AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782757835166
624 pages
Points (02/01/2014)
3.64/5   190 notes
Résumé :
« L’un des 10 meilleurs livres de l’année. […] Avec une intelligence formidable, Tana French dépeint une tragédie familiale, les aspects les moins reluisants du travail de flic et les chagrins d’une génération. » The Washington Post

Broken Harbour, un lotissement fantôme à quelques encablures de Dublin : pas tout à fait terminé, pas tout à fait habité, une espèce de chantier laissé à l’abandon. Deux enfants et leur père sont morts. La mère est en soin... >Voir plus
Que lire après La Maison des absentsVoir plus
L'oeil d'Eve par Fossum

Sejer et Skarre

Karin Fossum

3.09★ (808)

7 tomes

Pyromanie par DeSilva

Liam Mulligan

Bruce DeSilva

3.95★ (254)

3 tomes

Le Tueur par Cole

Kate Burrows

Martina Cole

3.92★ (163)

3 tomes

Critiques, Analyses et Avis (57) Voir plus Ajouter une critique
3,64

sur 190 notes
Brianstown est un lotissement perdu loin de tout, tombé en décrépitude avant même d'être achevé. C'est là que vivaient Jenny et Pat, jeune couple en apparence parfait et parfaitement heureux, avec leurs deux enfants Emma et Jack. Vivaient, au passé donc, parce qu'ils ont tous les quatre été retrouvés dans un sale état : morts pour le mari et les petits, et très amochée et amnésique pour la mère...

La brigade de Dublin entre donc en scène pour l'enquête; cette fois, c'est Scorcher Kennedy, ex-expert en résolution de crimes hanté par une affaire ratée et une histoire personnelle compliquée, qui va mener la danse. Une danse macabre aux frontières de la folie. Pour tous les héros, sans exception.

Une nouvelle fois, j'ai été emportée par une histoire tragique de Tana French, qui réussit à inventer une intrigue originale, à ménager du suspense, à créer des personnages humains et crédibles et à nous parler de l'Irlande d'aujourd'hui, de ses difficultés et de ses travers... mais aussi de visons, d'ongles cassés, de souvenirs obsédants et de marginalité !
Commenter  J’apprécie          470
L'inspecteur principal Mike « Scorcher » Kennedy est chargé de conduire une enquête sur un triple meurtre survenu à Broken Harbour, dans un lotissement situé en bord de mer non loin de Dublin. Mis sur la touche suite à des erreurs passées, Mike voit dans cette affaire une opportunité pour redorer son image aux yeux de son chef et de ses collègues. On lui colle un adjoint novice, l'inspecteur Richie Curran, dont il doit assurer la formation sur le terrain, ce qui n'est visiblement pas pour lui déplaire car Mike Kennedy adore asséner les règles du métier forgées par ses observations personnelles et proférer au passage quelques assertions viriles fleurant bon la vieille école et supposées renforcer son autorité.
Une famille bon chic bon genre a été décimée à l'arme blanche dans son pavillon : Patrick Spain, le père au chômage, ses deux enfants de quatre et six ans. Seule la mère Jenny, envoyée en réanimation, a survécu. Fiona, la soeur de Jenny qui a découvert le drame, a prévenu la police et sera le premier témoin interrogé.
Ce cinquième roman de Tana French est conçu comme un huis clos théâtral qui se joue sur une scène à trois décors : la maison du crime, le commissariat, l'hôpital. Comme au théâtre, l'essentiel est porté par les relations entre les personnages et les dialogues. Les interrogatoires et les débriefings nourrissent la réflexion des enquêteurs. Les investigations s'opèrent hors champ (l'analyse du disque dur, la fouille des environs par les stagiaires, la surveillance de la maison). Tout semble écrit à l'avance pour converger inéluctablement vers le dénouement implacable. Pour autant, le lecteur qui suit pas à pas l'enquête et qui dispose en principe de toutes les pièces du puzzle, nage en plein mystère et ne voit rien venir.
Cette construction minimaliste qui donne sa cohérence au roman peut aussi, à mon avis, devenir une source de frustration. La vérité une fois révélée, bien qu'atroce, s'avère être d'une affligeante banalité. le contexte économique de l'Irlande (chômage, crise immobilière…) qui sous-tend les drames se déroulant sous nos yeux, n'est pas vraiment décrit. La crise irlandaise n'est pas analysée et il faut aller sur Wikipédia pour en savoir un peu plus. L'Irlande elle-même n'est pas réellement présente dans le récit. La même histoire aurait pu se dérouler sur la côte belge, française, ou hollandaise. Ne cherchez pas dans ce roman les pubs irlandais, les rouquins buveurs de bière, les autonomistes de l'IRA en cavale ou les taupes infiltrées du MI6, qui auraient pu donner quelques scénarios alternatifs supplémentaires aux hypothèses envisagées par les enquêteurs. La réalité décrite ici est à la fois plus banale et plus universelle. A force de tendre vers l'allégorie et l'emblématique (chômeur dépressif, couple idéal, voisins jaloux, victimes innocentes…), le scénario se construit hors-sol et le récit s'en trouve un peu désincarné.
La relation entre Mike et Richie est bien plus intéressante. le jeune inspecteur Curran pourra-t-il se montrer à la hauteur de sa mission, ne pas flancher lors des autopsies, se maintenir à bonne distance de la détresse des victimes ? le disciple ne finira-t-il pas par dépasser le maître (qui le laisse volontiers mener les interrogatoires des témoins, après s'être rendu compte de son efficacité) ? On devine au fil de l'enquête le mélange d'amitié, d'admiration et de paternalisme qui s'installe entre les deux enquêteurs. Mike finira par admettre les talents de Richie et même par couvrir ses faux pas, mais sans le ménager pour autant.
On appréciera tout autant les rapports compliqués entretenus entre Mike et sa soeur Dina. Mike Kennedy cache une fêlure familiale, qui à elle seule constitue un second récit dans le récit. Au cours du roman, on est amené à explorer le passé de Mike, pour qui les lieux du drame ne peuvent que réveiller de douloureux souvenirs. On comprend alors qu'il lui faudra à tout prix résoudre cette enquête pour conjurer la malédiction du lieu et exorciser un autre drame familial, beaucoup plus personnel, survenu dans sa petite enfance.
La maison des absents est un bon polar, qui manque un peu de couleur locale mais qui vise l'universalité dans sa description fine des rapports humains, qu'ils soient professionnels ou familiaux. On a tous quelque chose en nous de Kennedy. Si un jour Tana French propose une suite à ses aventures et à La maison des absents, je répondrai volontiers présent !
Commenter  J’apprécie          332

J'ai déjà plusieurs livres de Tana French à mon actif et une fois de plus, je ressors ravie de cette lecture.
Il faut dire que cette auteure excelle dans l'art de plonger le lecteur et la lectrice dans une atmosphère fort réaliste et où l'enquête avance tranquillement au rythme des investigations de la brigade de Dublin et sans coup de théâtre toutes les dix pages.
Le personnage de flic qui va tenir le rôle principal dans ce roman de Tana French, c'est l'inspecteur Kennedy.
Kennedy, c'est le gars qui ne mâche pas ses mots, ni avec ses collègues, ni avec les suspects ou les familles des victimes. Kennedy, c'est le flic, qui tel un chien de chasse ne lâche rien avant d'avoir trouvé un indice pour se diriger vers le coupable. Kennedy, c'est le flic qui ne montrera jamais ses failles et ses points faibles à ses collègues et qui leur cache sa vie personnelle.
C'est donc cet inspecteur, accompagné d'un bleu, qui va être chargé d'enquêter sur le meurtre d'une famille : le père et les deux enfants. La mère est grièvement blessée et son pronostic vital reste réservé.
Qui est ce qui a pu massacrer cette famille qui habitait un lotissement pourri, ou les promoteurs ont vendu du rêve à des familles avant de déposer le bilan.
Le lieu du crime st donc une maison qui à peine construite est déjà dans un état de décrépitude inquiétant.
C'est aussi tout un contexte social avec la récession qui a eu lieu qu'évoque l'auteure et c'est dans cet environnement qu'évolue Kennedy. Que s'est-il véritablement passé dans cette maison où il va découvrir des choses bien curieuses dans le grenier et d'autres pièces de la maison ?
Un très bon cru de cette auteure !

Challenge Mauvais Genres 2022
Challenge Pavés 2022
Commenter  J’apprécie          340
J'ai lu et apprécié il y a longtemps " Les lieux infidèles" , j'étais ravie de renouer avec l'auteure irlandaise.

J'ai rarement lu un livre dont l'enquête était aussi minutieusement décrite! Peut-être un peu trop, c'est parfois lassant. On suit pas à pas, presque minute par minute, les investigations policières de l'intérieur, puisque le narrateur est l'un des enquêteurs, l'inspecteur Mike Kennedy. Sous sa carapace de flic dur et cynique, il cache de lourds chagrins familiaux... Un bleu, fraîchement arrivé dans la brigade, Richie, va le seconder.

La maison des absents, c'est celle de la famille Spain, qui a emménagé dans une résidence tape à l'oeil" Ocean view", à Broken Harbour , dont les habitations mal construites sont pour la plupart vides, en raison de la crise. le mari, les deux enfants ont été tués. Seule, Jenny, l'épouse, a survécu à ses blessures.

Jusqu'à la moitié du roman, l'enquête s'enchaîne assez logiquement, avec son lot de fausses pistes et de déceptions. Un coupable semble enfin trouvé. Mais une remarque du narrateur nous fait comprendre que l'on va s'orienter vers autre chose....

L'auteure écrit bien, sait créer une atmosphère pesante, triste, inquiétante, ici dans un lieu à l'abandon avant même d'être habité. Seules quelques familles y logent, touchées de plein fouet par le chômage. Au point pour certains, désespérés, de toucher le fond. Un fond ensanglanté... Une lecture prenante.
Commenter  J’apprécie          320
Dans l'Irlande actuelle, une famille de jeunes cadres malmenée par la crise économique est assassinée dans sa maison. Seule la mère survit à l'agression. Deux policiers cherchent à savoir pourquoi par tous les moyens.

Le couple et ses deux jeunes enfants vivent dans un lotissement au bord de la mer situé à une heure de Dublin. Très amoureux depuis l'adolescence, ils représentent aux yeux de tous le couple idéal. Patrick Spain, le père, a été licencié mais pense retrouver du travail rapidement. Sa femme, qui a arrêté de travailler pour élever leurs enfants, est un soutien dans cette période délicate.

L'inspecteur principal Kennedy et son jeune adjoint Curran sont chargés de l'affaire. Kennedy assure la formation de Curran ; il privilégie le dialogue et le laisse prendre des initiatives. C'est un policier très investi dans son rôle de formateur et d'enquêteur. Mais Kennedy n'est pas le mieux placé pour résoudre cette enquête. Il a connu un drame familial au même endroit et devra renoncer à son idéal de policier intègre pour arriver au bout de sa mission.

Tana French nous entraîne dans une histoire qui va au-delà d'un banal fait divers. Ces personnages font partie d'une génération touchée par la récession et le chômage. Ils sont victimes d'une faillite financière, sociale et familiale. Emblématiques d'une société consumériste, ils n'ont plus rien à quoi se raccrocher quand les symboles de leur réussite disparaissent. Dès les premières difficultés, ils perdent pied.

Dans ce roman, les questions que soulève Tana French sont celles d'une société en manque de repères. La Maison des absents est aussi un vrai roman policier où l'auteure explore les méandres d'une enquête criminelle avec un réel talent pour décrire les rapports humains. L'intrigue très construite maintient la tension de bout en bout.
Commenter  J’apprécie          290


critiques presse (1)
LesEchos
28 mai 2013
Sous la plume acérée de Tana French, une nouvelle étoile des lettres irlandaises, l’histoire récente de l’Irlande, dont les rêves d’expansion se sont fracassés sur la crise financière, est contée à travers la tragédie de cette famille modèle partie à la dérive.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Je n'ai jamais pitié des gens que je croise au cours de mes enquêtes. La pitié vous valorise à vos propres yeux, vous pousse à vous surestimer. Mais ceux à qui vous la témoignez s'en moquent. Dès que vous commencez à ressentir ce que les victimes ont subi, vous perdez vos moyens. Vous devenez faible. Vous avez du mal à vous lever le matin parce que la perspective d'aller travailler vous révulse, ce qui n'est d'aucun secours pour personne. Je consacre mon temps et mon énergie à apporter des réponses ; pas des paroles de réconfort ou du chocolat chaud.
Si je devais cependant éprouver de la compassion, je la réserverais aux familles des victimes. Comme je venais de le dire à Richie, quatre-vingt-dix-neuf pour cent des victimes n'ont aucune raison de se plaindre : elles ont eu exactement ce qu'elles cherchaient. Les familles, elles, n'ont pas demandé à vivre l'enfer où elles se trouvent projetées. Je réfute le cliché selon lequel tout est de la faute de maman si le petit Jimmy est devenu un junkie et un dealer assez débile pour éventrer son fournisseur. Peut-être ne l'a-t-elle pas vraiment aidé à se réaliser. Et alors ? Mon enfance m'a laissé, moi aussi, face à des problèmes. Ai-je fini pour autant avec deux balles dans la nuque tirées par un caïd de la drogue ? J'ai vu un psy pendant deux ans, pour m'assurer que mes problèmes ne me submergeraient pas. Pendant ce temps, j'ai saisi le monde à bras-le-corps, parce que je suis adulte et que ma vie ne dépend que de moi. Si je me fais un jour défoncer la tronche, j'en porterai l'entière responsabilité. Et les miens, qui n'y seront pour rien, devront ramasser les morceaux.
Voilà pourquoi je me blinde devant les familles. Rien n'est plus destructeur que la compassion.
Commenter  J’apprécie          120
- De nos jours, précisai-je, si tu ne supportes plus ton existence, tu t'en inventes une sur la Toile. Si tous ceux à qui tu t'adresses te prennent pour une vedette du rock, ils te traiteront comme une star. Et si tout le monde te considère de cette façon, tu finiras par y croire.
- Élémentaire, mon cher Watson, lança gaiement Kieran. Les gens racontent des craques pour impressionner les autres. Ils l'ont toujours fait. Le Net rend simplement la chose plus facile.
(p. 208)
Commenter  J’apprécie          80
Les enquêteurs de la criminelle sont des chasseurs : ils préfèrent capturer un lion blanc qu'ils ont traqué dans le ténèbres d'une jungle hostile plutôt qu'un chat d'appartement devenu subitement enragé.
Commenter  J’apprécie          90
Elle regarda avec angoisse autour d'elle, comme si tout allait disparaître...La pièce était sinistre...On aurait dit un site archéologique abandonné en toute hâte après une invasion ou une catastrophe naturelle. Pour l'heure, Fiona ne distinguait rien. Pourtant, chaque détail resterait gravé en elle, jusqu'à la fin de ses jours.
Commenter  J’apprécie          40
Je n'ai jamais pitié des gens que je croise au cours de mes enquêtes. La pitié vous valorise à vos propres yeux, vous pousse à vous surestimer. Mais ceux à qui vous le témoignez s'en moquent. Dès que vous commencez à ressentir ce que les victimes ont subi, vous perdez vos moyens. Vous devenez faibles. Vous avez du mal à vous lever le matin parce que la perspective d'aller travailler vous révulse, ce qui n'est d'aucun secours pour personne. Je consacre mon temps et mon énergie à apporter des réponses, pas des paroles de réconfort ou du chocolat chaud.
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Tana French (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Tana French
"L'arbre du mal" de Tana French (@calmann.levy) est un roman fleuve, un polar qui trempe son intrigue dans le passé de ses personnages. Totalement haletant! #onlalu #instalivre #instabook #bookstagram #lecture #polar
autres livres classés : thrillerVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (435) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2860 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..