question du sens de l'Université. Tel un enfant élevé dans le respect absolu d'une religion traditionnelle, revêtue à ses yeux d'une autorité de fait, j'avais foi dans cette Université non définie, à laquelle je me sentais lié par vocation autant que par raison administrative. Il ne me serait pas venu à l'idée de me demander si le vocable désignait par exemple le corps enseignant dans son ensemble, ou une circonscription géographique, ou encore un édifice de style médiocre, telle la bâtisse en forme de gare de la rue des Écoles, ou le palais bis-marcko-munichois de Strasbourg. Sans doute le mot Université trouvait-il l'un de ses épicentres de signification dans l'idée d'enseigne-ment supérieur ; mais ce n'était là qu'une acception parmi les autres, et non la plus évidente, car un terme qui désigne l'enseignement dans son ensemble ne saurait sans risque de malentendu s'appliquer à l'un des ordres de l'enseignement, à l'exclusion des autres.
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