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EAN : 9782369141938
512 pages
Libretto (29/01/2015)
4.22/5   16 notes
Résumé :
Lors d'un premier séjour en Inde à l'âge de dix-sept ans, William Dalrymple découvre Delhi. Cette grande capitale le fascine. Il prend conscience que cet endroit recèle son cortège de richesses et d'horreurs. Cinq ans plus tard, il y revient et y voit le sujet d'un livre : le portrait d'une ville disloquée dans le temps. Des ruelles étroites de la vieille ville aux avenues plus larges de New Delhi, il déambule dans des lieux sous lesquels seraient englouties sept vi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
J'ai longtemps hésité avant de lire La Cité des Djinns car, habituellement, je préfère que les livres sur l'Inde, ou dont l'action s'y passe, soient écrits par des Indiens plutôt que par des Occidentaux.

Eh bien j'avais tort ! Et je recommande vivement à ceux qui n'auraient pas encore lu l'ouvrage de William Dalrymple de se précipiter sur ce livre : Attention, chef d'oeuvre ! Et ce n'est pas juste moi qui le dit, puisque avec La cité des Djinns Wiliam Darlymple a reçu en 1994 le Thomas Cook Travel Book Award ainsi que le Sunday Times Young British Writer of the Year Award (il faut dire qu'au moment de cette publication, Dalrymple n'a pas encore 30 ans).

Ecrit après un séjour de cinq ans en Inde, mais décrivant une année à Delhi, La Cité des Djinns est véritablement un livre magnifique. Sans en avoir l'air, par petites touches, à travers des promenades dans Delhi et ses environs proches, William Dalrymple nous fait découvrit toute l'Histoire de l'Inde, et ce, sans même que l'on prenne conscience qu'il s'agit là d'un livre d'Histoire tant il est avant tout un livre d'histoires.

Avec beaucoup d'humour, le plus souvent, mais aussi avec une plume qui sait également raconter, quand c'est nécessaire, les atrocités de l'Histoire de l'Inde : celles encore récentes de la Partition de 1947 comme celles, plus anciennes, de la reconquête de Delhi par les Britanniques, près d'un siècle auparavant (septembre 1857) dont les descriptions m'ont mise au bord de la nausée.

La Cité des Djinns est surtout un livre merveilleusement écrit, dans une langue très belle qui peint la vie de tous les jours en Inde (dont on s'aperçoit que plus de trente ans après rien n'a vraiment changé !).

Ce livre de plus de 400 pages comporte aussi une abondante bibliographie, astucieusement présentée par chapitres (ce qui permet de trouver des sources sur les événements historiques ou des thèmes qui s'y déroulent), ainsi qu'un index et un petit lexique de hindi.

S'il y a des livres dont on peine parfois à extraire des citations, pour illustrer le style de l'auteur ou le sujet dont ils traitent, avec La Cité des Djinns c'est le problème inverse. J'ai noté au cours de ma lecture plus d'une cinquantaine de passages que j'aurai aimé vous faire partager. Bien évidemment, je ne vais pas vous noyer sous autant d'extraits du livre, mais j'aurai du mal à sélectionner la petite demi-douzaine de citations que je publie d'habitude pour donner une idée du livre : le mieux, c'est encore que vous le lisiez vous même !

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Merci à Babelio et à Libretto grâce à qui, par le biais de Masse Critique, je viens de dévorer un livre passionnant. L'auteur connaît et aime son sujet et cela transparaît dans chaque ligne de la Cité des Djinns, provoquant chez le lecteur la même soif de découvrir chaque recoin de Delhi dans ses pas.
Car voilà le sujet, l'héroïne de ce récit de voyage dans ses rues et son histoire: Delhi, une ville au passé compliqué et riche, doté de tant de couches de civilisations et d'épopées qu'elle semble aussi vieille que l'humanité. Toutes les civilisations, toutes les religions, semblent s'être croisé un jour à Delhi , en faisant d'ailleurs une poudrière qui a explosé et été envahi un nombre certain de fois ! Cependant, toujours Delhi s'est reconstruite et a continué de grandir...

Je confesse une connaissance préalable de l'histoire de la ville assez faible, voire carrément nulle, mais cela n'est pas indispensable pour apprécier cette oeuvre : le lecteur met ses pas dans ceux de William Dalrymple qui découvre de quartiers en quartiers les traces du passé de Delhi et par là remonte peu à peu le temps, nous emmenant d'empereurs moghols en raides britanniques compassés, de sages soufis aux fonctionnaires modernes. Et tant pis s'il citait conquérants et sages dont je n'avais pas encore entendus parler: c'était justement l'occasion et sous sa plume, ils prenaient vie.
Il ne se voile d'ailleurs pas la face sur les défis que l'Inde a à relever, de la corruption à la décrépitude d'une part de son patrimoine pas toujours considéré à sa juste valeur, mais c'est une ode à Delhi , un amoureux qui regarde sous son fard et continue d'aimer ce qui est aperçu.
C'est un de ces récits qui vous donne envie d'en savoir plus, bien plus, et le volume se termine par une bibliographie qui témoigne du sérieux de son travail et qui fournit toute une moisson d'idées aux curieux!
Vraiment excellent et je rechercherai très certainement d'autres oeuvres du même auteur, surtout qu'un petit détour par sa page Babelio prouve qu'il a commis des biographies approfondies sur certains personnages évoqués ici !
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William Dalrymple est un historien et essayiste Ecossais,issu d un milieu favorisé ,il a fait des études d histoire à Cambridge et est actuellement un de des meilleurs spécialistes occidentaux de l histoire et de la culture de la région de l'Inde du nord.(son roman “le retour d'un roi ‘ a malheureusement servi de bréviaire aux politiques Et militaires empêtrés dans les conflits en Afghanistan)
Très convenu et un peu rébarbatif ,me direz vous ,et pourquoi lire ce roman -récit de voyage paru il y a 20 ans?
Je vais essayer de vous convaincre :
William Dalrymple est parti à 17 ans en Inde à Delhi où il a passé un an à découvrir la ville et le pays tout en travaillant pour une organisation caritative.
Tombé sous le charme de l ancienne capitale Moghole,il reviendra 5 ans plus tard ,marié à Olivia (bye the Way , elle même ,descendante d anciens militaires britanniques ayant servi en Inde.)
Le jeune couple s installe dans le vieux Delhi et découvre donc la ville « en immersion « 
Logés dans un petit appartement chez l habitant ,ils apprennent bien vite le Hindi et se mêlent à la population.
Dalrymple est passionné par l histoire mouvementée de Delhi Et en particulier la période Moghole :les Moghols descendants de Ghengis Khan ont longtemps régné
sur la ville,
Bien que l histoire de la dynastie soit jalonnée de nombreux meurtres fratricides (pour l accès au trône)et de massacres à intervalles réguliers(lors de guerres avec populations voisines) , on est frappé avec l auteur de la relative harmonie de l époque entre hindous et musulmans ,les 2 rites ayant tendance à se mélanger et à emprunter des éléments les uns aux autres .
Nous sommes bien loin de l epoque actuelle ou
Les dirigeants hindous et musulmans ,radicalisés ,incitent la population à la haine et au fanatisme , discours qui ne sont pas sans rappeler les propos outranciers et irresponsables d un certain Donald Trump .

William déplore l état d abandon et de décrépitude des ruines Moghole et du vieux Delhi .
Les anglais ont détruit la majeure partie du fort rouge qui était la somptueuse résidence du grand moghol.

Partout résonne encore l écho des massacres perpétrés lors de la partition de l Inde en 1947, quand l empire des Indes (le raj)devenu indépendant fut divisé entre Inde hindoue et Pakistan musulman,
Delhi s est alors vidée de sa population musulmane(1/3 des habitants) qui a fui au Tout nouveau Pakistan(a l époque Pakistan occidental et oriental )et a accueilli les réfugiés hindous (ou plus exactement Sikhs)en provenance du penjab pakistanais . Les colonnes de réfugiés fuyant dans les deux directions ont été allègrement massacrées avec une violence inouïe ,on dénombre 1,5 millions de Morts au minimum en qq semaines.

Une des questions qui taraude l auteur :comment une population mélangée vivant en harmonie depuis des siècles peut elle se transformer en horde sauvage et assoiffée de sang qui massacre ,viole et brule vifs ses voisins ,ceci du jour au lendemain ,attisé par des dirigeants irresponsables qui finalement ne cherchent qu à renforcer leur pouvoir selon le vieux principe de Machiavel « diviser pour régner »

Des épisodes semblables se sont déroulés au Rwanda et dans d'autres pays pour des motifs ethniques ou religieux

Besoin viscéral de violence ? théorie du bouc émissaire?catharsis periodique dans le sang?

René Girard que j ai lu avec passion ds mes jeunes années à traité de ce sujet ,je l ai abandonné(a tort ou à raison) quand il considérait que la solution à tout cela était le message chrétien
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Merci à Babelio et aux éditions Libretto pour ce livre reçu dans le cadre de la Masse Critique de janvier.
William Dalrymple effectue un premier séjour en Inde à l'â ge de 17 ans, tout de suite il est fasciné par Delhi. Cinq ans plus tard, il y retourne encompagnie de sa femme Olivia et voit le sujet d'un livre. Il loge chez un couple Mr et Mme Puri et au fil de son séjour, il rencontre des tas de personnes.
L'auteur à travers son livre nous fait découvrir Delhi l'ancienne et New Delhi. Ce livre est presque une invitation au voyage où l'on a envie de rencontrer les personnes que lui rencontrent.
Il revient aussi sur des passages de l'histoire de l'Inde, entre autre la colonisation britannique.
Chaque moment, on a l'impression d'être avec lui en Inde, tellement il décrit bien la vie des habitants, leurs coutumes, leurs styles de vie.
Le livre commence avec des cartes présentant l'ancienne Delhi et New Delhi et il se termine par un lexique.
Un livre qui nous dépayse totalement et très gai à lire.
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Un livre qui m'a passionné... un temps. Il y a des passages très intéressant, notamment quant à l'histoire de l'Inde, dont j'ignorais à peu près tout. Mais que de longueur! J'avoue ne pas avoir eu la persévérance d'aller tout à fait jusqu'au bout...
Ceci étant dit, le style est agréable et les descriptions fascinantes, mais le rythme n'y était pas et je me suis lassée.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Dans toute l'histoire de Delhi, à aucun moment ce léger voile de culture n'a été plus brillant - ou plus trompeur - qu'au cours de la première moitié du XVIIe siècle, pendant l'âge d'or de Shah Jahan.
En public, les actions de l'empereur et de ses courtisans étaient gouvernés par les règles d'un protocole rigoureux, aussi subtile et élaboré que les bordures compliquées dont les peintres moghols entouraient leurs miniatures. Mais sous ces belles apparences, l'ambition des souverains moghols ne s'encombrait pas de morale : ils n'hésitaient pas à assassiner leurs frères , empoisonner leurs soeurs ou faire jeuner leur père jusqu'à la mort. Le cérémonial de la Cour couvrait de sa splendeur les tristes vérités de la politique moghole; il masquait délibérément la rudesse et la brutalité qui se cachaient derrière lui.
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Au cours du mois de décembre, le thermomètre continua de baisser. On aurait cru qu'une ombre grise était tombée sur la ville. Même si les températures d'hiver étaient beaucoup plus douces que chez nous en Ecosse, le froid semblait tout aussi mordant parce que les maisons de Delhi sont très mal équipées pour y faire face : conçues pour la chaleur, elles sont spectaculairement inefficaces quand il s'agit de combattre le froid. Elles n'ont jamais de chauffage central ni de cheminées. Pour réchauffer notre barsati, dépourvu de radiateur ou de cheminée, nous fûmes obligés d'acheter toute une batterie de radiateurs électriques. Nous les allumions pratiquement toute la journée, et nous remplacions les plombs à tour de rôle quand l'antique compteur électrique de Mme Puri explosait dans un éclair bleu, ce qui arrivait avec une palpitante régularité.
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Finalement, au rythme lent des rouages bureaucratiques, ma candidature fut acceptée - un an après que le journal que je devais représenter eût cessé de paraître. Imperturbables, les services de Shastri Bhavan refusent toujours d'admettre la triste fin du Sunday Correspondent, et continuent à envoyer chaque jour à son correspondant en Inde des communiqués de presse détaillant les raisons du déclin de la production de fonte nationale, ou célébrant le succès de la cinquième Conférence internationale sur la chèvre ( sujet: "Le rôle de la chèvre dans la prospérité locale."
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Comme une vieille courtisane, la tombe tente de masquer ses imperfections sous d'épaisses couches de fard; elle porte ses excès d'ornements comme du rouge mal posé. Même la petite mosquée sur le côté du bâtiment d'entrée sent la fin de siècle. Les extravagantes rayures de ses trois dômes évoquent le pyjama évasé d'une danseuse de nautch; il y a quelque chose de fondamentalement charnel dans ses attitudes et ses courbes voluptueuses.
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Les hindous croient que toutes les rivières, quels que soient leur beauté ou leur état de propreté, méritent un hommage spécial en tant que donneuses de vie et de fertilité. Elles sont les veines de la terre maternelle comme les montagnes sont ses muscles et les forêts sa luxuriante chevelure.
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Videos de William Dalrymple (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de William Dalrymple
Les relations entre philosophie et histoire peuvent prendre deux formes distinctes. Dans le premier cas, la philosophie interroge le sens des événements historiques (on parle alors de philosophie de l'histoire). Dans le second, la philosophie interroge la discipline historique et non plus son objet, s'intéressant au type de connaissance que produisent les historiens, et à l'extension de la classe des activités de recherche qui relèvent de la catégorie «histoire». C'est sur ce second type de réflexion que porte cette conférence. Celle-ci reviendra sur une question aussi ancienne que la philosophie des sciences : lorsqu'on explique en histoire, quelle forme prend cette explication, quelle relation entre l'explication historique et les explications qu'on trouve dans d'autres disciplines?
Dans un premier temps, Denis Forest reviendra sur la figure de William Whewell qui définit au XIXe siècle la classe des sciences «palétiologiques» (ou historiques) et propose un examen critique des explications que l'on peut rencontrer dans une science de ce type, emblématique à ses yeux : la géologie. Dans un second temps, il présentera la conception moniste de Carl Hempel qui, au milieu du XXe siècle, nie toute spécificité à l'explication en histoire (au sens ordinaire de ce mot) au nom de l'unité de la science. Enfin, il s'intéressera à un échantillon contemporain de connaissance historique (le livre récent de William Dalrymple, Anarchie) pour caractériser les explications que produisent les historiens, en soutenant qu'elles ne consistent pas à invoquer des lois causales, contrairement à ce que proposaient Whewell et Hempel. Il tentera également de montrer comment s'articulent une valeur comme celle d'objectivité et la dimension perspectiviste de toute connaissance historique.
Par Denis Forest, professeur de philosophie et d'histoire des sciences à l'université Paris 1 et membre statutaire de l'Institut d'histoire et de philosophie des sciences et des techniques
En savoir plus sur le cycle Comment écrire l'histoire aujourd'hui ? : https://www.bnf.fr/fr/agenda/comment-ecrire-lhistoire-aujourdhui
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