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EAN : 9782290021231
251 pages
Editions 84 (15/10/1999)
  Existe en édition audio
4.12/5   814 notes
Résumé :
"Cher Bon Dieu", Laffont, Paris, 1984, 69 F. adapté de l'américain par Mimi Perrin. Titre original : "The Color Purple", Washington Square Press, New-York, 1982.

Abusée, engrossée deux fois par son beau-père, le cauchemar de Celie, quatorze ans, ne fait que commencer. Elle est vite mariée à Albert, qui cherche une domestique plus qu'une épouse... Dans ce ménage improbable, le mépris du mari va de pair avec les coups. Nettie, sa jeune sœur qui s'est i... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (123) Voir plus Ajouter une critique
4,12

sur 814 notes
Je connais le film depuis très très longtemps….. depuis mes années collèges en fait. Un des films qui m'a marquée et dont je me souviens encore. Il faut dire que je l'ai vu bien des fois ce film..
Nous avions la chance quand il pleuvait de pouvoir aller en salle vidéo sur le temps de midi.. et les pions nous passaient des films… Pour être honnête je crois que c'est la période de ma vie ou j'ai le plus été marquée par des films ( la vie De Voltaire, celle de Molière, le cercle des poètes disparus, Mississipi Burning (on faisait moins cas de l'âge pour regarder certains films a l'époque) , Good Morning VIetnam …)... sans doute du en partie a l'âge que j'avais a l'époque.

Quand Gwen a fait passé ce roman sous mon nez il y a quelques jours, je n'ai pas hésité une seconde… J'ai été bluffée par le film, moins par le roman car il faut reconnaître que le casting est juste magistral… Spielberg n'aurait pas pu choisir mieux… et puis rien que le nom de Spielberg en dit long.
Alors pour une fois chez moi et c'est rare j'ai préféré le film au roman.

Par contre je conseille très très fortement (j'insiste) pour ceux qui n'ont pas vu le film de commencer par le roman, car je suis persuadée que si le film n'avait pas été aussi puissant j'aurais pu mettre ce roman comme coup de coeur… car il est marquant malgré tout. Cette façon de nous raconter la condition des femmes noires dans les années 30 est juste magistral. L'écriture de l'auteur peut peut-être rebuter au premier abord, mais il est dans le ton et dans l'esprit de Célia.. pour mieux la comprendre, pour mieux comprendre sa vie et l'époque.

Un roman mais surtout un film important en ce qui me concerne.
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Je referme ce beau roman épistolaire que j'ai volontairement fait durer afin de prolonger ce moment de lecture inoubliable, et c'est à regret que je quitte la compagnie de tous ces gens, attachants ou non qui construisent cette histoire par leurs actions, leurs allées et venues, leurs déconvenues et leurs réussites.

Nous sommes dans les années 30, Celie, se confie au bon Dieu et raconte sa vie, les violences qu'elle subit, et en femme noire soumise, se montre très passive face à l'attitude des hommes car n'ayant pas connu autre chose, ses propos en début de roman montrent qu'elle trouve normal d'être battue. Mariée de force à un homme qu'elle appellera « Monsieur », elle rencontre durant sa vie, d'autres femmes qui lui apporteront l'espoir d'une vie meilleure, la possibilité de s'affirmer et de mener sa vie comme elle l'entend. Trois de ces femmes jouent un rôle déterminant dans la vie de Célie : Shug, chanteuse, femme libérée grâce à qui Celie, qui n'est aucunement attirée par les hommes, découvrira l'Amour, Sofia, belle fille de « Monsieur », un personnage que j'ai particulièrement apprécié, franche, et non disposée à se laisser marcher sur les pieds par qui que ce soit, et que son tempérament fougueux conduira injustement en prison, puis au service de « blancs » qu'elle déteste. Et enfin Nettie, soeur de Celie, qui par ses lettres d'Afrique feront pencher la balance du bon côté pour que Celie trouve un équilibre entre ces femmes libérées au comportement parfois très excentrique (nous sommes en 1930 !) et sa soeur missionnaire, vouée au service d'autrui.

Et l'on assiste à l'épanouissement progressif de Celie : elle se découvre des qualités : elle sait coudre et confectionner des vêtements, elle se montre capable d'avoir ses propres idées et de les défendre, elle améliore sa façon de parler, c'est sans doute une des raisons qui m'ont fait refermer ce livre avec réticence parce que j'imagine qu'elle pouvait encore évoluer et j'aurais trouvé cela intéressant !

Les lettres de Nettie, installée en Afrique, dans un pays non précisé et devenue missionnaire près d' un peuple probablement fictif, fournissent des renseignements intéressants sur l'exploitation menée par les industries qui, ne se sont pas contentées d'employer une main d'oeuvre bon marché, mais qui ont osé chasser les gens de leurs villages, les parquant dans des lieux d'habitation ne correspondant pas à leur milieu de vie, l'habitat en Afrique étant alors souvent conditionné par des pratiques religieuses et des rites.

En 1930, L'esclavage a été aboli, certes, mais n'a supprimé ni la ségrégation, ni le racisme, ni le machisme, ni la violence qui en découle, La couleur pourpre en témoigne.

Je n'oublierai pas ce roman et je vous le conseille !
Lien : http://1001ptitgateau.blogsp..
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J'ai « avalé » La couleur pourpre en une journée, me délectant davantage de cette relecture que lors de sa découverte il y a une vingtaine d'années.

Les romans épistolaires ont cette faculté de suspendre le temps entre deux correspondances, pendant lequel on « entend » le personnage changer, évoluer au fil du temps et des mots.

Dans ce cri politique pour les droits des noirs, la militante féministe n'a peur ni des tabous, ni du sexe, ni de la violence.
Dans ce roman sudiste par excellence, la beauté tutoie souvent la tragédie.

Il est question de solitude, d'amour, de violence, de sexualité, de pauvreté et de domination, mais aussi de la recherche du bonheur, de tolérance et d'espoir !
L'auteure évoque les déchirures de notre chemin et celles qu'il faut raccommoder, remeubler, illuminer à nouveau !

Ce récit nous coupe le souffle ! La dignité de la colère est le mégaphone qui permet à l'auteure de donner de la voix aux invisibles.
Ce roman est animé par une étonnante force littéraire. Celle qui pousse un auteur à vouloir faire éclater la vérité sur L'Histoire.

Les seconds rôles sont très étoffés. Alice Walker concocte des portraits psychologiques renversants, captant ces points de contact entre les êtres comme un échange de regards, une complicité qui se passe de mots ou un rire partagé.

La couleur pourpre c'est un roman aussi brillant que salutaire, absolument intemporel.
Une sorte de diamant : clair, touchant, précieux !


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"Cher bon dieu". Qui d'autre pourrait bien recevoir les confidences de Célie ? Sa mère est morte. Son père, après lui avoir enlevé à la naissance les deux enfants qu'il lui a fait, l'a mariée à "Monsieur", un veuf qui a plus besoin d'une bonne que d'une épouse avec ses 4 enfants en bas âge. Quant à sa soeur Nettie, après avoir fui les avances de leur père et de Monsieur chez qui elle avait trouvé refuge, ne donne plus de ses nouvelles. Pourtant, avant de taper à la porte d'une missionnaire noire qu'avait rencontrée Célie par hasard et qui portait dans ses bras une petite fille qui lui ressemblait, avait promis de lui écrire : "Il n'y a que la mort qui m'en empêchera". Mais Célie ne reçoit pas de lettre. Bientôt Shug, chanteuse et femme de mauvaise vie dont est amoureux Monsieur, avec son coeur sur la main et son corps brulant, apparait. Sans compter Sofia, la prétendante d'Harpo, le fils ainé de Monsieur, qui ne s'en laissera pas compter, ni par un homme, ni par un blanc. Et c'est toute la vie de Célie qui s'apprête à changer.

Quel roman magnifique, émouvant, sublime. Il faut dire que les personnages sont de ceux que l'on n'oublie pas, que l'on porte en nous bien après avoir refermé le livre.
C'est à la fois une sorte de photographie de la vie des femmes noires dans les années 1900 en Georgie, mais aussi un hommage à celles qui, noires et femmes, n'avaient que des handicaps pour mener leur vie. Battue, humiliée, maltraitée, Célie supporte tout en silence, avec dans son coeur ses lettres au bon dieu, et l'espoir insensé de revoir un jour sa soeur Nettie. Nettie, qui plutôt que de plier s'enfuit et prend son destin en main. Sofia, la belle Sofia, si dure, si aimante, si sure de son droit à exister et à être respectée, et qui pourtant sera brisée. Et Shug bien sûr, qui, par sa beauté, son talent, sa façon d'être, mène les hommes par le bout du nez. Il faut quand même dire de ces hommes que côtoie Célie qu'il n'y en a pas un pour rattraper l'autre. Les blancs non plus d'ailleurs n'ont pas le beau rôle.
Ecrit sous forme de lettres avec un seul expéditeur au départ (le bon dieu ne répond pas directement à Célie), "La couleur pourpre" nous parle de la place des femmes dans une société qui peine à évoluer, évoque leur transformation, nous parle de la religion, de l'espoir, du pardon, et de la rédemption. Il nous montre comment l'écriture peut sauver des femmes du désespoir. Et si le propos est souvent grave, l'auteur ne tombe jamais dans le misérabilisme, et l'écriture n'est pas dénuée d'humour : "Et alors ? S'il (le bon Dieu) ouvrait ses oreilles toutes grandes pour écouter les femmes noires, le monde ça serait quand même autre chose, c'est moi que j'te l' dis" !
Un vrai coup de coeur.
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Le sud des Etats Unis,près de Memphis,, première partie du 20 ème siècle, même si l'esclavage a été aboli, les blancs et les noirs vivent à part ... Celie et Nettie sont deux soeurs très proches, leur beau -père les approche de très près, leur mère après avoir encore mis au monde trois enfants s'éteint . Celie l'aînée , pas très jolie, devient la proie du beau-père, les enfants qu'elle met au monde lui sont retirés, elle trime du matin au soir sans jamais se rebeller . Elle est marié à Mr. , une brute qui la bat et la considère comme la bonne à tout faire .A nouveau, elle bosse, lave, repasse, s'occupe des enfants de Mr , son seul rayon de soleil Nettie , mais Mr tourne autour de Nettie , Celie l'aide à s'enfuir, elles se promettent de s'écrire régulièrement mais silence absolu...Alors Celie écrit souvent au bon Dieu.
Il faudra l'arrivée de Shug Avery la pulpeuse, l'amour de Mr , pour que son horizon s'éclaircisse , ce sera grâce à Shug qu'elle mettra la main sur toutes les lettres que Nettie lui a envoyé depuis la terre d'Afrique où elle est partie comme missionnaire....
Roman épistolaire , d'abord les lettres de Celie, puis celles de Nettie, cela aurait pu me sembler pesant , même pas . Chant d'amour d'Alice Walker pour toutes ces femmes noires qui souffrent de leur impuissance à trouver leur juste place dans une société masculine machiste violente souvent dépravée. Shug Avery et Sonia sont les porte paroles de la rébellion féminine .
Quant à Nettie , c'est le regard de l'Amérique noire sur l'Afrique. Comment se comprendre, comment se reconnaître dans le regard de l'autre ? Comment tolérer l'intervention des colons blancs qui détruit tout sans aucun respect pour les civilisations déjà existantes .
Je n'ai pas vu à l'époque le film de Spielberg mais je n'ai qu'une hâte c'est de me le procurer et d'entendre chanter "Miss Celie'blues" .......
Je ne suis pas prête d'oublier ces lettres, certaines m'ont fait sourire, d'autres m'ont bouleversées , une très , très belle lecture et un prix Pulitzer ô combien justifié !
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Citations et extraits (148) Voir plus Ajouter une citation
D'abord, le dieu à qui j'ai fait des prières et à qui j'ai écrit, c'est un homme. Et il est bien comme tous les autres. Pas sérieux, négligent et la mémoire courte, bref un bon à rien.
- Dis donc Celie, tu ferais mieux de la boucler. Le bon Dieu pourrait bien t'entendre.
-Et alors ? Si il ouvrait les oreilles toutes grandes pour écouter les femmes noires, le monde, ça serait quand même autre chose, c'est moi que j'te l'dis.
p220
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On a habillé Squeak comme une femme blanche, sauf que c'est tout de bric et de broc. Une robe repassée et amidonnée, des souliers à talons hauts avec des raflures, et un vieux chapeau que quelqu'un avait donné à Shug. On a déniché un sac à main en tissu un peu défraîchi et avec des piqûres comme un édredon. et puis une petite bible noire.
On lui a lavé les cheveux pour enlever le poisseux, et après je lui ai fait deux grosses tresses qui se croisent sur son crâne. On lui a donné un bain, et maintenant elle est si propre qu'elle sent le parquet bien ciré.
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Les Olinkas ne considèrent pas que les filles doivent être éduquées. Une mère à qui je demandais pourquoi, m’a expliqué :
- Une fille n’est rien en soi. Seul son mari peut lui permettre de devenir quelque chose.
- Que peut-elle devenir ? lui demandai-je.
- Pourquoi, dit-elle, la mère de ses enfants.
- Pourtant, lui ai-je répondu, je n'ai pas d'enfant, je ne suis pas mère, mais je suis quelque chose.
- Vous n’êtes pas grand-chose, dit-elle. La bonne à tout faire du missionnaire.
Il est vrai que je travaille dur, plus dur que je n'aurais jamais imaginé, je balaie l’école et je nettoie après les heures de service, mais je n’ai pas l’impression d’être une bonne à tout faire. J’ai été surprise d’apprendre que cette femme, dont le nom chrétien est Catherine, me voie ainsi.
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- Shug ! C'est Dieu qui a écrit la Bible. Les Blancs y sont pour rien, voyons !

- Alors pourquoi qu'il leur ressemble sur les images ? En plus grand et avec des tas de cheveux en plus. Et pourquoi la Bible c'est comme tout ce qu'ils font . Ca parle que de leurs histoires à eux, que de leurs joies et de leurs malheurs, et nous les Noirs on compte que pour du beurre.

Elle a raison Shug, j'y avais jamais pensé.

- Ecoute, je lui dis, d'après Nettie y a un endroit dans la Bible où c'est marqué que les cheveux de Jésus sont comme de la laine de mouton.

- Ben, si un jour ça lui prend de venir dans une de nos églises il a intérêt à se faire défriser avant. Parce que si y a une chose que les nègres veulent pas voir c'est bien un Dieu avec les cheveux crépus !
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Les Olinkas ne considèrent pas que les filles doivent être éduquées. Une mère à qui je demandais pourquoi, m’a expliqué :

- Une fille n’est rien en soi. Seul son mari peut lui permettre de devenir quelque chose.

- Que peut-elle devenir ? lui demandai-je.

- Pourquoi, dit-elle, la mère de ses enfants.

- Pourtant, lui ai-je répondu, je n'ai pas d'enfant, je ne suis pas mère, mais je suis quelque chose.

- Vous n’êtes pas grand-chose, dit-elle. La bonne à tout faire du missionnaire.

Il est vrai que je travaille dur, plus dur que je n'aurais jamais imaginé, je balaie l’école et je nettoie après les heures de service, mais je n’ai pas l’impression d’être une bonne à tout faire. J’ai été surprise d’apprendre que cette femme, dont le nom chrétien est Catherine, me voie ainsi.
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After 75 years, Zora Neale Hurston's novel, "Their Eyes Were Watching God," still resonates in the hearts and minds of contemporary audiences, but it had particular significance for black women writers and artists who were working at the time of its rediscovery. The Greene Space convened three luminaries who are all intimately connected to the novel -- Alice Walker, Sonia Sanchez and Ruby Dee -- to share their stories and describe how they saw Janie and Zora's horizons on their own journeys. Zora Neale Hurston's niece Lucy Anne Hurston, author of Speak, So You Can Speak Again: The Life of Zora Neale Hurston, served as the evening's moderator.
Here, Alice Walker discusses self-perception and self-love among writers and people of color.
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