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EAN : 9782729121136
287 pages
Editions de La Différence (21/08/2014)
3.25/5   4 notes
Résumé :
Tout s’écoule dans la « djouille » afghane. Vies, amours, corps, déchets, illusions s’y déversent, sont emportés, se décomposent parmi les roches, parmi les guerres, inexorablement. Un vieux prof, retiré au bord du massif des Cévennes, s’était retrouvé autrefois, quand il était plus jeune, exilé en cette terre afghane, inhospitalière, pour échapper à sa vie. C’était au début de la révolution et de l’invasion soviétique. Il avait alors aimé une femme, Justine, et apr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
La Djouille de Jean Pérol est un roman : l'histoire est là, les souvenirs du Vieux Prof qui se remémore sa vie dans l'Afghanistan « d'avant », sa rencontre avec un jeune cévenol, Fabien, dont l'amour improbable pour une jeune fille riche le conduira dans l'Afghanistan « de maintenant ». La Djouille de Jean Pérol est aussi et surtout une prose, une magnifiquement rude poésie des mots, des phrases, des sens qui s'entrechoquent, provoquent et choquent, une peinture de la vie faite d'images substantivées sans âge, ressuscitées, survivantes, immortelles.

Tout est confrontation dans cette longue prose intense et dense. Confrontation de la campagne cévenole et de la ville parisienne, confrontation de la société afghane et de la société française, confrontation de la jeunesse et de la vieillesse, de l'amour et de la haine, de la vie et de la mort ou plutôt de la mort et de la vie. Confrontation des espoirs et des désillusions de la jeunesse, de la vieillesse. Confrontation de l'Espoir et de la Désillusion sur la condition humaine, au passé, au présent … dans le futur ? Non, pas dans le futur ! Car malgré toute sa fureur à vouloir nous désenchanter, Jean Pérol, dans cette djouille dans laquelle il tente de nous enliser avec son Vieux Prof et son jeune Fabien, nous forge mot après mot – des mots âpres et durs qui se transforment en rocs – mot après mot, roc après roc, Jean Pérol nous forge donc des marches, cet escalier qui nous – vous – donne la rage de vivre et d'y croire encore, toujours, à jamais. Surgissent alors de son écriture l'éternité qui sourd de la mouise d'un passé révolu et d'un présent las et stérile et l'être humain désillusionné qui s'illusionne et ambitionne à son corps défendant un « joyeux triomphe de l'échec ».

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Je n'ai malheureusement pas lu les deux précédents romans de cette trilogie (mais je compte rectifier cela lorsque j'aurai allégé ma PAL), mais cela ne m'a pas empêché d'apprécier la plume de Jean Pérol. En effet, le choix des mots, les tournures de phrases, la prose efficace et cinglante.

j'ai aimé cette sincérité dans les mots, dans l'histoire, l'auteur nous montre les hommes comme ils sont avec leurs mauvais côtés aussi. C'est très réussi et je ne connaissais pas l'auteur. j'aime décidément énormément le catalogue des éditions La Différence qui est composé de textes de qualité et d'histoires puissantes et poétiques.

Conquise, j'ai passé deux jours fort sympathique en compagnie des deux protagonistes.

VERDICT

A lire, à offrir, à prêter, à emprunter. Ce livre peut être un beau cadeau à faire à une personne qui aime les grands espaces, un baroudeur.
Lien : https://lilacgrace.wordpress..
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Troisième volet d'une trilogie dont je n'ai lu que ce roman, j'ai beaucoup aimé la plume de l'auteur tantôt poétique, tantôt très encrée dans le langage actuelle, l'histoire de ce vieux professeur et ce jeune lycéen dont les vies se mêlent, se ressemblent, s'imbriquent et pourtant des années séparent les événements de chacun. Leur histoire d'amour l'un avec Justine, l'autre avec Clara, l'Afghanistan pour l'un au moment de l'invasion soviétiques, l'autre à notre époque, deux écorchés de la vie qui vivent dans le massif des Cévennes. Pas facile de raconter cette histoire il faut vraiment découvrir ce texte dont l'auteur nous montre l'Homme pas toujours dans toute sa beauté, une histoire d'humanité.
Je remercie Masse critique et Babelio pour la découverte de cet auteur dont je n'ai qu'une envie aller découvrir ses autres livres.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Ma silhouette se détachait sur une terre et un ciel enfin libres. Plus rien. Un désert de débris.
(…) Je tournais les pages, la page ; et sur cette dernière, d’un grand blanc à piéger le temps, il n’y avait plus rien d’écrit. Je fixais en grand angle cette espèce de mort et de disparition dans le dépouillement. Loin.
Loin du Bosphore et des scintillements de la mer de Marmara encore aux portes de l’Europe ; loin, après Trabizon, la mer Noire, et les ultimes âpretés des montagnes turques ; loin après Babol-Sar, ses plages molles et rases de la mer Caspienne, son hôtel blanc tchékhovien aux hautes baies ouvertes sur un ciel diaphane et gris qui étendait sur une mer tout aussi grise ses airs d’aquarelles douces et fanées ; loin après Méshed et ses mosquées iraniennes enflammées ; loin après Hérat et ses murs blancs et bleus, et ses roses afghanes rouges fleurissant en gouttes de sang sur le bas-côté de la route le long de la « djouille », ce caniveau des rues et des irrigations, cette rigole à l’air libre à travers les villages, où l’eau court au bord des maisons, des chemins, vers les champs, vers l’aridité du monde, vers le dénuement, loin, comme un retour et un murmure vers des temps plus anciens, où tout fut déjà consumé et le sera encore, plus loin, où l’occident, fatigué de ses fausses prouesses et de ses vaines querelles, ne semble plus capable que de s’évaporer avec elles, comme une éternelle armée d’Alexandre qui s’entêterait, fantomatique, au fil des siècles, à revenir s’y dissoudre. p 11 12
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la France est le seul pays du monde où l'on veut que tout aille mal dans l'égalité. Dans un maquis de lois multipliées en barbelés autour des citoyens, pour les mettre de plus en plus en infraction et a l'étroit dans une liberté qui n'en est plus une, en ce pays qui s'en déclare sans cesse pourtant le plus zèlé défenseur, autre marotte nationale, mais dans lequel, depuis soixante ans, chaque année, on est de moins en moins libre d'être libre. (Page 44)
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Passé un certain âge, ce qui nous plombe et nous empêche de réaliser quoi que ce soit, c'est la perception claire, aiguë, fusillante, lancinante, crépitante, de l'inutilité de tout. (Page 67)
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Les airs à la mode traçaient le programme de nos vies dans la nuit afghane, pendant qu'à l'autre bout de la ville on torturait jour et nuit dans les geôles de Pul-e-Charkhi, exactement comme durant la guerre à Paris la vie maintenait ses plaisirs, pendant qu'on arrachait des ongles dans les cachots de la rue Lauriston.
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Le dessin du petit homme noir rongé par les rejets, les siens et ceux des autres, s'était fait dessein et destin. Joyeux triomphe de l'échec.
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