Voici un petit livre, petit juste au regard du nombre de pages.
Aucune critique le concernant ? Alors je me lance !
Parce que ce livre est grand : par la poésie la sensualité et la sensibilité des mots de l'auteur.
Il aborde un thème auquel je n'avais pas pensé, la perte de mémoire consciente et progressive. Comme si vous voyiez les images s'envoler, irrémédiablement et régulièrement de votre tête et ne pouviez en retenir qu'une partie à chaque envol. Alors, pour les garder un peu plus avec vous, vous les collez avec des post-it. Et surtout vous vous référez aux plus anciennes, les plus profondes ancrées dans votre mémoire, celles que vous a laissées votre mère, qui aimait les couleurs du ciel. de cette douleur, l'auteur traite également du rapport mère-fille. Enfin et surtout, des couleurs des mots d'une rencontre entre un homme et une femme.
J'ai aimé ce livre, alors je le dis (avant d'oublier)
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Merci beaucoup à Ambages qui m'a conseillé ce livre.
La rencontre entre celle que sa mémoire fuit et celui qui fuit sa mémoire.
La rencontre entre poésie (roman?), peinture et calligraphie.
Une belle rencontre à la croisée des chemins, le tout en équilibre parfait comme cette maison des brumes en flanc de falaise.
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Qui êtes-vous ? implore-t-elle. Qui êtes-vous ? Parle ! Donne-moi ton visage à engloutir, tes mots à mordre... Oui, prends mon front entre tes mains, appuie sur mes tempes, mets tes lèvres sur ma bouche, nourris-moi sans cesse de tes phrases, à en mourir... Que veux-tu ? L'oubli est la lumière fauve du soleil carnassier ? Mais que fais-tu des pleurs du soleil ? Qui êtes-vous ?... Tu n'as plus sur toi le parfum de la résine, pourquoi ?
Je ne vous connais pas. Partez !
(...)
- Peux-tu m'aider à vivre dans l'oubli ? murmure-t-elle.
- Anne, tu es un corps sans mémoire ! Et moi, pour me souvenir, j'ai besoin de la terre de ton ventre.
Ce simple geste qui dérape dans le vide semble suffire,à rétablir l'équilibre et l'inconnue apprivoisant l'espace qui fuyait devant elle, sort du café et disparait.
Cette maison où je suis née et qui va basculer un jour ou l'autre dans le vide, c'est ma seule façon de tenir en équilibre.
Quels mots, quels rythmes de la phrase peuvent suggérer, rendre palpable ce rouge surgi de la sauvagerie des deux corps mutilés de ses parents.
Je suis seule sans pouvoir habiter ma solitude.