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EAN : 9782842614089
414 pages
Le Serpent à plumes (02/09/2003)
4.17/5   9 notes
Résumé :
Le Nouveau-Brunswick, dans les années 1960. Roy Henderson, qui subvenait péniblement aux besoins des siens, perd son emploi : et sombre dans la déchéance avant de mourir lamentablement en prison. Son fils Sydney doit assurer la relève et prendre ses responsabilités familiales. Mais Sydney reste terriblement marqué par un épisode de son adolescence : à la suite d'un jeu risqué, il a provoqué et assisté à la chute vertigineuse du toit d'une église de son camarade Conn... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Je ne me souviens plus pourquoi j'ai acheté ce livre mais quelle bonne idée j'ai eu de le faire, le destin me direz-vous ? Oui peut-être et de destin il en est question dans ce roman.... C'est une vraie belle découverte d'une puissance inouïe sur les affres d'une famille, les Henderson, qui vit dans le New-Brunswick au nord ouest du Canada. Si comme moi vous avez aimé Les raisins de la colère de John Steinbeck ce roman est pour vous.

Mais n'allons pas trop vite... Tout commence en 1997 quand un homme de 25 ans, Lyle Henderson, frappe à la porte d'un ancien policier, Terrieux, qui sauva la vie en 1964 de Mathew Pit (Mat) et  lui reproche de ne pas l'avoir laissé mourir car sa vie et celle de sa famille aurait peut-être été toute autre. Après 7 années de recherches, de vérifications pour ce qu'il n'avait pas vécu lui-même, Lyle va raconter à Terrieux les conséquences de son sauvetage. Si Mat était mort ce jour de 1964 sa vie aurait-elle été plus heureuse ?

Et nous voilà partis pour un voyage de plus de vingt ans dans les Stumps, au bord du fleuve Miramichi, grouillant de saumons et d'éperlans, occupé il y a très longtemps par les Micmacs, vaste région encore sauvage, recouverte de forêts exploitées par de nombreux bûcherons réputés d'être violents et durs.....

Dans ce roman fleuve, la famille Henderson est marquée du sceau de la malédiction. le sort s'acharnera sur eux, quoiqu'ils fassent, et le pire c'est qu'ils font du mieux qu'ils peuvent, jamais de violence, de vengeance, seulement de l'éducation et de l'amour mais peut-être parce que ce bonheur n'est pas supportable aux autres, tout ce retourne inévitablement contre eux. Il sera question d'empoisonnement des sols et de l'eau, de vol, d'agression, d'accident entraînant la mort, d'accusations mensongères, de rapports manichéens, de non-dits, de secrets.

"Tu ne comprends pas.... Aucune réussite ne triomphe du stigmate de la différence. (...) Ta différence n'est pas une différence acceptable. Elle est d'une autre nature, elle est plus grande. (p149)"

Deux familles s'affrontent : il y a les Pit avec ses membres toujours en recherche de coups tordus sur fond de jalousies et les Henderson avec une politique de non-violence, ils subissent sans jamais vouloir rendre coup pour coup car la vie elle-même ne leur fait pas de cadeaux mais est-ce vraiment la vie où n'y a-t-il pas derrière bien d'autres explications..... Et puis il y a les autres dont la famille des puissants : les Mc Vicer avec Leo à sa tête, le riche, le maître des vies de la région.

L'auteur décortique les âmes humaines dans ce qu'elles ont de plus beau et de plus sombre, de grandeur et de bassesse. Il y a de l'amour et de la haine, des revirements, de la beauté, de l'horreur, de la misère, de la noblesse de coeur et des vengeances monstrueuses le tout dans une écriture sèche, nette, implacable.

"Je venais d'apprendre que mon père avait raison. Chaque fois que quelqu'un fait du tort à un autre, ce tort lui est fait en retour ; et il n'y a qu'une façon d'atténuer les effets de cette règle : développer une "insensibilité" envers les autres humains. (p201)"

Quand le sort s'abat sur quelqu'un on parle de loi des séries mais pour les Henderson cela va bien plus loin. Il ne fait pas bon être différents, miséreux mais lettrés, intelligents, non violents. Cela attire convoitise, envie, jalousie, rancoeur et s'il ne s'agissait que de cela...... Il y a ce que l'on croit et ce qui est et quand on cherche à comprendre le pourquoi du comment on découvre qu'il y a des liens que l'on n'aurait jamais imaginé entre les faits et les êtres....

Et puis un jour, à force de trop de douleurs on se rebelle, on bascule dans l'autre camp..... La frontière est ténue, il suffit de peu, de trop pour devenir ce que l'on a haï mais il y a toujours un prix à payer

Alors oui, dans ce roman noir, David Adams Richards prend le temps de dérouler le tapis, d'exposer les faits, un à un, pour en saisir toute l'importance puis les répercutions qu'elles ont eues sur le devenir de chaque famille. C'est sombre, fort, sans pitié ni concession.

C'est une lecture exigeante non par l'écriture mais par le sentiment parfois de plonger dans ce que l'humanité peut avoir de plus insoutenable, on se demande où le rouleau compresseur va s'arrêter pour ceux qui sont marqués par la malchance, le désespoir et l'honnêteté.

Il faut parfois avoir le courage d'affronter les âmes humaines, les regarder attaquer ou subir, dans un environnement où les plus riches et malins règnent en maîtres absolus, où la misère oblige les autres à choisir un camp, celui du bien ou du mal.

La malédiction Henderson est le genre de roman qui laisse une trace, indélébile, dont on garde une cicatrice par le regard sans complaisance que porte un auteur sur l'humanité.
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Les Henderson vivent dans un petit village près de Chatham au Nouveau-Brunswick (une petite province canadienne).Sydney, le père est un homme bon qui refuse toute forme de violences car il s'est promis de ne jamais faire de mal aux autres, une décision individuelle qui entraîne sa famille dans le malheur et la pauvreté. Or Lyle, le fils aîné qui ne supporte plus les moqueries et les méchancetés des villageois décide que lui ne sera jamais un perdant comme son père. Poursuivie par la malchance, les regrets et les non-dits, on assiste impuissant aux différents destins des membres de cette famille. L'auteur va jusqu'au tréfonds des êtres, beaucoup sont tordus car empreint d'une méchanceté telle, qu'elle vous donne la nausée. Un roman sur la misère, l'injustice, la rumeur, une fresque qui évoque avec réalisme le problème du fatalisme, quand un individu veut briser les chaînes de sa destinée.
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La famille Henderson vit dans un village du Nouveau-Brunswick. Sidney tente de subvenir aux besoins de sa famille qui deviendra la risée de tout le village. Malgré ce mérpis et les malheurs qui accablent sa famille, Sidney refuse d'utiliser la violence pour se défendre et jure de ne pas faire de mal aux autres. Lyle, son fils refuse cette malédiction et ne partage pas la vision de son père.
Cette saga est un véritable roman coup de poing qui ne laisse pas indifférent. Toute cette misère, cette méchanceté, cette vie de malheur m'a fait vivre plein d'émotions. J'étais choquée envers ces gens qui méprisent, exploitent une famille qui ne demande qu'à vivre en paix, mais aussi envers Sidney qui ne se défend pas et se laisse manipuler. Ce roman est un véritable dilemme entre l'acharnement à rester non-violent et l'utilisation de la violence. En refermant le livre, on ne sait pas ce qui est mieux au fond, ça porte à réflexion.

Les personnages sont tous intéressants, l'auteur décrit leur souffrance, leur désarroi de façon remarquable. L'ambiance est lourde, sombre, dérangeante, c'est loin d'être une lecture légère et agréable, mais c'est une lecture qui laisse des marques. Et à cause de ça, une note parfaite est pleinemnt méritée!
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un roman qui vous laisse sonné... pour longtemps.
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histoire vraie
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Je venais d'apprendre que mon père avait raison. Chaque fois que quelqu'un fait du tort à un autre, ce tort lui est fait en retour ; et il n'y a qu'une façon d'atténuer les effets de cette règle : développer une "insensibilité" envers les autres humains. (p201)
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S’il est vrai que l’homme doit quelque part rendre compte de chacun de ses instants et de chacun de ses actes, on ignore ce que s’abstenir de tuer a comme conséquence.
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Tu ne comprends pas.... Aucune réussite ne triomphe du stigmate de la différence. (...) Ta différence n'est pas une différence acceptable. Elle est d'une autre nature, elle est plus grande. (p149)
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