Sauver le monde c'était la routine, mais dans ce tome qui clôture la série on passe aux choses sérieuses, rien moins que de sauver les univers passés présents et futurs, ça va chauffer et gare aux dégâts collatéraux !
Dans ce tome les trois frères conDoin prennent de l'importance dans le cadre de la guerre civile qui sévit dans le Royaume des îles. En parallèle et sans lien tangible les puissants magiciens que nous avons rencontrés au fil de la série sont réunis dans un piège dont les dieux vont les extraire afin de contrecarrer l'effondrement des univers, ce qui donne lieu à moult dialogues mystiques avec les dieux et les manifestations des survivances de Macros - Ces passages occasionnent quelques longueurs que j'ai trouvées assez indigestes. J'ai aussi trouvé que les allers et retours entres les multiples actions étaient trop abrupts.
Lauteur serait-il nostalgique au moment de clôturer cette série fleuve de trente livres (dont reste à traduire "Jimmy and the Crawler", le quatrième tome du " Legs de la faille" paru en V.O la même année que cet ultime livre) ? En tous cas le récit donne lieu à de nombreux rappels des livres antérieurs, ce qui génère une atmosphère particulière que Feist allégera dans l'épilogue qui pourrait suggérer un éternel recommencement …
Et voila, j'ai fini le dernier de la dizaine de livres des Chroniques de Krondor que j'avais sortis de ma PAL en juillet, je comptais bien me vider la tête avec Feist, et ça a marché, c'était sans risque, cet auteur, même s'il n'est pas particulièrement original nous livre de la fantasy très honnête que chacun peut apprécier. Maintenant que Midkemia c'est terminé il nous reste à patienter pour les prochains tomes des "Firename" …
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Il est toujours difficile de voir apparaître le point final d'une oeuvre surtout quand ladite oeuvre c'est étalée sur sept de vos années. On se souvient avec nostalgies des débuts, de la séduction soudaine des premiers chapitre, du premier tome… et puis souvent par comparaison, car la passé se nimbe toujours d'un halo doré, on se trouve un peu déçu.
Même si ce tome est une bonne conclusion, même s'il n'est pas mauvais, c'est l'impression qui est resté… le tout premier cycle m'avais plus que charmée, les suivants, je les ai en partie lu pour ne pas quitter l'univers, je m'en rend compte à présent, même si j'ai pris grand plaisir à cette lecture.
Un tome moins mouvementé que ce à quoi on aurait pu s'attendre… beaucoup de « réflexion », qui donne une impression légèrement irréelle à cette fin. En vérité, alors même qu'il s'agissait essentiellement du combat de Pug, Magnus, le combat des magiciens et des anciens, je me suis plus passionnée pour les personnages plus secondaires. Car les parties concernant Pug s'éloignaient si loin de l'humanité (bien que le personnage reste humain) qu'elles en devenaient… ? je n'ai pas le mot… pas ennuyantes juste… pas vraiment passionnantes..., pas vraiment... touchantes?
Mais cette série reste un de mes piliers de la fantasy, quel que soit le sentiment trouble que m'a laissé cette fin, et je n'hésiterai pas un instant à en conseiller les premiers tomes à quiconque fait mine de s'intéresser au genre.
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Un bel au-revoir au monde dans lequel l’auteur a investi plusieurs décennies de sa vie avec une patience et une passion indéniables.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Ça devait être vrai, car il était capable de se rendre compte à présent que Dilyna était bien plus attirante qu’il ne l’avait cru. Des trois frères, c’était Brendan le séducteur. Hal était relativement timide avec le beau sexe compte tenu de son statut d’héritier (et de leur mère qui l’épiait tel un faucon). Martin était amoureux de Bethany depuis longtemps, avant même de le savoir, et les rares aventures qu’il avait eues avec des filles de Crydee avaient été le résultat d’une fête, de beaucoup d’alcool et de l’envie de la fille. Elles pensaient toutes naïvement réussir à se faire épouser par un fils de duc. Brendan, quant à lui, avait découvert très tôt la différence entre les filles et les garçons. Il avait tout de suite compris que cette différence lui plaisait énormément. Il avait probablement couché avec plus de filles de Crydee et de la Côte sauvage que ses deux frères réunis, même s’il était le plus jeune.
Il hésita, puis ajouta :
— Tout ce que nous avons vécu, depuis la première tentative d’atteindre la Pierre de Vie jusqu’à l’invasion des démons et des Dasatis, tout ça ne servait qu’à permettre aux Terreurs de prendre pied dans cette dimension. C’est ici qu’elles ont besoin de s’installer si elles veulent ramener toute chose à cet état de béatitude intemporelle et parfaite.
— La béatitude intemporelle, ça n’a pas l’air si mal, pouffa Nakor.
— Sauf que tout ce que nous connaissons cessera d’exister. Si le temps retourne à cet état, rien de tout ça ne se sera jamais produit. Tout ce que nous connaissons n’aura jamais existé. Inverser la faille, c’est notre seul espoir.
— Personne ne connaît mieux les failles que toi, Pug, reconnut Nakor, mais tu nous proposes une solution sans précédent.
— La menace l’est aussi, répliqua le mage, ce à quoi le petit démon n’avait rien à répondre.
Pendant toute la nuit, ils se tournèrent autour comme deux loups méfiants, chacun se jetant sur l’autre pour attaquer avant de reculer pour éviter la riposte. Tous deux reçurent des blessures sans gravité. Ils entraient à présent dans la phase finale de ce combat.
À un moment donné, l’un d’eux allait trouver une ouverture ou prendre l’avantage, momentanément, et c’est ainsi que se jouerait leur sort.
De nouveau, Tomas entendit la voix du dragon dans sa tête : « Tomas doit mourir. »
Mais, cette fois, un très vieux son étrange suivit cette déclaration. Un dragon commença à chanter, et les autres reprirent son chant. Tomas mit un moment avant de le reconnaître. C’était le chant de mort des dragons qu’ils entonnaient lorsqu’un Valheru passait de vie à trépas.
— Si ça peut vous réconforter, il y a une chose qui sépare la dimension dans laquelle vous vivez, le monde qui avance et qui évolue, des Terreurs et du Néant qui souhaitent retrouver cette béatitude parfaite et intemporelle. Cette chose, c’est l’amour. Vous faites ça par amour. Vous, les mortels, vous commettez des erreurs terribles par amour et vous souffrez à cause de lui, mais vous le connaissez, au moins. Les Terreurs n’ont que l’envie, et l’envie provoque la frustration, qui mène à la colère. Au bout du compte, il ne reste plus que la rage et la convoitise. Le sacrifice de soi est la plus haute forme d’amour.
— Je comprends, affirma Pug.
— Dois-je simplifier pour que tu puisses comprendre ? Ton faible esprit fait ce qu’il peut, mais ce n’est pas suffisant.
L’insulte fit bondir Miranda, mais elle choisit malgré tout de ne pas la relever.
— Que me montres-tu ?
— L’armée des cieux.
— Mais tu viens juste de dire qu’il s’agissait de la légion des démons !
Flûtiste rit.
— C’est ton esprit, il ne saisit pas ! Les anges et les démons, c’est la même chose, sauf qu’ils viennent d’endroits différents ! Ou c’est la même chose vue différemment ! Ils servent juste une cause différente ! Ils sont des opposés tout en étant les mêmes !
Session de Questions/Réponses entre Raymond E. Feist et ses fans à l'ICON 2016