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EAN : 9782213687544
244 pages
Fayard (14/03/2018)
3.81/5   16 notes
Résumé :
Le vert aurait une vertu apaisante. Et à voir les balcons et les toits de nos immeubles, les trottoirs de nos villes, les citadins d’aujourd’hui tentent d’en tirer leçon. La verdure reprend ses droits, comme pour répondre à un désir, comme pour retrouver des émotions perdues.
Nombreux sont ceux qui célébrèrent ce pouvoir sensible de l’herbe. De Lucrèce à Pétrarque, de Ronsard à George Sand, de Lamartine à René Char, Alain Corbin dresse un portrait de ces homm... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
La fraîcheur de l'herbe, rien que le titre, c'est une invitation à la tentation, à l'émotion. Qui n'a jamais succombé à se laisser bercer dans la douceur et la fraîcheur de l'herbe en été, mordiller un brin d'herbe, humer l'odeur de toutes les senteurs estivales ?
Le mot herbe évoque à chacun des sensations, un besoin presque charnel.
Cet essai nous fait l'apologie de cette substance indispensable dans le visuel de l'humain. Que ça soit en ville ou la campagne, ce vert doit régner. Organisé ou pas, il est, un élément essentiel. Un besoin. Pourriez-vous imaginer un espace de vie sans un seul brin d'herbe, certes le bitume s'impose maître dans les villes, mais il y a toujours, un jardin, un parc, un mur végétal, quelques balconnières pour nous rappeler ce bien précieux à notre visuel.
L'auteur par le biais des textes d'auteurs bien connus de tout à chacun, nous expose le « pouvoir » incroyable de l'herbe. Sage, folle, ou mauvaise, à toutes les époques, elle est présente dans la littérature. Un élément qui sied bien aux âmes vagabondes, poètes et autres doux rêveurs. D'ailleurs, les poètes sont souvent de très grands marcheurs, ils ont ce besoin de se fondre dans l'espace, se perdre par les chemins.
C'est un pur plaisir de lire cet essai, de découvrir combien ce petit bout de végétal vert, est bien plus important, essentiel à l'humain. de très beaux extraits qui démontrent que l'herbe est plus qu'un élément du paysage, il devient le décor de biens de tentations, une source de sensations, un apaisement, un berceau, pour ne pas dire une thérapie.
Quand j'ai croisé ce titre, j'ai moi-même ressenti, cette douceur que l'herbe peut nous apporter, une certaine sérénité. Rien que l'odeur de l'herbe coupée, les senteurs des foins l'été, c'est un petit goût du paradis sur terre. Les longues balades dans les prairies fleuries, et les roulades du haut d'une colline, des heures à se prélasser dans l'herbe à lire ou à rêver, que de mieux que ce luxe si naturel et si paisible. Bien qu'il soit habité de mille petites bestioles, l'auteur en fait part, il est vrai que l'herbe est aussi un terrain de jeux, de vie pour le règne des insectes.
J'ai croisé bien des auteurs que j'apprécie comme Victor Hugo, Emile Zola, Philippe Delerm, Philippe Jaccottet pour ne citer qu'eux.
L'essai s'ouvre sur une inquiétude quant aux générations futures, qui n'ont pas le même rapport avec ce végétal, certes, mais finalement en arrivant à la fin du livre, le constat n'est plus aussi dramatique. Puisqu'on tolère les mauvaises herbes, on interdit les désherbants, on laisse les herbes entre les pavés, ou au pied des arbres, on instaure du végétal dans le paysage urbain en toiture ou mural. le goût de l'herbe n'est pas encore en perdition. Il suffit de voir, les pelouses envahies par les citadins dès que le soleil pointe son bout de nez. Ce besoin de nature, ce besoin de faire corps avec la terre, il n'est pas encore aboli. On est sans doute loin de l'époque des parterres sans tondeuse, ni cordeau, mais on est sans doute pas encore à l'apogée de ce besoin du végétal, muse des écrivains cités dans ce présent ouvrage.
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Quelle meilleure occasion qu'un week-end champêtre pour se plonger dans ce délicieux essai qu'Alain Corbin a consacré à l'herbe. Avec son talent habituel, il nous rappelle que les citadins plus habitués à fouler le bitume que les prés verdoyants, n'en conservent pas moins dans un coin de leur mémoire, tout un éventail de représentations intimes liées à l'enfance, à la recherche du plaisir, à la redécouverte d'une authenticité oubliée...
Bien que les campagnes se soient dépeuplées au profit des villes depuis bien longtemps, n'oublions pas nos racines rurales qui s'ancrent dans un imaginaire agricole où l'herbe, qu'elle soit mauvaise ou domestiquée, conserve la première place.
Alain Corbin illustre ses multiples visages en convoquant écrivains et poètes, de Théocrite à Victor Hugo en passant par Ronsard (et bien d'autres) qui au fil des siècles, l'ont chantée et ce voyage dans le temps est aussi rafraichissant que le titre de l'essai.
A l'herbe liée aux plaisirs des jeux de l'enfance ou de l'amour, à la marche à travers les prés, à la méditation, à la liberté retrouvée, il oppose l'herbe domestiquée des pelouses et des jardins, destinée aux seuls regards, qui témoigne à travers le désir de brider la nature, d'une lutte incessante contre le désordre mais aussi contre notre finitude car le vert perpétuel est bien synonyme de jeunesse éternelle.
Mais l'herbe peut aussi se faire menaçante quand, piège mortel, elle recouvre tous les artefacts issus de la main de l'homme, rappelant ainsi sa primauté originelle.
La seule remarque négative qui m'a traversé l'esprit à la lecture de cet essai intelligent et érudit, est le peu de mention qui y est fait des herbes médicinales qui auraient pu trouver toute leur place , tant les hommes de tous temps se sont toujours tournés vers la mère nature pour soigner les bobos petits et grands.
On sort de cette lecture avec une furieuse envie de marcher pieds nus dans des herbes assez hautes pour s'y dissimuler si cette promenade, qui se fait bien sûr main dans la main avec un compagnon aimé, débouche sur quelque roulade coquine du plus haut intérêt ...

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Voici un ouvrage qui devrait vous apporter un peu de fraîcheur ou du moins un moyen de vous évader un peu. La Fraîcheur de l'herbe a attiré mon attention de part son sous titre qui promet de redécouvrir ces émotions enfouies au contact de l'herbe, souvenirs, quiétude, tout ce qui rend heureux. C'est en s'appuyant sur des textes que l'auteur Alain Corbin nous offre ce déploiement de sensations que procure le contact de l'herbe, son odeur parfois et qui nous invite à nous replonger dans l'enfance, à succomber à nos émotions, à se laisser aller à rêver.

Chacun ressent plus ou moins ce besoin de voir ou toucher de l'herbe, d'en sentir l'odeur, de s'y allonger ou même de l'écouter lorsque le vent souffle, pour moi c'est une nécessité. le visuel me berce, son odeur me fait rêver, son toucher m'apaise et je retrouve ses émotions dans les mots choisis par Alain Corbin. L'herbe comme thérapie ou comme un régulateur d'humeur? moi j'y crois et ressens ce besoin si bien décrit de rester en contact le plus possible avec un espace vert (faute d'habiter à la campagne). Cet ouvrage nous démontre que de tout temps ce contact a été important et on tend vers une évolution de ce besoin et un développement certain de la verdure dans les ville.
Peut être que l'herbe reprendra sa place dans le coeur des écrivains.
Lien : http://stemilou.over-blog.co..
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Son abyssale culture nous fait apprécier la vue, l'odeur de l'herbe fraiche ou coupée, les paysages sauvages ou construits de lustres d'efforts et d'attention, les herbes sages ou folles, les habitants animaux et aussi humains. Depuis des siècles l'herbe accompagne, escorte, fait rêver l'humain. Les poètes ne s'y sont pas trompés. Bien avant que le crétinisme citadin et les grands prêtres de la religion écologique nous pourrissent de leurs logorrhées.
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L'auteur suggère de réfléchir, et de revenir aux choses simples!
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critiques presse (3)
Liberation
12 juillet 2018
Nostalgique des émotions suscitées par ses odeurs et ses messages sensoriels, l’historien Alain Corbin consacre un ouvrage à «cette composante essentielle du regret».
Lire la critique sur le site : Liberation
LeMonde
02 mai 2018
Il est l’auteur d’une vingtaine d’essais surprenants qui explorent l’évolution des sensibilités et des émotions. Son nouveau livre, « La Fraîcheur de l’herbe », en témoigne.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeFigaro
13 avril 2018
En s'appuyant sur de nombreux textes littéraires, Alain Corbin consacre une étude aux émotions et aux sensations que le contact de l'herbe suscite chez l'homme.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Contempler le pré, sentir le pied s'y enfoncer, éprouver sa consistance, son odeur, son haleine, sa respiration, l'écouter, apprécier éventuellement son silence en fait un lieu privilégié de la rêverie. (p.63)
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La liaison est forte, au cours de l'histoire, entre la séduction féminine et l'herbe. L'apparition de la femme dans la prairie et, plus insistante, la contemplation du pied nu dans l'herbe ont fait rêver, depuis l'Antiquité. (p.159)
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De Victor Hugo à Gustave Roud, nombreux sont les poètes qui ont invité à contempler le pré pour ressentir cette correspondance entre lui et l'être intime du spectateur, pour entendre "le vrai langage des choses". (p.53)
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L'herbe est porteuse d'origine, elle semble garder la saveur des premiers temps du monde. (p.11)
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Par sa limpidité, son silence, son ondoiement, l'herbe invite à la rêverie, à la somnolence, au calme de l'âme
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Et si au lieu de raconter l'histoire de ce que nous connaissons, nous faisions l'histoire de ce que nous ignorons ? Une histoire de l'ignorance, en somme. Croyez-moi, la tâche est immense et très importante !
« Terra Incognita. Une histoire de l'ignorance » d'Alain Corbin, c'est aux éditions Albin Michel.
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