Un homme politique est assassiné alors qu'il vient de faire voter une loi contre les gangs Chicanos qui sévissent à Los Angeles. Il était considéré comme traître à ses origines mexicaines, et en regardant de plus près au niveau personnel c'était un machiste alcoolique violent. Henry va devoir trouver l'assassin s'il veut innocenter je jeune drogué, trop évident et arrangeant tout le monde, qu'il a accepté de défendre …
Ce quatrième tome des aventures d'Henry Rios, avocat gay de choc d'origine mexicaine exerçant en Californie, restitue correctement l'époque où il fut écrit, les années sida, les discriminations raciales et autres auxquelles doivent faire face les minorités, l'insanité du milieu des politiciens, etc.
L'auteur s'affirme et comme d'habitude l'enquête de son héros est menée tambour battant parallèlement aux problèmes de sa vie personnelle, l'ensemble générant des réflexions générales sur la société américaine.
Un excellent polar, l'écriture est fluide et le rythme rapide incite à lire le livre d'une traite en s'immergeant dans un milieu et une époque évoqués avec talent et justesse en évitant les longues explications stériles. Pour apprécier totalement ce roman il est peut-être préférable d'avoir un minimum de connaissances sur les années 1980/90, ceci dit c'est une lecture que tout le monde devrait apprécier.
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Tel était le mystère de ma sexualité, pour qu'un corps si semblable au mien puisse être aussi attirant et me paraisse en même temps aussi peu familier, comme s'il appartenait à l'autre sexe. Quand j'étais plus jeune, il me paraissait urgent d'élucider ce mystère, parce que je pensais qu'une fois qu'il serait expliqué, on cesserait de nous haïr. A présent, je pensais qu'il n'avaient pas plus droit que moi à une explication et qu'ils trouveraient de toute façon d'autres raisons de nous haïr. Pour le moment, je remerciais le ciel de ce corps allongé à côté de moi, à la fois familier et inconnu.
- Qu'est-ce que vous ne comprenez pas, Gus ?
- Comment j'ai pu perdre le contrôle de moi-même. C'est vrai, enfin : contrôler, c'est ce que je fais le mieux.
- Contrôler, c'est une illusion, Gus. Quand on naît, c'est comme si on vous jetait d'une falaise. S'agripper aux pierres qui tombent en même temps ne vous empêche pas de continuer votre chute. Ça l'accélère, c'est tout.
- À quoi bon, alors, puisqu'on s'écrase toujours au bout du compte ? sourit-il tristement.
- On peut toujours apprendre à voler.
En montant les marches de l'hôtel de ville, je me demandai si mon père m'aurait détesté d'avantage comme homosexuel que comme avocat. Puis je me rappelai qu'il n'avait jamais eu besoin d'une raison pour me haïr. Il lui suffisait que je ne sois pas lui. Quant à moi, je ne détestais plus mon père, bien que ce fût devenu, je l'avoue, plus facile après sa mort. lui pardonner représentait encore un problème.
Pour moi; l'Église catholique n'est qu'une entité totalitaire de plus, comme le Parti communiste ou I.B.M, mais je dois admettre que le spectacle valait la peine.