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La Lyre et le Glaive tome 1 sur 2
EAN : 9782290223796
384 pages
J'ai lu (06/01/2021)
3.55/5   68 notes
Résumé :
Lorsque Kelt se voit refuser le passage d'un pont parce qu'il ne peut s'acquitter du péage, il prédit l'effondrement de la construction. Ainsi sont les diseurs de mots, ils ont de drôle de pouvoirs, jamais ils ne mentent et, dit-on, leurs vérités ensorcellent.Accusé par le gardien du pont d'avoir jeté un sort à l'ouvrage, Kelt est arrêté puis jeté dans les geôles du seigneur local. L'incrimination étant cependant difficile à démontrer, le gardien convoque une ordali... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (27) Voir plus Ajouter une critique
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Il y a incontestablement un approfondissement de la fantasy en cours chez les éditions Critic : il y avait déjà le duo Philippe WardSylvie Miller, ainsi que Lionel Davoust pour sa saga d'Évanégyre, Estelle Faye, Emmanuel Chastellière et Clément Bouhélier plus récemment, désormais il y a aussi Christian Léourier avec ce diptyque de la Lyre et le Glaive.

À l'aventure, compagnon !
Waard a une veine toute relative : gardien du plus grand pont de la région, il est responsable du péage imposé aux voyageurs au nom du hartl local. Or, contre sa volonté, l'eau finit par emporter l'ouvrage d'art et son sort est désormais entre les mains de son seigneur. Kelt, lui, est plus chanceux, car c'est un diseur de mots ; ses paroles façonnent le réel. Toutefois, ce n'est pas un thaumaturge comme bon nombre de ses collègues, non, il est un diseur de mots plus funeste : il entrevoit les tragédies et les énoncer leur font prendre réalité. C'est ce qui survient à l'infortuné gardien de pont qui lui refuse le passage au prétexte, fallacieux selon lui, qu'il n'a pas de quoi acquitter l'octroi, le péage auprès du seigneur. Cet événement est le déclencheur improbable d'une série d'événements mettant en scène ce diseur de mots et ceux qui croiseront son chemin, à leur risque et péril, car, au fond, comment peut-on se concilier quelqu'un qui annonce la vérité ?

Sur les chemins d'une fantasy nordique
Sans connaître Christian Léourier par sa prestigieuse série de SF, le Cycle de Lanmeur, aborder ce diptyque de fantasy qui débute avec Diseur de mots ne pose aucun problème tant son écriture est riche et fluide. Il lorgne sur une fantasy classique dans son décor médiévalisant, mais innovante dans ses fondements magiques. En effet, le nom des lieux donne forcément une teinte scandinave ou germanique au récit (nordique donc) : les provinces se nomment Lyorgmark, Heldmark ou Solkstrand et les noms des entités comme ceux des personnages laissent peu de doute à la « nordicité » de ces contrées (Hoggni, Skilf, Slegur, etc.). le choix de la couverture est intéressant du coup, car il ne s'appuie par sur ces éléments pour orienter notre découverte du livre. Toutefois, le coeur du roman ne réside pas dans son univers de base, mais bien dans ses personnages. le Diseur de mots, Kelt, que nous suivons, suit sa propre quête : en plus de devoir se sortir de situations cocasses ou dangereuses (devoir faire attention à ce qu'on dit car on annonce forcément la vérité, cela peut être problématique selon que la personne à qui on s'adresse soit puissante ou misérable), il cherche à retrouver celle qui lui a inspiré ce pouvoir en le conduisant dans un monde parallèle. Floqué de Hoggni, fier guerrier qui lui a sauvé la vie, il parcourt donc le monde à la recherche de ces passages privilégiés. C'est donc une sorte de « buddy roman » de fantasy qui nous est proposé pendant une bonne partie de ce livre, comme cela revient de plus en plus (pensons à Des sorciers et des hommes, de Thomas Geha, par exemple). Enfin, ces pérégrinations mettent en lumière un bestiaire et un imaginaire très liés à des endroits restreints, délimités dans l'espace par des barrières sacrées, des temples forestiers, des lieux reculés : nous sommes en plein dans un polythéisme du quotidien, où chaque force spirituelle ou puissance de la nature peut être totemisée afin d'essayer de la juguler ou de se la concilier.

Une fantasy du changement
Dès le prologue, est esquissé le principal thème de ce diptyque : un polythéisme assumé et particulièrement divers selon les espaces, qui voit arriver d'une des contrées une nouvelle religion qui rend compte à un dieu unique. Ce bouleversement, chaque parcelle traversée va commencer à la pressentir ; il est symbolisé par la poussée de l'Axe-divin venu du Solkstrand. À l'image de la quête anti-cultes orchestrée par exemple par Franck Ferric dans le Chant mortel du soleil, la lutte intestine entre des confessions et des clergés concurrents s'organise au point de renverser les rapports de force établis entre les provinces et entre les groupes ethniques. Fragilisant l'équilibre géopolitique local, ce sont des générations qui peuvent passer et trépasser : le pouvoir se transmet théoriquement selon un système féodal, mais cette transmission rencontre bien souvent des contextes très particuliers qui influent sur elle. Ainsi, ce roman est divisé en trois parties symbolisées par trois personnages féminins qui sont autant d'étapes de transition pour l'intrigue et le Diseur de mots. Aesa est celle qui lui a permis d'acquérir son pouvoir, aussi formidable que paradoxal ; Varka est celle qui le révèle dans son rôle d'humain ; enfin, Élyhora lui permet de se libérer de la tutelle qui a pesé sur lui tout le roman. Toutes trois, de façon plus ou moins directe, sont des forces le poussant à accomplir sa volonté. Plus généralement donc, la principale puissance affrontée par les protagonistes est l'inexorable temps qui passe, celui que chacun doit prendre de vitesse pour remplir la mission qu'il s'est imposée, ces forces de la nature qui inévitablement viennent recouvrir un jour ou l'autre le travail d'une vie ou de plusieurs. Cela peut être d'abord un simple torrent qui emporte un pont censé être solide et ruine ainsi une vie bien engagée, puis c'est une tempête qui se déchaîne et détruit tout un commerce ou une armée, enfin la fin du roman nous approche au fur et à mesure de puissances de plus en plus primaires et prégnantes qui nous laissent sur un mystère supplémentaire.

Diseur de mots est donc un très chouette premier tome, dont le lecteur aura à coeur de vite découvrir la suite, Danseuse de cordes, prévue pour s'attarder cette fois sur une nouvelle héroïne.

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Je suis restée à la surface de ce livre, j'ai mis quatre étoiles en attendant la suite de ce livre l'année prochaine. le style est magnifique et il y a des éons j'avais lu "Le messager de la grande île" qui m'avait bien plu. Mais là!
Les premiers paragraphes lus avant la sortie du livre m'avaient intrigués. le peuple des étoiles, Urskogar, la mère des forêts, Kelt, le diseur de mots, qui dévoile l'avenir au cours de ses discussions, un peuple polythéistes qui prie tous les dieux au cas où. Et puis, cette nouvelle religion monothéiste représentée par une lyre, c'était alléchant seulement voilà à mon sens, il m'a manqué cette touche de folie, de fantaisie, d'inattendu qui m'emporte parfois dans des contrées lointaines. J'ai eu l'impression d'un texte dilué.
Pourtant j'ai beaucoup aimé Hòggni le horsto, Oddi, les sachants et l'axe divin mais tout est traité par petites touches, en surface.
J'attends la suite en espérant y retrouver ce qui m'avait fait aimer ce livre au début.
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Ainsi que je le signalais précédemment, il n'est pas si courant que le personnage principale d'un roman de fantasy soit un barde. Les joueurs de jeu de rôle le savent, ce n'est pas forcément le personnage le plus simple à jouer, au moins tant qu'il n'a pas fait ses preuves et acquis quelques pouvoirs.

Ici, Kelt est déjà un personnage de bon niveau. Mais son don exige qu'il soit particulièrement vigilant, car il ne peut dire que la vérité. Ainsi, non seulement il ne peut pas recourir – ce qui est parfois si pratique – à la simplicité du mensonge pour se tirer d'un mauvais pas, mais, surtout, tout ce qu'il dit devient forcément la vérité. Il doit donc surveiller toutes ses paroles !

Kelt fait rapidement la rencontre de Fille-farouche – Varka -, membre des Helgi, un peuple nomade de forgerons. Elle se défie autant de lui que lui d'elle, même s'ils sont tous les deux conscients que cette défiance est notamment alimentée par une attirance qu'ils ne contrôlent ni l'un ni l'autre.

Kelt se retrouve emporté par les événements. Skilf Oluf'ar, qui, lui aussi, se méfie de lui, le charge de missions lointaines, autant pour l'éloigner que pour mettre à profit ses compétences. Voilà donc Kelt sur les routes, en compagnie d'Hòggni, mercenaire du peuple Horsto, puis, rapidement, de Varka.

Les dieux, la magie, le savoir, l'amour : autant de dangers, autant de raisons de se méfier. Car si Kelt et Varka doivent avoir un enfant, c'est le monde entier qui risque de trembler sur ses bases. Mais le monde est déjà fragilisé par l'apparition d'une nouvelle divinité, un dieu unique qui remet déjà en cause toute l'organisation des peuples…

On retrouve dans ce premier tome tous les mécanismes de la fantasy, maniés avec aisance et élégance par Christian Léourier. Kelt n'a pas demandé à porter un tel poids sur ses épaules ; Varka non plus.

Tout cela fonctionne bien. Les personnages sont riches, ils composent avec leurs failles, leurs blessures, leurs doutes, et cela les rend humains et attachants. On les regarde évoluer sous nos yeux, on s'intéresse à leur sort, et cela fait de cette lecture un très bon moment, que je recommande à tous les amateurs du style !
Lien : https://ogrimoire.com/2021/0..
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Bien connu des lecteurs des regrettées éditions Ad Astra avec son fameux cycle du Lanmeur, le français Christian Léourier navigue sans cesse entre les genres.
C'est ainsi qu'il publie en ce début d'année un texte de science-fiction, Helstrid aux éditions du Bélial', et le premier tome d'un diptyque de fantasy aux éditions Critic : le Lyre et le Glaive. Sous une magnifique couverture signé Jean-Baptiste Hostache et trahissant déjà les orientations asiatiques de son univers, le Diseur de mots nous entraîne dans un monde où les noms sont doubles et où les Dieux s'écroulent.
Bienvenue dans le Solkstrand du hartl Skilf Oluf'ar.

Des dieux fragiles
Tout commence sur un pont meurtri par la glace charriée par le Stor, l'un des grands fleuves bordant le Solkstrand. Alors que Waard, le gardien du pont et fidèle serviteur du Dieu Gangyr s'inquiète du prochain effondrement de l'ouvrage, il est confronté à un mystérieux individu qui affirme lui aussi que le pont va bientôt céder. Lorsque l'inévitable arrive, Waard, connu sous le nom public de Pieux-Servant, se retrouve traîné devant la justice implacable du hartl (comprendre seigneur) du Solkstrand pour expliquer la catastrophe. Il révèle alors que l'homme responsable n'est autre qu'un Diseur de mots coupable d'avoir lancé une malédiction au lieu de s'acquitter du droit de passage. Skilf offre dès lors une récompense pour qui lui ramènera Kelt, cette Bouche D'Or qui pourrait bien lui être fort utile face à la montée des tensions avec son voisin du Heldmark, le hartl Slegur.
Christian Léourier installe lentement un univers régit par le rapport aux Dieux et à la vérité. Divisé en royaumes et en commanderie sous la coupe de hartl, le monde de la Lyre et le Glaive croule littéralement sous les innombrables Dieux honorés par ses habitants. Pour chapeauter ce Panthéon pléthorique se trouve deux êtres exceptionnels appelés l'Axe-Divin et qui sont sensés garantir l'équilibre du monde. Un équilibre qui s'apprête à vaciller.
Pour suivre les événements qui vont renverser la course de l'histoire, l'écrivain français introduit deux fils narratifs : celui de Kelt, le fameux Diseur de mots à qui l'on attribue tout un tas de pouvoirs fabuleux, et celui du hartl Skilf, vieux souverain rapiat préoccupé davantage par l'embellissement de sa cité que par les affrontements armés.
Au milieu, Christian Léourier dresse surtout le portrait d'une société en crise religieuse et identitaire devant l'arrivée d'une nouvelle religion, celle de l'Unique, qui menace d'enflammer la région et de réduire en cendres toutes les croyances traditionnelles. C'est d'ailleurs sur ce plan que ce premier tome s'avère le plus convaincant. Malgré un départ poussif et cliché (le héros et l'héroïne au destin extraordinaire…la prophétie…etc…), l'ouvrage parvient peu à peu à trouver son véritable souffle lorsqu'il s'intéresse à la fragilité des choses qui entourent Kelt, des souverains aux royaumes en passant par les dieux eux-mêmes. Réflexion sur le changement perpétuel et sur la montée de l'intolérance, le roman devient passionnant lorsqu'il joue au jeu des trônes et qu'il s'attaque à la mélancolie d'un Kelt incapable de faire le deuil de son amour passé.

La vérité comme arme
Bien au-delà de la guerre que se livre les deux hartls, c'est le paradoxe entre les pouvoirs de Kelt et son scepticisme qui font le charme de cette épopée. Car malgré sa confrontation à des puissances bien au-delà des hommes, Kelt persiste à ne croire qu'en une chose : le pouvoir des mots. Christian Léourier ne dresse pas ici le portrait d'un sorcier ou d'un guerrier mais bien celui d'un orateur qui peut changer le monde avec des phrases à la vérité acérée, capables de faire plier le monde et le temps à ses paroles. Ou du moins le croit-il dur comme fer. Dans un royaume où l'on porte deux noms, l'un public et l'un privé, la vérité devient une arme tangible et convoitée.
C'est d'ailleurs cette vérité de l'être que recherche l'écrivain français lorsqu'il dépeint ses personnages tragiquement humains avec leur médiocrité et leurs faiblesses mais aussi la grandeur inattendue lors de situations désespérées. S'il faut attendre bien longtemps pour trouver un intérêt véritable à Hoggni et à Varka, les derniers chapitres les font sortir du banal pour révéler leur vrai potentiel. Une façon comme une autre de donner envie au lecteur de continuer le voyage dans le second tome.
Car si La Lyre et le Glaive finit par convaincre l'amateur de fantasy, il ennuie un tantinet dans ses premiers chapitres où il adopte une structure assez lâche et une aventure qui semble un temps ne pas savoir où aller. Mais lorsque Christian Léourier fait sonner le tocsin de la guerre, les pièces se mettent en place et l'on est captivé par les machinations politiques et les moments épiques de son récit. Si l'on déplore un style moins travaillé qu'un Patrick K. Dewdney ou un Jean-Philippe Jaworski, ce premier volume parvient tout de même à emporter l'adhésion grâce à son écriture fluide et entraînante.
Une qualité qui lui permet non seulement de maintenir constamment l'attention du lecteur au plus haut mais également de mieux plonger dans les subtilités de son monde qui se révèle petit à petit. En faisant mystères pendant longtemps des rouages de son univers, Christian Léourier entretient son suspense et offre au final une aventure qui vaut le détour.

Témoin de l'avènement du monothéisme face aux vieilles croyances polythéistes, réflexion sur le changement perpétuel et inéluctable du monde qui nous entoure, La Lyre et le Glaive offre une belle aventure au lecteur de fantasy dans un pays envoûtant où les dieux meurent comme les hommes, qu'ils soient fragiles ou tenaces. Rendez-vous en 2020 pour découvrir la suite et fin des aventures de Varka et Kelt.
Lien : https://justaword.fr/la-lyre..
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Je tiens tout d'abord à remercier chaleureusement Babelio ainsi que les éditions Critic pour l'envoi de ce service presse ! «Le Diseur de mots » est un roman que j'ai globalement apprécié. Vous verrez que ma chronique peut parfois sembler « mitigée » ; gardez donc en tête que ce fut une bonne lecture (vraiment !) même s'il y a des « mais » ! L'un n'empêche pas l'autre ! 😉
En ce qui concerne le résumé, je vous laisse celui de l'éditeur ci-dessus. Je ne tenterai pas d'en réécrire un à ma sauce…Je ne saurais tout simplement pas par quel bout prendre le récit pour lui rendre justice ! Sachez simplement qu'il est question, dans les premiers chapitres, d'un diseur de mot, d'un pont qui s'effondre et d'une ordalie. Ensuite…hé bien pour en savoir plus, il faut voudra lire cette histoire ! :-D
Une intrigue aux multiples facettes
La trame est assez complexe : jeux politiques, guerre, trahison, religion, destiné,…en sont les leitmotivs. Si vous cherchez une « petite » lecture légère et addictive, ne choisissez pas La lyre et le Glaive, vous risqueriez d'être déçus ! Par contre, si vous êtes friands de fantasy riche et subtile, où chaque rencontre a son importance et où chaque phrase peut receler des vérités cachées, vous tenez le bon roman ! (Soyons clair, je ne dénigre pas du tout les titres légers et addictifs (d'où mes guillemets) => au contraire, je les adore aussi ! Et je ne dis pas non plus qu'ils ne peuvent pas avoir une intrigue « riche » ou « subtile » ; simplement, ce roman-ci est d'une autre trempe, indéniablement).
Cette intrigue m'a beaucoup plu dans l'ensemble, même s'il y a des « mais » ! le résumé, tout d'abord, m'a induite en erreur et est à l'origine d'un premier « mais ». [Je vais rester volontairement très floue pour ne pas vous spoiler.] À un moment du récit, l'auteur effectue un saut temporel et, au chapitre suivant, nous retrouvons nos héros quelques mois plus tard. Ce qui m'a quelque peu déstabilisé, c'est qu'au vu du résumé, je pensais que l'essentiel du roman allait, au contraire, se concentrer précisément sur ce passage volontairement occulté, ou, du moins, que celui-ci aurait une bonne place dans l'histoire…D'où mon étonnement de découvrir qu'en fait il n'en serait rien et que toute cette partie se réduirait, en réalité, à quelques flash-backs…Bref, rien de dramatique en soi, plutôt une petite déconvenue qui est finalement vite passée.
L'auteur maitrise parfaitement le rythme de son récit : un peu lent au début, le temps de mettre tous ses pions en place, puis de plus en plus prenant et dynamique. de plus, malgré la lenteur initiale, dès le départ, une certaine tension est perceptible qui tient le lecteur en éveille et le rend attentif aux moindres détails. Rien à dire de ce côté-là donc… Malheureusement, pour totalement me harponner et me plonger dans l'histoire, il m'a manqué un but auquel me raccrocher, que je n'ai pour ma part pas très bien perçu, dans un premier temps du moins. D'un côté, j'aimais beaucoup ce que je lisais ; de l'autre, je ne comprenais pas trop l'intérêt de tout cela ! J'avoue avoir un peu de mal à mettre des mots sur mon ressenti. D'autant que, comme je vous l'ai dit, je trouve l'ensemble bien construit. Je n'ai, en soi, aucun reproche à faire, si ce n'est que cette mise en bouche n'a pas totalement fonctionné avec moi.
Des personnages agréables, même si peu attachants
Un élément qui a contribué à me perdre et à me laisser dans le flou est que je n'ai pas tout de suite saisi le rôle du personnage principal (le fameux Diseur de mots). Kel, de son petit nom, me semblait, de prime abord, un peu fade. Son pouvoir paraissait très limité, tout comme sa potentielle influence sur le sort de son pays… Je ne voyais pas l'intérêt de le suivre, si ce n'est qu'il m'était sympathique !^^ Sans rien vous spoiler, sachez simplement que mon opinion globale a bien changé par la suite ! En ce qui concerne les autres personnages, si je les ai pour la plupart appréciés, ils ne m'ont pas réellement touchée (sauf peut-être, Hóggni). Je suis restée très extérieure à leurs parcours même si je les ai tous suivis avec beaucoup de plaisir ! Oui, ce que je viens de dire peut paraitre contradictoire, pourtant c'est la stricte vérité !^^
Un univers vaste et bien développé
Si une petite carte aurait été bienvenue, j'ai adoré découvrir, grâce aux nombreux voyages de nos héros, les nombreuses facettes du monde créé par l'auteur : plaines recouvertes de plantes hallucinogènes, bord de mer et villes côtières, fleuve impétueux, montagnes imprévisibles,…La balade fut plus que divertissante ! Et, petit plus, il m'a été facile de visualiser ces différents décors. Toutefois, le contexte m'a un peu échappé au départ. La couverture suggère, en effet, une touche asiatique que je n'ai pas forcément perçue dans les descriptions. Toutefois, c'est peut-être simplement moi qui suis passée à côté de certains détails !...
Narration et touche féminine
La narration est à la troisième personne et propose donc un point de vue extérieur. le titre est divisé en trois parties, toutes portant le nom d'une femme. Ces trois femmes jouent un rôle non négligeable dans le récit, tout en restant, pour l'une d'entre elles, un personnage secondaire. Je gage que, toutes, auront leur importance par la suite !
Conclusion
En bref, un roman que j'ai pris énormément de plaisir à lire. Oui certains éléments m'ont déstabilisée, ébranlée voire un peu dérangée au début et j'ai eu du mal à rentrer dans ce récit mais, au final (et c'est le principal), j'en garderai un excellent souvenir ! J'espère juste que l'auteur prendra la peine de revenir sur les événements de ce premier tome, au début du prochain (et dernier) opus, sinon je risque d'être légèrement larguée quand je le lirai (étant donné qu'il ne sort que d'ici un an) ! J'ai déjà hâte et je vous conseille cette lecture si vous aimez ce type de fantasy riche et complexe !

Lien : https://leslivresderose.word..
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critiques presse (1)
Elbakin.net
12 février 2019
Dans ce roman, le lecteur peut découvrir à la fois de beaux portraits de personnages, mais également une forme de sagesse, un message à la portée universelle. Christian Léourier nous offre ainsi une fantasy tour à tour poétique et subtile.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
- Approche, Fille-Farouche !
Elle obéit, sans crainte ni espérance, comme anesthésiée par la caresse de son regard.
- Danseras-tu pour moi ?
La requête prit Varka au dépourvu.
- S'il te plait, insista la Suprême Souveraineté.
La Helgee avait déjà vu un sourire semblable, sur le visage d'une vieille femme. Il avait accompagné une partie de son enfance. Il avait scellé des paroles terribles, quand, dans l'ombre de la Visiteuse, l'Aïeule avait tracé son chemin. Le pied de Varka se souleva malgré elle. Et elle dansa.
Elle dansa le désarroi qui s'était emparé d'elle ce soir-là. Elle dansa sa révolte et la détestation dans laquelle elle avait tenu le voyageur qui la promettait à une destinée funeste. Elle dansa le déchirement de la séparation, la joie des retrouvailles, l'élan qui la poussait vers le diseur de mots. Elle ne cacha pas la détresse que lui avait procurée les révélations arrachées à Hòggni, ni sa jalousie, ni sa hargne à triompher d'un souvenir. Elle dansa la langueur et la fureur de l'amour, le triomphe des corps possédés par le désir, la douceur de s'endormir dans la tiédeur de l'autre, le plaisir que procure au-delà des mots la sonorité d'une voix. Elle dansa le grain, le fumet d'une peau, le goût d'une humeur. Elle dansa le désordre, l'agitation, l'ouragan, la tempête. Elle dansa l'amour.
Et tandis qu'elle dansait Gydja comprit pourquoi rien ni personne dans ce monde n'empêcherait la Dàtsen de trembler.
Rien. Personne. Pas même deux comanifestations.
Alors, pour la première fois depuis la nuit des temps, l'Axe-divin éclata d'un rire qui, partout, provoqua l'essor des oiseaux, affola les bêtes au fond de leurs terriers et mit en branle les troupeaux. Un rire qui dépassa les limites du Monde pour retentir jusqu'en Urskogar.
Là, une créature d'ombre rejeta en arrière sa tête couronnée de cornes et lança un long brame.
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Bien qu'issus de deux versants différents, les estivants n'entraient pas en rivalité. Ils avaient conscience d'appartenir à une confrérie privilégiée ; leur existence se déroulait bien au-dessus de celle des autres mortels, ce qui leur conférait une supériorité dont ils tiraient orgueil. Ils ne se connaissaient qu'une ennemie : la montagne. L'entraide seule permettait de survivre à ses caprices. Là-haut, il n'y avait pas place, comme dans les bas, aux mesquineries. (p. 376)
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_ Hartl-èr ? Puis-je formuler une requête ? Quand vos soldats m'ont... invité dans votre demeure, ils m'ont délesté de mon glaive. J'aimerais le récupérer.
_ Les mots ne suffisent donc pas à ta protection ?
_ Je n'ai que lui, quand vos arsenaux en regorgent. Disons que cette arme vous sera d'un plus grand secours dans ma main qu'entreposé dans un magasin.
Prophétie ou sort ? Chacune des paroles du diseur de mots comportait une ambiguïté qui mettait Skilf mal à l'aise. Maintenant qu'il avait obtenu de lui ce qu'il voulait il
avait hâte de le voir quitter l'audience. ( p. 104)
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On disait en Solkstrand que le hartl était juste parce qu'il frappait avec une égale sévérité tous les prévenus, les puissants comme les humbles. On aurait tout aussi bien pu dire qu'il était injuste, parce qu'implacable avec tout le monde. Sauf qu'il aurait été imprudent de le taxer de cruauté. ( p. 73)
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Celui qu'il maudissait ainsi, ce n'était pas le printemps, artisan de la fonte des glaces, mais le sorcier qui avait jeté un sort sur le pont, l'impudent, l'arrogant dont il avait ri quand il s'était présenté comme diseur de mots et quise vengeait de son incrédulité de la plus odieuse manière. (p.18)
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Vidéo de Christian Léourier
A l'occasion du festival "Imaginales" à Epinal, rencontre avec Christian Léourier autour de son ouvrage "La lyre et le glaive. Volume 1, le diseur de mots" aux éditions Critic.
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