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Catherine Rolland (Autre)
EAN : 9782940658022
492 pages
Okama (20/03/2020)
4.12/5   16 notes
Résumé :
Une écrivaine aveugle engage une auxiliaire de vie pour écrire son dernier roman. Une jeune fille, revenue d'entre les morts, retourne à Pompéi pour chercher les clefs de son passé. Un savant et son neveu, un riche commerçant amoureux d'un esclave, une petite fille enjouée et son inséparable chiot mènent une existence paisible et routinière en baie de Naples, au pied d'une montagne nommée Vesuvio. Trois époques différentes. Des destins qui s'entremêlent. Une aventur... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Je suis d'abord tombée sous le charme de ses personnages, tous plus attendrissants les uns que les autres. J'ai adoré me glisser, comme une petite souris, dans cette maison troglodyte tourangelle à deux pas de chez moi et y découvrir un couple malicieux de personnes âgées. Il y a Marie bien sûr mais Tiago mérite que l'on s'y attarde quelque peu. Cet homme, qui a certainement toujours vécu dans l'ombre de son épouse, n'en est pas moins extravagant. Si la démence lui fait parfois "perdre les pédales", ce n'est que pour le rendre encore plus bouleversant. Il apporte la touche de fantaisie au roman.

Et puis, il y a ce bain dans L Histoire. Retrouver le temps d'une lecture le quotidien des habitants de la cité antique avant qu'elle ne soit ensevelie lors d'une éruption du Vésuve, avouons que l'invitation est alléchante. Catherine ROLLAND a fait un travail formidable pour coller au plus près de ce que pouvait être la vie d'hommes et de femmes quelques années après Jésus Christ. C'est une réussite.

Les descriptions précises contribuent à nourrir une plume presque cinématographique d'une période révolue, qui la revendiquerait. Nous sommes au temps des esclaves, ceux qui ont le pouvoir ont droit de vie et de mort sur les leurs.

Parce que le défi des tempos était trop simple à relever, l'autrice a imaginé le projet fou d'écrire un livre dans un livre. "La Dormeuse" est un roman dicté à un scribe des temps modernes, l'occasion d'explorer ce champ que Catherine ROLLAND débroussaille elle-même en nous livrant son sixième roman. Si dans la fiction, la question du maintien du suspens est régulièrement posée, qu'elle se rassure, elle en maîtrise parfaitement les rouages.

Mais là où le talent est exceptionnel, c'est dans la construction de l'édifice. le jeu des narrations est prodigieusement orchestré. Trois histoires s'entrecroisent à deux mille ans d'intervalle sans qu'à aucun moment vous ne perdiez pied, le tout dans une rythme frénétique. Je n'ai pas vu les 480 pages passer et encore, j'en redemande !

Ce roman de Catherine ROLLAND, le deuxième pour moi, vient confirmer ses qualités d'écriture. Je crains fort d'en devenir une inconditionnelle !
Lien : http://tlivrestarts.over-blo..
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Un grand merci à Babelio et à l'opération Masse Critique, qui m'a permis de découvrir Catherine Rolland et son roman La Dormeuse.
Avec sa belle couverture lumineuse, son illustration rappelant les mosaïques antiques, comme les pièces d'un puzzle, et cette petite touche rouge, qui attire le regard, ce roman que l'on a plaisir à prendre en main se lit très bien. La mise en page et la qualité du livre, en font un objet littéraire comme je les aime. Il y a de la matière. Et même après plus de 450 pages de lecture, on pourrait dévorer encore et encore des pages et des pages de cette histoire, dont on est loin d'être lassé.

Par ailleurs, l'écriture est fluide, moderne, agréable et transporte tout de suite le lecteur, de la Touraine en 2017, à Pompéi en 79, et même (sans rien dévoiler), en 1960.

J'ai trouvé les personnages attachants, avec leurs failles, leur bienveillance, leur caractère parfois très fort. Certains forcent le respect, quand d'autres inspirent la méfiance, voire le dégoût. Cette panoplie d'individualités qui vont toutes être réunies au fil de l'intrigue rend le roman assez riche et dense.
Par ailleurs, le voyage d'une période à l'autre est facilité grâce au talent de l'auteure qui parvient à nous faire naviguer d'une époque à l'autre avec naturel. du fin fond de la Touraine fraiche et troglodyte à la chaude Pompéi, il y a un fort contraste, pourtant les fils se tissent au fur et à mesure de l'intrigue.
De plus, la part de fantastique, qui invite au lâcher prise, laisse la place à l'imagination, au doute. Après tout, pourquoi est-ce que tout cela ne serait-il pas possible ? Et même si ce n'est que peu vraisemblable, pourquoi ne pas y croire le temps de la lecture, qui laisse suffisamment de flou pour que chacun puisse se faire son idée.
Enfin, j'ai apprécié également l'enchevêtrement des différentes techniques narratives, pour faire avancer le récit. Au texte de l'époque contemporaine, avec de savoureux dialogues, s'ajoutent des extraits du livre retranscrit par Sofia pour Marie, une écrivaine de talent ayant perdu la vue, des descriptions de l'histoire par l'autrice au fil des discussions, et le récit de la période antique. Comme un fil tendu entre les époques, qui finirait par se nouer et créer une passerelle entre hier et aujourd'hui. J'ai apprécié également les réflexions autour de la construction du récit et des personnages et la relation entre l'autrice de l'ouvrage en cours d'écriture et son scribe, rappelant les contraintes et difficultés que peuvent rencontrer les écrivains.

Ce roman constitue ainsi un agréable voyage géographique et temporel, à la rencontre de personnages intriguants, au coeur d'un événement historique sans précédent, au coeur d'un défi de narration réussi.
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Découvrir un ouvrage sans que quiconque en ait parlé. Ne surtout pas lire la quatrième de couverture pour conserver le mystère. Puis, page après page, entrevoir le nouveau roman d'une auteure appréciée. Et plonger, se retrouver en Touraine en Septembre 2017. Ce récit porte un joli, très joli titre "La Dormeuse", il est signé par Catherine Rolland.

L'histoire commence en Touraine, lorsque Sophia Loison est embauchée pour écrire sous la dictée le roman de Marie, auteure aveugle, mariée à Tiago. Elle a été recrutée par Léo, le petit neveu de Marie. Jusque-là, rien que de très normal… sauf que les choses vont très vite apparaître extraordinaires. En effet, nous quittons rapidement les bords de Loire et notre époque pour nous retrouver dans la Pompéi de l'an 79 de notre ère, où nous assistons à l'éruption du Vésuve qui l'anéantit, puis en 1960, sur le site de ses ruines devenu touristiques. L'auteure nous fait ainsi voyager d'une contrée à l'autre, à travers les âges. Nous rencontrons Lucius, foulonnier amant du bel esclave Rufus, la femme de Lucius, Rectina, maîtresse de Gaïus Plinius Secundus autrement dit Pline l'ancien, Caecilius, neveu de Gaïus, qui deviendra Pline le Jeune

L'écriture, travaillée, précise et élégante reste d'une grande simplicité, de celles qui servent le texte plutôt que de le cacher et qui en rendent la lecture fluide. Rien d'ostentatoire dans l'érudition avec laquelle la romancière nous décrit les personnages, tous intéressants par leurs qualités ou leurs immenses défauts, les différents sites du récit, les évènements dramatiques qui s'y déroulent. Rien de pesant dans l'imbroglio des différents chemins narratifs. Tout est clair, chaque personnage a son importance, sa place dans le décor, son rôle précis. Riche aussi est la relation entre l'auteure, Marie, et Sophia, sa "copiste" qui s'immisce parfois dans le travail d'écriture. Certains mots résonnent de manière forte après ce que nous avons traversé et pourraient s'appliquer à ce que nous avons vécu. "La nervosité rendait chacun agressif… Des animaux, songeait Lucius. Des animaux hystériques et stupides, voilà ce que devenaient les hommes, quand ils laissaient la peur les envahir et prendre le dessus."

Ce roman est tout à la fois superbe, historique, fantastique, érudit, bien écrit, passionnant, addictif. Mais ces mots sont bien faibles pour traduire ce désir d'arrêter le temps, d'étirer les pages pour jamais ne voir arriver le mot fin. Captivant !

Lien : https://memo-emoi.fr
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Après avoir visité Pompéi, je ne pouvais que me plonger dans ce roman de Catherine Rolland qui s'y déroule en grande partie. Un roman à la structure complexe qui m'a tenue en haleine, un roman à tiroirs, un roman avec un brin de fantastique... ou pas, à chacun de l'interpréter comme il le souhaite !


2017 : Sofia est engagée comme aide à domicile d'une vieille auteure aveugle et de son mari sénile qui s'exprime en latin.
Août 79 à Pompéi : Julia joue avec son chien, son père est amoureux d'un esclave, sa mère est la maîtresse de Pline l'ancien, la terre tremble régulièrement.
1960 : Marie a 18 ans et part visiter Pompéi. Elle y rencontre Tiago, un jeune guide espagnol qui semble tout connaître de la cité et parle le latin.
Quel lien y a-t-il entre tous ces gens et ces époques ?

Sorti en mars 2020 en plein confinement, ce roman n'a pas eu sa chance en librairie et c'est vraiment dommage. Il est incroyable ! Je me demande où Catherine va chercher toutes ses idées mais ce qui est certain, c'est qu'elle a dû beaucoup se documenter pour l'écrire.
Quelques jours après avoir visité Pompei, voir revivre la cité sous sa plume était une expérience extraordinaire. Mais je pense que je l'aurais tout autant apprécié sans cela car j'ai toujours été fascinée par l'Antiquité et notamment l'époque romaine, j'ai même fait du latin pendant 7 ans.
J'ai aimé ces trois histoires interliées, j'ai apprécié les changements d'époque, j'ai été touchée par certains personnages, je me suis laissée emporter au fil des intrigues, j'ai adoré le roman dans le roman : histoire réelle ou fiction ?
J'ai été il est vrai moins convaincue par l'histoire d'amour au présent qui ne m'a pas semblé apporter grand chose au roman et j'aurais mieux voulu comprendre qui est ce Léo énigmatique.
Mais Bravo Catherine, ce style littéraire te va vraiment bien !

Amis lecteurs, faites vivre ce roman, donnez-lui sa chance si vous êtes intéressés par l'Antiquité !
Mais peut-être l'avez-vous déjà lu ?

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Lorsque Sofia est engagée comme auxiliaire de vie de son écrivaine préférée, on la prévient certes que la vieille dame est dotée de ce qu'on peut appeler un sacré caractère, mais cela ne l'empêche pas de tomber des nues lorsqu'elle découvre combien Marie Montero est véritablement quelqu'un d'assez acariâtre, si ce n'est profondément aigri. Qu'à cela ne tienne, Sofia tient au job, alors elle s'applique, fait de son mieux, et finit par atteindre une forme de relation à peu près fonctionnelle avec la romancière, au point que celle-ci, rendue aveugle par l'âge, fait de Sofia sa scribe attitrée. Marie a en effet un ultime roman à raconter, une fiction, 100% fiction, comme elle tient à le rappeler à une Sofia qui note souvent les similitudes troublantes que le parcours de l'héroïne de cette nouvelle histoire présentent avec l'historique de vie de Marie. Séance d'écriture après séance d'écriture, tandis que Marie s'accroche à son histoire de fiction et que Sofia copie le tout avec diligence, des pans de vérité s'alignent, des questions troublantes se posent, et la tête de l'auxiliaire de vie s'emplit de tout un tas d'hypothèses plus ou moins mystiques, toutes plus ou moins liées à l'histoire de l'éruption du mont Vésuve à Pompéi, en août 79...

La Dormeuse est un roman prometteur dans sa structure, son ambition narrative, ses thématiques, et il faut lui reconnaître un vrai travail de recherche et une solide connaissance des enjeux, notamment historique, que son intrigue lui fait aborder. La reconstitution du Pompéi de 79 est franchement convaincante, le concept même autour duquel s'articule le récit plutôt plaisant, et l'autrice parvient à mener le tout de façon cohérente sur 500 pages. le problème, c'est que le tout manque quelque peu de distinctivité, d'audace, que ce soit sur le fond ou la forme : la plume en elle-même reste très descriptive, ne s'autorise pas vraiment de petites tentatives de style, sert son intrigue plus qu'elle ne l'incarne et la sublime, et si elle est tout à fait fluide, elle ne va pas non plus marquer le lecteur ou l'emporter dans une émotion particulière. La structure en elle-même est quelque peu déséquilibrée : on passe beaucoup, beaucoup de temps dans les premières dizaines de pages avec Sofia et Marie, dans une narration pas franchement très folichonne où l'on aligne un peu les poncifs dans l'attente de la vraie intrigue, puis le déclenchement des allers-retours entre passé et présent, avec des séquences dans le passé bien plus intéressantes que la narration présente, au point qu'on a pratiquement envie de sauter les pages consacrées au point de vue de Sofia. L'intrigue située à Pompéi est en effet clairement la force de l'histoire, et suscite un véritable intérêt des centaines de pages durant, jusqu'à ce que son dénouement assez prévisible se fasse deviner, après quoi on assiste à un final efficace mais pas si original, à l'exécution un peu déséquilibrée, et qui laisse un arrière-goût quelque peu bancal, tant ce dénouement semble avoir été précipité, d'autant plus quand on le compare à l'introduction particulièrement lente.

Il s'agit donc d'un roman semé de bonnes intuitions, qui témoigne d'une vraie méticulosité et d'une construction plutôt entraînante, qu'on lit avec facilité une fois le premier tiers dépassé, mais qui reste assez classique dans sa facture comme dans son exécution, et qu'on aurait aimé voir prendre davantage de risque tant au niveau de son écriture que de son intrigue et surtout de ses personnages, dont les histoires d'amour n'ont rien de réellement distinctif, et encore moins d'attachant, et semblent relever d'outils de narration plus que de relations réellement incarnées. Dommage...
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Catherine Rolland - Ecrivain et médecin urgentiste : Le coeur au bout de la plume ! Confinement et déconfinement, le retour à la "vie d'avant", Catherine Rolland, médecin urgentiste dans une unité COVID suisse, écrivain doté d'une grande sensiblité, s'interroge sur cette "peur de l'inconnu" après deux mois de confinement.
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