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Hélène Auffret-Pignot (Traducteur)Laurent A. Motte (Préfacier, etc.)
EAN : 9782847344271
348 pages
Tallandier (22/03/2007)
4.02/5   24 notes
Résumé :
29 mai 1453 : Constantinople, capitale de l'Empire romain d'Orient depuis sa fondation en 330, tombe aux mains des Turcs. Le choc est terrible pour l'Occident chrétien, qui a pourtant négligé de secourir la ville. L'année 1453 a longtemps symbolisé la fin du Moyen Age et le début des Temps modernes. Elle fut, de fait, décisive pour deux peuples : les Turcs, qui y gagnèrent une capitale et s'établirent durablement sur le sol européen ; les Grecs qui virent se clore l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
La poussée très sauvage et très actuelle du nationalisme turque , dont le président-sultan , va jusqu'à affirmer officiellement que les musulmans ont découvert l'Amérique , ainsi que revient avec lui le serpent de mer de la re-transformation , de l'église Sainte Sophie en mosquée , a réveillé mon intérêt pour la chute de Byzance.

Alors disons , il y a des moments en histoire ou tout bascule …
C'est alors un peu comme si soudain un iceberg se dévoilait , devenait visible avant que l'histoire secrète par nature , ne reprenne son court , avec son invisible signification profonde cumulée , dissimulée , au profit d'une vision immédiate , voilant les choses réellement à l'oeuvre , un peu à l'image du temps qui passe secrètement et qui nous contraint régulièrement à des réveils quelquefois spectaculaires et désorientés .

Voici-donc un ouvrage de qualité qui viendra vous informer d'une manière vivante et rigoureuse sur la chute définitive de Constantinople et sur l'avènement d'Istanbul .
L'auteur, reste très près des enjeux géopolitiques et de civilisation qui posent les bases de ce séisme historique . Vous aurez aussi la satisfaction de revivre ce siège ultime et les soubresauts de la fin , après la fin .

Le 29 mai 1453 est la fin du moyen-âge et c'est la date de la prise Constantinople par les turcs . C'est une convention évidement . Je vais ici risquer une boutade qui posera le sujet de ce commentaire .
La fin de Byzance , ne signe pas la fin du moyen Age mais celle de l'antiquité romaine ….. Mais comment ? quoi ? Qu'est-ce ? ….

Byzance , souffre d'un tropisme historique en sa défaveur , car ce sont les vainqueurs qui écrivent l'histoire et les vaincus souvent n'ont pas la parole , alors que certains des témoins et des voisins demeurent indifférents .
Les sujets de l'empire Byzantin étaient des Romains , et c'est comme cela qu'ils se pensaient et c'est ce qu'ils étaient . C'est ainsi que les turcs les nommèrent d'ailleurs , et c'est valable encore de nos jours .
C'est donc le nom qu'ils portaient encore quand les turcs , finalisèrent le nettoyage ethnique de l'Anatolie .En expulsant les grecs ( ioniens et romains ) , presque jusqu'aux derniers , au début du 20esiècle , et en se lançant aussi dans d'abominables pogroms à Constantinople .

Mais l'empire romain d'orient survit encore dans le Patriarcat orthodoxe de « Contantinopolis « qui règle entre autre la vie religieuse des 7000 romains d'orient qui demeurent encore à Istanbul actuellement , et qui sont donc le reste des Romains , avant d'être des grecs .
Ils sont le reste des romains .

A l'époque de l'ultime siège de Constantinople , l'empire se limite à des bouts De Grèce et à ce qui est entre les murs de la ville de Constantin , elle-même . Alors que les Turcs contrôlent l'Anatolie et déjà aussi un large petit bout d'Europe .
Pour différentes raisons Byzance succombera . le potentiel commercial s'est évanouit notamment et la richesse de l'empire ne lui permet plus d'espérer armer l'irrédentisme anatolien , mais la menace pour les turcs est perçue comme réelle .
Sans compter que Byzance pouvait encore risquer de susciter , non sans difficultés certes , une croisade vers l'orient , ou encore soulever l'Europe centrale pour la précipiter contre la « Turquie » d'Europe , un très modeste objectif qui aurait pu changer l'histoire de milles manières .

L'empire romain a disparu en 1453 et pendant au moins 1000 ans , cet état diffusa sa civilisation sur l'occident et sur l'est européen , par le biais de l'Italie principalement pour l'occident .
Cela va des théories politiques , à la musique , l'art militaire , en passant par la connaissance subtile du grec , qui permit ultimement la renaissance , qui finalement fut l'ultime « métamorphose « , romaine à s'élever dans le ciel de l'Europe occidentale .

L'empire romain d'orient qui survécut plus de 1000 ans à celui d'occident , est celui qu'inaugura Constantin en fondant un empire chrétien dans l'orient romain déjà christianisé en profondeur .
C'est cette structure politique et cette capitale , parfaitement consciente d'elle-même , qui a sombré avec la mort de l'empereur sur les murs de Byzance .

Plutôt que vous narrer la chute de Constantinople , j'ai préféré m'étendre sur la notion de romanité orientale qui eut la peau sacrement dure finalement .
Au passage , je vous invite sincèrement à cette occasion , à méditer sur la notion de décadence romaine , sur celle d'antiquité tardive et enfin sur la notion difficile de moyen-âge byzantin ….
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Steven Runciman grâce à des ressources rares (grecques, slaves, occidentales ou turques) nous donne à revivre l'un des événements les plus marquants de l'histoire.

Quand bien même Byzance était déjà affaiblie, la date du 29 Mai 1453, reste un tournant décisif. Elle marque la fin de la civilisation Byzantine.
Pendant 1100 ans, sur le Bosphore avait prospéré une cité où on admirait, les intellectuels, où l'on étudiait et conservait la science et les classiques du passé.
Nous serions peu familiers de la littérature grecque antiques sans les scribes et commentateurs byzantins.
Byzance était une ville où les idées s'échangeaient à la fois idées et marchandises. Ses citoyens se considéraient comme les héritiers de la Grèce et de Rome, sanctifiés par la foi chrétienne.

Dans une première partie, Steven Runciman nous dresse un portrait magistral de l'empire byzantin. Il nous montre l'étau dans lequel se trouve Constantinople, entre les Bulgares, les Serbes ou les Francs à l'ouest et les musulmans à l'est.
Parmi ces derniers les Turcs émergent peu à peu. Ce sont eux qui sonnent véritablement le glas de la puissance. Parmi eux, une figure émerge c'est celle du vainqueur de Constantinople : Mehmet II

Ensuite place aux préparatifs du siège, et le siège lui-même. A Constantinople on s'agite, à l'intérieur comme à l'extérieur. Tous les appels au secours possibles sont lancés, en vain....
Chacun ayant une bonne raison de rester immobile et sourd à ce qu'il va arriver. Et l'inéluctable arrivera... la fin de cet empire millénaire.

À posteriori chacun tentera de faire bouger les choses, mais là aussi en vain, ce sera" la seconde mort d'Homere et de Platon".

Steven Runciman par son écriture et les détails historiques, puisés dans ces sources citées en annexe, nous livre sur cet épisode un ouvrage qui se lit comme un roman. Une vraie réussite.
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La chronique et l'analyse de la prise de Constantinople par les Turs de Mehmet le conquérant...Une leçon d'histoire passionnante
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Tout est là ! L'état de l'empire Byzantin à l'époque ; Les prémices ; les forces en présence ; les enjeux ; les suites ; les conséquences.
Certes Steven Runciman ne se lit peut êtres pas aussi facilement qu'un roman comme j'ai pu le lire parfois, cela reste un livre d'histoire avec sa kyrielle de personnages, ses dates, ses redondances. Mais le style de Runciman est vraiment très agréable, clair et concis. Vous serez rassasiez avec cet ouvrage complet ou rien ne manque.
Dans un style plus littéraire, Stefan Zweig à consacré un chapitre à la chute de Constantinople dans son livre les très riches heures de l'humanité.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Le 21 juin 1453, le sultan et sa cour quittèrent la ville conquise pour Andrinople. Constantinople était maintenant presque en ruine, vidée, abandonnée, comme noircie par le feu, et étrangement silencieuse. Partout où les soldats avaient passé, c'était la désolation. Les églises avaient été profanées et dépouillées ; les maisons n'étaient plus habitables, les boutiques et les magasins saccagés et vidés. Le sultan lui-même, comme il chevauchait dans les rues, en avait été ému jusqu'aux larmes. " Quelle ville, murmurait-il, nous avons livrée au pillage et à la destruction ! "
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