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EAN : 9782818048931
96 pages
P.O.L. (07/11/2019)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
« Nous, les objets, quelques-uns, ce soir, on va sortir de notre silence. On a des choses à vous dire ».
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Que se passe-t-il dans notre maison lorsqu'elle s'est vidée de ses occupants, que nous avons refermé la porte derrière nous ? L'auteure nous invite à nous immiscer théâtralement dans la vraie vie des objets de notre quotidien : ils parlent donc et sortent de leur condition habituelle telle que nous la percevons, de leur immobilité.
Elle invite donc dans ces pages un parapluie, une lampe, un oeil de tigre, une boite à couture et un pèle-pomme.
Tout comme dans l'excellent « Toys story » de Disney, ces objets prennent vie et attendent notre retour, en étant parfois inquiets de notre absence, ou en regrettant notre manque de considération, de reconnaissance...
On est touché par leur affection pour la personne qui les a par exemple sauvés du grenier, mais aussi par les mauvais traitements qu'ils subissent et la violence dont ils sont capables : le coup du parapluie qui fonce vers l'oeil, est-ce un hasard ?
La réponse est donnée par les acteurs eux-mêmes de cette petite farce fort sympathique qui renouvelle notre perception de ce qui nous entoure.
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Christine Montalbetti se fait la plume de ces objets qui attendent, qui pensent, qui ressentent. Elle leur prête des mots touchants et profonds, des mots vrais. Leurs échanges nous parlent, en miroir ou en contrepoint, et il nous est impossible de rester indifférents à leur sort.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Elle est arrivée, celle qui m’a choisie entre toutes les autres dans la boutique du brocanteur, celle qui a pensé ce sera toi, celle qui m’a trouvée jolie, moi qui ne me sentais pas mieux qu’une autre, non, moi avec mes doutes, toujours, pourquoi est-ce que je me laisse toujours submerger par les doutes ; elle a posé sur moi un regard heureux et doux. La propriétaire.
Je me sens une dette, c’est comme si je n’arrivais pas à me défaire de ça. Comme si je lui étais redevable pour toujours de ce petit moment de fierté, parce que oui, forcément, j’en ai ressenti, de la fierté, quand elle a posé sur moi ce regard-là. Et pour tout ce qu’elle a fait ensuite, poncer mon pied, parce qu’elle a poncé mon pied, tricoter un petit gilet pour mon abat-jour, parce que c’est ce qu’elle a fait. Comme elle m’a bichonnée. C’est comme si j’avais une dette que je ne pourrai jamais finir de payer.
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Parfois, j’ai peur d’être un gadget. C’est vrai, cette manivelle, cette pique, je me demande si c’est bien nécessaire, quand un simple couteau ferait très bien l’affaire, a si longtemps fait, quand on y pense, l’affaire. Dans les cuisines d’autrefois, la bonne odeur de pomme, acidulée, entêtante, et le couteau dans la main vive, habituée, efficace, la même qui avait pétri la pâte et qui l’avait étalée dans le moule, et qui pelait la pomme, tout ça très bien sans moi, à l’époque. Je ne sais plus si je suis un progrès ou un être absurde. Tous mes chichis quelquefois me dégoûtent. Cette forme dont je suis si fier n’est-elle pas excessive et vaine ? Quand ça me traverse comme ça, la possibilité de ma frivolité, de mon inconsistance, oh là là, c’est comme un gouffre dans lequel ma pensée s’enfonce.
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Parce que bon sang, ça ne me sort pas de la tête, toutes ces imaginations de catastrophes, son corps offert à tous les dangers de la ville ; ça me chavire de penser à ça, son corps chaud et vivant, et puis quoi, un bus qui déboule, une voiture, et tout ce vivant réduit à néant, la vie qui part avec ce petit liquide rouge qui coule, qui coule, et qui a l’air d’être le secret de tout pour eux.
Quand un être humain sort d’une pièce, qui peut être sûr qu’il y entrera de nouveau ?
Je vous le demande, pardon de mettre les pieds dans le plat, mais comment vous faites, vous, avec la fragilité des corps vivants ?
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Vidéo de Christine Montalbetti
Avec Marc Graciano, Maylis de Kerangal, Christine Montalbetti & Martin Rueff Table ronde animée par Alastair Duncan Projection du film d'Alain Fleischer
Claude Simon, prix Nobel de Littérature 1985, est plus que jamais présent dans la littérature d'aujourd'hui. Ses thèmes – la sensation, la nature, la mémoire, l'Histoire… – et sa manière profondément originale d'écrire « à base de vécu » rencontrent les préoccupations de nombreux écrivains contemporains.
L'Association des lecteurs de Claude Simon, en partenariat avec la Maison de la Poésie, fête ses vingt ans d'existence en invitant quatre d'entre eux, Marc Graciano, Maylis de Kerangal, Christine Montalbetti et Martin Rueff, à échanger autour de cette grande oeuvre. La table ronde sera suivie de la projection du film d'Alain Fleischer Claude Simon, l'inépuisable chaos du monde.
« Je ne connais pour ma part d'autres sentiers de la création que ceux ouverts pas à pas, c'est à dire mot après mot, par le cheminement même de l'écriture. » Claude Simon, Orion aveugle
À lire – L'oeuvre de Claude Simon est publiée aux éditions de Minuit et dans la collection « La Pléiade », Gallimard. Claude Simon, l'inépuisable chaos du monde (colloques du centenaire), sous la direction de Dominique Viart, Presses Universitaires du Septentrion, 2024.
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