La fraîcheur de l'herbe, rien que le titre, c'est une invitation à la tentation, à l'émotion. Qui n'a jamais succombé à se laisser bercer dans la douceur et la fraîcheur de l'herbe en été, mordiller un brin d'herbe, humer l'odeur de toutes les senteurs estivales ?
Le mot herbe évoque à chacun des sensations, un besoin presque charnel.
Cet essai nous fait l'apologie de cette substance indispensable dans le visuel de l'humain. Que ça soit en ville ou la campagne, ce vert doit régner. Organisé ou pas, il est, un élément essentiel. Un besoin. Pourriez-vous imaginer un espace de vie sans un seul brin d'herbe, certes le bitume s'impose maître dans les villes, mais il y a toujours, un jardin, un parc, un mur végétal, quelques balconnières pour nous rappeler ce bien précieux à notre visuel.
L'auteur par le biais des textes d'auteurs bien connus de tout à chacun, nous expose le « pouvoir » incroyable de l'herbe. Sage, folle, ou mauvaise, à toutes les époques, elle est présente dans la littérature. Un élément qui sied bien aux âmes vagabondes, poètes et autres doux rêveurs. D'ailleurs, les poètes sont souvent de très grands marcheurs, ils ont ce besoin de se fondre dans l'espace, se perdre par les chemins.
C'est un pur plaisir de lire cet essai, de découvrir combien ce petit bout de végétal vert, est bien plus important, essentiel à l'humain. de très beaux extraits qui démontrent que l'herbe est plus qu'un élément du paysage, il devient le décor de biens de tentations, une source de sensations, un apaisement, un berceau, pour ne pas dire une thérapie.
Quand j'ai croisé ce titre, j'ai moi-même ressenti, cette douceur que l'herbe peut nous apporter, une certaine sérénité. Rien que l'odeur de l'herbe coupée, les senteurs des foins l'été, c'est un petit goût du paradis sur terre. Les longues balades dans les prairies fleuries, et les roulades du haut d'une colline, des heures à se prélasser dans l'herbe à lire ou à rêver, que de mieux que ce luxe si naturel et si paisible. Bien qu'il soit habité de mille petites bestioles, l'auteur en fait part, il est vrai que l'herbe est aussi un terrain de jeux, de vie pour le règne des insectes.
J'ai croisé bien des auteurs que j'apprécie comme
Victor Hugo,
Emile Zola,
Philippe Delerm,
Philippe Jaccottet pour ne citer qu'eux.
L'essai s'ouvre sur une inquiétude quant aux générations futures, qui n'ont pas le même rapport avec ce végétal, certes, mais finalement en arrivant à la fin du livre, le constat n'est plus aussi dramatique. Puisqu'on tolère les mauvaises herbes, on interdit les désherbants, on laisse les herbes entre les pavés, ou au pied des arbres, on instaure du végétal dans le paysage urbain en toiture ou mural. le goût de l'herbe n'est pas encore en perdition. Il suffit de voir, les pelouses envahies par les citadins dès que le soleil pointe son bout de nez. Ce besoin de nature, ce besoin de faire corps avec la terre, il n'est pas encore aboli. On est sans doute loin de l'époque des parterres sans tondeuse, ni cordeau, mais on est sans doute pas encore à l'apogée de ce besoin du végétal, muse des écrivains cités dans ce présent ouvrage.