Excellent ouvrage clair et détaillé expliquant le déroulement des événements puis de la guerre d'Algérie. Un bon manuel, précis et instructif. A lire pour mieux comprendre ces années sanglantes des deux côtés de la Méditerranée.
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Le combat fut long et cruel. Les sociétés algérienne et française s'en trouvèrent déstabilisées. En Algérie, cette guerre d'indépendance se termina par une dictature militaire. En France, la crise institutionnelle et l'arrivée d'un million de réfugiés "pieds noirs" et musulmans transformèrent une société à peine remise de la Seconde Guerre mondiale.
La haine, comme une flambée soudaine, a embrasé tout le Constantinois. On a, sur place, l'impression que tout raisonnement devient inutile et que les palabres bien intentionnées du gouvernement ou de l'Assemblée, en France, sont un écho venu d'une autre planète. Ici, il n'y a de place que pour la haine, une haine sans limite et devant laquelle on ne peut réagir qu'en se durcissant soi-même à l'extrême pour ne plus être que blasé et fataliste. Georges Penchenier, 24 août 1955
Les pertes militaires françaises (Français de métropole et d'Algérie, "Français musulmans", légionnaires) sont les plus précises : 27 500 tués et un millier de disparus.
Pour les civils français d'Algérie, le nombre est de 2 788 tués et 875 disparus jusqu'au cessez-le-feu. Il faut y ajouter 2 273 disparus entre le 19 mars - date de l'entrée en vigueur du cessez-le-feu - et le 31 décembre 1962, dont plus de la moitié est officiellement décédée.
Les pertes de la population musulmane algérienne sont très difficiles à évaluer, car les sources sont divergentes. (...)
Dans cette comptabilité macabre, l'estimation minimum que l'on peut faire est de plus de 250 000 morts, toutes les parties confondues, et l'estimation maximum doit approcher les 500 000 tués. Patrick Eveno, septembre 1985
Les officiers condamnés pour leur participation au putsch et à l' OAS ont été progressivement libérés, puis amnistiés par le général de Gaulle le 7 juin 1968. Le 24 novembre 1982, François Mitterrand les a fait réintégrer avec leur grade dans la réserve.
Le dimanche 18 mars 1962, au terme de onze jours de négociations, les plénipotentiaires français et les délégués du FLN commencent à parapher dans un salon de l'Hôtel du Parc à Evian les accords mettant fin aux combats qui durent depuis le 1er novembre 1954 en Algérie. André Passeron, 15-16 mars 1992