Très bel ouvrage historique qui répertorie les faits historiques, le contexte social et les dérivations imaginaires à propos de Marie-Josepthe Corriveau (dite La Corriveau). Un bon complément pour ceux qui aiment connaître l'origine des légendes fantastiques québécoises. Un peu long, mais très complet.
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Parmi les récits composant le corpus légendaire du Québec, celui qui est teinté de sorcellerie et d’allégations de damnation éternelle de Marie-Josephte Corriveau, dite « la Corriveau », est bien connu de nombreux Québécois. Si la pauvre femme est morte voilà maintenant250 ans, son présumé crime et, surtout, son terrible châtiment continuent de fasciner. Le décès de son deuxième mari,survenu dans la nuit du 26 au 27 janvier 1763, a en effet entraîné un procès qui s’est soldé par sa condamnation à la peine capitale. Son corps, placé dans une armature de métal conformément aux dispositions prévues par le Murder Act, est resté suspendu aux abords d’un carrefour pendant cinq semaines, jusqu’à la fin de mai, épouvantant le voisinage. Et marquant durablement l’imaginaire populaire.
Avec son inséparable cage, la Corriveau vient peut-être offrir un exutoire – certes horrifiant, mais quasi cathartique – à l’immobilité sociale et physique imposée aux femmes. Affranchie de la tutelle de ses maris, elle s’échappe de Saint-Vallier pour courir les chemins. Elle effraie les hommes les plus courageux. Elle fréquente le sabbat des sorciers de l’île d’Orléans. Morte, elle affiche une stupéfiante vitalité, une exceptionnelle liberté. Elle ne sera plus jamais la veuve de Dodier ni de personne : regagnant pour toujours son patronyme, elle sera désormais la Corriveau, singulière Camarde dépourvue de faux mais corsetée de fer.
Québec, le 15 avril 1763. Un pesant silence, suivi de plusieurs murmures. Dans la grande salle du couvent des Ursulines, la sentence vient de tomber. Originaire de Saint-Vallier, sur la rive sud du Saint-Laurent, Marie-Josephte Corriveau est reconnue coupable du meurtre de son mari Louis Dodier. Le tribunal composé d’officiers britanniques la condamne à mort par pendaison, et son corps sera ensuite encagé et exposé à une populaire croisée des chemins à la Pointe-Lévy. En ce printemps 1763, celle qu’on appellera désormais la Corriveau va,bien involontairement, entrer dans l’histoire… et la légende.
Cynthia Harvey présente « 15 femmes qui ont fait l'histoire du Québec » de Catherine Ferland (Auzou Québec), finaliste dans la catégorie Jeunesse des Prix littéraires du Salon du livre du Saguenay–Lac-Saint-Jean 2022.
La cérémonie de remise des Prix littéraires aura lieu lors du Salon du livre, le jeudi 29 septembre dès 19 h, au Centre des congrès du Delta Saguenay. Les 6 lauréat.e.s seront dévoilé.e.s le soir même.
Une production du Salon du livre du Saguenay–Lac-Saint-Jean
Réalisation : Marc-André Bernier