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EAN : 9782847346589
332 pages
Tallandier (04/03/2010)
4.48/5   32 notes
Résumé :
Le 16 juillet 1942, à l’aube, débute à Paris une vaste opération policière, baptisée « Vent printanier ». Voulue par les autorités allemandes, elle mobilise près de 9 000 hommes des forces du gouvernement de Vichy. Ce jour-là et le lendemain, 12 884 juifs sont arrêtés, dont 4 051 enfants.

Tandis que les célibataires et les couples sans enfants sont directement conduits au camp d’internement de Drancy, les familles, soit plus de 7 000 personnes, sont d... >Voir plus
Que lire après La Grande Rafle du Vel d'Hiv : 16 juillet 1942Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Après L'état contre les juifs de Laurent Joly, relatant la collaboration du gouvernement de Vichy (voir ma critique pour info), il fut tout à fait logique que je m'attelle à La grande rafle du Vel'd'Hiv de Lévy et Tillard. Après cette lecture douloureuse et cauchemardesque, j'ai le projet ambitieux de lire, pour clore mes lectures sur la solution finale, La survie des juifs en France, de Jacques Semelin, dont je ne manquerai pas de vous faire une critique également, critique, je l'espère, moins douloureuse que celle que je vous présente aujourd'hui.
Encore une fois, que dire après une telle lecture ? Comme Charlotte Delbo et son Aucun de nous ne reviendra ou bien encore Si c'est un homme de Primo Lévi, les mots me manquent pour exprimer toute l'horreur de cette rafle honteuse, honnie et barbare.
Livre complet, mais un peu désuet je l'avoue, il reste néanmoins un témoignage, LE témoignage le plus précis et le plus proche de la Vérité de cette rafle monstrueuse, et l'entassement de tous ces malheureux dans cette enclave du Vel'd'Hiv 7 jours durant, sans nourriture, boissons, toilettes, et j'en passe. Des suicides, des femmes devenues folles, des enfants malades à en mourir, des désespoirs sans nom, juste deux médecins et quelques infirmières pour ces 13 000 juifs parqués comme des bêtes.
J'ai la nausée ce soir, j'ai honte de mes ancêtres, j'ai mal au ventre de toute cette horreur. le livre, très complet, fait le tour de cette abomination, de la rafle jusqu'à Auschwitz, destination finale, où les femmes, enfants et vieillards, les plus faibles, étaient directement gazés dès leur arrivée.
A savoir tout de même, les allemands nazis ne demandaient pas les enfants, c'est Laval qui insistera pour les arrêter également durant cette rafle innommable du jeudi 16 juillet 1942.
Que cette période noire, si noire de notre Histoire de France, nous fasse réfléchir à bon escient et qu'elle nous permette de ne JAMAIS reproduire cela.
J'écris ces lignes en pensant bien sûr au Brésil et à l'Autriche qui sont, encore une fois, sous l'emprise de la bête immonde, le fanatisme de l'extrême-droite et les dérives que l'on connaît.
Lecture très difficile, à éviter aux âmes sensibles.
Allez, en route pour La survie des juifs en France, sur les Justes, ces français qui ont sauvé des juifs, ne serait-ce que pour me réconforter quelque peu ce soir...
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Dans quelques jours à Paris se commémorera « la plus grande rafle que la ville ait connue depuis l'arrestation des Templiers et la Saint-Barthélemy »
En 1942 dans l'Europe entière des opérations identiques sont lancées, Ecume de mer en Europe de l'est, à Paris c'est sous le nom de Vent printanier que l'opération est connue.
Partout en Europe les juifs sont répertoriés, arrêtés et déportés vers les camps de la mort. La solution finale a été décidé par les allemands à la Conférence de Wannsee qui s'est tenue en janvier 42.
Pourtant par comparaison à ce qui se passe en Europe la rafle de Paris qui débute le 16 juillet 1942 présente la terrible particularité d'être organisée, menée, dirigée, par la police française et le gouvernement français de Vichy.
Gouvernement et police qui seront responsables de l'arrestation et de la déportation de 12884 juifs dont 4051 enfants car Pierre Laval en a ainsi décidé, jouant un rôle déterminant dans la disparition de ces enfants dont pas un ne reviendra.
Le livre de Claude Levy s'appuie sur les documents de l'époque mais aussi sur ceux mis à sa disposition plus tardivement lorsque les archives se sont ouvertes. Ce qui rend se livre inoubliable ce sont les paroles des témoins de cette rafle, juifs ou non.

27 388 fiches de personnes juives et de nationalité étrangère, sont répertoriées sous la responsabilité du Directeur des camps de concentration français de Drancy, Beaune-la-Rolande, Pithiviers.
Dans les jours précédents on a demandé aux membres de l'UGIF (Union Générale des Israélites de France) de préparer des étiquettes et d'y accrocher un morceau de ficelle, pour étiqueter quoi ?
9000 policiers vont intervenir, tous français et organisés en 880 équipes, il est prévu d'agir vite afin de ne déclencher aucune réaction dans la population. Les personnes arrêtées seront regroupées dans les écoles, les gymnases puis convoyées vers le Vel d'Hiv pour les familles, vers Drancy pour les célibataires ou couples sans enfants.L'organisation est méticuleuse, les camps sont en partis vidés dans les jours qui précèdent, les détenus envoyés en Allemagne pour « faire de la place » aux femmes.

Le jeudi noir
Dans les jours précédents quelques juifs sont prévenus de la rafle, souvent de façon cryptée, imprécise, mais certains d'entre eux auront la vie sauve grâce à ces messages. D'autres ne voudront pas le croire ou tout simplement ne sauront ni où se cacher ni vers quoi fuir.
La rafle débute à 4 heures du matin pour être sûr de trouver les juifs chez eux. Les familles au complet dans la plupart des cas.
Le récit de Claude Levy est précis, s'appuyant sur des témoignages il dresse le tableau de ces familles, femmes en couche, enfants, réveillés aux cris de « police ouvrez »
Les témoins expliquent les tentatives de fuite, les suicides, quelques actes de courage de la population, quelques gestes de compassion des policiers en bien trop petit nombre. Des témoins en seront à jamais marqués tel Roger Boussinot qui écrira « Les guichets du Louvre » dont Michel Mitrani fera un film en 1973.

50 autobus, des cars de police vont convoyer les familles, c'est la seule photo qui reste de la rafle, la file des bus stationnés devant le Vel d'Hiv.
Les familles vont vivre sept jours d'enfer dans ce vélodrome où rien n'a été prévu pour les accueillir, les nourrir, les soigner.
Les quelques médecins, infirmières qui parviendront à entrer feront des récits terrifiants du bruit, de la chaleur, de l'odeur de la détresse de cette foule entassée sans moyens d'hygiène, mourant de soif, terrorisée et tentant parfois par tous les moyens de s'échapper de ce piège. 7000 personnes prisonnières dans des conditions inhumaines
Toute cette foule sera bientôt dirigée vers les camps français puis vers Auschwitz.
Dans un chapitre particulier l'auteur fait le point sur les 4051 enfants arrêtés, autour de Pierre Laval plusieurs font la proposition de regrouper ces enfants dans des Maisons d'enfants mais la décision de Laval est sans appel malgré des pressions des Etats-Unis « Les enfants aussi » doivent être déportés.
Les convois d'enfants partiront vers Auschwitz que les enfants pour conjurer la peur de l'inconnu ont baptisé « Pitchipoï »

Claude Levy fait aussi une large place à la volonté des témoins, des survivants de « faire savoir » , du long chemin vers la reconnaissance par l'Etat Français de son rôle, sur la position des différentes Eglises et de leurs représentants.
Des 12884 personnes raflées en juillet 42 une cinquantaine revinrent et aucun des 4051 enfants.
Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Suite à la conférence de Wansee du 20 janvier 1942 où les dirigeants nazis décidèrent d'appliquer la Solution finale aux Juifs, ceux-ci seront déportés.
Ce qui singularise la Rafle du Vel d'Hiv à Paris, qui débute le 16 juillet 1942 aux premières heures du jour, c'est sa réalisation : elle sera le fait de la police française.
Le gouvernement de Vichy et sa police procèdent à l'arrestation de 12884 Juifs, dont 4051 enfants. Initialement, les enfants ne devaient pas être arrêtés lors de cette rafle. C'est sur l'ordre de Pierre Laval que ces enfants seront déportés. Pas un ne reviendra.
27388 fiches de Juifs de nationalité étrangère ont été établies.
9000 policiers sont affectés à cette opération avec pour ordre de faire vite.
Les témoignages de Juifs et de non Juifs rapportés dans ce livre sont d'un grand intérêt. Ils font état de tentatives de fuite, de suicides, de la compassion de la population et de certains policiers.
Les Juifs arrêtés seront transportés par autobus ou cars de police vers les camps de Drancy, Pithiviers et Beaune-la-Rolande.
Avec son livre poignant, Claude Lévy a donné corps au voeu des survivants : ne pas oublier.
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La lecture de ce livre est une suite directe à celle de la BD « La Rafle du Vel d'hiv » (voir mon commentaire), réalisée à l'initiative de Laurent Joly en 2022, qui reprend les dessins de Cabu parus en 1967 dans le journal Candide. Pour exécuter ses dessins, Cabu s'était donc inspiré de ce livre-ci : « La Grande Rafle du Vel d'hiv » de Claude Lévy et Paul Tillard, paru en 1967. Il en avait été bouleversé et dira : « livre terrible qui me donnera des cauchemars en l'illustrant… ». Qui ne serait pas bouleversé ?
Difficile en quelques phrases de faire un résumé de cet extraordinaire document historique, sinon écrire, redire, marteler, crier son indignation quant à la politique des fonctionnaires, serviteurs de l'Etat français durant l'occupation, leur compromission avec l'occupant et surtout, cet acte d'une bassesse ignoble : la délation, qui a largement profité à leur vile besogne. Ainsi, la collaboration servile d'une majorité des services de la police et de la gendarmerie, officiers du gouvernement de Vichy, est coupable de l'arrestation les 16 et 17 juillet 1942, de 12 884 personnes (dont 4051 enfants), juives. Car, n'oublions jamais de préciser qu'aucun Allemand n'était présent lors des arrestations, mais 9 000 serviteurs français aux ordres de certains qui méritent d'être cités : Darquier de Pellepoix (commissaire général aux questions juives, mort en 1980 à 82 ans en Espagne), Amédée Bussière (préfet de Paris, condamné à mort en 1946 mais gracié en 1951), René Bousquet (chef de la police de Vichy, acquitté en 1948 par la haute cour de justice, assassiné en 1993), Jean Leguay (délégué de Bousquet, mort en 1989 à 79 ans, avant que son procès n'ait eu lieu), Laval, Pétain… tous ces hommes qui, de leur aide servile, ont largement servis les Allemands pour la déportation des internés. Internés, qui avant le départ pour Auschwitz, ont été pillés de leurs objets de valeur par des Français, surveillants des camps.
Heureusement, dans cette masse de fange, il est utile de rappeler que des Français, des forces de l'ordre, des civils et des ecclésiastiques ont fait acte de solidarité en prévenant et cachant des juifs, enfants et adultes, condamnés aux rafles et à la déportation.
Il fallut attendre 1995, soit 53 ans plus tard et le discours de Jacques Chirac, pour qu'enfin soit dénoncée la responsabilité de l'Etat français de cette ignominie et ses conséquences, impardonnables.
En conclusion p236, je reprends la phrase de Claude Levy : « Mais comment cela a-t-il été possible ? » question à laquelle aucune réponse ne sera jamais donnée.

Lien : https://www.babelio.com/conf..
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Je ne connaissais pas cette partie de l'histoire avant d'avoir lu "Elle s'appelait Sarah" de Tatiana de Rosnay et j'ai cherché à en savoir plus... L'auteur le citait dans ses sources...Effectivement j'ai découvert un livre de référence sur "l'opération vent printanier"... Il regroupe de nombreux témoignages, des textes officiels... Il laisse apparaître l'horreur qu'on vécu ces hommes, ces femmes et ces 4051 enfants... envoyés à la mort sous la responsabilité des autorités françaises...
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Il y a tous ces gosses, une centaine aux moins sur les 4051 qui ont été pris, ramassés parfois au sommet de leur fièvre, avec les oreillons (...). On a vu que les agents les ont proprement embarqués, en dépit de tout. (...)
Alors fébriles, frissonnants, enroulés dans une couverture, tumefiés, défigurés par les éruptions, apeurés, toussant et vomissant, ils se tiennent là, les plus petits pleurant tout leur saoul, les plus âgés essayant de les consoler... (...)
Huit semaine après, il ne restera rien de ces enfants, rien. De la cendre en Pologne. De la cendre dans laquelle l'un des auteurs de ce livre a plongé la main, en 1953, au cours d'un pèlerinage, il a trouvé des fragments d'os et une toute petite, toute petite phalange d'enfant.
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Le 16 juillet 1942 : jour d'infâime pour la police française et pour l'Etat français tout entier
Opération "Vent printanier"

9000 hommes employés : la préfecture de police,la gendarmerie,la garde mobile,la police judiciaire,les renseignements généraux.

Le Président Laval a proposé,lors de la déportation des familles juives de la zone non occupée,d'y comprendre les enfants âgés de moins de seize ans. La question des enfants juifs restant en zone occuoée ne l'intéresse pas.

Dans les camps du Loiret: Beaune-la-Rolande et Pithiviers, 400.000 personnes furent internées et les conditions de détention étaient souvent atroces? De plus, ils étaient l'antichambre nationale des camps allemands.

p. 19 Lettre pastorale

Films : "Les guichets du Louvre" "Monsieur Klein" " Le chagrin et la pitié" " La rafle" 2010
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Sur la décision de déporter ou pas les 4051 enfants du Vel' d'Hiv :

Dans cette affaire, Laval, sa police et les représentants français ont proposé, en insistant.
Eichmann, ou Himmler, a décidé. Finalement, les enfants seront déportés.
Pas un de ceux qui sont partis pour l'Allemagne n'est revenu.
On a accédé aux voeux de l'écrivain français Brasillach qui, parlant des déportations de juifs, écrivait : "Surtout, n'oubliez pas les petits".
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Pour nous les paroles de La Marseillaise étaient réellement vraies. Vrai, l'étendard de la sanglante tyrannie, vrais, les soldats qui viennent jusque dans nos bras égorger nos fils et nos compagnes, sauf qu'aux soldats de l'infâme tyrannie se mêlaient les uniformes des miliciens et des hommes de Vichy.
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Le jour de la déportation, ils (les enfants) étaient réveillés à 5 heures du matin et on les habillait dans la demi-obscurité. Réveillés brusquement, morts de sommeil, les plus petits pleuraient, se débattaient, refusaient de se laisser habiller et surtout de descendre dans la cour. Alors, on appelait les gendarmes, qui descendaient dans leurs bras les enfants hurlant de terreur.
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