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EAN : 9782213700571
240 pages
Fayard (17/08/2016)
3.57/5   15 notes
Résumé :
Le narrateur, fonctionnaire au Vatican, fabrique des saints, cercle leurs auréoles et organise leurs cultes, tout en reconnaissant qu'ils n'inspirent plus grand monde. En compagnie de Laure, elle aussi soucieuse de renouvellement, il se met en quête d'autres figures et d'autres modèles, hors des villes et de l'Eglise, mais aussi de sa propre vocation.
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Avec certaines personnes, il suffit d'un bref échange de regard pour comprendre que vous serez amis pour la vie. C'est ce qui m'est arrivé avec le héros de ce roman ; pourtant, un ecclésiastique qui oeuvre dans la haute bureaucratie du Vatican, ça ne m'attirait pas des masses à la base. Surtout quelqu'un qui s'occupe d'étudier la vie des candidats à la sainteté pour donner son approbation : rester 30 ans à prier à genoux dans les orties, ça ne doit pas être très passionnant à lire.

Mais voilà, notre prêtre aime les saints excentriques ; et j'adore les personnages de légende hors du commun. Il est captivé par dessus tout par les fins tragiques et sanglantes ; et rien ne m'attire plus que les histoires aux dénouements violents qui vous remuent les tripes. Et tous les deux, nous nous enthousiasmons quand nous pouvons dénicher des récits originaux qui tranchent avec le déprimant rationalisme moderne.

J'ai littéralement raffolé de l'ambiance de ce roman : je suis sous le charme de ses saints anciens, et de ses récits de « saints » modernes parmi les tagueurs et les sans-abris. Si un jour de tels personnages reviennent sur le devant de la scène, je me fais re-baptiser immédiatement ! Seul point de regret, le dénouement final, pas assez original à mon goût, et qui n'est pas digne de ses personnages.
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C'est en grande partie dans la Villa Médicis que le livre de Philippe Vasset La Légende a été rédigé : lieu idéal pour parler du thème central du roman, décrit en ces termes par l'auteur lui-même : « Je me suis plongé dans le plus grand studio de fiction au monde : le Vatican, et plus particulièrement, l'administration du récit religieux qui s'appelle l'administration pour la cause des saints, bureau au Vatican où les gens passent leur vie à raconter des vies de catholiques illustres. »
C'est effectivement le cas du narrateur, un prêtre défroqué et tourmenté, qui joue les guides pour les congrégations étrangères place Saint Pierre. C'est son mode de survie. Il a visiblement du mal à s'habituer à sa nouvelle existence : « Mal dans ces pantalons qui me serrent, je regrette la caresse de la soutane. Faire mes courses est un supplice : j'achète au hasard et le plus vite possible des ingrédients que je cuisine n'importe comment. Auparavant, je ne m'inquiétais de rien : tous les jours, c'était réfectoire et, une fois par semaine, des soeurs faisaient ma chambre. » Il a même dû changer de nom : reprendre son identité de laïc. Et ça, c'est peut-être le plus dur.
Que s'est-il passé ? Il a été pendant vingt ans « homme de dossiers ». de quels dossiers, me direz-vous ? de quelle mission était-il investi ? Il appartenait à la Congrégation pour la cause des saints et était une sorte de « greffier des vocations extraordinaires » comme le dit l'auteur, évoquant ces « greffiers de sainteté qui sont aussi scénaristes et écrivains ». Or, s'il se devait de raconter la vie des saints, il lui fallait scrupuleusement vérifier, comme un enquêteur, le bien fondé de ce qui est dit à leur sujet, en supprimant si possible les propos trop fantasques, en gommant les outrances : « recadrer, tâcheronner et affadir, tel était mon rôle ».
Mais, le narrateur ne partage visiblement pas cette vision des choses : pour lui, l'histoire des saints est « un outil de conquête des âmes ». Il faut donc frapper les esprits, adapter le propos à l'époque pour remplir de nouveau les églises. de plus, tel un romancier, le narrateur aime raconter : ces vies de saints sont une source inépuisable d'éléments romanesques dont il serait dommage de se priver et, plutôt que de les placer dans l'ombre, il aurait souhaité les mettre sous les projecteurs telles des rock-stars, crier haut et fort leurs actions démesurées et folles en tirant un feu d'artifice… « Au lieu de saisir les saints dans leurs tremblements, j'en faisais des employés modèles et des ouvriers du mois. Je gâchais de la chair à sermon à longueur de semaine, quand j'aurais pu monter de spectaculaires numéros de dévotion ».
Ce qui lui plaisait ? « Les mortifications scandaleuses, les révélations obscures et les miracles invraisemblables ». Ses saints préférés ? « le saint jongleur Bosco, qui fascinait ses ouailles en marchant sur les mains », « le célèbre Antoine, qui aurait pu prétendre au titre de patron des dompteurs tant il était capable… de dominer les lions qui visitaient sa grotte », Suzanne Foccart, Gianfranco Maria Chiti… La liste n'est évidemment pas exhaustive et de commenter : « il fallait couper les ailes de ces virtuoses et les faire entrer au chausse-pied dans des tabernacles étroits comme des bocaux. » alors qu'il les rêvait « disco, pulp et kitsch ».
Les écrits de Joseph-Antoine Boullan le fascinent car pour cet homme d'Église « la sainteté n'était pas un exemple, mais un scandale, une folie que rien ne justifiait et qui… ne pouvait s'approcher que par la fiction. Et il s'en donnait à coeur joie : ses textes étaient des machines hors de contrôle, des générateurs échevelés de rubans narratifs, d'adverbes et de superlatifs ». C'est donc l'histoire d'un narrateur qui, comme le dit P. Vasset, « tombe dans la soupe de fiction qu'il touille depuis des années ».
Et puis, il y a cette femme, Laure, qu'il rencontre dans un couloir de la Congrégation. Qui est-elle ? Où entraîne-t-elle le narrateur ? Où va-t-elle elle-même, s'offrant telle une sainte, corps et âme, à ceux qui sont là, autour d'elle pour disparaître soudain et réapparaitre ailleurs ?
Qui sont tous ces inconnus qui se donnent à leur passion, se brûlant le corps pour taguer une rame de métro, risquant de mourir à la recherche d'un partenaire éphémère auquel ils s'offriront ?
Aux marges de la ville sont les saints oubliés que le narrateur appelle à lui, citant leurs noms, un à un, comme il invoquait autrefois « l'immense cortège des saints et des archanges », le monde de ceux qui suivent leur vocation et s'abandonnent à elle dans la joie et la souffrance, entièrement, passionnément, jusqu'à l'inconnu.
J'ai découvert un univers fascinant, celui de la vie des saints et de ceux qui ont comme métier de la raconter. Franchement, je n'avais jamais rien lu là-dessus. le sujet et la façon dont il est traité m'ont passionnée.
Enfin, l'écriture très maîtrisée de l'oeuvre, sa dimension poétique et l'humour très présent ont achevé de me séduire.
Une très belle découverte pour cette rentrée littéraire 2016…

Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Philippe Vasset ouvre la porte d'un univers que j'ignorais complètement, le métier des gens de religion qui racontent la vie des saints. Il ne fallait cependant pas beaucoup s'attendre, avec un écrivain qui aime explorer les marges, à une évocation orthodoxe des bienheureux que la religion catholique perpétue en statues, médaillons et nouvelles consécrations.

Le soliloque du narrateur, sous une plume maîtrisée (fruit d'un séjour à la Villa Médicis en 2014-15) qui m'a entièrement séduit, relate ses revers de prêtre, fonctionnaire à Rome dans la Congrégation vaticane où il instruisait les requêtes en béatification, validait des miracles et authentifiait des reliques. Tout cela est fini, il n'a plus l'habit et ressasse son "histoire inaudible" dans un cahier qui "n'accompagne désormais qu'une solitude sans appel".

"Mal dans ces pantalons qui me serrent, je regrette la caresse de la soutane", l'Église a été toute sa vie mais la prière est devenue amère, bien que la foi ne semble pas en cause : "Revenir dans l'Église n'est jamais simple quand on s'est déporté aussi loin que je l'ai fait". La Congrégation où il travaillait est une institution judiciaire qui instruit et arbitre depuis quatre siècles, lorsque l'Église catholique a eu honte de ses martyrs flamboyants et des railleries de leurs miracles par les protestants. Les faits seuls, non les fables, devaient inspirer les fidèles.
Mais les temps ont changé et cet ecclésiastique juge que la puissance d'une histoire compte plus que le sérieux des enquêtes: "à trop priver les fidèles de légende, l'Église court le risque de fabriquer des héros qui n'intéressent plus personne". Afin de reprendre l'initiative sur les mouvements évangéliques qui grignotent les positions du catholicisme, le prêtre appelle des saints spectaculaires, criblés de tentations et rachetés, des saint scabreux et outranciers mais qui ne laissent personne indifférent. "Comme les sculpteurs d'extases, les doreurs de voûtes et les maîtres de chapelle, mon but était moins d'édifier que d'étourdir : le reste, pensais-je, viendrait tout seul."

Puis advint Laure, fantasque, férue d'hagiographies spectaculaires et licencieuses, passion de l'imposture, avec laquelle il précipite ses projets et sa perte. Une brèche s'ouvre avec la communion dans les excès du récit, puis la liaison amoureuse.

Exclu de "sa fabrique d'auréoles", comme disent les mauvaises langues, le défroqué nous gratifie de la sienne, une collection marginale d'hagiographies contemporaines, de martyrs pas officiels, des êtres emportés par une vocation qui n'entre pas dans les cases de l'Eglise. Philippe Vasset sort ces anonymes de la nuit – Azyle tagueur du métro, Pie gay en quête de rencontres avec des inconnus dans des lieux insolites, Darie recluse d'aujourd'hui, Gen chanteur de rock, icône et prêtre,... –, pour les relier au cortège des saints et archanges, car ils ont en commun une vocation : «cet élan, cet excès qui vous fait aller au bout de ce qui vous appelle, sans savoir ce qui vous appelle ni savoir nécessairement mettre les mots dessus» (présentation publique du livre, librairie Mollat).

Ce roman non canonique, empreint d'autodérision, ne tombe pas dans le scandale bon marché. L'auteur joint une postface intitulée "Sources et méthode" qui témoigne du sérieux de sa documentation ainsi que des difficultés d'accès à La Réserve des Archives papale, afin de consulter des documents sulfureux. Il reconnaît en outre son utilisation "éminemment personnelle" des connaissances acquises auprès de spécialistes renommés de la sainteté et de la littérature religieuse.

Le compte-rendu serait incomplet sans s'arrêter au personnage de Laure "libérée de la permanence de l'identité", un être en métamorphose permanente, "s'abandonnant sans frein à l'urgence" et qui "à l'identité préfère le flux". J'y reviens demain en extraits pour compléter l'évocation de ce roman talentueux, confession sans regrets et à la parole libérée.

Lien : http://christianwery.blogspo..
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Cet homme ère aux alentours du Vatican, jouant les guides pour des congrégations étrangères qui ne le connaissent pas. Il joue sur ses connaissances et les partage avec qui voudra l'entendre. Mais il n'est plus prêtre : l'habit lui a été retiré, et reprendre son identité laïque est pour lui plus difficile à supporter : il perd son identité d'homme d'église, ce qu'il a été une bonne partie de sa vie.
Il partage ses errements avec ses souvenirs : ces journées entières où il tentait d'auréoler une personne de sainteté : faisant partie de la Congrégation pour la cause des Saints, il élaborait des dossiers entiers, mettant en avant les miracles, les opposant à la rationalité. Un jour, il rencontre Laure, qui comme lui partage cette découverte de la vie des Saints, et qui devient un point de non-retour pour notre narrateur.

Je suis rapidement entré dans les pages du livre, dans cette histoire. Peut-être parce que j'avais l'impression que l'auteur se confiait à moi. J'ai été surtout portée par ma curiosité : Est-ce une histoire vraie ? Je me suis défendu de faire des recherches, car cette question m'obsédait et se liait à ma lecture. le plaisir n'en était que décupler.

La religion est un sujet qui est souvent utilisé pour les livres. Mais ici, loin de décoder des énigmes, l'auteur s'attarde sur un homme : un prêtre déchu de son titre, un homme qui se questionne, qui bouillonne d'envie. le narrateur prend d'ailleurs beaucoup de plaisir à parler des Saints et partager leurs histoires avec le lecteur.

le style de Philippe Vasset est très agréable et se prête à une lecture curieuse. Il prend le temps de décrire les sensations et sentiments du narrateur. Ainsi, on le suit de sa rencontre avec Laure à cette course pour créer leur propre autel dédié aux Saints. Leur relation est d'ailleurs très bien amenée. Sans donner trop d'informations, je dirais qu'il s'est perdu en elle, mais il s'est peut-être aussi bien trouvé.

Les événements qui ont conduit à lui retirer son habit de prêtre sont amenés sans précipitation, le narrateur montrant qu'il a aussi besoin de revenir sur cet enchaînement pour les comprendre. Cela donne au personnage une belle complexité. Quant à savoir s'il s'agit d'une histoire vraie ? A découvrir le 21 août prochain.

Lien : http://lecturedaydora.blogsp..
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Intriguée par le résumé de ce roman et tout juste de retour de Rome avec un passage au Vatican, j'ai coché ce livre pour la masse critique de la rentrée. Après moult pérégrinations, il est enfin arrivé chez moi et c'est pourquoi je vous livre mon avis avec un peu de retard…

Comme je vous le disais, ce roman m'a tout de suite attirée et malheureusement, je sors un peu déçue de cette lecture et elle ne me laissera pas un souvenir impérissable. Peut-être en attendais-je trop ? Ou autre chose ? Je ne sais pas mais j'ai tout de même passé un moment de lecture agréable et je tenterai peut-être un autre roman de Philippe Vasset car j'ai aimé son style.

Dans « La légende », nous suivons un ancien prêtre anonyme exclu de l'Eglise pour une raison qui nous est encore inconnue au début du roman. Ayant officié à la Congrégation pour les causes des Saints au sein de la Curie, il survit comme laïc en proposant des visites guidées du Vatican aux ecclésiastiques de passage et reste obsédé par sa rencontre avec Laure. Sans soutane, il se retrouve sans repères et sans le sou et je me suis rapidement attachée au narrateur. Pour la Congrégation, il enquêtait sur la vie des Saints afin de valider leur canonisation. Ainsi, le roman est jalonné de destins plus tragiques et extraordinaires les uns que les autres.

Le roman avait bien commencé mais je me suis peu à peu ennuyée, je dois bien l'avouer. Je manquais bien souvent de références sur la religion et l'auteur m'a un peu perdue en route. J'aime découvrir de nouveaux univers à travers les romans mais je suis restée imperméable à la vie de ces nombreux saints. Toutefois, le roman est court et je l'ai fini assez rapidement, d'autant plus que j'ai beaucoup aimé le style de l'auteur : des phrases courtes, une écriture fluide et pas de fioritures.

Mon avis est mitigé mais c'est très bien écrit et si le sujet vous intéresse, foncez !
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critiques presse (1)
Telerama
17 août 2016
Derrière cette immense fantaisie, Vasset cache une documentation pointue, une obstination d'enquêteur qui n'a pas peur de se colleter avec la bureaucratie papale pour se faire ouvrir des archives inattendues.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Voilà le problème, conclus-je : on produit du saint à la chaîne – quatre cent quatre-vingt-deux sous le dernier pontificat, rendez-vous compte ! –, mais leurs chapelles restent vides et les fidèles les boudent. Qui les blâmeraient ? Moi-même, je n'aurais pas l'idée d'invoquer le triste jésuite La Colombière, ou le fade Marello, évêque d'Acqui : je préfère sainte Rita et son trou purulent au front ! Où sont nos capiteuses Pélagie, nos furieux Ambroise, tous ceux qui volent, brillent et pleurent du sang ? Où sont les stigmatisés, les multi-suppliciés et la belle troupe des délirants ? La sainteté est devenue une décoration pour services rendus, un ruban accroché aux aubes les plus méritantes. Franchement, quel intérêt ?
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Les alternatives ne sont, de toute façon, pas légion : toute reconversion m’est interdite. Du petit monde de la sainteté, j’ai été définitivement exclu, chassé de ce village enchanté, de cette principauté de trieurs de miracles, d’inspecteurs de légendes et d’embaumeurs de cadavres. Et impossible de « valoriser mon expérience, comme disent les conseillers en recrutement. Parvenus à l’âge de la retraite, la plupart de mes collègues se font consultants pour diocèses en mal de saints. Le droit canon est en effet formel : seuls les fidèles ont le pouvoir de choisir les élus. La popularité est la première condition de la sainteté. Le rôle de la hiérarchie catholique ne consiste qu’à vérifier si les propositions des paroisses sont suffisamment étayées.
Après une vie à contrôler les candidatures, les fonctionnaires de la Congrégation passent de l’autre côté de la barrière, montant des dossiers contre rémunération. C’est d’autant plus facile qu’ils connaissent les codes, les usages, et surtout les guichetiers. Les évêchés lointains, sans relations au sein de la Curie, les missionnent pour faire triompher leurs champions.
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Vingt ans dans la sainteté. Trop tard pour changer de branche. Et puis, quoi d’autre ? Sans froc, ma vie est une portée sans clef. Je survis en jouant les guides place Saint-Pierre, aux portes de ce Vatican où s’est jouée mon existence. Il y a là une vingtaine d’individus qui, comme moi, essaient d’intéresser les touristes. Certains ciblent les retraités, d’autres les familles ou les jeunes couples. Ma spécialité à moi, ce sont les congrégations étrangères : religieuses vietnamiennes, séminaristes congolais, vieux pères du Québec. Je n’ai plus l’habit, mais j’ai encore les codes : je sais distinguer les dominicaines des clarisses, les maristes des frères de l’Assomption. Je commence par invoquer leur saint patron, pour les mettre en confiance. Puis je propose un circuit « réservé aux ecclésiastiques ». La petite croix métallique que j’arbore au revers de mon veston emporte généralement le morceau : ce badge me désigne en effet comme prêtre, même si j’ai officiellement cessé de l’être. Vivant loin de Rome, mes clients ne peuvent rien connaître de mon indignité.
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Le voyage dura sept ans. Sept années sans peau ni place, sept années de nimbes et de lumières, sept années sur des courants ascendants. Jusqu’à la chute, brutale : Jacqueline se découvrit un cancer et mourut en quelques semaines. Du jour au lendemain, Bryer disparut. Ne resta que Gen, c’est-à-dire un reflet, une pièce orpheline. Plus d’éclats, ni d’envols : cadavre vivant, Gen est maintenant confiné en lui-même, sans espoir d’évasion. Même le suicide lui est refusé : n’est-il pas déjà mort ?
Face à une vocation, on est seul, sans secours. Comment être à la hauteur de ce qui appelle ? Que faire ? Quel chemin ? Entendre, dans le vacarme du monde, la singularité de son désir, c’est quitter l’univers des martingales et des recettes, c’est comprendre qu’il n’y a d’élan que vers l’inconnu.
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J'aime les gens quand l’œil passe au travers : j'ai le goût des déguisements mal ajustés et des maquillages qui débordent. Sans doute un héritage de mes vingt ans de confessionnal : me touchent ceux qui s'obstinent, contre toute vraisemblance, à être ce qu'ils ne sont pas.
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Vidéo de Philippe Vasset
Lassé du silence de l'écriture, le narrateur s'improvise parolier et submerge de textes une star dont il admire la voix. Mais malgré son désir, et ses efforts, sa langue peine à devenir sonore, l'entraînant dans une exploration de plus en plus obsessionnelle de la voix, et en premier lieu de la sienne, qu'il a passé sa vie à assourdir. Parviendra-t-il à s'entendre ? À l'occasion de la parution de son nouveau roman A cappella, dans lequel Philippe Vasset explore à la première personne les liens entre texte et voix, l'auteur propose dans le cadre du festival une expérience d'écoute immersive consacrée aux mutations du timbre d'une seule personnalité, présence sonore familière et terriblement lointaine. L'écoute dans le noir, d'une durée de trente minutes, sera suivie d'un entretien avec l'auteur.
Philippe Vasset est journaliste et écrivain. Il a publié dix livres aux éditions Fayard, dont Un livre blanc (2007), Journal intime d'un marchand de canons (2009), Journal intime d'une prédatrice (2010), La Conjuration (2013), et plus récemment La Légende (2016) et Une vie en l'air (2018). A cappella est son premier ouvrage aux éditions Flammarion.
Retrouvez notre dossier "Effractions 2023" sur notre webmagazine Balises : https://balises.bpi.fr/dossier/effractions-2023/ Retrouvez toute la programmation du festival sur le site d'Effractions : https://effractions.bpi.fr/
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