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John W. Campbell (Autre)
EAN : 9782843449703
130 pages
Le Bélial' (05/11/2020)
3.44/5   177 notes
Résumé :
Collection Une Heure Lumière - 27
En Antarctique, quelque part. Enfoui sous la glace, aux abords d'un artefact aux allures de vaisseau spatial, des scientifiques découvrent un corps congelé gisant là, sans doute, depuis des millions d'années. Un corps résolument inhumain. Résolument autre. Le choix est alors fait de ramener la stupéfiante découverte à la station pour étude. Doucement, la gangue de glace autour de la créature commence à fondre, libérant peu à ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (52) Voir plus Ajouter une critique
3,44

sur 177 notes
Ce texte est un classique de la "science-fiction horrifique" et, comme il est rappelé dans l'introduction, il a fait l'objet de trois adaptations au cinéma : en 1951, en 1982, et en 2011.

Du point de vue cinématographique, la version de 1951 est un classique, mais c'est la version de 1982, de John Carpenter, plus proche de l'esprit du texte original et dotée d'effets spéciaux mémorables, qui a acquis le statut de film culte, quant à la "prequel" de 2011, malgré quelques atouts, elle est oubliable…

Mais revenons à cette "novella" ; j'ai lu, il y a déjà longtemps la première version française, intitulée : "La bête d'un autre monde" dans le recueil "Le ciel est mort" paru dans la fameuse collection Denoël "Présence du Futur". Notons au passage que le nouveau titre choisi n'est toujours pas la traduction de l'original : "Who goes there ?" (Qui va là ?) titre pourtant évocateur.

Honnêtement, pour trouver des différences notables avec cette nouvelle traduction de Jean-Paul Durastanti, il faudrait que je relise la première.
Il n'en reste pas moins, que ce texte mérite toute l'attention des amateurs de littérature de l'imaginaire, car il est d'une qualité incontestable.

En outre, l'éditeur le Bélial, propose pour un peu moins de 10 €, un beau petit livre, avec une couverture à rabats et une très bonne illustration d' Aurélien Police.
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Éditeur de génie et rédacteur en chef du magazine science-fictif culte Astounding Stories jusqu'en 1971, l'américain John W. Campbell est aussi un écrivain à l'importance majeure. On lui doit, entre autres, la novella Who Goes There ? publiée en 1938 aux États-Unis et traduite en 1955 dans l'Hexagone sous le titre La Bête d'un autre monde — certainement d'ailleurs pour coller au plus près de la première adaptation du texte sur grand écran, The Thing from another world/La Chose d'un autre monde des cinéastes Christian Niby et Howard Hawks.
L'importance de cette novella illustre à la fois le génie littéraire et éditorial de son auteur mais aussi la portée toute neuve d'un média aujourd'hui incontournable, le cinéma. Il semble donc impossible de nous pencher sur le texte de John W. Campbell sans le comparer/lier à ses alter-ego filmiques et notamment La Chose d'un autre monde (1951) et The Thing de John Carpenter (1982) qui dénote de deux interprétations d'un même texte et deux abords d'une même problématique science-fictive. Concernant le préquel de 2011, la démarche n'est pas la même puisqu'il s'agit très clairement de combler les trous scénaristiques de la version de 1982 tout en réactualisant les effets spéciaux pour un public moderne échaudé par l'animatronic.

« Ça puait, là-dedans. »
Voilà les mots qui amorce l'un des récits de science-fiction les plus influents du siècle passé, d'Alien à Life en passant par les multiples hommages littéraires (comme Les Choses d'un certain Peter Watts ou The Thing Itself d'Adam Roberts).
C'est donc avec des sensations purement humaines que s'ouvre ce récit perdu dans une base américaine au plus profond de l'Antarctique. John W. Campbell choisit le lieu le plus inhospitalier à la fois pour s'offrir la possibilité d'y perdre un U.F.O dans la glace mais aussi pour isoler ses personnages dans un huit-clos qui a autant peur de l'intérieur… que de l'extérieur !
Dans le récit de l'américain, la découverte de la créature nous est rapportée, l'expédition n'est pas vécue en direct (contrairement à ce qu'il se passe dans les films de Hawks et de van Heijningen Jr.). Bien plus nombreux que dans les adaptations filmiques, les personnages sont le plus souvent caractérisés par un trait physique marquant (la carrure et le teint de MacReady, Norris et sa taille relativement modeste…) ou par une occupation/un poste spécifique (la fonction de cuisinier de Kinner, le titre de docteur de Copper…). Ainsi, chacun arrive à tenir sa place et malgré la multiplicité des intervenants, le lecteur ne se perd pas entre temps… d'autant plus qu'une variable va vite venir s'ajouter à tout ça : la Chose.
En effet, l'équipe a découvert quelque part dans l'immensité glacée une créature de cauchemar piégée dans la glace et qu'ils ramènent avec eux pour étude.
Dès le départ, John W. Campbell pose le dilemme principal de sa novella : la nature humaine contre la science moderne. Ou, en quelque sorte, le sens commun contre la réalité scientifique. En effet, le premier conflit qui oppose les scientifiques et membres de l'équipe américaine n'est guère un conflit entre espèces mais un imbroglio autour de la conduite à tenir. D'un côté, Blair qui désire étudier la Chose sans attendre et de l'autre Norris, qui désire maintenir le principe de précaution face à l'inconnu (et à la peur d'une contamination infectieuse).

L'Horreur libérée
Ainsi, deux argumentaires se côtoient : celui du rationnel scientifique avec des considérations sur l'effet du froid sur des organismes plus ou moins développés ainsi que des réflexions sur les possibilités qu'un agent étranger puisse contaminer une espèce qui n'est pas du tout semblable à elle… et celui de l'irrationnel, de l'humain, du sentiment où le faciès de l'alien, particulièrement terrifiant, appuie sur le contingent reptilien des hommes en présence pour leur filer la trouille. Cette Chose là ne doit pas être réveillée, elle fait tout simplement trop peur à voir. Biais de perception ou authentique intuition biologique, John W. Campbell tranche rapidement lorsque le xénomorphe se fait la malle et qu'il tente d'infecter les chiens du chenil. S'ensuit un affrontement épique (que l'on retrouve de façon complètement différente dans les films d'Hawks et de Carpenter) où les huskies luttent pour leur survie tandis que les humains, stupéfaits, achèvent une créature déjà en pleine transformation.
Et quelle transformation… puisqu'elle imite à la perfection ce qu'elle rencontre !
Dès lors, la station isolée au milieu de nul part devient un piège pour les êtres humains qui y ont trouvé refuge. Si la paranoïa s'invite de façon insidieuse et roublarde dans le récit (et John Carpenter en fera son maître-mot dans The Thing là où Howard Hawks l'oubliera totalement en cours de route), c'est un autre développement qui surprend le lecteur : celui de la réflexion et de la démarche scientifique.
De façon surprenante, l'auteur américain n'abuse pas du sentiment horrifique généré par la capacité surnaturelle de la créature mais l'utilise avant tout pour réfléchir sur la façon de la débusquer en employant d'abord la science et, notamment, les connaissances en biologie et en immunologie vulgarisées ici de façon ludique et remarquablement intelligente. La création de sérologies pour traquer l'intrus ainsi que les longues explications sur le pourquoi du comment suffisent pour classer définitivement La Chose dans le genre de la science-fiction au sens le plus pur du terme. Toutefois, comme ce fut déjà le cas lors du débat sur l'analyse ou non de la créature, John W. Campbell n'oublie pas les sentiments humains et ce qui sépare l'homme de cette chose extra-terrestre. Sa réflexion passe à la fois par la ferveur religieuse, la folie et la pensée… pour finir par s'échouer sur une terre nettement moins reluisante pour le genre humain : l'agressivité naturelle de l'homme et sa capacité à survivre malgré tout.

La survie du plus fort
Cet aspect belliqueux fait écho à l'adaptation remarquable de la créature venue d'ailleurs et réactive l'une des peurs les plus anciennes de l'homme : celle de se faire absorber par un autre organisme et de perdre ainsi son identité biologique.
Comme un pied de nez à la décision initiale d'étudier la créature, mais aussi pour réconcilier science et intuition naturelle, l'auteur américain imagine un dernier test, le test du sang chauffé à blanc (que l'on retrouve trait pour trait dans l'adaptation de Carpenter jusqu'à réutiliser l'une des répliques de MacReady mot pour mot) qui combine à la fois un constat scientifique (le sang est un tissu/organisme comme les autres) et une intuition humaine (la créature veut survire et elle se défendra violemment contre toute agression).
Cette opposition entre science et intuition naturelle ne se retrouve quasiment jamais dans le long-métrage de Carpenter qui préfère insister sur la dimension horrifique et paranoïaque là où le film de Niby et Hawks zappait totalement cet aspect pour, justement, mettre en avant la rivalité entre science et sens commun. Deux approches d'un même texte et deux façons de l'illustrer donc.
Remarquons d'ailleurs que la version de 2011 s'appuie sur un ressort intuitif pour remplacer le test sanguin avec la recherche de plombages et autres corps métalliques non reproductibles par la Chose.
Enfin, mentionnons évidemment l'aspect huit-clos du texte qui joue également la carte de la dichotomie narrative. John W. Campbell ne se contente pas ici d'un huit-clos où l'on a peur de l'intérieur (et donc de l'autre qui n'est pas humain au sein même de la base) mais d'un huit clos qui doit absolument le rester sous peine d'étendre la contamination à l'ensemble de la planète. La peur, ici, ne vient pas simplement du fait de se retrouver enfermer avec une bestiole inhumaine dans une même pièce mais bel et bien de laisser s'enfuir la créature vers le reste de l'humanité. C'est donc un huit clos schizophrène où les personnages ont à la fois peur de ce qui les accompagne à l'intérieur et de ce qui pourrait s'enfuir à l'extérieur. Un aspect fort bien mis en valeur par John Carpenter dès l'introduction de son long-métrage et qui ira crescendo tout du long.

La Chose illustre à merveille cette science-fiction qui sait jongler entre l'humain et la science, entre la peur et le rationnel, entre l'extérieur et l'intérieur. Récit remarquable à la précision narrative tranchante comme une lame de rasoir, la novella de John W. Campbell avait tout pour devenir un texte culte. Trois films plus tard et de nombreuses adaptations comics/jeux-vidéos et littéraires plus tard, voici une réédition qui confirme amplement… ce statut de classique incontournable.

Lien : https://justaword.fr/la-chos..
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Je ne connaissais John Campbell que par l'entremise de son ami Ron Hubbard, qui dans sa présentation de sa trilogie Terre, champ de bataille lui témoigne une grande admiration pour tout ce qu'il a apporté en tant que directeur de magazine SF et dénicheur de bien des talents de l'âge d'or de la SF. Pour tout dire, je ne savais pas qu'il était l'auteur de "The thing". du reste, je n'ai jamais vu le film de Carpenter !

Les éditions le Bélial et leur sympathique collection "Une heure-lumière", qui permet de découvrir de courts textes de SF de grands écrivains contemporains ou moins, ont eu la bonne idée de publier cette novella marquante, datant de 1938, et il était temps. Elle vaut surtout par la mise en scène d'une montée de tension psychologique chez ce groupe expéditionnaire humain. Nous sommes en Antarctique. L'équipe exhume une créature des glaces, où elle est manifestement emprisonnée depuis plusieurs dizaines de milliers d'années. Ils la laissent décongeler tranquillement sur une grande table, mais elle trouve le moyen de filer pendant la nuit. Après un premier et féroce face-à-face avec le monstre, qui laisse quelques-uns de leurs chiens sur le carreau, les hommes comprennent qu'ils ont affaire à une intelligence supérieure capable de coloniser et d'imiter à la perfection les êtres vivants dont elle a besoin pour prospérer. Dès lors, la tension monte entre eux, et devient peu à peu insoutenable, au point que certains d'entre eux sombrent dans la crise de nerfs voire la folie. Entre tests sanguins foireux et confinements forcés (tiens, tiens !), toute confiance au sein du groupe est devenue impossible, chacun soupçonnant ses collègues d'être devenu un monstre. C'est là la principale réussite de ce texte, qui par ailleurs est relativement discret sur la mise en action du monstre. Rien de grand-guignolesque dans la description de la chose, le leitmotiv est vraiment la paranoïa qui s'installe chez les hommes.

Ce texte souffre cependant à mon sens de deux défauts au moins, d'une part un caractère trop élusif sur les moments-clés, avec une fin assez précipitée, qui m'a un peu déçu. Il a beau s'agir d'un texte court, cette fin aurait pu être amenée plus habilement, et il n'y a finalement pas de vraie surprise, et pas véritablement de rebondissements. Et puis, je n'ai pas aimé la présence trop marquée de jokes entre les membres de l'équipe. Si elles se raréfient au fil de la montée de la psychose, ces blagues à deux balles constituent tout ce qui m'énerve dans le cinoche américain et sa suffisance, son arrogance. On voit bien que le texte est un régal à adapter pour ce type de cinéma...à moins que dans une logique inverse, la nouvelle traduction n'ait été modernisée pour coller à ce ton aguicheur ? En attendant, dans cette équipe pluridisciplinaire dont certains ont de vraies compétences techniques et scientifiques, au point de se la péter un peu, beaucoup finiront par chier dans le froc !

En résumé, un bon moment de lecture, à faire pour enrichir sa culture de ce qui fait aujourd'hui toute la gloire du cinéma américain, qu'on aime ou non, mais à mon avis sûrement pas la meilleure nouvelle de SF jamais publiée, comme prétendu pompeusement en quatrième de couverture.

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« The thing » de Carpenter est un de mes films préférés. Je le trouve d'une maestria incroyable dans la mise en scène, dans la façon de créer une atmosphère tout en étant, par ailleurs, très démonstratif en matière d'effets spéciaux. Je suis moins fan de la version de Niby et Hawks de 58, même si elle a des qualités, elle n'a pas très bien vieilli, la faute sans doute à des personnages pas très bien caractérisés et une intrigue menée un peu maladroitement. J'étais curieuse de découvrir le texte à l'origine de ces célèbres adaptations. le Bélial a vraiment eu une bonne idée en publiant le récit de Campbell.

Je ressors de ma lecture un peu mitigée mais tout de même bien contente de l'avoir lue. le récit de Campbell m'a semblé assez inabouti. Les personnages ne sont pas tous très bien campés et l'intrigue pas toujours très bien menée à mon sens. Ceci dit, on retrouve bien le climat de paranoïa qui faisait le sel du film de Carpenter. Même si j'ai trouvé que Campbell peinait un peu à raconter son histoire, il parvient indéniablement à créer une atmosphère oppressante et inquiétante. Si on accepte de le lire comme un récit d'ambiance, en oubliant les personnages qui restent à l'état d'esquisses, on peut prendre du plaisir à cette lecture, ce qui a été mon cas.

Si je ne suis pas totalement convaincue par cette novella, j'ai quand même passé un bon moment de lecture. Mais surtout, j'ai maintenant furieusement envie de revoir, pour la énième fois, le chef d'oeuvre de Carpenter.
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Parue en 1938, cette novella de John W. Campbell fait désormais figure d'ouvrage culte de la SF et a inspiré un certain nombre d'adaptations cinématographiques, à commencer par le célèbre film éponyme de John Carpenter sorti en 1982. L'histoire se déroule en Antarctique où une poignée d'hommes stationnés sur place pour effectuer des relevés et analyses découvrent, prisonnière de la glace, une étrange créature dont tout porte à croire qu'elle n'est pas d'origine terrestre. Une fois la Chose ramenée à la station, le débat fait rage entre les membres de l'expédition : faut-il tenter de la dégeler pour l'étudier afin de collecter des informations inestimables concernant une éventuelle existence extraterrestre ? Ou serait-il au contraire plus judicieux de se montrer prudent et d'enfouir à nouveau la bête sans rien chercher à savoir de plus ? Les partisans de la curiosité finissent par avoir gain de cause, et ne tardent pas à s'en mordre les doigts, puisque la Chose qui reposait jusque là dans la glace n'est de toute évidence pas morte, et qu'elle dispose de capacités sur-humaines terrifiantes. On comprend sans mal à la lecture de ce texte aussi bref qu'intense la raison de son succès. John W. Campbell nous offre ici un huis-clos effrayant et joue, avec une économie de moyens stupéfiante, avec les nerfs du lecteur autant que des personnages qui en sont réduits à une paranoïa dévastatrice qui va crescendo tout au long du récit. En qui peut-on avoir encore confiance ? Tel comportement est-il le résultat du stress provoqué par la découverte de la chose, ou faut il le considérer avec suspicion ? Faut-il se méfier de ceux qui paraissent avoir réussi à garder leur sang froid, ou de ceux qui ont sombré dans la folie ? Autant de questions qui hantent le lecteur et dont les réponses se font de plus en plus terrifiantes au fil de la lecture.

Le décor polaire participe évidemment énormément à l'instauration de ce climat oppressant et a, depuis, été utilisé avec succès par d'autres auteurs d'imaginaire (je pense notamment à l'inoubliable « Terreur » de Dan Simmons (dont l'histoire se passe cette fois en Arctique) ou plus récemment au non moins excellent « Vostok » de Laurent Kloetzer). Chaque fois, les espaces dans lesquels les personnages ont la possibilité d'échapper à l'hostilité de cet environnement glacé sont à la fois extrêmement limités et particulièrement exigus, et c'est cette proximité forcée, associée à l'idée qu'il n'existe pas d'autre refuge à des kilomètres à la ronde, qui créé et entretient la psychose des personnages. Leurs réactions, qui va du déni à la résignation, en passant par la terreur, la folie ou le pragmatisme, permet à l'auteur de mettre en scène l'humanité dans toute sa complexité, ses contradictions, et parfois son horreur. La créature de cauchemar dépeinte ici remplit quant à elle parfaitement son rôle et terrifie moins par son apparence et ses aptitudes physiques exceptionnelles que par sa capacité à se fondre dans le décor et à s'adapter à chaque obstacle mis sur sa route. le seul bémol que j'aurais à formuler concerne la rapidité et la facilité à mon sens peu plausibles avec lesquelles les personnages parviennent à cerner la véritable nature et les « pouvoirs » de la Chose. Cela n'enlève cela dit rien au charme du texte qu'on est tenté de dévorer d'une traite tant la tension ne cesse de croître de même que le suspens lié à la réussite ou l'échec des tentatives désespérées de ces hommes pour contenir la créature dans cette seule station. La conclusion est pour sa part intrigante dans la mesure où elle répond à autant de questions qu'elle en pose de nouvelles, notamment concernant l'origine de la créature.

Avec cette nouvelle traduction du roman culte de John W. Campbell, la collection « Une Heure Lumière » du Bélial s'enrichit d'un nouvel ouvrage de grande qualité : le texte n'a pas pris une ride, et le climat de tension et d'angoisse instauré par l'auteur est une véritable réussite qui en fera frisonner plus d'un. A lire (ou re-lire) d'urgence !
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Blair allait et venait dans l'appentis, jetant des regards incertains aux quatre hommes en sa compagnie : Barclay, un mètre quatre-vingts, plus de quatre-vingt-dix kilos ; McReady, le colosse de bronze ; le Dr Copper, petit trapu, puissamment bâti ; et Benning, un mètre soixante-quinze de muscles secs.
Le biologiste longeait la paroi opposée de la Cache Est, ses affaires empilées au milieu du plancher, près du poêle, le tout formant une île entre le quatuor et lui. Ses mains osseuses se fermaient et s'ouvraient, ses doigts pianotaient le vide, autant de signes de terreur. Ses yeux pâles vaguaient tandis que sa tête chauve, constellée de taches de son, pivotait de-ci de-là, évoquant les mouvements d'un oiseau.
"Je ne veux voir personne, dit-il d'un ton sec. Je vais me préparer à manger. Kinner est-il humain ? Allez savoir ! Je sortirai d'ici, mais je refuse de consommer la nourriture que vous m'enverriez. Je veux des conserves. Scellées.
- Entendu. Blair, on te les apporte ce soir, promit Barclay. Tu as du charbon et on a démarré le feu. Un dernier..." Il fit un pas en avant.
L'autre détala aussitôt vers l'angle le plus éloigné.
"Va-t'en d'ici ! glapit-il, en tâchant de creuser la paroi du réduit à coups d'ongles. Reste à l'écart, monstre ! N'approche pas. N'approche pas ! Je refuse d'être absorbé...Je refuse..."
Barclay recula. Le Dr Copper secoua la tête. "Laisse-le, Bar. Il se débrouillera s'il veut régler le poêle. Nous, on doit s'occuper de la porte, j'imagine..."
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Norris gisait, blême, les yeux rivés sur le dessous de la couchette supérieure.
"Mac, depuis combien de temps les vaches...n'en sont plus ?"
Il haussa les épaules, abattu, et alla se mettre au travail sur le seau avec son éprouvette. Le lait, qui brouillait le sérum, compliquait sa tâche. Enfin, il rangea le tube à essai dans son support et secoua la tête. "Négatif. Autrement dit, soit c'était encore des vaches au moment de la traite, soit des imitations parfaites donnent du lait parfait."
Copper s'agita dans son sommeil, émettant un gargouillis qui tenait autant du ronflement que du rire.
Les regards convergèrent sur lui. "La morphine agirait sur un monstre ? demanda quelqu'un.
- Va savoir." McReady haussa les épaules. "Elle affecte tous les animaux de notre planète, à ma connaissance."
Soudain, Connant releva la tête. "Mac ! Les chiens ont dû boulotter des morceaux de la chose, et ce sont ces morceaux qui ont causé leur perte ! C'était en eux qu'elle résidait. Moi, j'étais enfermé. Ça ne prouve pas que..."
Van Wall secoua la tête. "Désolé. Ça ne prouve rien sur ta nature, même si ça te dédouane au niveau des actes.
- Et encore." McReady poussa un soupir. "On est réduits à l'impuissance. Par manque de connaissance, et par la peur qui nous égare. Et enfermés ! Vous avez déjà vu un globule blanc traverser la paroi d'un vaisseau sanguin ? Non ? Il sort un pseudopode, et hop ! Il se retrouve de l'autre côté.
- Oh ! lança Van Wall, l'air triste. Les vaches ont essayé de fondre, oui. Ainsi, elles auraient pu se changer en filament et s'insinuer sous la porte pour se reformer de l'autre côté. Si on essayait des cordes...non, non, ça ne marchera jamais. Elles ne survivraient pas dans un réservoir scellé ou...
- Si ça prend une balle en plein coeur et que ça ne meurt pas, c'est un monstre, décréta McReady. Au pied levé, je ne vois pas de meilleur test.
- Plus de chiens, murmura Garry. Plus de bétail. Elle doit imiter les hommes, désormais. Et se confiner ne sert à rien. Quant à ton test, Mac, même s'il fonctionnait, j'en redoute l'effet sur le moral des troupes."
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À la surface, c’était la mort blanche promise par le froid aux doigts cruels dont la caresse aspirait la vie de toute créature à sang chaud. Promise par le froid — et par la brume du blizzard incessant dont les fines particules de neige collante recouvraient tout d’un blanc linceul.
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Comme une balle en caoutchouc bleue, une chose surgit devant eux. L'un de ses quatre bras tentaculaires jaillit tel un cobra. Dans sa main à sept doigts souples, elle tenait une tige de métal de dix centimètres qui clignotait. Elle la braqua sur eux, ourlant ses lèvres fines pour découvrir ses crocs dans un rictus fielleux, ses yeux écarlates lançant des éclairs.
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– Gros couillons, arrêtez vos chamailleries et évacuez cette chose de ma table, grogna Kinner. Et couvrez-la d’une bâche. Elle a quelque chose d’indécent, là.

– Notre cuistot joue les pères la pudeur », ricana Connant.

Kinner leva les yeux vers le physicien de haute taille. La cicatrice qui barrait sa joue s’aligna avec ses lèvres serrées sur un sourire étroit. « D’accord, grand dadais. Tu râlais à quel sujet il y a deux minutes, au fait ? On peut installer ce truc dans un fauteuil à côté de toi cette nuit, si tu veux.
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