Livre devenu rare par la disparition et le découpage de son éditeur Naturellement. J'ai eu la chance de pouvoir réunir les deux parties. Je ne présente plus
Robert McCammon qui est l'un des plus talentueux auteurs de Fantastique de tous les temps. Il n'y a qu'à regarder sa bibliographie pour se rendre compte de la qualité de ses oeuvres. Bon, j'avoue. Je pars d'avance que je serai forcément conquis par ce roman.
Je m'engage dans le flou le plus total. Je ne lis jamais le résumé de l'éditeur et je me fis aux étiquettes Babelio. Or, là il n'y a rien d'explicite. L'auteur ayant une large palette de thèmes à son actif (Fantastique,
Science-Fiction, Thriller). Par ailleurs, on découvrira tardivement, une fois l'histoire bien avancée, qu'il s'agit de Fantastique.
Si je devais résumer « La marche mystérieuse » en quelques mots, je dirais qu'il s'agit d'un mélange de Shinning de
Stephen King, pour l'enfant qui peut voir les morts, et de
Graham Masterton, pour son côté croyances indiennes. le tout est bien évidemment mijoté à la sauce
McCammon, ce savoureux met dans lequel on trempe avec plaisir son morceau de pain. Une écriture pleine d'émotions où on a de l'empathie pour les personnages. C'est très touchant.
Même si je suis parti dans les meilleures conditions, j'ai eu beaucoup de mal avec le prologue et le premier chapitre. Il faut dire que la mise en page désastreuse de l'Éditeur doit y être pour quelque chose. Les dialogues sont sous formes de guillemets anglo-saxons (soit : “ et ”). C'est même la première fois que je vois ces signes de ponctuations utilisées dans l'industrie du livre. Je vous mets au défi de lire ne serait-ce qu'un chapitre avec ce procédé, nous qui sommes habitués aux tirets cadratin et les guillemets français (soit : « et »). Désolé pour cet aparté technique, mais je tenais à le souligner car cela alourdit le texte, devenu pour la forme bien trop compacte.
Sans révéler l'histoire, peut-être que quelqu'un tombera un jour sur ce petit bijou – sous cette forme ou si une maison d'édition voulait bien le rééditer –, nous suivons l'enfance d'un jeune garçon aux pouvoirs surnaturels. Dans son sang coule celui de ses ancêtres Choctaws, un peuple pacifique.
Robert McCammon – à l'instar de «
Le mystère du lac » –, nous livre une Amérique sudiste, ici bien plus sombre, que nous européens nous pourrions prendre comme caricaturale. La religion prend une place prépondérante dans les familles. Un prêcheur vient même abreuver de ses discours sans ouvertures d'esprit dans ses cérémonies liturgiques. Ce qui est même troublant, ce sont ses interprétations de la Bible qu'il tire à son avantage. le récit est également ponctué de bribes confédérées où le triple “K” sème la terreur raciale.
Cette première partie est succulente et excellente. C'est presque devenu un rituel, chaque ouvrage que je lis de lui, devient un coup de coeur, pour preuve, j'ai enfilé les pages sans m'en rendre compte, une immersion parfaite. J'entame de ce pas le second opus et j'espère être aussi émerveillé.