Loin des légendes écossaises de "Algernon Woodcock",
Mathieu Gallié poursuit le fabuleux voyage initiatique de ses jeunes héros et confirme l'orientation fantastique de cette saga prévue en quatre tomes. En mettant en scène des enfants, rongés de l'intérieur par un mal faisant ouvertement allusion au cancer, l'auteur aborde un thème assez délicat qui procure parfois un côté malsain au récit, tout en parvenant à rendre la quête des protagonistes extrêmement touchante. En promenant ses personnages aux frontières de l'au-delà,
Mathieu Gallié parvient également à ouvrir grand les portes d'un univers fantastique peuplé de loups-garous, vampires, morts-vivants et autres monstres démoniaques. Après Nosferatu, le vampire repoussant de Friedrich W. Murnau, c'est maintenant la créature de Frankenstein qui poursuit cet hommage au bestiaire cinématographique horrifique des années 20-30. Plongée au coeur de la confrérie du crabe, le lecteur ne dispose cependant pas encore de suffisamment d'éléments de réponse pour percer le mystère de cette intrigue qui gagne en épaisseur au fil des pages.
Si le scénario riche en rebondissements s'avère prenant, c'est principalement au niveau du graphisme que l'étrange cauchemar proposé par
Mathieu Gallié et
Jean-Baptiste Andreae prend toute son ampleur. Usant d'une colorisation remarquable, tout en jouant avec maestria avec la lumière, l'auteur de "Mangecoeur" (déjà avec Gallié) livre des planches splendides et procure une ambiance envoutante au récit.
Au milieu d'êtres qui se sont joués de la frontière qui sépare la vie et de la mort, tels que vampires, morts-vivants et Frankenstein, des enfants animent une confrérie qui a tout pour séduire les amateurs du neuvième art.