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EAN : 9791031204482
130 pages
Editions Ateliers Henry Dougier (06/02/2020)
3.54/5   13 notes
Résumé :
La vie d'un bistrot à l'ancienne, authentique, lieu de rencontre et de mixité sociale, comme en en fait plus beaucoup...

Au Café du coin, Jeannine fume la pipe en discutant avec ses copains du quartier. Réputée pour son franc-parler, cette arrière-grand-mère de caractère, appelée "la Mère Lapipe', sait aussi écouter. Les conversations évoquent ce quartier ouvrier qu'elle a vu changer. Les générations s'y retrouvent et on y croise une fabuleuse galerie... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Après avoir démissionné de la fonction publique et déchargé pendant des années des cageots de fruits et légumes, Jeanine a acquis en 1985 le Café du Coin, un bistrot d'un quartier ouvrier du Mans. Elle doit son surnom, la Mère Lapipe, à l'instrument qu'elle serre entre ses dents et dans lequel brûle du tabac.
À presque 78 ans, elle ouvre encore tous les jours, ou presque, pour accueillir les habitués, et parfois les petits nouveaux. Chez elle on vient boire un verre avec les copains en grillant une cigarette, et pour refaire le monde en paroles, en évitant de parler du travail.

Journaliste et photographe, nostalgique des bars d'antan, Pierrick Bourgault nous fait découvrir le petit monde du Café du Coin, sa patronne et ses clients, réguliers ou de passage. C'est certes un lieu où l'on vient boire et discuter etun lieu de convivialité spontanée, mais c'est surtout un petit coin oublié par la modernité où l'on vient se rencontrer en oubliant un peu le présent (au Café du Coin, Johnny n'est pas mort ; les affiches en témoignent !)
L'auteur en fait un récit attachant et plein d'humanité : il y a le lieu (le dernier bar où l'on peut encore fumer ailleurs qu'en terrasse ?), la truculence de la Mère Lapipe, et tous les clients qui apportent ici un bout d'eux-mêmes en espérant y trouver un répondant, un petit morceau des autres.
N'étant pas moi-même un grand amateur de bars, j'ai moins vibré dans cette lecture qu'à celle de Francis, l'artisan du bois, du même auteur. L'ouvrage reste cependant un bon témoignage sur une réalité et une époque qui sont en train de disparaître...
Lien : http://michelgiraud.fr/2020/..
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Le Café du coin est situé dans un quartier ouvrier du Mans, l'autocollant « interdit aux cons » donne le ton dès la porte. le visage de Johnny placardé jusqu'au plafond et sous la statuette de la vierge Marie, Jeannine la frêle tenancière fumant la pipe. Elle s'assied volontiers sur les genoux des clients et quand il fait chaud, à 77 ans, il lui arrive encore de ne pas mettre de soutien-gorge. Une ambiance de folie douce et de liberté partagée par toutes les générations, un brassage de vies et d'itinéraires.
Le journaliste Pierrick Bourgault nous entraîne donc à la découverte d'un personnage atypique, Jeannine Brunet, alias la mère Lapipe, la propriétaire du Café du coin. Ses clients c'est elle qui les choisit. Ouvert uniquement en semaine à partir de 16 h 30, ce bar échappe à la notoriété publique, pour le trouver, il faut le mériter.
Pierrick Bourgault nous fait donc partager la vie de ce village gaulois, ses conversations de comptoir avec leur langage fleuri et imagé, la parole est libre, voire un peu leste. C'est plus qu'une clientèle, un groupe d'amis, une famille. À coup de « Pet Pet » un mousseux servi dans des coupes on partage ses inquiétudes face à la ruine industrielle et humaine, les métiers et la façon de travailler qui changent. Les nouvelles normes, la complexité administrative, les petits commerces qui disparaissent, lorsqu'un bistrot ferme, un groupe humain se disloque. La nostalgie de l'enfance, c'était mieux avant !
Le Café du coin est un microcosme, où chacun raconte, non ses problèmes, mais ses solutions, un vrai bistrot ne colporte pas les ragots. Chez Lapipe, on sait quand on arrive, mais jamais quand on repart. Aucune soirée ne ressemble à une autre, chaque instant est une surprise, un cadeau de l'existence.
Mémoire vivante du quartier, Jeannine dépense la recette de la veille dans des jeux à gratter. Accro aux machines à sous, quand elle gagne elle rejoue jusqu'à ce qu'elle n'ait plus d'argent.
Un livre authentique, Pierrick Bourgault nous délivre quelques pastilles, quelques moments choisis, comme des photographies, tout sonne vrai et donne envie de pousser la porte du bistrot de la mère Lapipe.
Je remercie vivement Babelio de cette lecture d'autant plus que ce livre m'a permis de connaître Les ateliers Henry Dougier, une maison d'édition pas comme les autres et leur incroyable collection « Une vie, une voix » des vies ordinaires, des récits réels, des histoires qui sont les nôtres, notre patrimoine. À découvrir d'urgence.
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Pierrik Bourgault a hérité de son grand-père une tendresse inépuisable pour les bistrots d'antan ; bistrots qui ont progressivement diminués et tendance à disparaître.

Il nous fait vivre au travers des conversations glanées ça et là sur un zinc de comptoir, des générations de vies ordinaires.

Il s'est arrêté au "Café du coin" chez Jeannine surnommée "La Mère Lapipe", pour donner la parole à toute une galerie de personnages dans laquelle on peut y retrouver la mémoire vivante des quartiers ou des villages.

Tenir un bistrot est un art très vivant. Jeannine en connaît l'histoire minuscule, celle qui ne sera jamais publiée ... celle qui ne laisse aucune trace, à peine une silhouette évoquée en finissant un verre au coin du comptoir.

Le monde change, tout change.
On aimerait dire, comme dans la chanson de Johnny : "Retiens la nuit, arrête le temps et les heures".

La vie est si fragile qu'il nous faut la joie tonitruante des bistrots.
Chez Jeannine on ne sait jamais qui viendra ce soir. Les soirées sont riches en surprises attendues et en personnages récurrents.

L'auteur décrit et photographie depuis des années les petits bistrots, dans l'espoir insensé que leur charme et leur rôle dans la qualité de la vie soient enfin reconnus.

Il dit aussi : le café du coin est une leçon, une chanson pour apprendre à vivre aussi fort que possible les instants qui passent ... il ne laisse ni les traces imprimées d'un écrivain, ni les enregistrements sonores d'un musicien, mais des émotions et des histoires, dont il est une source vive.

Pourra t-on encore longtemps se donner rendez-vous au bistrot ; ce lieu rare de parole et d'écoute qui disparaît aujourd'hui.

*Un bistrot qui ferme, c'est un théâtre qui brûle.*
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Tout d'abord, je souhaite remercier Babelio et les Ateliers Henry Dougiers pour m'avoir fait découvrir ce livre par le biais de la dernière masse critique.

Que dire ? Oui, c'est sûr que si je commence comme ça, vous aurez compris que ce livre ne m'a pas emballé.

Effectivement, vous lisez le 4ème de couverture et tout est dit. Il y a beaucoup de redondances, de redites, dans ce livre.

Les portraits des clients, et même de la Mère Lapipe, qui certes est LE personnage principal, sont en filigrane tout au long du livre. En fait on n'apprend pas beaucoup de chose. Sitôt aperçus, sitôt disparus, sans qu'on en sache plus sur eux. Ils auraient mérité d'être un peu plus étoffés.

Mis à part, que ce bistrot du coin, dans son jus, existe toujours alors que tous les petits commerçants de quartier disparaissent les uns après les autres, au grand dam des habitués, qui savent qu'une fois la Mère Lapipe en retraite, celui-ci disparaîtra également.

Bref, un livre vite lu et vite oublié.
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La Feuille Volante n° 1421– Janvier 2020.
La Mère Lapipe dans son bistrot - Pierrick Bourgault - Éditeur "Les ateliers Henry Dougier" .

Tout d'abord je remercie "les ateliers Henry Dougier" de m'avoir fait découvrir cet ouvrage.
Qu'on se comprenne bien, il n'est pas question ici d'un café à la mode que viennent hanter les intellectuels où l'on consomme des boissons hors de prix, ou d'un établissement que la loi nomme pompeusement "débit de boissons", mais simplement d'un "Café du coin"(avec une majuscule), nom commercial qui n'a rien d'original mais qui a au moins l'avantage de le situer dans la géographie locale, un troquet où des hommes et des femmes (eh oui!) refont le monde sans tabou devant un ballon de rouge au comptoir. On peut même "y apporter son panier" comme on disait dans le temps, les tarifs y sont concurrentiels et les tournées généreuses. La patronne, la mère Jeannine, la mémoire du quartier, surnommée amicalement "la mère Lapipe, (mais ne nous égarons pas), à cause de son addiction à la bouffarde dont le tabac lui éraille la voix, préside au cérémonial quotidien de cet estaminet. Son vocabulaire louvoie entre de délicieux néologismes poétiques et la gouaille de forains et n'aurait pas déplu à Michel Audiard. Cette arrière-grand-mère de 77 ans qui certes est officiellement en retraite mais maintient son commerce pour le plaisir, celui de ses clients et, en ce qui la concerne, comme un dérivatif personnel, est un de ces personnages insolites que les touristes de passage au Mans viennent parfois photographier. Ici on y va de son commentaire sur la cuisine, sur le temps qu'il fait et le temps qui passe, ce qui donne lieu à des phrases d'anthologie version "brèves de comptoir"où se conjuguent bon sens et mauvaise foi, le tout sous le regard autoritaire de Jeannine qui garde la main sur la clientèle et sur l'autorisation d'entrer... et tant pis pour le chiffre d'affaires! La liberté de parole s'y pratique sans tabou, à condition toutefois de s'y adonner avec humanité et de ne pas fanfaronner sur sa réussite sociale ni sur sa richesse et ça peut même dégénérer en propos graveleux. Toutes les générations, toutes les couches sociales y sont admises et parfois l'esprit critique est vif à propos des faits de société ou des petits détails de la vie, on y disserte des smartphones comme des "Gilets jaunes", on y tape le carton ou on y garde les enfants et quand le dernier client a du vague à l'âme, le zinc de ce microcosme se transforme en cabinet de psy parce qu'ici c'est un poste-frontière entre deux mondes et il s'y passe toujours quelque chose, on parle, on se confie, un vrai club privé, ouvert même la nuit et qui ne dit pas son nom, l'exact contraire de notre société qui chaque jour un peu plus se déshumanise car on y boit certes, mais jamais seul! On n'y applique pas vraiment la législation anti-tabac et le lieu baigne toujours dans dans le nuage bleu de l'herbe à Nicot, mais seulement de cette herbe là! Il y a de la tendresse chez Jeannine autant que du franc-parler et même si les réseaux sociaux sont muets sur son adresse, il est toujours possible de la trouver en demandant. Les écrans de tout poil y sont bannis mais les infos, les ragots aussi, sont fournis par les clients qui sont aussi des amis. Si on respecte les règles non écrites de ce café on y est très vite accepté et reconnu et le lieu conserve comme des reliques les photos de clients vivants ou morts et les cartes postales de leurs vacances.

L'auteur, qui est aussi photographe et journaliste, porte témoignage de ce genre d'endroit qu'on redécouvre actuellement comme un lieu convivial, exprime une sorte de plaidoirie pour le maintient de ces établissements que la législation a longtemps voulu supprimer au nom de la lutte antialcoolique. Il le fait avec humour et nostalgie mais aussi empathie, en conservant les clichés et le langage populaire qui ont cours entre ces murs, en évoquant Jeanne, dernière représentante d'un petit commerce qui lentement disparaît, tué par la modernité autant que par les tracasseries administratives et la nécessaire rentabilité, et contre quoi le poids des mots ne pourra rien. Leur disparition désertifie le centre des villes et des villages, témoigne de l'évolution d'une société qui détruit ses fondements traditionnels et même la nécessaire cohésion sociale.
Cette démarche littéraire et personnelle de Pierrick Bourgault, qui a passé son enfance dans la café de son grand-père, correspond bien à l'esprit de cette collection ("une vie, une voix") qui souhaite rendre compte de la société contemporaine et des vies ordinaires. Elle a déjà retenu l'attention de cette chronique et j'y serai particulièrement attentif.

©Hervé Gautier http:// hervegautier.e-monsite.com.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Au café du coin, certains thèmes ne doivent pas être abordés. Jeannine apprécie peu que l'on parle du travail. "Qu'est-ce-que tu fais dans la vie ?" n'est pas une question taboue ni déplacée, mais la patronne rembarre volontiers celui qui étale son statut social. A hauteur de comptoir, tout le monde se retrouve au même niveau et occupe la même place, celle d'un tabouret.
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Plus de guichets en gare, plus personne à qui parler, d'ailleurs on ne parle plus, le monde extérieur n'a plus d'intérêt puisqu'il suffit de caresser son écran de poche. Le mot "écran" désignait à l'origine un paravent pour protéger du feu de bois, un objet qui dissimule; il est paradoxalement devenu ce qui permet de voir.
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De même, mon père racontait les bagarres dans notre café en Mayenne, la fin des bals et des fêtes communales entre les gars des villages voisins, la virilité des Trente Glorieuses assenée à coups de poing et de chaise.
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Chez Jeannine c'est toujours Noël et des guirlandes poussiéreuses demeurent pendues toute l'année.
Divers gadgets y sont fixés, tel un godemichet exilé au plafond, qui eut l'idée de se décrocher et de plonger exactement dans la chope de bière d'un buveur, à sa totale sidération.
Jeannine en rit encore : " C'était un type très religieux. Il n'en est pas revenu, de voir ma bite tomber dans son verre !
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Lorsqu'un bistrot ferme un groupe humain se disloque.
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